Egomaniac, le dernier disque de Joeystarr…

… sort quelques jours après Polisse, film de Maïwenn dans lequel il tient un rôle important. Les affiches de cette bobine ne sont pas très originales…

… puisqu'elles s'inscrivent dans cette mode déjà un peu dépassée qui consiste à brandir des panneaux, des ardoises, devant la poitrine ou le visage :

Il en fut question dans au moins deux Vite dits précédents, par ici et par là. On notera au passage que l'affiche pour Les marches du pouvoir est une réutilisation intelligente de ce tic graphique :

La réutilisation est l'une des marques de fabrique du rap. On se souviendra (peut-être) du tout premier 45 tours du genre, Rapper's Delight de Sugarhill Gang (1979), qui samplait (illégalement) le Good Times de Chic (1979 itou). Les couvertures de disques subissent parfois elles aussi ce traitement (et pas seulement dans le domaine du rap) qui va de la citation admirative au plagiat éhonté. Quelques exemples parmi tant d'autres :

Pochette de Dark Side of the Moon des Pink Floyd, 1973

Pochette du Concerto pour piano n°5 de Beethoven, l'Empereur,
enregistré par Rudolf Serkin
Illustration d'Alex Steinwess, 1941

Pochette de London Calling des Clash, 1979

Pochette du premier disque d'Elvis Presley, 1956

Pochette de 21 Questions de 50 Cent, 2003

Pochette d'un album sans titre de NAS, 2008

Egomaniac, le dernier disque de Joeystarr, nous montre en couverture le portrait d'un enfant métis…

… qui rappelle furieusement la couverture du premier album de NAS sorti en 1994, Illmatic :

Mêmes couleurs, logo d'interdiction semblable en bas à droite (obligatoire aux USA mais pas du tout chez nous !), titre aux sonorité voisines : Egomaniac / Illmatic.

Citation admirative ou plagiat éhonté ?

Merci à l'aimable @sinaute qui m'a mis sur cette piste.

L'occasion de lire ma chronique intitulée le 11-Septembre, la sépia et le religieux où il est question, entre autres, du dernier disque de Steve Reich.