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The Next Rembrandt

Le Figaro, Les Inrocks, Sciences et Avenir, BFMTV et beaucoup d'autres supports de presse se sont largement fait l'écho, la semaine dernière, de cette incroyable nouvelle : un Rembrandt nouveau est arrivé ! Ou plutôt un faux Rembrandt, entièrement peinturluré par un ordinateur.

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Reportage intéressant : Les robots vont-ils remplacer les artistes ?
Ca parle du faux Rembrandt, de Aiva logiciel de composition de musique (symphonique dans ce qu'on voit) qui va toucher des droits d'auteur (ou plutôt, ceux qui déposent ses compositions à la Sacem), d'une expérience d'écriture de scénario automatique ensuite mis en image et d'une performance théâtrale par un robot.
Pour douter un peu : le code de Aiva est secret et on ne sait pas trop à quel niveau intervient l'humain vu que les programmeurs disent que c'est un humain qui choisit des bouts de partition. Ce serait donc plus un assistant de composition. Mais bon, on pourra peut-être se passer d'humains : nos goûts ne sont pas en théorie impossible à modéliser surtout si il s'agit de copier les trucs à la mode, le Lully de Macron doit le savoir.
Maintenant que la lumière du progrès nous inonde,

on va pouvoir enfin convoquer Mona Lisa aux manifs pour tous.
Avec quelques dizaines de pixels, on peut faire un Mondrian très convaincant, encore moins un Buren.
Avec un seul, un monochrome par exemple d'Yves Klein.
Le prix Ig Nobel* 2016, toutes ces personnes (180 millions de pixels !), le mériterait-il ?

Et Baruch Spinoza, le rationnel, dans tout cela ?
L'ami Spinoza trimbala, toute sa vie durant, le lit de mort de sa mère.
D'Amsterdam à La Haye en passant par Rijnsburg et Voorburg entre autres.

*Voir Wikimachin
Ce n'est pas de l'art, ni de la science, pas même du scientisme : du fétichisme; obscurantiste.
Il faudra un jour m'expliquer pourquoi, quand un tableau vaut une fortune parce qu'étant attribué à tel "maître", ne vaut plus rien quand on s'aperçoit qu'en fait c'était un autre. Un autre qui a donc égalé suffisamment le fameux "maître" pour tromper le monde, mais pas pour que son talent soit reconnu ?
Vaudrait peut-être mieux demander aux chercheurs leurs véritables objectifs avant de considérer que c'est un projet si stupide...
C'est peut-être, par exemple, pour le développement des moyens d'analyse muséographique notamment de données utiles pour la restauration d'oeuvres.
Que derrière ils en fassent un truc pour le buzz, ça devient hélas une loi du genre pour obtenir de quoi payer les équipes de chercheurs faute de fonds publics. La Nasa fait aussi de la communication spectacle pour avoir un minimum de soutien du public qui demande "à quoi ça sert ?", et dans le domaine histoire/archéologie, il doit y avoir je ne sais combien de projets qui se montent avec le soutien d'offices de tourisme.

Et il ne m'étonnerait pas qu'apparaissent derrière des applications de la technique d'impression pour de la reproduction robotisée remplaçant les copieurs chinois. Parait que c'est ça le progrès...
L'ordinateur avait initialement mieux analysé l'oeuvre du peintre, et voulait peindre un autoportrait de Rembrandt dans son cercueil, mais la banque a jugé que ce n'était pas une bonne manière de garder le grand maître vivant.
J'ai lu quelque part - ce doit être sur Wiki qui est un peu ma Bible, en plus fiable - qu'à ses débuts, Rembrandt a été sponsorisé par le prince d'Orange.
Un vrai lèche-bottes, un vendu à la solde des puissants.
S'il ressuscitait et se pointait aujourd'hui place de la République, avec sa gueule enfarinée de fils de meunier et de boulangère, il serait éjecté comme il se doit, à grands coups de pompes dans le train.
«Ils voulaient qu'on transpose son esprit d'innovation en matière bancaire dans le domaine de l'art et de la culture »,

Ils auraient pu commencer par faire des biftons de 200 euros.
"car la planète Rembrandt recèle encore bien des mystères. "
Finalement, il ne semble pas si difficile que ça de faire un faux Rembrandt au point que, comme pour Shakespeare, on peut se demander si tous les Rembrandt n'ont pas été peints par un inconnu qui portait le même nom que lui.
J'adore la précision :
«"Pour être le plus fidèle à la patte du maître, le programme a calculé qu'il fallait que The Next Rembrandt soit le portrait d'un homme blanc entre 30 et 40 ans, qui regarde vers la droite, présente une certaine pilosité faciale et porte des habits sombres, un col clair et un chapeau", a résumé Emmanuel Flores, directeur technique du projet. »
Pour la pilosité, les habits sombres, le col clair et le chapeau, il a fallu certainement des analyses numériques très poussées pour le déduire et des 148 millions de pixels mais le fait que ce soit un homme blanc, là on se demande comment le programme a bien pu arriver à cette déduction, c'est une prouesse.

Imaginons un seul moment que ce programme ou un faussaire ne soit pas arrivé à cette conclusion et le Rijksmuseum aurait été une nouvelle fois confronté au choix d'un titre.

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