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Suicide de détenus : le ministère juge les médias responsables

Pourquoi les détenus se suicident-ils ?

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Cette déclaration décrit bien l'irresponsabilité et le niveau lamentable de nos dirigeants actuels. Ils commettent des lois ultra répressives, peines plancher etc, remplissent les prisons largement au dessus du nombre de place disponibles. L'ami du prez Martin Bouiggues construit des nouvelles prisons mais elles sont tellement inhumaines qu'elles réduisent les détenus au désespoir. Non contents d'être incapables de voir le lien évident entre leur politique stupidement répressive et l'hécatombe dans les prisons, ils fuient leurs responsabilités en invoquant une soi-disant sur-médiatisation par les médias...Qui peut croire des idioties pareilles? A part des lobotomisés ou des demeurés (et encore c'est pas sûr)...C'est, une fois de plus, l'expression d'un immense mépris pour les français...
c'est d'une tristesse...
Bonne enquête !
Mais il est dommage que l'article ne pointe pas plus le problème posée en amont du passage à l'acte, car en terminant sur le rôle supposé des médias comme élèment déclecheur pour certaines personnes en difficulté psychologique (à l'acte du suicide), on quitte l'article sur un aspect qui me semble bien secondaire par rapport à la question des conditions de détentions... même s'il est vrai que l'auteure ne l'a pas évacué dans son papier en évoquant certaines enquêtes sur ce sujet et l'arrêts de la CEDH... Cela permet à la fois de réduire la responsabilité des AP et le rôle de l'Etat, dans leur gestion des prisons pour les premiers, et dans l'absence d'une politique volontariste avec des moyens suffisants en faveur des prisons pour le second.
Mais il est vrai qu'ASI est enclin à être davantage sensible au rôle des médias...
On peut egalement imaginer que les detenus suicidaires accueillent la nouvelle de la fermeture des ecoutilles mediatiques comme une motivation supplementaire. L'augmentation drastique du nombre de suicides pourrait briser ces nouvelles barrieres du silence. C'est tragique, de toutes facons. Et on sait depuis longtemps et dans tous les domaines que le silence n'ameliore rien. Merci, Justine, pour cette enquete passionnante qui pose bien des questions et me rappelle qu'il faut que j'achete le livre de Veronique Vasseur.
Laure

Pourquoi les détenus se suicident-ils ?.


Bonjour,

Désolé pour le retard à l'allumage.

Voici ma contribution sur mon blog, en date du 10 octobre dernier, au débat :

Du suicide comme mode de communication en prison


Elle vaut ce qu'elle vaut mais a le mérite de l'expérience vécue.
Sujet très intéressant, qui m'a appris plein de choses.
Personnellement je mène une vie très occupée, avec des tas d'enfants qui me squattent tout le temps l'ordinateur, et je consomme mon abonement à @si par à-coups, quand j'ai le temps. Et donc je ne participe presque jamais aux forums, toujours dans l'urgence...
L'internaute-abonné silencieux, s'il est comme moi (puis-je faire de mon cas une généralité?), se raccroche à @si parce que dans cette société étouffante c'est un élément de survie, parce qu'il y trouve tout ce que son emploi du temps ne lui permet pas de faire tout seul, la navigation intense, les recoupements d'infos entre elles, la pertinence de l'analyse. C'est du tout mâché pour apprendre aux enfants à devenir des adultes pas trop dociles.
Alors encore des sujets sur les prisons, s'il vous plaît, des comme celui-là, qui nous maintiennent en éveil en tant que citoyens.
Chère Justine,

Il a fallu que je tombe sur le mot de votre "chef" pour que je me dises : "Un travail qui est qualifié de qualité par son chef" mérite quand même qu'on s'y attarde un peu, histoire de remercier par un surcroît d'attention tout le travail fourni. En même temps, valoriser votre volonté de mettre au centre un sujet si "peu vendeur".
C'est en effet un article très intéressant et riche, notamment pour ces liens.......
Je me permettrais juste de proposer deux ou trois éléments de réflexions qui me viennent à la lecture de votre enquête ( toujours envie de rajouter sa pierre à l'édifice) :
- Le livre de Serge Portelli (Rupture) apporte pas mal d'info et de stat sur le "monde pénitentier" (je l'ai lu qq temps avant le second tour de la présidentielle)
- Le fait que ces suicides me semblent intervenir dans un contexte qui a vu en 10 ans,
- la fermeture massive de plus de la moitié des lits hospitaliers de psychiatrie
- La diminution importante des moyens humains qui allaient avec ces lits (conduisant à un transfert des malades mal suivis vers de la petite délinquance, donc vers la prison (je shématise un peu))
- l'augmentation de la population carcérale "grâce" à la politique de répression tout azimut, qui a fait que des personnes qui n'auraient pas été emprisonnées avant ("délinquance" routière) se retrouvent incarcérées. J'avoue que ça doit être une expérience traumatisante pour une personne qui n'a pas l'habitude de ce genre de monde (moi, j'imagine que ça serait un choc difficile à surmonter)
- La coincidence avec la montée des suicides dans les entreprises
Tout ça pour dire que les médias ont bon dos, encore une fois (les cités qui s'efflamment, c'était aussi les médias.......). Je ne pense pas qu'on se suicide pour faire parler de soi, mais simplement parce que la souffrance morale est insupportable (en quoi les détenus sont ils différents de nous ??).
Et si c'était la prison dans sa forme actuelle, le rôle qu'on lui donne, les ravages du social et du reste qui étaient responsables des suicides ?
Pourquoi ne pas chercher des raisons simples plutôt que des explications alambiquées ?

