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Ventes de livres : derrière les classements de la presse

Où sont les "vrais chiffres" ? Quand François Fillon se réjouit d'avoir vendu 50 000 exemplaires de son nouveau livre Faire, Le JDD, puis Le Parisien ont révélé que "les vrais chiffres des ventes" se situaient plutôt autour de 17 000. Des chiffres issus de deux classements différents établis par Edistat et GFK. Mais comment sont obtenues ces statistiques ? Quelle est la fiabilité des classements publiés chaque semaine par les hebdos ? @si s'est glissé dans l'arrière-boutique des libraires.

Derniers commentaires

« Fillon aurait vendu 15 864 exemplaires. C'est la meilleure vente parmi les livres politiques de la rentrée. » Ben non, c'est celui de Mélenchon, 35 000 et des poussières. Dommage qu' @si fasse comme les autres sur ce point…
Je me permets d'inclure quelques lignes tirées de l'analyse du marché de la bande dessinée que je réalise chaque année (cf. http://www.du9.org/dossier/chiffres-et-etat-des-lieux/), lignes qui visaient à expliquer les différences constatées au niveau des chiffres de vente.
J'y rajouterais de plus que la "taille" de l'échantillon des panélistes n'est en aucun cas une garantie de la qualité de leurs estimations: certes, plus de points de vente apporte plus d'information, mais encore faut-il que ces points de ventes soient importants au vu des ventes totales. On entre alors dans des questions de distribution (DN/DV): en gros, vous pouvez avoir tous les points de vente sauf un dans votre échantillon, si celui qui vous manque représente les trois-quarts des ventes réalisées, votre panel est bien moins efficaces qu'un panel qui ne contiendrait que ce point de vente précis.
Or, les grandes enseignes sont parfois les plus réticentes à vouloir partager leurs chiffres de vente...

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(Extrait de http://www.du9.org/dossier/chiffres-et-etat-des-lieux/)
Deux instituts fournissent des données relatives au marché de la bande dessinée en France : Ipsos et GfK. Dans un cas comme dans l’autre, il s’agit d’un service commercial destiné avant tout aux professionnels : seul un abonnement (inenvisageable pour un particulier) permet d’y avoir accès. Cependant, un certain nombre de données sont régulièrement rendues publiques et servent souvent de base pour jauger la santé de l’industrie.
[...]
Le service que proposent ces deux instituts est un «panel de détaillants», que GfK définit comme suit :

C’est un échantillon permanent représentatif du commerce de détail dans lequel on réalise les observations à intervalles réguliers portant sur des marchés, des classes de produits, des marques, des références, des tranches de prix.
-> échantillon : la fraction d’un univers statistique (population de magasins)
-> permanent : les individus faisant partie du Panel sont stables dans le temps
-> représentatif : les résultats collectés dans les points de vente sont extrapolés pour être représentatifs
-> commerce de détail : les détaillants (hors grossistes)


Les données récupérées auprès de ces enseignes sont extrapolées selon des méthodes statistiques pour représenter les ventes sur la totalité du territoire français (métropole hors Corse et Outre-Mer). L’ensemble fonctionne donc sur un principe proche de celui des sondages d’opinion, et présente naturellement une marge d’erreur. De manière générale, les instituts procèdent ensuite à des réajustements réguliers de leurs modèles, en particulier par la confrontation de leurs estimations aux chiffres que leur fournissent les éditeurs.

À titre indicatif, le panel d’Ipsos MediaCT est aujourd’hui composé de 2 300 points de vente représentatifs des circuits traditionnels de ventes de livres au détail (librairies, grande distribution, magasins spécialisés). Sur le circuit de la librairie, le panel est composé de 640 librairies de 1er et de 2e niveau. Depuis janvier 2010, il intègre également les ventes en ligne.
De son côté, le baromètre des biens culturels de GfK est composé de plus de 3 500 points de vente, représentatifs de la distribution de produits culturels en France hormis les clubs, soit : Grandes surfaces spécialisées culture, Grandes surfaces alimentaires, Librairies de 1er niveau et de proximité, Disquaires, E-commerce sur Internet et autres Grandes surfaces spécialisées (bricolage / jardinage / jouets / informatique, etc.). GfK revendique un taux de couverture de 98 % sur le marché du livre (hors scolaire et VPC + Clubs).

