Concours aménagés pour les Juifs : démentis, Mediapart maintient
Brève

Concours aménagés pour les Juifs : démentis, Mediapart maintient

L'Elysée a-t-il demandé que certains concours de grandes écoles d'ingénieurs, tombant durant la Pâque juive, soient aménagés en faveur d'étudiants juifs pratiquants ?

C'est ce qu'affirmait Mediapart mardi, en assurant que "des sessions secrètes de nuit ont été prévues" les 20 et 26 avril. Le site d'info indiquait avoir été alerté par un haut fonctionnaire, et avoir obtenu confirmation de deux sources, restées anonymes : un membre du cabinet de la ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, et un dirigeant d'une grande école.

Depuis, les démentis pleuvent. "Il n'y a pas de session spéciale ou quoi que ce soit organisé pour des étudiants juifs", a affirmé hier à l'AFP Richard Melis, responsable du concours Mines-Pont. "Nous n'avons pas d'aménagement pour raison personnelle ou religieuse", a affirmé pour sa part Jean-Philippe Rey, secrétaire du jury du second concours commun des écoles d'ingénieurs, celui de Centrale-Supelec. "Il n'y a pas eu de contact avec l'Elysée, a ajouté M. Rey. La seule chose que j'aie eue, c'est un contact du ministère il y a huit mois, qui m'a dit avoir été approché par l'UEJF (Union des étudiants juifs de France, ndlr). On a regardé comment on pouvait aménager les dates du concours et on n'a pas trouvé de solution. L'école est donc restée sur une organisation classique."

Mêmes types de déclarations dans Le Parisien ce matin, où un conseiller présidentiel assure que "l’Elysée n’est mêlé ni de près ni de loin à cette affaire. On ne nous a jamais demandé notre avis". Le quotidien indique que le ministère de l'Enseignement supérieur a bien envisagé l'hypothèse "d’un concours décalé de quelques heures", mais cite la ministre Valérie Pécresse, qui assure que "cela s’est avéré trop difficile à mettre en œuvre, notamment parce que cela obligeait les étudiants concernés à composer pendant la nuit et ensuite le lendemain".

Dès hier après-midi, Mediapart répondait aux critiques, en maintenant ses informations, et en publiant une note soulignant qu'un contact avec l'Elysée a bien existé dans cette affaire. Elle est signée du directeur de l'Ecole centrale, Hervé Biausser, et adressée à Bernard Belloc, le conseiller de l'Elysée chargé de l'enseignement supérieur.

Cette note, datée de février, proposait plusieurs solutions pour aménager le concours, et soulignait leur infaisabilité. @si a contacté Biausser et Belloc, mais aucun des deux n'a répondu à nos demandes sur l'authenticité de cette note.

Laurent Mauduit, l'auteur de l'article de Mediapart, précise par ailleurs qu'avant de publier, il a eu au téléphone Richard Mélis, l'organisateur de l'un des concours qui a démenti à l'AFP toute intervention élyséenne. Et Mélis n'aurait pas démenti lorsqu'il s'est entretenu avec Mediapart : "Visiblement paniqué ou gêné que nous ayons connaissance du dispositif secret, il a esquivé toutes nos questions, désireux d'une seule chose: raccrocher au plus vite. Dans l'affolement, il nous a d'abord dit qu'il n'y avait pas de dispositif de la sorte. Puis, quand nous avons insisté et que nous lui avons dit que nous en avions les preuves, il nous a répondu avec beaucoup de nervosité qu'il ne pouvait vraiment rien nous dire et a mis fin précipitamment à la conversation."

Ces éléments accréditent donc bien que le projet d'aménager les concours a été évoqué. Mais, à notre connaissance, rien n'indique que ces aménagements allaient vraiment être mis en place pour les 20 et 26 avril.

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