Auditions du groupe Bolloré : "On est obligé de rentrer dans le dur"
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L'émission
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  • Avec
    Francois Jost et Pierre Lefébure et Aurélien Saintoul
  • Presentation
    Paul Aveline
  • Préparation
    Adèle Bellot
  • Réalisation
    Antoine Streiff
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C'est LA question à laquelle doit répondre la commission d'enquête parlementaire sur le renouvellement d'une quinzaine de fréquences TNT : le groupe Bolloré pourra-t-il conserver ses chaînes, C8 et CNews en tête ? Le 29 février, les grands patrons de Canal+ mais aussi trois journalistes stars du groupe, Sonia Mabrouk, Laurence Ferrari et Pascal Praud, ont répondu aux questions des députés sur leur ligne éditoriale, leur gestion de l'antenne, et finalement, à une question centrale : CNews est-elle une chaîne d'info ou une chaîne d'opinion ? Des échanges qui ont parfois tourné à la joute verbale ou à la démonstration de force de certain·es député·es. Et, inévitablement, à des exposés grandiloquents des convoqué·es du jour jurant main sur le cœur qu'ils faisaient leur travail de journaliste dans les règles de l'art. Que produisent ces commissions sur celles et ceux qui les regardent ? Comment appréhender l'objet CNews ? Quel rôle pour la représentation nationale ? 

Pour décrypter cette journée d'auditions (il y en aura d'autres en mars), nous recevons Aurélien Saintoul, député LFI et rapporteur de la commission d'enquête ; Pierre Lefébure, maître de conférence en sciences politiques à l'université Paris 13, spécialiste de la communication politique du pluralisme dans les médias ; François Jost, sémiologue et professeur émérite à l'université Sorbonne Nouvelle.

Canal+ est venu en force

Première surprise de cette commission d'enquête : ceux qui s'y expriment ne sont pas forcément ceux qui était convoqués. Comme l'explique Aurélien Saintoul, le groupe Canal+ a décidé de mettre le pied dans la porte pour arriver en nombre devant les députés : "C'était la stratégie de Canal, elle n'est pas illégitime d'ailleurs. Ils ont bien le droit d'essayer. Pourquoi ils sont venus nombreux ? Parce que quand vous interrogez quelqu'un et qu'il est dans la difficulté, il se tourne vers son voisin en disant : «Tu veux répondre ?»" Alors, qui n'était pas convoqué ? Sonia Mabrouk, par exemple. Le reste de la liste est secret.

L'IVG, une double stratégie ? 

Après la diffusion sur CNews d'un visuel comptabilisant l'IVG dans les "causes de mortalité" dans l'émission En quête d'esprit (nous vous le racontions ici), les dirigeants du groupe Canal+ ont dû faire acte de contrition. Face à la commission d'enquête, Serge Nedjar, patron de CNews, a plaidé l'erreur technique, alors que sur Europe 1, une version expurgée du visuel a été diffusée. Une explication qui ne convainc pas Pierre Lefébure : "On pourrait avoir un soupçon un peu plus dur en disant qu'il y avait deux versions, une pour complaire à une certaine frange du public, très affinitaire de cette émission de puis de longues années. [...] Mais pour le public d'Europe 1, il fallait peut-être un tout petit peu moduler, donc on fait deux versions."

Du mépris dans les questions ?

La séquence a fait réagir. Dans une question posée à Laurence Ferrari, Aurélien Saintoul qualifie le discours de la journaliste, qui se plaignait de la récente décision du Conseil d'État d'imposer à l'Arcom un contrôle plus strict des temps de parole à l'antenne, de "blabla". Contre-productif ? Pas pour le député : "Il se trouve que la totalité de son blabla est à côté de la réalité. Je trouve son propos de mauvaise qualité, j'ai le droit de le penser. Des personnes qui ont l'habitude qu'on les encense en permanence, je pense que ça leur fait du bien de leur faire comprendre que leur travail est de mauvaise qualité." 

Hanouna obligé de venir

Cyril Hanouna est convoqué lui aussi le 14 mars pour répondre à la commission d'enquête, mais a annoncé, sur le plateau de TPMP, qu'il n'irait pas. Problème : il n'a pas vraiment le choix, comme le rappelle Aurélien Saintoul : "Il a fanfaronné. Ce n'est pas une invitation à prendre le thé, c'est une convocation. On ne peut pas s'y soustraire." Et si Hanouna, ou quelqu'un d'autre, s'obstine à ne pas se montrer ? "On va vous chercher entre deux gendarmes." C'est dit. 

Pour aller plus loin

- Le replay des auditions du 29 février. 
- La décision du Conseil d'État relative au rôle de l'Arcom. 
- Notre analyse en direct des auditions du 29 février. 


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