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Transparence : 4000 citoyens remplissent les blancs des parlementaires

Bravo ! Plus des trois quarts des déclarations de patrimoine et d’intérêts des parlementaires ont à ce jour été numérisées par les internautes sollicités par l’association Regards citoyens, qui a lancé jeudi un appel afin de constituer une base lisible et exploitable de ces données. En effet, comme nous le racontions ici, si la Haute autorité pour la transparence de la vie publique a bien publié sur son site les déclarations des parlementaires conformément à la loi, les documents sont en grande partie manuscrits – certains sont écrit avec des pattes de mouche – et accessibles au format PDF. L’appel de Regards citoyens a porté ses fruits et a permis d’ores et déjà de mettre au jour des oublis… voire des cocasseries.

Derniers commentaires

"il y a beaucoup d'élus qui sont très rétifs, notamment compte-tenu de leur âge, au fait de remplir des documents de manière électronique." Ah la fracture numérique !

C'est là que je m'élève contre l'acharnement contre les vieux, et en particulier les vieux députés.
Ce n'est pas parce que ces vieillards chenus ont été capables de faire campagne et briguer, avec quel talent, les suffrages de leurs électeurs, qu'il sont aussi capables de faire une décalaration de revenus et/ou de patrimoine sur un site internet.

Souvenons-nous qu'un élu, ce n'est pas un électeur.
Ce qu'un électeur doit être capable de faire, un élu n'y est pas tenu.
C'est ce qui fonde notre république.

Non mais allo !

Pour fêter la fin de la numérisation, nous organisons au moins à Paris un pot mardi soir à 19h30, tous les contributeurs citoyens sont les bienvenus !
http://events.numa.paris/Evenements/Numerisons-les-interets-des-parlementaires
Les Balkany sont divorcés.
Voilà pourquoi Patrick indique néant dans la case conjoint.
Alors que tant d'autres pourraient écrire pareil, tout en étant mariés !!! :-))
Je me demande douloureusement ce que vaut une démocratie dans laquelle se pose la question du patrimoine du ministre, cet ennemi au service de la collectivité, tant haï, ou ignoré, simplement méprisé, parfois adoré aussi. Je me demande avec une certaine angoisse quelles sont mes motivation dans la surveillance que je prétendrais exercer à leur égard, et celle qu'en contrepartie j'accepte ou non de subir toujours plus. Il faudrait savoir... si ce déballage sous peine de prison améliore en rien la vie publique, et quels bas instincts il fait grandir. Quels moyens seront toujours plus mis à contribution pour serrer de plus près le contrevenant : je doute qu'il y ait personne pour rendre le monde meilleur, mais pour contrôler par tous les moyens que la technologie permettra par contre, j'ai perdu tout espoir que les barrières communément admises pour garantir la personnalité de chacun résistent aux inquisiteurs. Il y a toujours une bonne raison et une cause supérieure pour surveiller l'autre et le réduire à la norme.

Si l'honnêteté et l'engagement du ministre semblent désormais par définition et par nature potentiellement pervers (j'éprouve à ma manière ce soupçon, voilà je vous dis tout, je suis un livre ouvert, c'est bonnard, ha ha ha), que dire de la hargne mauvaise du "citoyen", je ne parle évidemment pas de celle des abstentionnistes ni des déchus du droit civique. Et dans ce contexte de surveillance généralisée, tolérerons-nous plus longtemps que les spécialistes capillaires cachent leurs gains, les chauffeurs SNCF leurs "avantages" en nature, les médecins leur résidence secondaire, les avocats leurs marrons, les profs leurs cafés gratuits à la cantoche, les automobilistes leur destination, les rêveurs leur lune ? Ce monde devient carcéral, et ce ne sont pas les dénonciations de ces parlementaires ki-ne-savent-même-pas-ouvrir-un-document-pdf qui vont rendre le monde plus transparent, ni surtout apaiser les relations humaines. J'ignore ce qu'il faudrait faire pour rendre à ceux-là le sens du devoir politique, si ce n'est que la société tout entière dérive gravement, et que c'est bien dans les valeurs fondamentalement humanistes en voie de disparition dans les familles et les écoles que se joue, depuis trente ans peut-être, la mutation majeure qui redonne une fois encore au puissant le pouvoir d'asservir les autres, pour son propre bénéfice : gloire à toi, être unique, individu supérieur, gagneur SGDG. Pour ma part, je considère qu'il est temps de mettre les voiles vers Mars ou peut-être un peu plus loin, parce que ça déconne sévèrement ici-bas.

Leur exemple nous rend-il moins bons, mauvais même ? Je crois le remarquer à titre personnel : puis-je y trouver la justification à mon incivisme délétère et grandissant ?
Comme disait le regretté camarade Vladimir Illich Oulianov : la confiance n'exclut pas le contrôle.
(tiens, voilà que je fais mon Schtroumpf, maintenant).
Aucun doute, d'ailleurs, manquant de confiance en moi, j'ai remis ma personne à la police de la pensée et aux garde-corps qui entourent ma résidence surveillée. Depuis c'est bête, mais chuis tellement heureux !