Quand le sage montre la lune......
Chère Justine,

Comme j'ai un peu de temps aujourd'hui, je me propose de faire un commentaire sur votre article, puisque vous avez exprimé clairement, par DS interposé, le fait que le nombre de nos posts a de l'importance pour vous, puisque vous en comptabilisez ainsi l'intérêt.
Je ne parle que de chez moi. N'en concluez rien collectivement. Nous sommes des individualités de tous horizons, de tous âges, de toutes conditions. Si de votre point de vue, nous sommes une masse indifférenciée, ce n'est en aucune façon le cas. De toutes façons dans tous les forums sur la Toile, mais plus encore sur @SI.

Pour en revenir à votre article (désolée, je ne l'ai pas relu, trop long, ce qui ne m'avait pas semblé à la première lecture, mais c'est bien la preuve que je ne m'étais pas ennuyée du tout), je pense qu'il est schizophrénique. Evidemment pas sa rédaction, vous n'êtes pas en cause.
Que s'est-il passé dans les faits :
On l'a tous vu. Dati impose aux juges une politique pénale répressive et envoie un maximum de gens en prison.
Donc il y a de la surpopulation carcérale, et mathématiquement une augmentation des suicides en prison. On y envoie plus d'adolescents, donc plus d'adolescents se suicident.
Et la ministre convoque le juge pour lui reprocher sa propre politique.
Et là, nous restons tous ahuris par cet événement.
Serions-nous gouvernés par des tarés ?

Là-dessus, vous nous rédigez un article où vous nous démontrez qu'on a demandé à l'administration pénitentiaire de ne pas communiquer sur les suicides d'adolescents, alors qu'elle ne le faisait pas de toutes façons.
Nous avons donc croisé avec un second niveau de schizophrénie qui s'imbrique dans le premier.
On voit bien quel est l'enjeu politique direct : il faut plus réprimer, mais surtout qu'on n'en voie pas les inconvénients, si tant est qu'il y ait un bénéfice pour la société à emprisonner des adolescents. Il ne faut pas laisser de prise à la contestation. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Pour qu'on ne voie rien, il faut tout embrouiller. Je ne sais pas si vous connaissez les recherches de l'école de Palo Alto qui ont été « popularisées » sous l'expression : l'effort pour rendre l'autre fou. Cette attitude a aussi des applications politiques, et je crois qu'on est en plein dedans.
Il faut faire taire les récepteurs, les empêcher de réagir, et la stratégie de double contrainte, c'est-à-dire d'ordres contradictoires fait que plus personne ne sait où on en est. L'émetteur n'a pas forcément une stratégie délibérée, c'est en général la marque d'une personnalité perverse.
Quand au récepteur, il se tait, il pense à autre chose. Cela a marché avec les juges. Dans le blog de Maître Eolas, il y a le récit de quelqu'un qui travaille avec le juge qui est engueulé parce qu'il a fait le boulot qu'on lui demandait et qui vit très mal d'être à côté de la pièce où ça arrive et d'entendre cela.
Et à la fin, il a une réaction d'être sain mentalement, il décide de s'en aller.
Je ne prétends pas ne pas être névrosée (tout le monde l'est, à un niveau ou à un autre, si nous vivions dans un monde parfait, ça se saurait), mais j'ai lu votre article, et je suis partie. Ce que je vous explique là, c'était trop long à expliquer dans un commentaire, je ne l'ai pas fait. Et ce n'est pas fini. Cela n'enlève rien à la qualité intrinsèque de l'information. Je la connais désormais.

J'ajoute que j'ai pensé : pitoyables, pathétiques. Un tel déni de réalité ne fait que nous replonger dans ce que j'appelle le déclin collectif : l'important n'est pas de résoudre les problèmes, et donc de penser sainement les problèmes, de les poser réellement, l'important est de se persuader qu'ils sont résolus.
Connaissez-vous cette histoire soviétique ? Lénine, Staline et Brejnev sont dans un train.
Soudain le train s'arrête sans raison. Lénine va se renseigner auprès de la locomotive. Il revient bientôt et dit que ça va repartir, qu'il a négocié avec les chauffeurs. Ils attendent, ça ne redémarre pas. Staline y va et revient bientôt : « ça va repartir, j'ai fait fusiller tous les responsables ».
Mais de redépart du train, point.
Pour finir, Brejnev y va. Il reste très longtemps avec les chauffeurs, mais finit par revenir et se rassoit.
« Pas de problème, tout est réglé, allez, tous avec moi, faites Tchouf tchouf tchouf tchouf !!!! »

Vous pouvez remplacer les protagonistes par Chirac, Sarko, Dati, cela fera le même effet. Vous pouvez même rajouter la couleur locale :
Pour finir, Dati y va. Elle reste longtemps à s'engueuler avec les chauffeurs, mais finit par revenir et se rassoit. Elle reste dubitative en remuant sa bouche d'oreille Christian Dior un moment.
« Pas de problème, tout est réglé, allez, tous avec moi, faites tchouf tchouf tchouf tchouf. »

C'est la mise en scène de l'impuissance qu'on s'est imposé à soi-même. Pourquoi ? Je m'en doute, mais je ne sais pas, au fond.

Je n'avais pas envie de faire un post sur cette sensation, parce que je me serais moquée, et le sujet ne prête pas à rire. Mais comme je ne l'ai pas relu, c'est beaucoup moins dérangeant, c'est plus facile d'en rire malgré tout.

Et enfin, en lisant les reproches de DS, je me suis fait une autre réflexion. Je ne me souviens plus si elle m'était venue à la lecture de votre article, mais je vous l'expose quand même, même si c'est de la philosophie, et que je n'aime pas mêler la philosophie et la politique. Ce n'est pas parce qu'elles utilisent les mêmes outils critiques que ça a quelque chose à voir.

