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Trump et le climat : le pire n'est (peut-être) pas (tout à fait) sûr

C'est la nouvelle qui devrait logiquement faire la Une de tous les journaux du matin :

Derniers commentaires

Un peu vague l'article Daniel.

On peut trouver largement plus précis, concis et toutefois détaillé sur ce qu'Obama a tenté de faire voter en vain par la voie législative devant se rabattre sur la voie exécutive à travers des prédispositions de cadre de loi de l'EPA déjà acté.

"Une semaine après son arrivée, le boss a abrogé un décret d’Obama interdisant le déversement des déchets des mines dans les cours d’eau, avant de nommer un climatosceptique acharné à la tête de l’Agence de protection de l’environnement – un Scott Pruitt capable de nier le rôle du CO2 dans le réchauffement planétaire –, puis de proposer le sabrage de 31 % du budget de la même agence. Il annonce aujourd’hui une “révision majeure” du Clean Power Plan, le plan pour l’énergie propre lancé par Barack Obama en 2015 qui vise à réduire de plus de 30 %, avant 2030, la production de gaz à effet de serre par les centrales électriques américaines, dont plus d’un tiers fonctionnent encore au charbon. Son décret supprime aussi les objectifs nationaux de réduction des échappements automobiles, abolit l’interdiction des mines et forages sur les terres détenues par l’État fédéral, et prohibe la prise en compte de l’impact sur le réchauffement planétaire des décisions du gouvernement en matière économique et industrielle.

Le message est clair. Il annonce la fin des « réglementations tueuses d’emploi » et de « l’ère des finasseries écolo », mais il mise avant tout, une nouvelle fois, sur un effet d’annonce ébouriffant. Car le Clean Power Plan n’est tout simplement pas encore entré en vigueur. Faute de pouvoir le faire voter par le Congrès en 2010, en pleine récession américaine, Obama a utilisé la voie réglementaire quatre ans plus tard, se référant à une vague loi-cadre sur l’environnement pour faire imposer par l’Agence de protection de l'environnement (EPA) la priorité aux énergies renouvelables pour la production électrique du pays. Le décret a été immédiatement attaqué en justice par 28 États, majoritairement républicains, et par les centaines d’entreprises membres du puissant lobby des énergies fossiles. Son sort était jusqu'alors entre les mains de juges saisis de plaintes pour excès de pouvoir et aurait pu, au bout du compte, être tranché par la Cour suprême. Parmi les plaignants figure toujours… l’actuel quasi-ministre de l’environnement de Trump, Scott Pruitt lui-même, patron de l’EPA qui, du temps où il était procureur général de l’Oklahoma, un État gazier par excellence, avait déposé 14 plaintes contre les mesures écologiques d’Obama.

Le décret de Trump se veut une Blitzkrieg contre « le canular du réchauffement planétaire » qu’il dénonçait à longueur de campagne ; mais il expose maintenant la Maison Blanche à de longues tractations légales. La loi exige que le décret supprimé soit remplacé par de nouvelles mesures alternatives, la porte ouverte à autant de recours des défenseurs de l’environnement. 18 États américains et une dizaine d’associations avaient déjà déposé leur propre recours pour le maintien du Clean Power Plan. Le tollé des organisations citoyennes annonce une nouvelle offensive médiatique et judiciaire.

Quant aux suppressions des normes sur la pollution automobile, elles conduisent déjà à l’annonce par plusieurs États, dont la toute-puissante Californie, du maintien, voire du renforcement de leurs réglementations locales, qui pourraient fermer leur marché aux constructeurs automobiles récalcitrants."

Ceci n'est pas "tout" le volet "écolo" d'Obama, ce satan des temps modernes ...

Dans l'article il manque quelques dispositions, le contexte et la bagarre intra fédérale après la mise en place (et Obama avait avertit de la bagarre à travers une conférence peut être d'ailleurs aperçu sur @si ) entre autre.
Ce que nos médias ont également omis de nous dire, c'est que le soutien d'Obama à la COP21 était tout aussi virtuel : selon la constitution des États-Unis, le Président négocie les traités, mais aucun traité ne peut entrer en vigueur sans avoir été ratifié par le sénat, à la majorité des deux tiers... Pas de problème, a expliqué l'administration Obama, cette règle ne s'applique pas aux accords de la COP21. En effet, il ne s'agissait pas d'un traité parce que le texte ne contenait aucune obligation. Autrement dit, la seule façon pour Obama de ratifier le texte était de considérer officiellement qu'il n'engage en rien les États-Unis.
Les médias oublient aussi de rappeler que le texte signé par Obama allait à l'encontre de ce que pense la majorité des américains. En effet, ils seraient selon les sondages 60% à ne pas croire aux dangers de l'effet de serre, c'est-à-dire à penser qu'ils n'existe pas ou qu'il ne présente aucun danger. Et si les climatosceptiques gagnent du terrain aux États-Unis, c'est en grande partie à cause de la vaste campagne de désinformation des grandes groupes industriels, qui sont allé jusqu'à financé des clips publicitaires sur thème "le co2, c'est la vie". En fait, la vraie menace pour le climat, ce n'est pas Trump, ce sont ces grandes entreprises prêtes à tout pour continuer à polluer.
IF, ELSE IF

Si le réchauffement climatique est
- induit par l'homme
ET
- qu'on y peut encore quelque chose
ET
- que c'est plus efficace, dans le contexte de l'humanité actuelle, d'essayer de l'enrayer que d'autres stratégies (comme: faciliter l'adaptation au changement qui vient en en prenant son parti)

ALORS

il est effectivement criminel de bloquer des mesures suceptibles de contrer la tendance.

