Galliano suspendu : LVMH plus sévère qu'avec Guerlain ?
LVMH, la maison-mère de Christian Dior, a suspendu de ses fonctions le créateur de la maison de couture, John Galliano, interpellé hier soir pour avoir proféré des insultes racistes et antisémites à la terrasse d'un bar parisien.
Il aurait lancé à un couple, dont la femme lui paraissait juive, et dont l'homme était d'origine asiatique : "Dirty Jewish face, you should be dead" ("Sale tête de juive, tu devrais être morte.") et "Fucking Asian bastard, I will kill you" ("Putain de bâtard asiatique, je vais te tuer"). Galliano est accusé de "violences légères" et "insultes à caractère antisémite et racial", il a été arrêté, puis laissé en liberté sur instruction du parquet. Il "dément formellement les accusations d'antisémitisme qui lui sont imputées", déclare son avocat, Me Stéphane Zerbib, précisant qu'il "poursuivra les personnes ayant fait état de telles accusations". |
Cependant, son employeur n'a pas hésité. Dior "affirme avec la plus grande fermeté sa politique de tolérance zéro à l'égard de tout propos ou attitude antisémites ou racistes", est-il indiqué dans un communiqué signé Sidney Toledano, PDG de Dior Couture.
Faut-il voir là une différence de réaction avec celle qui avait prévalu après le dérapage de Jean-Paul Guerlain ? Le 15 octobre, l'ancien parfumeur avait insulté les "nègres". LVMH avait mis une semaine à réagir officiellement, et n'avait alors fait que rappeler le communiqué, publié trois jours après le dérapage, par sa filiale Guerlain, qui indiquait : "La société a pris connaissance avec consternation des propos inadmissibles tenus par Jean-Paul Guerlain et les condamne avec énergie." La situation était, il est vrai, différente : l'ancien parfumeur n'était plus actionnaire de la société depuis 1996, et plus salarié du groupe depuis 2002.
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