Dans le livre, l'Echiquier du Mal, ce grand auteur fantastique qu'est l'Américain Dan Simmons invente une histoire horrible d'un groupe de personnes toutes-puissantes qui peuvent entre autres par leur esprit imposer aux autres un contrôle mental de leur corps. Ils sont combattus par Saül Lanski une sorte de personnification du Juif Errant doublé du Survivant Absolu puisqu'il a survécu aux camps de la mort et qu'il va les vaincre.
L'histoire commence fort, dans le camp d'assassinat de masse de Chemnlo en Pologne. Et dès la première page, vous pensez qu'il ne peut rien arriver de pire à Lanski que cela.
Et pourtant si ! On le réquisitionne. Et pour échapper à ce qui l'attend, il décide de mourir.
Et au moment où il va pouvoir mourir, on va le lui enlever. Et je crois que c'est la page la plus dans l'horreur que j'aie jamais lue. Stephen King devient carrément grotesque à cette lecture-là.
Symboliquement, et quoi qu'il advienne, il existe toujours cet espace minuscule, cette faille dans le malheur absolu, c'est la possibilité d'en finir définitivement.
Et cela, c'est une liberté, la dernière, que personne ne peut vous enlever. Vous pouvez être au fond de la plus terrible des prisons, vous avez toujours un choix entre la vie et la mort. Jusqu'à un certain point évidemment. Mais vous avez le choix.

Et c'est pour cela que je considère que quelque part, ces gens qui se suicident en prison ont assumé cette dernière liberté-là. La liberté de ne plus rien ressentir et de ne plus rien connaître !
Même si ça ne les console pas.
Ca ne console pas non plus leurs proches;
Ni personne.
Même pas vous.
Même pas moi.

Voilà, vous avez réclamé des commentaires, en voici un.
Bonjour,
Je ne suis pas adepte des commentaires sur les forums car quand je commence ça dure souvent longtemps ; j'ai besoin de nuancer mes propos par des adjectifs.... et le commentaire ressemble souvent alors à un arbre à beaucoup de branches ! De plus souvent c'est sur ma pause déjeuner (comme aujourd'hui) que je viens jeter un oeil aux chroniques diverses et variées et toujours très intéressantes ! donc j'évite de rallonger ce temps de pause.
Quoi qu'il en soit tout cela m'a rappelé une intervention récente d'un "collègue" surveillant et moniteur de sport dans une maison d'arrêt. Ce qui m'avait frappé dans sa présentation c'est qu'il y avait pas mal de très bonne choses de faites en matière d'activités physiques et sportives mais tout cela manquait de PROJET ; selon moi pour "survivre en prison et à la prison" il faut avoir des projets à l'intérieur comme à l'extérieur. Pouvoir se projeter dans l'avenir permet d'avoir des objectifs à court terme de se donner des échéances, de progresser... Et le suicide me semble une "solution" à un mal être bien sûr mais aussi à un manque de projets ; pourquoi continuer de vivre si on n'a plus de support d'existence ?!
Voila pour ma participation aux débats qui se veut courte mais plein de ...
Merci pour votre travail et vos éléments de réflexion qui viennent me piquer, me stimuler régulièrement !
MERCI
Excellent papier de Daniel dans Libé sur la cyberprotestation du monde de la justice. L'article de D.Schneidermann
Le premier commentaire est-il de Nicolas Princen ?
bravo pour l'article, c'est fraiment du bon boulot comme on dit, mais c'est pas très sexy d'évoquer ce qui se passe en milieu carcéral, en tout cas c'est bien ce que j'attends d'asi de parler de tout
J'étais en vacance justement, et je viens juste de vous lire.
Mais je ne sais pas si j'aurais commenté quoi que ce soit : c'est très complet, et les quelques questions que j'avais se dissipent au fur et à mesure de la lecture. Vous avez réponse à tout !

Merci beaucoup en tous cas,

et voyons si, en effet, ce sont les médias qui provoquaient ces suicides....
J'ai des doutes, mais il est vrai que, plutôt qu'un compte-rendu des suicides, je préfèrerais un point sur l'état des prisons en france. Ce ne fut pas le cas je crois...
Et bien, c'est vraiment la déprime du côté d'@si...
Faut dire qu'il n'y a rien de vraiment réjouissant depuis quelques mois dans l'actualité.

Ce pays qui se dit civilisé, réinstaure le servage :
Le fameux « travailler plus pour gagner plus » s’affiche clairement en « Faire travailler plus pour gagner plus » Le salaire moyen d’un grand patron français (effectuée sur les 50 patrons français les mieux payés en 2007) : 383.000 €/mois soit 310 mois de SMIC. Salaire moyen qui a, d'ailleurs, augmenté de 20% par rapport à 2006
Pendant ce temps, A la soupe populaire, "plus de familles et de salariés pauvres
Et les « gueux » défilent à Marseille : Gueux Pride : « Rendre visibles les invisibles »
Et les handicapés défilent pour un revenu "décent"

Ce pays réinstaure la délation :
Sans-papiers : délation à la Bnp et à la Poste
Quand un mail appelle à la délation des élèves sans papiers
Une assistante sociale dénonce un Sénégalais sans papiers à la police
Une Equatorienne sans papiers a frôlé l’expulsion…
Une française arrêtée et contrainte de livrer son compagnon avant leur mariage

Ce pays réinstaure le crime de lèse-majesté :
Outrage à Sarkozy : un militant de RESF jugé en appel, décision le 26 novembre
Caricature Sarkozy 3 étudiants de l’Unef de La Rochelle
La poupée qui rit, Sarkozy qui pleure

Ce pays ne respecte pas les droits de l’homme :
Condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l’homme pour manquement des autorités françaises à leur obligation de protéger le droit à la vie d’un détenu et à l’interdiction de traitements inhumains et dégradants
Condamnation de la France par La Cour européenne des droits de l'homme pour avoir refusé une adoption à une enseignante homosexuelle
Suicide d'un détenu : la France condamnée par la Cour européenne des droits de l'homme
La CEDH condamne la France sur les demandes d'asile
La Cour européenne des droits de l'homme a condamné la France pour violation de l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme (liberté d'expression), dans un arrêt du 18 septembre 2008.
La France condamnée pour violation de la liberté d'expression de deux journalistes

Ce pays réinstaure la censure :
Voir l’excellente chronique d’Alain Korkos : une vie de chien

Ce pays réinstaure la pensée unique :
La droite française est asservie à son chef unique et suprême et les opposants sont fustigés.
L’opposition et les syndicats sont tournés en dérision, les grévistes, les manifestants stigmatisés dans un rôle de citoyens irresponsables.

