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Sondage : un internaute sur deux agressé par une info bidon

C'était la terrible nouvelle d'hier matin : près d'un directeur d'école sur deux a été agressé par des parents.

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Etant (encore) abonné au journal Le Monde, je reçois régulièrement un mail intitulé "la Toile de l'Education".

Je copie-colle la mise au point reçue aujourd'hui :

"Peur sur l'école :
« Agression ». L'information a fait les gros titres des médias, mardi 29 avril, avant d'être reprise par toutes les télés : la rupture est consommée entre les directeurs d'école et les parents d'élèves. « Exclusif. Sondage : les instits ont peur des parents », alerte Le Parisien. Près d'un directeur d'école sur deux « s'est fait agresser, verbalement ou physiquement » par ces derniers en 2012-2013, affirme le quotidien en présentant l'étude, publiée sur le site de la Casden — c'est aussi la « banque des profs » qui l'a financée.

« Sensationnalistes ». L'enquête est signée Georges Fotinos. Ce spécialiste du climat scolaire est présenté comme un « ancien inspecteur général de l'éducation nationale », alors qu'il n'a exercé à l'inspection générale que la fonction de chargé de mission. Il est également décrit comme un chercheur associé à l'Observatoire international de la violence à l'école, un titre là encore sujet à caution. « Je démens formellement l'association de M. Fotinos à l'Observatoire international de la violence à l'école », écrit Catherine Blaya, sa présidente, dans un communiqué. Mme Blaya s'insurge par ailleurs devant la diffusion de « ce type d'informations sensationnalistes ».

« Moins de 1 % ». Une enquête publiée en 2012 par Eric Debarbieux et… le même Georges Fotinos, effectuée pour l'Observatoire international de la violence à l'école, faisait valoir que « les personnels se disant les plus insultés (51 %, contre 36 % en moyenne) sont les directeurs avec décharge complète ». Ceux-ci représentent moins de 15 % des directeurs. Les auteurs précisent en outre que « largement moins de 1 % des personnels est victime de violence physique par les parents : le risque est de 0,2 % en ce qui concerne les coups, 0,8 % les bousculades ».

Biais. A aucun moment, dans le sondage réalisé à l'été 2013, il n'a été demandé aux directeurs d'école s'ils avaient été « agressés ». Les mots « agressions » ou « agressé » n'apparaissent pas dans le questionnaire qui leur a été envoyé. La notion d'« agression » recouvre par ailleurs une réalité large : le « harcèlement » (38,6 % des directeurs l'auraient subi), les « menaces » (26,7 %), les « insultes » (23,1 %) et, enfin, les « coups » (0,7 % seulement heureusement). En outre, les hommes sont surreprésentés (33,2 % des personnes interrogées, pour un poids réel de 26,8 %). Le nombre total de directeurs d'école en France (autour de 52 000) n'est pas précisé, mais le taux de réponses est d'à peu près 6 %. Ignorée, également, la représentativité géographique : le questionnaire ne contient aucune question sur l'origine géographique des personnes interrogées.

« Raccourci ». Selon Le Parisien, les résultats alarmants de l'étude illustrent un symptôme plus profond : l'instituteur est de plus en plus malmené. « Attention danger ! On sait que l'instituteur a depuis longtemps perdu le prestige qui l'entourait dans l'école de Jules Ferry. (…) Lorsque l'autorité des maîtres n'est plus reconnue, c'est une racine essentielle du lien social qui disparaît. » La phrase a immédiatement fait réagir l'historien Claude Lelièvre. Sur son blog, il regrette un « raccourci » qui « ne tient pas historiquement la route ». « L'autorité des enseignants du primaire n'a jamais été ni donnée ni complètement acquise. Elle a toujours été plus ou moins contestée », poursuit-il. "
Je ne suis plus agressée par grand chose, because je me protège des JT télévisés ou radiophoniques, Je ne regarde qu'ARTE-JOURNAL et parfois I.télé et Euronews. Je suis abonnée à @si, je lis Télérama et presque tous les liens donnés par les @sinautes ici ou ailleurs.

EN REVANCE JE VIENS D'ETRE AGRESSEE PAR L'OUBLI DE"HORS-SERIE"dans le dernier lien de cette Chro. C'est dans doute pour mieux souligner en creux l'indépendance de Judith et de ses 3 complices. Hors-Série
Hors-jeu
Quand j'étais au CM1, on avait une instit très méchante...
Elle m'a, un jour, frotté le nez contre le tableau pour effacer la faute que je venais de commettre (à la craie).
La même maîtresse avait fait se lever une élève en la tirant par l'oreille et en la blessant bien sûr...
Je n'ai même pas osé en parler à mes parents, je me serais pris une avoinée...

Alors, hein...

