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Un débat #MeToo qui tombe à pic aux Assises du journalisme

L'an dernier, des militantes féministes avaient fait irruption aux Assises du journalisme pour protester contre la présence de Nicolas Hulot, qui intervenait au sujet des enjeux climatiques. Elles voulaient ainsi rappeler l'accusation de viol (prescrite) le visant. Les dirigeants des Assises avaient peu goûté l'intervention. Mais cette année, le débat d'ouverture était consacré aux suites de #MeToo dans les médias... Le rapport de cause à effet, que reconnaissent pourtant les organisateurs, n'a pas été mentionné publiquement.

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Il aura fallu une intervention sauvage et que metoo devienne incontournable pour que les Assises du journalisme de Tours consentent à traiter du sujet. Les assises du journalisme, c'est un truc mou du genou qui fait des débats qui ne débouchent sur r(...)

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Pour compléter peut-être.



https://www.youtube.com/watch?v=qJvLdymcWmI

Édifiante tribune qui résume parfaitement la situation générale dans un pays où le ministre de l'Intérieur reconnaît profiter de la vulnérabilité des femmes pour obtenir des faveurs sexuelles - comme message d'impunité, on fait difficilement plus clair. 

Avec ici ce petit quelque chose encore davantage décomplexé dû à une asymétrie indiscutée. Sous les dorures du pouvoir, la beaufitude la plus crasse ("on ne sait jamais, sur un malentendu..." - ce que je hais cette expression).

En plus de révéler une fois encore les abus d'autorité des politiques dans l'exercice de leur fonction, les comportements de cette autoproclamée élite face à ces journalistes en disent tellement sur l'asservissement de la presse aux politiques puisqu'il suffirait que celle-ci fasse son travail pour que ça se passe autrement. Lequel de ces minables oserait se conduire ainsi en sachant dès le lendemain son comportement en première page ?

Mais pas de mouron à se faire. Comme le rappelle Hélène Devynck sur le "retournement classique de la culpabilité", en matière de violences envers les femmes, la presse depuis toujours c'était ça. De toute manière elles ne sont jamais de bonnes victimes, toujours "trop" ou "pas assez" (même mortes, comme Alexia Daval et sa personnalité "écrasante").

Et même quand un violeur est pris sur le fait derrière des poubelles avec une femme inconsciente, il faudrait encore compatir sur "l'impact" que la peine aurait sur lui, "un prix excessif à payer pour 20 minutes d'action" (respectivement le juge et le père de l'agresseur).

Et pour ces journalistes, double sanction : moins de proximité histoire d'éviter les problèmes égale moins d'informations que leurs collègues masculins donc moins de travail, en plus du doute permanent sur leurs compétences. 

Respect à ces femmes qui parviennent à continuer de travailler dans des conditions qui ont tout pour les démolir et les faire douter d'elles-mêmes. Mais quels effets sur le cerveau quand vous êtes quotidiennement confrontée à la remise en question de vos capacités, à la condescendance et l'humiliation - en plus de l'énergie dépensée pour anticiper et réagir, et qui de ce fait n'est pas disponible pour autre chose ?
Et qu'en est-il des collaboratrices directes de ces fumiers qui sont, elles, en situation de subordination ?

Il aura fallu MeToo pour qu'enfin ceux qui ne subissent pas ces agressions commencent à réaliser l'ampleur de la situation (comme le rappelaient les femmes qui témoignaient : "je n'arrêtais pas de le dire mais personne ne me croyait"). Ça m'a fait penser à cette expérience qui a fait beaucoup de bruit à l'époque (provoquant chez les hommes de l'indignation et de la surprise). 

Faut-il vraiment des preuves techniques pour qu'on commence à s'intéresser à ces questions ? Qu'est-ce qui ne va pas avec la parole des femmes ?

"Je ne me suis pas posé la question une seule fois !"
Tout est dit. Dommage que les Assises du journalisme n'aient pas reconnu l'erreur, ça aurait été louable. C'est respectable de se remettre en question et d'évoluer.

Et judicieuse décision de la part des écoles d'avoir décidé d'arrêter de "blacklister" (ou n'envoyer que des hommes au détriment de la carrière des femmes) pour enfin "nommer". Ce ne sera pas simple et l'accusation en diffamation ne sera jamais loin mais il est temps que les agresseurs et les personnes qui les couvrent prennent leurs responsabilités.


Comme le dit Giulia Foïs, "À partir du moment où on met véritablement le nez dans ces affaires-là, on ne peut pas ne pas être féministe."

Je ne connaissais pas cette nouvelle une consternante de Paris-Match, qui se distingue à nouveau dans le genre lèche-bottes...