Ce pays privilégie la répression à la prévention avec tous les risques qui en découle :
La prison aujourd’hui en France

Alors Justine ne soyez pas découragée car nous avons besoin que vous continuiez à dénoncer les manquements aux droits de l’homme dans notre société.
Si votre article ne reçoit pas un certain nombre de commentaires, n’y voyez pas un quelconque désintérêt car nous sommes nombreux à l'avoir lu sans laisser de commentaire,mais on se sent si impuissant devant tant d’inhumanité que « no comment » et dans le contexte politique de ce pays où je ne me reconnais plus ça soutient le moral d’avoir au moins une équipe de journalistes qui ne se laisse pas allez à la facilité.

@cassandre, je dirai simplement qu’il n’y a pas de hiérarchie bien pensante à chercher pour traiter l’information et Justine Brabant n’en a que plus de mérite à dénoncer le non respect des droits de l’homme dans ce milieu carcéral qui renvoie à des clichés dont vous vous faites le porte-parole. De quel droit déciderait-on que l’importance ou non de la vie d’un homme ? Ne voyez vous pas qu'une telle pensée amène à justifier toutes les discriminations ?
Un article très intéressant. Pourquoi peu de commentaires ?
Peut-être parce qu'il attire l'attention sur un événement (la série noire) tout en disant il n'y a pas d'événement.
Bien sûr, il y a d' autres sujets abordés: l'engouement volatil et superficiel des médias (sauf exception), leur rôle dans le passage à l'acte (sauf exception), le silence de l'administration (sauf exception)...
Un non-événement, des thèses avec exceptions, voilà qui change des évènements purs et de l'info orientée, et appelle peut-être moins les commentaires.
Merci beaucoup, Justine.
Le milieu carcéral est un lieu clos. Faute de moyens il est impossible de respecter les lois et on parle, non sans raisons, d'espace de non-droit. Il est donc indispensable que des sujets "sérieux" soient réalisés sur nos prisons. La prise de conscience sur les dysfonctionnements qui y ont lieu peut être longue, mais toute amélioration ne peut passer que par un éclairage des problèmes. A nous de faire vivre la patrie des Droits de l'Homme.
Merci pour votre travail.
Alain Lanté
Pourquoi je n'avais pas lu cet article de Justine : Je vais être franche , même si je dois en choquer plus d'un. Voici ce que j'ai pensé quand j'ai vu le titre : c'est peut-être idiot, mais je vais vous le confesser : Avec 1000 décès par an, le suicide est , derrière les accidents de la route, la seconde cause de mortalité chez les adolescents. N'est-ce pas une priorité par rapport aux suicides dans les prisons ? Je n'ai pas beaucoup de pitié pour les violeurs, ceux qui commettent l'inceste, en visionnant la vidéo, j'ai eu confirmation que parmi les suicidés, la plupart étaient de ceux-là. Alors, s'il vous plaît , excusez si je trouve qu'on en parle trop.

C'est une frustration pour les journaliste de ne pouvoir en parler plus ? Mais pourquoi ? Les journaux cherchent toujours des affaires ou des faits divers qui constituent
une valeur sûre , qui laissent espérer gros tirages et audimats records. Toujours ce recours excessifs aux faits divers et les articles sur les suicides des détenus, je pense , a un caractère vendeur. Cela aiguise la voracité des médias.

Prenons un exemple précis : L'affaire Outreau et les abus des journalistes. Nous arrivons à une sorte de marketing de la "révélation" croustillante. Je suis peut-être pessimiste, mais j'ai perdu cette illusion d'une presse relayant encore la voix des faibles.

Sinon, c'est dommage que Daniel Schneidermann n'ait pas laissé cette tâche ingrate à David Abiker. Toujours ce vieux réflexe de donner ce genre de boulot aux femmes ?