Mais pour parler du sujet : perso, je suis agressée par l'omniprésence de "toujours les mêmes" personnels politiques interrogés... Le cahier des charges n'exige pas qu'on n'interroge que des actuels ou anciens ministres/leaders politiques ? Pareil pour le chocolat pascal ou les canonisations de Nava Rome, les embouteillages des ponts de mai...
Il y a une crise des vocations (voir le manque des profs de maths article dans libé je crois). La cause à bac+5 payé des clopinettes.
Mais quoi de plus facile de gommer tout ça!, en laissant penser que ce sont des conditions d'exercice pénibles, et surtout indépendantes de la volonté des instances dirigeantes, qui sont la cause de la désaffection envers le métier.
Vivement que la prochaine enquête de victimation sur les agressions sexuelles sorte... Si elle est traitée avec la même légèreté, les forums vont être animés. Si elle ne l'est pas, ça va donner de grain à moudre à ceux qui pensent que toutes les victimes sont égales, surtout certaines.
PF
Sans rire, Daniel, voilà un sujet qui peut relancer un forum capable de détrôner les "forums Dieudonné".
Une solution pour que les parents d'élèves n'agressent pas les enseignants ?
Réveillons Adelwin.
Pertinente observation de DS encore ce matin.
Bravo de décortiquer un exemple de manipulation de l'information.
Mais pourquoi ne pas exercer cet esprit critique sur une manipulation de beaucoup plus grande envergure, qui dure, et avec des conséquences potentielles de tout autre niveau : "l'information" actuelle sur la situation en Ukraine?
Pourquoi laisser ce travail à Olivier Berruyer?
Sachant que lui - en plus - au-delà du comment s'exerce la manipulation s'interroge sur le pourquoi.
Soyons honnête, on se fait agresser (au sens large) par tout, tout le temps en ce moment. Les relations sociales se tendent, que les enseignants en soient victimes ce n'est pas étonnant, il est aussi très agressif d'avoir le sentiment de pas pouvoir discuter paisiblement des problèmes de ses enfants quand chacun se sent potentiellement jugé, accusé, peu estimé, mais les remarques des enseignants sur les parents sont aussi difficiles à supporter, oui, nos enfants comptent pour nous, et on va les porter une vie entière. Que chacun se mette à la place de l'autre, de temps en temps.
Puisque ça cause école par ici, j'en profite pour mettre cette passionnante petite conférence http://www.youtube.com/watch?v=nwVgsaNQ-Hw (encore merci gemp)
J'ai une info perso qui n'est pas du bidon: ce matin j'ai croisé Richard Gere assis sur un carton avec un litron de rouge en bas de chez moi, c'est fou comme on le reconnaît pas sans son maquillage, je lui ai demandé de me prêter 10 000 euros, eh ben il m'a envoyé me faire foutre. Je lui ai démonté la gueule à coups de rangers. Ces bouddhistes sont vraiment méprisables.
Quoi ? Encore 50000 agressions de directeurs d'école !

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

Ce sondage est peut-être biaisé, cependant le "malaise" des directeurs est bien présent. Notre seuil de tolérance est pourtant souvent très haut : simple courrier adressé aux familles, en cas de menaces de morts, de propos très violents ou de crachats, lettre de la mairie pour des dégradations matérielles (parent très en retard qui a tenté de démonter la porte de l'école car elle était fermée.), convocation par l'IEN pour une intrusion dans les locaux scolaires avec une batte de Baseball afin de régler un différent. Il est très rare que les choses aillent plus loin qu'un rappel à l'ordre... Quand la situation est devenue intolérable et si c'est possible le parent est amené à aller sévir dans une autre école. Des exemples de ce genre dans ma circonscription, pour cette année scolaire, chaque directeur pourrait vous en raconter. Ces agressions sont bien entendu, le fait d'une minorité de personnes, nous avons généralement le soutien des autres parents outrés par de tels comportements et surtout inquiets pour leurs enfants. Mais il s'agit pour beaucoup de directeurs, d'un réelle souffrance : des formations Directeurs, pour apprendre à "gérer la violence des familles", des rencontres avec des avocats de l'Autonome de solidarité, nous sont maintenant souvent proposées, de même lors des réunions de directeurs/enseignants un moment d'échange est maintenant nécessaire pour que les personnes agressées puissent en parler. Nous ne sommes pas les seuls à vivre cette situation, nous la partageons avec toutes les professions qui vivent avec les usagers. Il ne faut pourtant pas jeter bébé avec l'eau du bain, nous sommes passés d'une violence exceptionnelle à une violence ordinaire, je trouve que le problème est peu souvent évoqué.
Daniel,

La CASDEN ne propose pas d'assurance (aide juridique, soutient psy etc..). C'est l'autonome de solidarité qui le fait.
Votre raisonnement sur ce point là ne tient pas. Mais la question de savoir pourquoi de le marché de l'assurance fonctionne si bien chez les profs est un vrai sujet étant donné ce qui suit.

Normalement, l'employeur (l'Etat donc) a obligation de protéger ses agents. Autrement dit, les directeurs devraient (je dis bien devraient) être défendus par leur administration. Alors pourquoi l'autonome de solidarité existe-t-elle, me direz-vous ? Mon avis (plus qu'une hypothèse) est que l'administration préfère mettre une couverture sur les problèmes plutôt que de les traiter... Mais ce n'est pas nouveau.

