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Sanofi, retour sur un film que vous ne verrez pas

C’est l’histoire d’une censure. Une petite censure d’un petit documentaire diffusé dans une petite salle d’une petite ville des faubourgs de Toulouse. Voyez. Ce n’est pas une censure d’Etat. Mais cette petite censure couve bien plus que ça : en interdisant la diffusion d’un film tourné à l’occasion d’une réunion entre direction et salariés, le groupe pharmaceutique Sanofi considère qu’il a des choses à cacher sur son plan de restructuration qui menace 900 emplois en France. Mais quoi ? @si est parti sur les traces de ce documentaire qui met en lumière un conflit au bord du gouffre et pointe crûment les responsabilités.

Derniers commentaires

Bonjour,

Vous avez vu ça ? :
"La banque Goldman Sachs conseille à la France de baisser les salaires de 33 %"
là : http://www.huffingtonpost.fr/2013/01/20/goldman-sachs-france-huw-pill-france-interview-2013_n_2517175.html

no comment
Déjà, que des journalistes aient envie de les interviewer est déjà en soi, assez consternant..
l'interview dans son entier est du grand n'importe quoi : il n'y a aucun contenu précis, pas l'ombre d'un argument.
Rien d'étonnant d'ailleurs, puisque c'est Goldman Sachs et sur le Huffington Post, donc on ne pouvait rien attendre de ce genre d'article.

Toutefois, il faut resituer la réponse dans son contexte :

Question ( idiote) : " Une recette miracle pour François Hollande ? "
Réponse ( stupide) : " Il faudrait déplacer l’emprise de l’Etat vers le secteur privé. Ensuite, il faudrait s’appuyer sur une baisse des salaires générale, afin de regagner de la compétitivité. On estime que la France devrait réduire sa moyenne salariale d’environ un tiers, ce qui est politiquement impossible à imposer…"

On ne peut pas dire que la banque "conseille" à la France de baisser les salaires de 33%, mais plutôt qu'elle "estime" qu'une remontée miraculeuse de l'économie passerait par une mesure dont la banque reconnaît qu'elle est impossible à imposer, à savoir une baisse de 33% des salaires.

Mais ça reste une énorme connerie, de toutes façons.
"Impossible à imposer", oui... mais cela dépend des circonstances. Voir à ce sujet le livre de Naomi Klein "La stratégie du choc".
@ Anne-Sophie Jacques,