Je veux que Justine sache que quand j'avais décidé de ne pas lire cet article, je n'avais pas regardé qui en était l'auteur. Mon renoncement ne s'était fait que par la lecture du titre. Donc, surtout pas de découragement, nous sommes nombreux à apprécier votre travail et très bonne continuation !
martine trouve surprenant que personne n'est réagi à l'élargissement du problème des prisons aux familles.Y a t-il des suicides "colatéraux"? Bien sûr que nous ne pouvons le savoir...Allez sur le site du film A coté. Ce n'est pas de la pub, c'est d'utilité publique.
Chère Justine,
comme je comprends votre découragement! J'ai trouvé votre article très intéressant, même si je n'ai pas fait de commentaires. Je n'en fait jamais d'ailleurs mais là ... Je voulais vous dire que je travaille, comme psychologue, en maison d'arrêt, et je suis donc particulièrement sensible au sujet que vous avez abordé. Nous nous battons au quotidien, avec mes collègues soignants, pour aider les personnes détenus à surmonter les immenses difficultés qu'elles rencontrent en prison. Nous essayons d'être présents auprès de ceux qui sont le plus en détresses, et ils sont nombreux! Nous sommes nous même confrontés à des conditions d'exercice déplorables et nons tentons malgré cela de permettre qu'un vrai travail de prise en charge thérapeutique puisse se faire. A titre d'exemple, les portes de nos bureaux n'ont pas de poignées et ne se ferment pas, sans parler du fait que nous avons seulement 3 bureaux pour ... 7 personnes! Nous avons fait plusieurs mouvements pour dénoncer cet état de fait et ... tout le monde s'en fout! A commencer par l'Administration Pénitentiaire. Tout ça pour vous dire Justine, à quel point je comprend votre découragement et pour vous inciter à surtout ne pas renoncer à nous parler de tels sujets.
Merci.
Pour ma part je n'ai plus guerre le temps de faire des commentaires et parfois même de lire les articles, mais je suis pour des raisons diverses attentive aux problèmes de l'incarcération et de la maladie mentale. Je pense l'avoir déjà signaler dans un post à propos du meurtre du petit garçon par un marginal...Il n'y a plus de politique de santé mentale, beaucoup de personne ayant besoin de soins psychiatriques se retrouve en prison! La Prison française c'est le cul de basse fosse de notre société! C'est un choix politique!
Les malades mentaux, les délinquants, les pauvres.......finissent par être mis dans le même lieux, de plus ils peuvent avoir la"tare" de cumuler tous ces handicaps, créés volontairement, car il est bon ton de stigmatiser des populations fragilisées par une politique économique.
J'ai eu l'occasion récemment de visiter une prison, dans un cadre officiel non lié aux problèmes de détention, les propos tenus par la direction n'étaient pas ceux tenus par certains salariés en terme de nombre de détenus. Le discours et le comportement des autorités est totalement perverti, ce qui doit avoir l'air plutôt que ce qui est réellement.
Mais nous en sommes là pour ne nombreux sujets : l'école, les hôpitaux, les banlieues, l'Afrique...etc...Quand on est lucide, il est de bon ton de s'entendre dire que l'on a une vision pessimiste, voir négative....pendant ce temps là des gens souffrent...d'autre meurent!
Parce que la morale bien-pensante (non dite ouvertement, mais tellement répétée à tous les zincs) c'est que ces prisonniers ont bien mérité leur sort. Vous vous rendez compte, il paraît même qu'ils ont la télévision ces criminels de bas étage. Donc pas de problème à ce qu'il souffre un peu.
Allez, en grattant un peu, on va dire que les "gentils" détenus ne l'on pas mérité. Mais les criminels méritent leurs sort, ils doivent en baver, donc se soucier d'eux on repassera.

Donc venir dire comme un monsieur qui était finalement plus courageux que d'autre: "la prison c'est la privation de liberté et seulement cela", c'est à coté de la très grande majorité silencieuse. J'ai d'ailleurs du mal à croire le sondage que j'ai lu sur le site de France Inter qui indiquait au moment où j'ai voté que 88 % voulait une amélioration des conditions de détention.

Donc objectivement, Justine, il n'y a pas de quoi pleurer sur le faible nombre de commentaires : les @sinautes ne sont pas mieux que les français sur ce point et n'ose pas dire ouvertement la première ligne que j'ai écrit. Ce n'est pas demain la veille que l'on reverra un président serrer la main de détenu.

S'il y a à pleurer, c'est plutôt sur la nature humaine et ce très vieux œil pour œil qui traine encore dans le fond de nos pensées.
Je viens de visionner l'émission de la semaine où Daniel Schneiderman reprend l'information sur les suicides en prison et sur la décision de l'ap de ne plus "communiquer" sur les suicides.
Dans la fouléé ,j'ai lu votre intéressant article. Oui je considère que les conditions de détention en France peuvent être totalement inhumaines et qu'elles infligent plus qu'une double peine de fait. Plus d'information de fond de la part des médias ne peut qu'aider à prendre la mesure de cette dramatique réalité qui est une honte pour notre pays.
Là où le problème se corse c'est quand on "utilise" volontairement ou involontairement les suicides pour parler de la réalité pénitentiaire, car cela touche de plein fouet les détenus encore incarcérés et cela peut effectivement avoir le rôle de l'étincelle qui déclenche l'incendie.
Je suis très sensible à ce problème car travaillant depuis trente en service de psychiatrie, j'ai vécu des situations similaires lors de suicides de personnes hospitalisées. Les réactions penvent être assez terribles tant de la part des autres patients que des familles. Bien sûr il faut se garder de comparer des situations qui ne sont justement pas comparables, mais j'avais envie de vous faire part de ce que votre article m'avait évoqué.Et de de vous dire de ne pas oublier ce que vivent les personnels des prisons et dont ils n'ont que très peu l'occasion de parler
.
Je profite de ce message pour vous dire combien j'apprécie arrêt sur images que je n'avais jamais vu à la télévision.
gromama
Bonjour Justine,

Vous n'avez pas à vous inquiéter pour cette enquête qui est parfaite.

Le nombre de commentaires n'a rien à voir avec l'intérêt de votre travail. C'est souvent bon signe quand il y a peu de commentaires , comme le dit Daniel , c'est qu'il n'y a rien à ajouter, rien à revendiquer.

ll ne peut y avoir de comparaison avec votre "observatoire" sur Kouchner-Drucker qui a donné lieu à pas mal de commentaires, mais pas tous d'un grand intérêt : du vomi, des recettes de cuisine, je me sens un peu responsable, même s'il était intéressant de relever le gros mensonge de Coffe, des plainsanteries (quand on a le temps de s'amuser c'est très bien, je ne vais pas me renier).

Continuez, vous faites du bon boulot.

Merci.

A voté !
J'avoue, j'avais zappé cette enquête lorsqu'elle était apparue dans mon lecteur de flux RSS... longue, sujet qui m'intéressait moyennement, peu de temps à ce moment-là... voilà comment j'ai zappé cette enquête.

Heureusement que DS était là pour me culpabiliser et me faire revenir sur cette enquête, véritable bijou, vraiment. J'ai appris beaucoup de choses, j'ai vu la légèreté, et l'insouciance parfois, des médias face à la profondeur de ce problème ; la difficulté pour certains journalistes d'être entendu par l'AP ; le travail de fond de certains autres journalistes...