"Rien n'est jamais acquis à la femme, ni sa force ni sa faiblesse ni son corps, et quand elle croit qu'on l'étreint, on la broie" 


Aragon?

Brassens?

ô mince!

poisson


Je suis d'accord qu'il faut combattre le silence, et que la presse participe à libérer la parole des victimes, mais il y a un phénomène qui récupère ce postulat. Le déballage des faits qui au nom de lever le tabou déballe dans la plus grande impudeur les faits incriminés, est là pour la satisfaction de certains mâles bien aises de l'humiliation en place publique, des récits bon à prendre (morandini) même si l'un d'eux y laisse des plumes, pas grave on le soutiendra (une de match).


Vous avez remarqué que les petits sacs poubelle de salle de bain, qu'on dirait blancs opaques au moment de l'achat, sont bien transparents et que sauf à ne contenir que des cotons tiges, pratique récusée par tous les orl, on ne les promène pas tel quel dans l'ascenseur.

Il n'y a pas de responsable, pas de volonté, pas d'intention. Mais pour moi, le petit signe masculin de "ta gêne m'émoustille" et ma méfiance imaginative qui surgit "vas-y pas de chichi, pas de honte, déballe tout, c'est encore mieux.., parce que ça me plait de voir pointer la honte qui te reste malgré tout". Un bête petit signe que ça existe parce qu'on ne m'a pas demandé mon avis de femme. C'est anecdotique je sais. J'ai en tête la scène de "le grand chemin" Boringer qui fait la leçon sur "les femmes" au gamin qui a fouiné dans le linge..


Bravo aux journalistes qui bravent toutes ces difficultés et obligent au débat. Une norme sociale ne  se crée que si il y a conflit (l'exemple qu'on donne est rouler à gauche/ rouler à droite, c'est incompatible, bien moins complexe que les normes sociales pour de vrai).

Montrer que la société ne peut pas fonctionner comme ça, c'est bien un travail de journalistes, plus les journalistes feront, plus on préservera les victimes qui payent chers en s'exposant, c'est réparateur qu'ils disent, c'est ce qu'on assène, ce qu'on croit pour l'instant. Mais faut croire qu'il y avait un bénéfice à se taire dans la survie immédiate. Faut parler quand c'est le moment.
Moi je crois au journalisme qui soulage la victime de sa parole, parle pour elle, pas par elle.


On parlait grammaire qui ne tombe pas du ciel sur un autre forum, pour le mot victime? C'est-y à ces messieurs d´il y a quelques siècles, qu'on doit le choix du féminin? 


Il aura fallu une intervention sauvage et que metoo devienne incontournable pour que les Assises du journalisme de Tours consentent à traiter du sujet. Les assises du journalisme, c'est un truc mou du genou qui fait des débats qui ne débouchent sur rien en invitant, pour aborder les questions touchant les pratiques journalistiques, les éditocrates habituels qui, pour la plupart, ne savent même plus ce que veut dire faire un reportage. Cette année on a droit à Jean-Marie Cavada, Nathalie Saint-Cricq, Michèle Cotta, Yves Thréard. Et toujours l'incontournable "spécialiste des médias" Jean-Marie Charron pour enfiler les perles. Quid d'un vrai débat sur la concentration des médias, par exemple, avec des invités qui ont des propositions originales, comme Pierre Rimbert du Diplo ? Bernique ! Ça ne risque pas d'arriver. On a droit, en échange, au sénateur Assouline, qui a créé une commission pour enterrer le sujet.
Bon, d'accord, cette année il y a tout de même plus d'ouverture que les années précédentes. On retrouve Daniel Schneidermann, Loris Guémart, Nassira El Moaddem, Aude Lancelin et d'autres qui ont fait un pas de côté par rapport aux pratiques dominantes mais globalement, le programme et le casting évoquent une succursale du CDJM. Les questions abordées ("faut-il séparer l'homme de l'artiste ?", "les datas pour traiter de la politique", "sondages : drogue dure ou abstinence") concernent plutôt les blablateurs de plateaux que les usagers des médias. Au fait, quelles sont les propositions qui découlent de tous ces bavardages ? Et si propositions il y a, quels sont les moyens que se donnent les participants pour qu'elles débouchent sur des mesures concrètes ? Bon, je m'enflamme, c'est vrai qu'on ne va pas demander à Nathalie Saint-Cricq, Michel Cotta, Jean-Marie Cavada et les boss des grandes écoles de journalisme (qui forment les jeunes cervelles molles des apprentis journalistes pour les rendre conformes au marché), présents en nombre dans ces assises, en qualité d'intervenants ou de sponsors, de faire la révolution.

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