Hé bien, schtroumphons maintenant ;-)

Ah j'oubliais, j'ai la confiance très difficile à accorder. Mais je ne me vante pas de ce fait comme d'une qualité... je cause pour moi, je n'accuse personne, je précise parce qu'il faut préciser beaucoup, pour n'être d'ailleurs pas cru pour autant, ou bien au contraire et réciproquement. Un problème de confiance sans aucun doute, bien naturel, au galop.
"Pour ma part, je considère qu'il est temps de mettre les voiles vers Mars ou peut-être un peu plus loin, parce que ça déconne sévèrement ici-bas."

Faites comme moi, de séjours réguliers dans un pays civilisé dont je ne comprends pas la langue, sauf chez l'épicier. Ça repose.
Il est légitime de se poser ces questions: qui peut s'ériger en juge? la condition de citoyen autorise-t-elle tous les comportements? Et de se dire dans la foulée qu'on court tout droit au Comité de salut public, et à la Terreur (et donc après cela à l'homme providentiel, etc.)… Sans compter que la notion de "civisme" peut servir de prétexte au voyeurisme.
Il est aussi possible que les quelques milliers d'internautes qui numérisent comme des fous depuis 3 jours se fassent manipuler: car après cela on aura tous les moyens de jeter l'opprobre sur " la politique" et "les politiciens"; quant au doute jeté sur les cumul des mandats, il ressort aussi de là. Car le grand argument des partisans du cumul (il faut être maire ou conseiller général pour rester en contact avec le bon peuple) s'effrite quand on voit grâce à ce travail de saisie que beaucoup de députés ou sénateurs participent au conseil de surveillance d'un hôpital, ou ont d'autres fonctions de toutes sortes, et ce sans rémunération.

Mais sur le fond, je ne suis pas convaincue du tout par les arguments de Bracam, qui étaient les miens il y a quelques années. Question d'âge? ou de circonstances ? voire d'une évolution générale? parce que "c'était mieux avant"? ou parce qu'avant on ne le savait pas?

La différence, me semble-t-il, est que
- nombre de politiques (je ne dis pas "les politiques") ont désormais un comportement "décomplexé" vis-à-vis de l'argent et des avantages matériels que confère l'élection. Gagner de l'argent parce qu'on fait de la politique est maintenant entré dans les moeurs. Est-ce normal?

- ces mêmes politiques qui reconnaissent plusieurs centaines de milliers d'euros de revenus annuels (la presse a beaucoup parlé de J.-F. Copé: plus de 300000 € déclarés par an comme avocat) ne voient aucun inconvénient à cumuler emploi de député, emploi de maire (ce qui fait déjà problème), et interventions comme avocat. Comment peut-on intervenir ainsi, sinon en monnayant son influence et ses relations?

- on peut aussi espérer faire changer quelques règles: ainsi du recrutement des assistants parlementaires; quand je vois à la rubrique "employeur" que les députés inscrivent leur nom ou "moi-même", et que cet assistant est payé avec de l'argent public, je trouve cela choquant. Or c'est parfaitement légal. Mais à quoi sert ce financement? Ainsi un député peut se payer un chauffeur et une secrétaire, alors qu'un autre, avec la même ligne de crédit, paye qqn qui par hasard porte le même nom (son conjoint, son frère, son fils?) pour rédiger les amendements et les textes législatifs (c'est ce que portaient deux déclarations).

Détail: à la rubrique "Employeur", les sénateurs inscrivent, plus discrètement: "Sénat"; le système est-il le même? ou les a-t-on incités à présenter ainsi les choses? Le site du Sénat dit on ne peut plus clairement: "Le sénateur a la qualité d'employeur : il recrute, organise l'activité de son/ses collaborateur(s) et peut résilier son/leur contrat de travail, dans le respect des règles […]". IL faut reconnaître dans ce cas qu'à l'Assemblée nationale, on n'a pas été très efficace pour briefer les députés.

Je reviens à mon sujet (désolée d'être si longue, surtout pour dire des banalités; mais je revendique ma qualité de citoyen lambda); cette évolution de la vie politique est-elle irréversible? C'est contre cette idée que Hollande l'a emporté, me semble-t-il. Ce que c'est devenu, c'est autre chose.

Voilà pourquoi, n'ayant jamais eu aucun engagement politique, ni syndical, et sans doute pleine de remords d'avoir ainsi laissé filer la démocratie, je me suis résolue à donner un peu de mon temps mais surtout à soutenir cette initiative, et sans doute d'autres qui vont dans le même sens.
Selon Montesquieu, le principe de la république est la vertu politique. Le naïf! Mais si c'est naïf, qu'on arrête de nous rebattre les oreilles avec la séparation des pouvoirs et avec Montesquieu, parce que pour Montesquieu, "tout est extrêmement lié", et que la séparation (ou l'équilibre) des pouvoirs sans la vertu, dans une république, tout simplement cela ne tient pas.