Merci, vraiment, Justine. Je me sens un peu coupable d'avoir zappé cet article au premier contact, et je comprend très bien que ça puisse décevoir le (la) journaliste qui a fait le boulot, du très bon boulot je le répète.

On touche sûrement là à un des problèmes majeur du journalisme de qualité sur Internet : le lecteur est un zappeur, encore plus que devant la télé je crois. Du coup, il zappe certains bijoux, sûrement beaucoup. Il clique là où il sent qu'il trouvera son bonheur, et délaisse les billets dont le titre, dont le sujet, dont l'accroche lui semblent moins attrayants. Comportement coupable, mais compréhensible quand on sait les quantités de blogs, de sites, de billets de qualité dont regorge le net. Le net est tellement immense, les lecteurs de flux RSS tellement embouteillés, que l'internaute doit se comporter comme un vrai consommateur à la recherche du meilleur produit, de la meilleure info, du meilleur contenu, le plus vite possible. Et forcément, il fait des erreurs de jugement et passe à côté de quelques perles.

A mon avis, ce problème se pose moins à la télé puisque le téléspectateur fait moins d'effort que l'internaute. Il regarde, écoute, sans forcer, et ne lit pas, ne fait quasiment pas d'effort, et est donc moins ultra-critique/prompt à zapper. D'où l'intérêt à mon avis de reprendre certaines affaires clés dans l'émission hebdomadaire. Mais bon, les spécialistes de la télé et du comportement des téléspectateurs me contrediront peut-être.
Face à ce sujet, on a envie d'en savoir plus ( Asi est dans son rôle de traiter ce qui est en creux dans les medias traditionnels). Face à Kouchner chez Drucker, on en a juste ras le bol ( et c'est le ton des messages, qui sont nombreux à proportion de l'écoeurement), et Asi est aussi dans son rôle de décrypter la surexposition médiatique des gouvernants ( cf anecdote de Sarkozy sur le travail du dimanche).
Saine réaction de l'équipe: continuer ce genre d'investigations, parce qu'il faut les faire, et même sans réaction mesurable du public, comme vous l'avez déjà affirmé pour la video qui a buzzé sur you tube à propos des maisons de retraite.
En tous cas je continuerai à les lire, et je suis heureux de voir que vous exposiez vos réflexions et vos interrogations aux asinautes, cela prouve qu'il y a sur le site un climat de dialogue, au-delà du simple fait que nous soyons des abonnés.
Et les journalistes d'asi font vraiment de bons papiers ! ( ils commencent aussi à être plus à l'aise pour l'émission).
Allez, allez, on garde le moral et on continue !
Chère Justine : Ne pas vous répondre n'est pas ne pas vous lire. Vos enquêtes sont toujours excellentes,fouillées, documentées ,pertinentes et je m'en vais de ce pas faire le même compliment à Dan Israël , en inversant vos noms bien sûr . Vous êtes surdoués , je vous l'ai déjà dit :-). C'est tellement complet que je préfère ne pas poster que de dire que je n'ai rien à dire sauf "bravo et merci" . Un peu pauvre, non?
Et je rends grâce à D.S. d'être un découvreur de jeunes talents journalistiques épatants comme vous l'êtes. Moi qui apprend la musique à des étudiants , je suis toujours particulièrement touché par le talent chez les jeunes gens : je trouve que c'est beau.

Et puis , dites-vous aussi que chez le patron D.S. ,c'est pas mieux . Pourtant il s'y emploie : regardez la magnifique photo qui accompagne cette chronique matinale :C'est quoi ce micro??? , et bien paf : 17 commentaires seulement.

En ce qui me concerne , je suis aussi très occupé ailleurs dans un débat de fond très interessant sur ce site....Mais je ne vous oublie pas , et je suis sûr que la plupart des @sinautes aussi.
Amicalement.

PS : pour DS : Ça va , c'est interessant pour les autres , ce que j'ai mis ?
chose promise !
http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/3036450.stm

petits extraits choisis
"While 55% of British prisoners will re-offend and come back to jail, in Denmark the re-offending rate is just 27%. "
taux de récidive en Grande-Bretagne : 55%. Au Danemark : 27%

"We make an effort to keep crime down by treating the prisoners in the best way. We have a rather humane regime, not because of the prisoners, but because we think it works better this way.

"Our prison regime is based on normalisation, a principle of openness and responsibility, because we think it's the best way of avoiding reconviction."

"Nous essayons de réduire le crime en traitant les prisoniers du mieux possible. Notre régime carcéral est relativement humain, pas à cause des prisonniers, mais parce qu'on pense que ça va mieux marcher de cette manière"
"notre régime carcéral est fondé sur la normalisation, un principe d'ouverture et de responsabilité, parce qu'on pense que c'est la meilleure manière d'éviter la récidive"

"Only 15% of sentences are one year or more, more than half the sentences are three months or less."

Denmark releases prisoners early, allows them family visits, gives them education, training and anger management courses - all the things that appear "soft" to many in the UK. "

Seules 15% des peines durent un an ou plus, plus de 50% des peines sont de 3 moins et moins.
Au Danemark, les prisonniers sortent vite, on leur autorise les visites des familles, on leur donne une éducation, une formation et des cours de gestion de la colère - toutes ces choses qui apparaissent "soft" pour beaucoup de Britanniques.

etc

à noter: j'ai cherché vite, mais je n'ai pas trouvé de textes en français sur le système carcéral danois.
A noter encore: comme un petit lien culturel : en scandinavie, les châtiments corporels sur les enfants sont interdits. non, on ne donne pas de claques.