Plus concrètement, un enseignant agressé (verbalement, physiquement ou sur ses biens personnels) devrait être soutenu par son administration qui dervait soutenir (voire renforcer) sa plainte. Ce n'est pas toujours le cas.
Pour la deuxième fois en deux jours, je suis frappée par la méconnaissance du sujet*... J'ai la flemme** de re-vérifier mais, de mémoire, la précédente enquête du même type (enquête de victimation auprès d'enseignant-e-s et directeurs-trices) donnait peu ou prou la même chose: 1/2 s'est fait mal parler et/ou agresser au moins une fois dans l'année précédente. Si ma mémoire est bonne, donc, réjouissons-nous: c'est stable !
Enfin bref, ces chiffres sont connus. Ce qu'ils disent aussi, mais les médias mainstream ignorent les deux tranquillement.
Rien ne permet de dire que les agressions physiques augmentent (elles ont toujours existé).
On n'a pas besoin de ce type d'enquête de victimation (elles ne sont pas inutiles, par ailleurs) pour savoir que le climat entre enseignants et parents d'élèves et entre élèves et enseignants peut être très tendu, plus tendu qu'il y a 25 ans probablement, au point de conduire à des agressions verbales ou physiques. On sait aussi parfaitement qu'il y a d'immenses différences de "climat" selon les établissements, les communes, les quartiers...
Bref, la première désinformation c'est de faire croire qu'il y a quoi que ce soit de nouveau sous le soleil.


*Finalement, le bruit médiatique est bien plus supportable quand il porte sur un sujet auquel on ne connait rien, on se rend moins compte des énormités. Heureusement pour moi, c'est souvent.

** Ma flemme est récompensée, les chiffres dont je me souvenais étaient ceux cités par Battaglia et Borredon dans leur billet.
Petit Robert 2014

Sondagerie: n,m; mot valise; de sondage et verbe rire; instrument de mesure émouvant mesurant la réaction journalistique à utiliser le titre comme fond et le fond comme: "ainsi font, font, font les petites marionnettes"; par extension traitement débilatoire de toute information débile ou en passe de le devenir; terme pouvant à l'extrême remplacer l'échelle de Richter ou celle de Beaufort (l'académie se tâte- Finkie est sur la piste car dans sondagerie il y a "agerie" comme dans sauvagerie- extension sémantico-linguistico-paranoïaque)
Lorsque j'ai débuté dans l'enseignement en 1964, pratiquement tous les enseignants étaient adhérents de l'Autonome de Solidarité qui les assuraient contre "les risques du métier" en leur offrant une protection juridique !
C'est seulement depuis une vingtaine d'années que, individualisme ambiant aidant, les enseignants se sont détachés de cette mutuelle ! S'ils s'assurent de nouveau en masse, ce n'est finalement qu'une remise à niveau !
Pour avoir pendant un certain temps donné un coup de main à l'Autonome du Rhône, je puis vous dire que malheureusement les dossiers que j'ai pu consulter justifient amplement le sentiment d'insécurité des enseignants, sentiment entretenu par une administration pratiquant la politique de l'autruche.
En entendant cette info hier matin ma première réaction a été : attendons les précisions ou le démenti.
C'est fait. Merci @si.
Le problème c'est que ça n'empêchera pas la fausse info de prospérer.
Georges Fotinos était au 13 H de France Inter hier. J'ai écouté d'une oreille, mais il me semble qu'il a spontanément insisté sur le fait que son travail était en effet une enquête de ressenti. Cela explique peut-être qu'il n'y ait pas eu de "correction" ce matin sur cette radio. Même si évidemment, c'est un peu problématique puisque les auditeur n'écoutent pas "forcément" la radio 24h par jour :)
Résultat d’un sondage express parmi les lecteurs du Parisien Libéré qui réagissent à ce sondage express :

1 D’abord, aucun directeur, aucun enseignant n’est agressé.

2 Ensuite, c’est de leur faute, ils n'ont qu'à pas agresser les élèves et les parents en demandant aux élèves de travailler dans la discipline et aux parents de les éduquer.
Les chiffres comme forme moderne de la magie. La bêtise ne disparaît pas, elle se modernise.
Personnellement, je déclare avoir été agressée au moins une fois par une mère d'élève: alors que je rentrais tranquillement chez moi, elle est sortie de sa pharmacie pour me reprocher d'avoir refusé de noter une copie de sa rejetonne manifestement rédigée par môman. J'ai en outre subi une agression sexuelle (visuelle, mais quand même!) de la part d'un ado exhibitionniste que je recevais en entretien psychologique. Ah, j'oubliais: mordue par un bébé dans une crèche, je l'ai bien sûr immédiatement signalé comme futur délinquant. Vous noterez que si la première agression fut purement verbale et la seconde visuelle, la dernière était indubitablement une agression physique
Font chier, ces enseignants !
Quand comprendront-ils enfin que les agressions verbales, qu'elles soient le fait des élèves ou des parents, ne sont pas vraiment des agressions ?

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