Excusez-moi d'avoir pris tant de place. En me relisant j'ai bien conscience que cela ne va pas loin. Citoyen lambda, je vous disais...
Enchanté de votre réponse :) Il faudrait que je me relise, mais mon idée était bien la question et le débat, l'apport des regards croisés et l'espoir de découvrir l'engagement citoyen dans son noble sens. Je pose des questions parce que le doute m'habite, comme on dit. Et vous y répondez, merci, car votre approche me semble donner son sens et sa légitimité à la démarche entreprise !
"beaucoup de députés ou sénateurs participent au conseil de surveillance d'un hôpital, ou ont d'autres fonctions de toutes sortes, et ce sans rémunération"

C'est oublier l'intérêt essentiel du cumul des mandats, au-delà de la rémunération.

C'est bien le contrôle et l'influence qui comptent, l'hôpital peut être le premier employeur de la ville, les médecins sont des notables, les employés des obligés et les patients des électeurs; connaître tout ce monde et se rendre indispensable pour eux c'est la base du clientèlisme.

On vote pour un maire qui peut donner un coup de pouce pour un emploi à la ville, pour un stage à l'hôpital, pour une place en maison de retraite.
On vote pour un député qui décide ou connaît les décideurs des chantiers de plomberie, de toiture, des parkings, c'est tout un écosystème d'entreprises, de faveurs, d'informations qui circulent, et c'est ça qui permet de garder les postes qui rapportent (version légale), ou d'obtenir des retours d'ascenseurs monétaires ou non (version grise).

Même la présidence d'une association humanitaire peut être l'occasion de renforcement du réseau et d'influence, c'est pour ça que la transparence est nécessaire, pour que ce qui est fait de bonne foi ou généreusement ne soit pas interprété autrement, et c'est dans l'intérêt des parlementaires honnêtes.

Vous faites quoi en tant que plombier si le député-maire au conseil de surveillance de l'hôpital qui vous a confié un chantier veut faire refaire sa salle de bains?
Ils sont gonflés quand même. Vous imaginez si on faisait pareil à notre déclaration d'impôts, tout en manuscrit, en dépassant sur les autres lignes, les chiffres les uns sur les autres ?

De toute façon, c'est une grande blague tout ça. D'ailleurs, il parait que si on aligne toutes les déclarations les uns à côté des autres dans une immense grille et qu'on applique le Da Vinci Code, on peut y lire "on vous emm****, c'est nous qu'on a le pognon !".
79% des tâches effectuées ... Si l'on en croit le principe de Pareto,, principe des 80-20, il y a encore de pain sur la planche !
Bravo à tous et merci Anne-Sophie d’avoir fait deux articles.
Chapeau bas !
gamma
Je suis, encore une fois, impressionnée du boulot que peuvent abattre, bénévolement, des citoyens motivés. Quel démenti cinglant à tous ces minables qui prétendent que seul l'intérêt individuel gouverne le monde. C'est sans doute vrai en ce qui concerne leur monde. Qui n'est certes pas le nôtre.
Statistiques à 16h5, d'après le site Regards citoyens


Fait
82.1%A faire
17.9%
Top des contributeurs

cquest (784)
juujle (603)
Duncan (574)
Yepok (493)
Tris (408)

Un total de 10 920 éléments à numériser
5266 citoyens ont déjà contribué au total 59 255 fois
Pas sûr qu'il en reste si peu, et seulement les plus difficiles à lire... Aujourd'hui samedi 16h, je viens d'en transcrire une particulièrement limpide et bien faite; il doit donc en rester beaucoup.
Sans compter que 3 transcriptions rigoureusement identiques (condition de validation), c'est impossible: il y a des abréviations, des sauts de lignes, des majuscules, qui doivent être plus ou moins fidèlement rendus. Qui relit? Cela va prendre beaucoup de temps.
Sur les quelque 25 que j'ai transcrites depuis ce matin, j'ai surtout été frappée par la disparité des présentations (les élus n'en sont pas responsables), mais surtout par la désinvolture avec laquelle ces fiches sont remplies: on ne sait pas à quoi correspondent certaines lignes, d'autres ne répondent pas exactement à ce qui est demandé... Pour être sûre de transcrire correctement les noms propres, souvent écrits manifestement très vite et sans aucun soin, je suis obligée d'aller vérifier sur les fiches officielles des parlementaires: la communauté de communes de Remilly-sur-Lozon, tout le monde ne la connaît pas forcément.

Ce n'était pourtant pas difficile de répondre à tout cela - surtout quand on a du personnel: et par définition, un parlementaire en a ; d'autant que les demandes ne sont pas exigeantes; ainsi, j'ai l'impression qu'on ne demande pas de signaler si l'attaché(e) parlementaire a un lien de famille ou d'alliance avec le parlementaire; seul le patronyme peut (éventuellement ) le faire apparaître : c'est archaïque. Mais il faudrait vérifier ce qu'il en est; je me suis contentée de le remarquer au fil de la saisie.

Quant au fait de n'avoir pas voulu remplir un questionnaire en ligne, c'est ahurissant. Et ce sont ces gens-là qui votent les lois sur le numérique?
Ça, c'est de l'implication citoyenne !
Moi aussi, vis-à-vis de certains privilèges et de trop-perçus, je suis disponible de manière citoyenne !
Merci Anne-Sophie.

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