voici
Bonjour Justine

Je n'ai pas attendu le rappel à l'ordre de Daniel pour trouver votre enquête extrêmement intéressante et fouillée. Mais j'écris très peu sur le forum. Cela prend du temps. Désolée.
J'ai également regardé la très bonne émission de S. Moati 'Ripostes" sur ce sujet, et c'était très édifiant. Il y un gros problème humain plutôt inhumain actuellement dans la condition carcérale. D'ailleurs nous avons été épinglé sur le plan européen pour traiter les détenus de façon inhumaine. Merci d'avoir fait cette enquête.
bonjour, merci Justine pour cette enquête complète... et qui a une grande valeur ajoutée, parce qu'elle relie de nombreux éléments auquel on a pas connaissance.
Mon avis après avoir lu cette enquête, c'est que j'aimerais avoir cette capacité à débusquer des informations - enfin sur des sujets plus neutres ou plus léger- mais aussi que ce sujet m'attriste.
Et de fait, tiraillée entre deux idées, et au milieu du questionnement du "est-ce que c'est légitime cette histoire de contagion qui fait qu'on ne devrait plus annoncer les suicides"
-et aussi perdue dans cette culpabilité de la surpopulation carcérale, ce problème ignoble mais qui devrait perdurer pendant encore des lustres- je n'ai su qu'écrire.
D'ailleurs je n'écris pas souvent non plus :p

mais promis, je vous réécrirais, parce que j'ai entendu les Danois dirent que leur prisons étaient différentes, plus respectueuses, plus humaines ; qu'un passage en prison devait être l'occasion de rebondir, donc d'apprendre des choses, lire, écrire, recevoir une formation en gestion.. et pas une opportunité de récidive.
j'essaye de trouver une information dessus et je vous l'envoies.

en vous souhaitant une bonne journée !!!
merci
A la suite de l'article de Daniel relatant votre déception sur le peu de réaction à votre article sur le forum, j'ai relu une deuxième fois votre enquête.
Bravo, article fouillé et très bien organisé traitant le sujet de manière très large et surtout merci d'avoir passer tout ce temps pour traiter un sujet où les informations sont rares et qui n'a pas la chance d'attirer des stars à audimat.
Je me permets également ici de répondre à la question du pourquoi pas de réaction sur le forum. Pour ma part, je suis étudiant, j'ai 21 ans et les fois où j'ai envie de participer au forum, mon jeune âge et mon manque de culture comparé aux membres de l'équipe d'@si ou de certaines abonnés du site me complexe quelque peu. En effet, je n'ai pas envie de polluer le forum avec des réflexions bateau voire fausses.
Cependant à la lecture de l'article de Daniel il me semble qu'un simple Bravo ou Merci déposé sur le forum pour des articles qui nous ont plu, pourra redonner de l'énergie aux chroniqueurs attentifs et passionnés que vous êtes tous

Merci pour ce site.
L'état a besoin qu'on parle de l'état lamentable des prisons pour préparer une privatisation, mais l'état ne veut pas être tenu pour responsable de suicide, c'est mauvais pour son image!

Allez voir chez sodexo, point, com (groupe français) ils gèrent déjà des établissement pour jeunes en France on dirait. Il y a quelques temps, je crois qu'ils n'étaient implantés qu'en Grande-Bretagne dans le domaine pénitentiaire. Ils sont prêts à tout gérer sécurité, courrier, restauration,...
Est-ce sérieux que l'état se contente d'un rôle de simple contrôleur dans ce domaine?
Qu'est-ce que 70 000 prisonniers à gérer quand l'état gére 15 millions d'étudiants, d'apprentis, de lycéens, etc. ?
Qu'est-ce que le budget des prisons comparé au budget de l'état?
Une fois de plus, vous mettez le doigt sur un sujet sensible. Et il serait dommage de rejeter le débat sur la responsabilité des médias sous prétexte que le gouvernement actuel est naze et que les prisons françaises sont pourries. La surmédiatisation de certains phénomènes peut-elle contribuer à leur développement ? La description poussée et répétée dans lémédias d'actes suicidaires (mais on pourrait parler de fausses alertes à la bombe, de sabotages en tout genre et autres comportements délictuels et/ou dangereux) n'est-elle pas susceptible de donner des idées ou le déclic du passage à l'acte ?

Mmmm. Si lémédias se souciaient plus d'éthique, ils tenteraient peut-être, tout simplement, de mesurer la médiatisation globale d'un d'évènement de ce genre avant de se ruer à la suite de tous les concurrents par peur de ne pas traiter "LE" sujet du moment. Ils suivraient une sorte de baromètre qui les dissuaderait de sur-traiter et mal-traiter un sujet quand la pression devient trop forte. Oui, ben, on peut rêver un peu.

Sinon, concernant la promesse de silence de l'Administration pénitentiaire, peu importe puisque, comme expliqué dans l'article, les infos n'ont pas besoin de communiqués de presse pour circuler. Ca fera toujours un peu moins de langue de bois à débiter pour léjournalistes...
La pénitentiaire vue par la publicité:
http://www.dailymotion.com/relevance/search/centraal%2Bbeheer/video/x1rq0g_pub-centraal-beheer-gardien-prison_ads
Vue par Dieudonné:
http://www.dailymotion.com/relevance/search/gardien%2Bde%2Bprison/video/x5chim_dieudonne-le-gardien-de-prison_fun
C'est quand même plus marrant traité de cette façon... :D
Exigeant, pertinent, intelligent : un bel article de fond.

Merci.
Mais oui mais c'est bien ça ! coupez le thermomètre et la fève retombera !
Bravo Justine d’avoir repéré que “Ripostes va parler de la honte du système judiciaire Français demain.

Moati est un très grand journaliste, je ne préjuge pas de ce qu’il dira demain mais je lui fais confiance pour manifester une saine indignation !

La réalité est totalement ignoble : la justice française ne fait absolument pas son travail, se contentant d’envoyer des milliers de présumés innocents moisir dans des culs de basse fosse et les laissant mariner généralement plusieurs années avant de se décider à les juger entre deux RTT. La France est d’ailleurs régulièrement et lourdement condamnée à d’énormes amendes (que nous payons) par Bruxelles pour infractions permanentes aux règles communautaires en matière de droit de l’homme !

