Marche des fiertés : "les couleurs arc-en-ciel, je m'en fous !"

Arrêt sur images

Politiques, entreprises, police : tolérance ou pinkwashing ?

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  • Presentation
    Daniel Schneidermann
  • Préparation
    Adèle Bellot et Hélène Assekour
  • Réalisation
    Sébastien Bourgine et Antoine Streiff
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Politique, entreprises, police... tous participent désormais à la Marche des fiertés LGBT. Les villes comme Paris se veulent favorables aux LGBT et repeignent quelques éléments de leur mobilier urbain en arc-en-ciel. Vraie avancée ou pink washing ? Sur notre plateau : Arnaud Gauthier-Fawas, administrateur de l'Inter-LGBT qui organise la Marche des fiertés parisienne, "Camille" du collectif de luttes et d'actions queer (Claq), Thierry Schaffauser, porte-parole du Syndicat du travail sexuel (Strass) et Joël Deumier, président de SOS Homophobie.

Making-OF et mixité

Mais d'abord : pourquoi pas de femmes sur le plateau ? Nous en donnons les raisons, et c'est l'occasion pour l'un.e des invité.e.s de préciser qu'il se définit comme non-binaire et pas comme homme. Pourquoi cette difficulté à avoir des femmes sur le plateau ? Nous en avions pourtant contactées, mais elles n'ont pas pu se rendre disponibles, ou ne se sentaient pas légitimes. Nos invités déplorent le manque de visibilité des femmes, comme celui des personnes racisées, c'est-à-dire victimes de racisme. (Màj, 1er juillet : sur son blog, Alice Coffin, co-fondatrice de l'association des journalistes LGBT, exprime sa "rage" sur cette absence de femmes, et formule une proposition).

Paris, ville LGBT-Friendly ?

Après la vandalisation de passages piétons aux couleurs arc-en-ciel dans le quartier du Marais à Paris, de nombreux politiques avaient immédiatement réagi, comme Benjamin Griveaux, Christophe Castaner ou Anne Hidalgo. La Ville de Paris utilise d'ailleurs beaucoup le mobilier urbain pour afficher son côté favorable aux LGBT, comme à l'occasion des Gay Games qui auront lieu dans la capitale. Du pinkwashing ? Nos invités en discutent.

Contre le mot d'ordre de l'Inter-LGBT, consacré cette année aux discriminations dans le sport, un appel à constituer un cortège de tête a été lancé. L'Inter-LGBT est-elle trop dépolitisée ? Arnaud Gauthier-Fawas de l'Inter-LGBT et "Camille" du cortège de tête en débattent.

des entreprises et la police dans le cortège ?

Deux entreprises commerciales, MasterCard et Tinder, sont dans le cortège de la Marche des fiertés parisienne cette année. Une présence dénoncée par l'activiste queer et chercheur Sam Bourcier. Est-ce opportun ? Arnaud Gauthier-Fawas de l'Inter-LGBT justifie leur présence par les politiques volontaristes de ces entreprises en matière de droits LGBT. Pour "Camille", cela relève du management de la diversité, parce que "l'acceptation et la tolérance rapportent de l'argent." Thierry Schauffauser conclut : "c'est très facile de donner une image gay-friendly, mais pour vérifier les conditions de travail dans l'entreprise, c'est beaucoup plus compliqué."

Quant à la police, a-t-elle sa place dans le cortège ? Chaque année, l'association de policiers et gendarmes LGBT Flag ! défile en faux uniforme et avec pistolet à eau dont ils se servent envers la foule. Une image "abjecte" pour Arnaud Gauthier-Fawas. Joël Deumier note tout de même l'intérêt de l'association, qui "essaie de prévenir l'homophobie et la transphobie" au sein de la police.

Mots d'ordre, racisme, violences policières... ces débats ont toujours eu cours dans les luttes LGBT, comme le montrait le film 120 battements par minute de Robin Campillo ou les images de la première "gay pride" de New York en 1970. "Les mêmes questions sont toujours sur le tapis" pense Camille. Avec une nouveauté : "aujourd'hui, on demande des droits nouveaux" comme la PMA, conclut Joël Deumier.

(Émission préparée avec Laurène Bureau)

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