Mais il faut bien avoir en tête que ces mesures sont à l'échelles de la planète, un effort considérable et un acte de pouvoir sans précédent. Jamais on a demandé à l'ensemble de l'humanité d'aller à l'encontre de son intérêt de court et moyen terme pour un intérêt de long terme. Il n'est donc pas raisonnable que ça se passe comme une lettre à la poste et sans de solides preuves.

Et si on se trompe, que les mesures ne sont soit pas nécessaires, soit même simplement suffisamment efficaces, alors au contraire, se précipiter dedans peut être le vrai crime contre la planète. Car les ressources considérables mobilisées sur ces efforts ne le seront pas sur d'autres peut être au final bien plus importants.

Je comprends tout à fait que quand on est inquiet, ce genre de rappel prudent prend à rebrousse poil. Encore quelqu'un qui ne veut rien faire ! Mais rappellez vous que quand ça allait mal, les incas ont tenté de résoudre les choses par des sacrifices humains. Ils étaient comme nous : quand on a peur, on se dit qu'on va faire une chose qui nous coute et on croit naïvement que ça ira mieu. Ca ne marche presque jamais comme ça. Il y a pire que d'imaginer qu'on ne fasse rien pour le climat, il y a d'imaginer qu'on fasse, et que ça ne marche pas. Hors c'est très possible.Soit parce qu'on a déjà trop émis et que la réponse climatique à la concentration de CO2 n'étant pas linéaire, baisser de 50% nos émissions n'aurait pratiquement plus aucun effet. Soit parce que les raisons du réchauffement sont mal comprises et que le facteur du CO2 est finalement marginal. Soit parce qu'on ignore des mécanismes d'ajustement déjà à l'oeuvre sur la planète. Soit parce que d'ici au prochain El Nino, on va s'apercevoir qu'on est encore et toujours sur un plateau. Soit parce que la climatologie est aussi falsifiée que ses détracteurs la dise et que même les relevés sont faux, et qu'il n'y a en fait aucun réchauffement. etc (je n'y crois pas spécialement mais il y a bien des scientifiques aussi derrière cette critique, donc je la mentionne).

Nous avons besoin que la climatologie soit un outil de décision utile. Pour ça elle doit montrer son caractère prédictif en choisissant un modèle, et en démontrant que ce modele fonctionne sur une ou deux décennies après qu'il a été choisi. Pour le moment, de ce que je comprends, il n'y a que deux modèles qui fonctionnent de façon très imprécise, et "cherry picked" parmi une centaine considérés sérieux qui n'ont pourtant pas du tout fonctionné. C'est trop peu pour demander à l'humanité de se ranger toute entière derrière un tel effort.
étant un zintello qui hurle contre Trump, j'ai planté hier soir mes géraniums en jardinière
c'est que voyez-vous c'est la première fois que je le fait si tôt
et je n’étais pas le seul à m’approvisionner en plantes dans ce commerce de jardinerie
et pas le plus téméraire ou le plus jardinier en herbe
il y avait là des personnes âgées qui en ont planté des géraniums dans leur existence
mais jamais si tôt, jamais
jamais si tôt, pas avant la saint Donald
mais que voulez-vous même les dictons foutent le camp m'a dit une très vieille dame

Et donc le fou que cautionnent les simples d'esprit qui voient du complot même dans la météo
et s'acharnent sur Obama qui n'a pu mettre en œuvre ses lois faute d'avoir un Sénat
le fou a décrété qu'il fallait gratter les derniers filons de charbon
tandis que les catastrophes se succèdent en Californie, les feux de forêt, les inondations

Qu'importe que les USA marchent à reculons désormais avec cet aliéné, la direction qu'ils ont prise les conduit là où la Chine était
Merci à Daniel de choisir le sujet mondial plutôt que la chronique villageoise.