La France Patrie des droits de l’homme ? Quelle sinistre rigolade !

Voici les 17 articles de la déclaration de 1789, pas un seul n’est respecté aujourd’hui :

Article premier - Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune.

Article 2 - Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression.

Article 3 - Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément.

Article 4 - La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui: ainsi, l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi.

Article 5 - La loi n’a le droit de défendre que les actions nuisibles à la société. Tout ce qui n’est pas défendu par la loi ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu’elle n’ordonne pas.

Article 6 - La loi est l’expression de la volonté générale. Tous les citoyens ont droit de concourir personnellement ou par leurs représentants à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse. Tous les citoyens, étant égaux à ces yeux, sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents.

Article 7 - Nul homme ne peut être accusé, arrêté ou détenu que dans les cas déterminés par la loi et selon les formes qu’elle a prescrites. Ceux qui sollicitent, expédient, exécutent ou font exécuter des ordres arbitraires doivent être punis; mais tout citoyen appelé ou saisi en vertu de la loi doit obéir à l’instant; il se rend coupable par la résistance.

Article 8 - La loi ne doit établir que des peines strictement et évidemment nécessaires, et nul ne peut être puni qu’en vertu d’une loi établie et promulguée antérieurement au délit, et légalement appliquée.

Article 9 - Tout homme étant présumé innocent jusqu’à ce qu’il ait été déclaré coupable, s’il est jugé indispensable de l’arrêter, toute rigueur qui ne serait pas nécessaire pour s’assurer de sa personne doit être sévèrement réprimée par la loi.

Article 10 - Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, mêmes religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi.

Article 11 - La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi.

Article 12 - La garantie des droits de l’homme et du citoyen nécessite une force publique; cette force est donc instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux à qui elle est confiée.

Article 13 - Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, une contribution commune est indispensable; elle doit être également répartie entre les citoyens, en raison de leurs facultés.

Article 14 - Les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi, et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée.

Article 15 - La société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration.

Article 16 - Toute société dans laquelle la garantie des droits n’est pas assurée ni la séparation des pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution.

Article 17 - La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n’est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l’exige évidemment, et sous la condition d’une juste et préalable indemnité.

* * *

Ce texte magnifique, je suppose que nos politiciens le font imprimer sur leurs rouleaux de papier hygiénique…

Monsieur Sarkozy a fait envoyer en prison hier un couple de Sénégalais qui a eu la (très mauvaise) idée de piquer 200 €uros sur son compte en banque…

Il me semble qu’il y a un peu plus d’un an le même Monsieur Sarkozy a piqué dans nos poches 140.000 €uros d’augmentation de salaire (par an, soit 700.000 €uros sur 5 ans, c’est à dire 4.591.699 Francs). Il semble que ce hold up ne l’ait pas conduit en prison, il porte pourtant sur une somme 3.500 fois plus élevée !

Lorsque Monsieur Daniel Bouton laisse par totale incompétence et impéritie son trader Jérôme Kerviel paumer 5 milliards d’€uros dans des coups foireux les actionnaires sont spoliés, va-t’il en prison ? Que nenni, il spécule pour son propre compte et gagne 1.300.000 € ! Puis il va tendre sa sébile aux contribuables : “Un milliard pour les banquiers nécessiteux, SVP !”

Être en prison, souvent injustement, séparé de sa vie et des siens, mal traité, humilié… Il vaut mieux se suicider, c’est évident car c’est la dernière liberté…

***
A noter que s'il existe des suicides à cause de grandes souffrances intérieures, des effets entraînants liés à la surmédiatisation, il convient d'observer que les fausses tentatives de suicide existent. Et parfois lorsque le détenu a mal calculé son coup, il rate sa fausse tentative et se donne la mort réellement. On retrouve souvent cette attitude chez les pensionnaires du quartier disciplinaire. Le but est de faire croire au médecin généraliste ou au psychiatre que le séjour au quartier est insupportable au point qu'ils songent à mettre fin à leur jour. En général, les médecins ne prennent pas de risque car la crainte d'une reconnaissance de leur responsabilité juridique est toujours grande_ ce en quoi ils n'ont pas forcément tort. C'est une attitude tellement courante que c'en devient presque un jeu, parfois mortel lorsqu'on y met vraiment les formes.
Merci Justine.

Après la Grande Muette, comment va-t-on appeler l'AP ?
Politique de l'autruche, c'est vraiment à vomir...
En plus, mettre ça sur le dos des media empêche tout débat de fond, bien dans l'air du temps, du Grenelle de la presse, où les media ne sont intéressants que quand ils gardent leur position de "voix de son maître". Lamentable.

Euh, sinon, plutôt que "outre la Garde des Sceaux, personne n'a...", ce ne serait pas "hormis la Garde des Sceaux, personne n'a ..."
" note Patrick Marest, délégué de l'OIP (Organisation internationale des prisons).", heu ça fait mal au ventre, mais TF1 a raison : OIP c'est Observatoire.
"On compte aujourd'hui 93 suicides depuis début 2008 – ce qui constitue une augmentation par rapport à 2006 et 2007 ; mais il y en a eu 122 pour l'année 2005. Pourtant, à l'époque, pas de soubresaut médiatique constaté."

A mon sens, tout est dit dans cette phrase...

Faire croire qu'il y a des suicides dans les prisons parce qu'il y a des reportages là dessus me semble assez invraisemblable (je ne suis pas psy, certes...)

Quid des conditions de "vie" des détenus? de la place du budget de la justice en France (35ème européen!! )http://www.lemonde.fr/web/recherche_breve/1,13-0,37-1053943,0.html
Quid de la politique de victimisation de la justice? des lois scélérates mises en place par la voix de son maître Dati?

Effarante réaction du ministère de la justice comme souvent hélas...

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