Les deux panels considèrent l’ensemble des circuits de vente du livre neuf (donc hors soldeurs), à l’exception des clubs et VPC (vente par correspondance). On peut comprendre la focalisation sur le livre neuf — après tout, le circuit de l’occasion représente une partie du marché qui échappe aux éditeurs, et qui est régie par des dynamiques et des problématiques qui lui sont spécifiques. Par contre, il paraît nécessaire de considérer «l’angle aveugle» que constitue le secteur des clubs et VPC que les deux instituts excluent de leur couverture.

Depuis 1994, TNS-Sofres observe régulièrement (pour le Centre National du Livre et l’Observatoire de l’Économie du Livre) le poids des différents circuits pour l’achat de livres. Ces données sont publiées en particulier dans les Chiffres-Clés de la Culture du Ministère de la Culture et de la Communication, et l’on en trouve également un historique dans les annexes du rapport Gaymard. Ainsi, on observe que le réseau des clubs et de la VPC connaît un lent déclin, passant de 23,2 % des ventes totales de livres en valeur en 2000 à 13,2 % en 2010. On notera par ailleurs que sur la même période, l’importance des soldeurs a été divisée par deux, passant de 3,1 % des ventes totales en 2000 à 1,5 % en 2010
[...]
Cela a été souligné précédemment : les panels considérés par les deux instituts (Ipsos et GfK) sont sensiblement différents, que ce soit dans leur constitution ou dans leur portée (livre uniquement contre produits culturels en général). À ces facteurs structurels se rajoutent des facteurs méthodologiques dans l’extrapolation des données collectées à l’ensemble du marché, selon des modèles statistiques propres à chaque institut. Il n’est donc pas surprenant de constater des écarts dans la vision du marché qu’ils proposent chacun.
[...]
les chiffres de vente des éditeurs présentent également leurs limites et leur lot d’approximations. En effet, ces derniers comptabilisent essentiellement les mises en place, soit les exemplaires placés par le diffuseur/distributeur auprès des libraires (et parfois même uniquement les ventes réalisées auprès du diffuseur/distributeur, sans plus de détail). Ils ne connaîtront les ventes réelles réalisées auprès des consommateurs (les fameuses sorties de caisse) qu’une fois enregistrés les retours — lesquels s’étalent immanquablement dans le temps, tout au long de la commercialisation d’un ouvrage. De plus, la question des territoires considérés (les éditeurs préférant évoquer des chiffres globaux, alors que les instituts se limitent aux ventes réalisées en France) vient souvent rajouter un élément de confusion supplémentaire.
"Charge à lui de les communiquer en cas de succès, ou de les cacher en cas de flop."

L'auteur aura toujours, s'il a un éditeur honnête, les vrais chiffres avec son relevé de droits d'auteur.
"Chez Edistat, dont le panel est plus faible, on tente de justifier ces écarts : "Avant 2015, les ventes sur internet n'étaient pas incluses. C'est ce qui peut expliquer les différences, notamment pour le livre de Trierweiler", nous explique Nicolas Mougin. Paradoxalement, dans le cas Fillon, GFK et Edistat ont donné des estimations extrêmement proches : 15 864 exemplaires pour GFK,16 946 ventes pour Edistat. Un mystère de plus."

Mystère ? Il suffit de réfléchir , les différences sont politiques , qui aime qui ? En tout cas Fillon est aimé des deux organismes (normale il est a droite , et la droite est aimé des dirigeants , pas du peuple , mais ils s'en foutent) et pas Triewiller , ça va pas plus loin , juste de la politique mélangé a de la fraternité sociale .
https://scontent-cdg2-1.xx.fbcdn.net/hphotos-xta1/v/t1.0-9/12096057_10153693896363750_5178414465106619024_n.png?oh=b588a6188d45fb978a7017556a7076d2&oe=5696377A

JL Mélenchon : "Quoi qu'il se soit vendu deux fois plus d'exemplaires du « Hareng de Bismarck » que du livre de François Fillon, Le Parisien me cache dans un petit coin.
C'est qu'il ne faudrait pas qu'on soit trop nombreux à ouvrir les yeux sur l'antimodèle allemand, vous comprenez."
https://www.facebook.com/JLMelenchon?fref=ts

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