Gilles Clément aime à dire qu'au sens littéral l'anthropocène a commencé au moins au néolithique, sinon plus tôt, et que l'ère industrielle est surtout le stupidocène. On peut trouver illogique que l'humanité s'avère stupide alors que la multiplication des progrès techniques semble au contraire prouver une formidable accumulation d'intelligence.
Mais ce qui est en jeu, c'est en fait l'organisation collective de l'humanité: depuis longtemps, les sociétés humaines sont structurées par des systèmes politiques et des passions collectives qui ne poussent pas facilement à la vertu. Même les démocraties sont sensibles à toutes sortes d'influences plus ou moins perverses, et après cinq siècles de mondialisation, le résultat actuel est une géopolitique essentiellement forgée par les inégalités de ressources naturelles et minières, et les intérêts d'argent à qui on a laissé la bride sur le cou.
L'humanité avait réussi à se doter d'un cerveau collectif par le partage des savoirs accumulés et la propagation de quelques valeurs "universelles", mais ce cerveau est aujourd'hui submergé par les signaux du cerveau reptilien de la finance, court-termiste et réactif avant tout aux fièvres de l'argent. Ce cerveau reptilien a pris le contrôle du monde, via les médias, la pub, le lobbying, l'influence politique, le financement des sciences et de la culture, etc... Les Etats-Unis élisant Trump, et jetant à la poubelle les rapports du GIEC, c'est une manifestation emblématique de la dominance du cerveau reptilien de l'humanité.
Personnellement, je suis toujours très dubitatif quand j'entends les beaux esprits nous rassurer en invoquant l'intelligence collective de l'humanité pour trouver une bonne issue à la crise de l'anthropocène. La complexité des phénomènes et des enjeux n'est pas près d'être bien comprise par les drogués au sport ou aux lolcats, ni par les grands prêtres du dieu Marché.
Bonjour, merci pour cette chronique.
Puisque le sujet est (en partie) "ce qui fait la une et ce qui ne la fait pas", je suggère qu'@si évoque le traitement médiatique de la famine qui a lieu en Afrique de l'Est. Ce traitement n'est pas nul, au moins dans la presse écrite, mais il me semble qu'il est quantitativement bien en deçà de ce qu'il devrait, au vu de la gravité de la situation.
Les cocos sont anti-écolo. Trump est anti-écolo. Les cocos sont pro-Trump.
Et oui tout ces zintellos qui hurlaient , ho mon Dieu Trump ... Mais Obama n'a pas fait grand chose, il était tellement plus beau et tellement plus comme ils aiment, de la façade sans actions réel pour le prolo. Comme en France , on nous saoul avec le FN parce que les zintellos ne veulent pas de gauche , pas de Nuit Debout, et oui a la loi travail, eux qui n'ont pas de boulot fatiguant , ni de boulot qui ouvre le dimanche ... Ce sont les femmes et les plus pauvres qui payent leur confort, eux ne savent que profiter, mentir, mépriser et se dire les sachants du monde. On leur avait bien dit que Trump avec le système US serrait bloqué ... Voila c'est prouvé, comme en 2005 on avait dit non a l'Europe, il aura fallu 10 ans de plus pour que les aveuglés de confort comprennent.
Si D.S. avait été dans l'éducation nationale il aurait l'habitude des contre-ordres virtuels aux ordres virtuels. C'est le propre des organisations lourdes.
Et pour compléter les commentaires ci-dessous (Cultive et Dogu) : trop de pays occidentaux se donnent à bon compte une image écolo, en exportant leur industries polluantes. Notamment deux, qui bénéficient d'une superbe image chez nous : le Canada et la Finlande. Demandez aux sud-américains ce qu'ils en pensent !
C'est plus compliqué, Daniel
Avec le climat, la pollution elle n'est pas visible ici et maintenant ; à la rigueur, elle n'est pas visible du tout ; on parle d'un mécanisme au niveau planétaire (global) dont les conséquences sont multiples et grosso modo catastrophiques (mais localement il peut y avoir du mieux cf. l'extension des terres cultivées en Russie, cela dit compensée par la diminution du permafrost qui fragilise les constructions existantes en Sibérie, etc.)

D'où la prouesse accomplie par le GIEC (qui n'est pas un groupe d'experts inféodés aux Etats, lire Sylvestre Huet sur la question : son petit livre "L'imposteur, c'est lui" en réponse à Claude Allègre) : avoir convaincu les dirigeants qu'il fallait agir.

Que les Etats-Unis changent de direction ici est catastrophique ; le malheur est qu'on aura bien du mal à le reconnaître.
La mondialisation des echanges au aussi ete une mondialisation de la polution: les pays occidentaux delocalisaient a la fois leurs productions et leurs emissions de CO2 vers les pays emergeants, donnant ainsi a la mondialisation une image "verte" (en tout cas du point de vue de son impact visible en occident, ce qui permettait de pointer du doigt les mauvais eleves sous-developpes). Il est logique qu'une relocalisation s'accompagne d'une relocalisation des emissions. L'augmentation des emissions Americaines pourrait etre en partie compense par une baisse des emissions chinoises.
les Etats-Unis se trouvent ainsi privés par Trump de leur rôle durement gagné de "leader mondial" de la lutte contre le changement climatique

Leader mondial... de la résistance farouche à toute évolution vers un peu moins de pollution serait plus juste. La propagande ne recule décidément devant aucun mensonge, si énorme soit le ridicule.

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