Comme chacun le sait la valeur ajoutée d'une entreprise ( pour faire simple: Chiffre d'afaire- chats ) est le véritable revenu d'une entreprise, revenu qui sert à "rémunérer" tout les agents ou facteurs de production qui conribuent à la création de "ce revenu"
C'est à dire le Travail, le Capital ( actionnaires et banques) l'Etat et les Machines ( investissements: matériels ou immatériels)
Dans le cas de sanofi qui est aujourd'hui la plus grosse capitalisation du CAC 40 ( nb d'actions (cotées) x valeurs du cours) et qui dégage d'énormes bénéfices et encore plus de dividendes! les chôses sont disproportionnés!
Sanofi a versé plus de dividendes ces dernières années que de salaire! c'est à ma connaissance l'une des rares entreprises capitaliste à y parvenir! ( Attention les didendes versés ne sont pas les bénéfices pas confondre!)
Donc le Capital dans cette entreprise se "rémunère" plus que le travail ou plus que les investissements et immensément plus qu'elle ne rémunère l'Etat ( elle ne paye pas d'impôts en France) mais a engrangé des crédits d'impôts (subvention) recherche colossaux!
Cette Entreprise dont près de 70% de son Capital est flottant c'est à dire dilué à travers le monde, n'est gouvernée en rélité que par et à tour de rôle un petit nombre de personne; LE conglomérat Desmarrais- Frêre- BNP paribas et la famille Bettancourt avec l'Oréal avec chacune un peu moins de 5% du capital!
Ce groupe bâtit sur la recherche française en ce qui concerne les médicaments et de La feu institut Pasteur pour la recherche fondamentale est en train de se faire dépouiller, par ce petit nombre d(individus, de sa vrai richesse, les brevets et les savoirs faire! Lesquel vous me direz ne sont pas le fruit du Capital mais bien le fruit du travail de ses salaries. Si le Capital pouvait découvrir quelque chose sur la santé ou sur le progres de l'humanité, ça se saurait non? Et comme vous citiez l'émission de FOG sur "Le monde d'après" M.Gallois a rappeler à notre incontournable Giesberg, " L'Entreprise n'appartient pas au Capitaliste, c'est seulement le Capital qui appartient à ce dernier" comme d'ailleurs l'a bien compris l'industrie Allemande et sa co-gestion.
Exit de France et construisons ailleurs voila l'enjeu stratégique de Sanofi pour ces prochaines années. De toute façon Sanofi distribuera toujous ses bénéfices aux mêmes personnes et toujours plus s'il faut!!!
Sophie,
J’ai retrouvé sur mes étagères, Ecologie et Politique d’André Gorz, un livre de poche de la collection Points Seuil.
Tous les textes datent des années 70 et pourtant, avec 30 voire 40 ans d’avance, ils annoncent le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui.
Dans le chapitre sur les multinationales on lit :
« Avant la fin du siècle, les Etats Unis feront fabriquer à l’étranger la totalité de leurs productions manufacturées et n’auront plus sur leur territoire que des industries scientifiques et tertiaires. »
« Les américains deviendront un peuple d’employés de banque, de technologues et de militaires occupés principalement à protéger et à faire fructifier les milliards prélevés sur le travail des autres peuples. »
«Les firmes européennes désirent que l’Europe demeure leur chasse gardée jusqu’au jour où elles seront assez fortes pour se lancer à leur tour à la conquête des marchés d’outre mer. Lorsque ce jour sera venu, ‘’leur nationalisme européen’’ aura perdu sa raison d’être. »
« L’intégration Europe Etats-Unis progresse plus rapidement au niveau des firmes que l’intégration des Etats européens eux-mêmes. Et ceux-ci, en défendant les intérêts de leur ‘’grandes firmes’’, défendent en fait un capitalisme sans nationalité et sans patrie. »
Pour ceux qui aimeraient en savoir plus sur la recherche pharma et les suppressions de centres de recherche en France, il existe un livre formidable intitulé "Notre usine est un roman". Il raconte comment un centre de recherche de pointe (Romainville, ex centre Roussel-Uclaf) a été démantelé en quelques années par le groupe Aventis résultant de la fusion de Rhône-Poulenc-Rorer (branche pharma de Rhône-Poulenc) et de HMR (Hoescht-Marion-Roussel)... le même Aventis, qui a été numéro 1 mondial pendant 15 jours (pas mal !!) grâce à cette fusion, s'est fait racheté par un plus petit que lui nommé Sanofi.

Bref, ce livre a été écrit par Sylvain Rossignol (à la façon d'un roman donc), financé par les élus du centre de Romainville qui voulaient que cette histoire se sache. Il est très bien écrit, il n'est pas trop didactique et ce qu'il raconte est à pleurer, vraiment. Voilà un livre pour soigner la déprime de gondalah !!!

Avec ce livre et celui d'Irène Frachon sur le Médiator, vous aurez une image tout à fait réaliste de l'industrie pharmaceutique aux mains de gens dont le seul objectif est de faire du jus.
Ce qu il ne faut pas oublier à propos de Sanofi , c est que cette entrerprise n est pas fournisseuse de cacahuetes mais de médicaments et que donc sa rentabilité dépend en tres grande partie d un engagement de l assurance maladie qui determine l AMM , le prix de ses produits mais aussi qui la finance a travers la prise en charge des dits médicaments.
Une entrerprise pharmaceutique a t elle vocation à nourrir ses actionnaires ou à travailler à l amelioration de la santé ( slogan du lobby le LEEM que preside le sieur Lajoux ) enfin cette entreprise cherche surtout comme le montre le document à sous traiter sa recherche interne , plus souple et moins chére .
N oublions pas non plus que ces entrerprises tres rentables le sont surtout en consacrant la plus grande part de leur budget au marketing et au commercial au detriment du budget recherche ... il y aura bientot plus de visiteurs médicaux chez Sanofi que de chercheurs !!!!!
Un laboratoire pharmaceutique qui a perdu le sens de "l humain " a travers sa finalité de recherche la perd encore plus facilement en sacrifiant ses chercheurs !
Si on prend le S de Sophie et qu'on le colle devant Anne, qu'est ce qu'on obtient ? Je vous le donne Emile : Sanne-Ophie... Sanofi ! Hi ! Hi !
Moi aussi j'étais au bord de la déprime, et d'un seul coup j'ai la banane.
Remarquable travail d'information pertinente. Encore bravo.

A propos de " lutter contre les licenciements dans les entreprises qui font du profit" avez vous écouté l'édifiante empoignade Fiodor Rilov - Elie Cohen, invités ce matin de France-Culture, sur le cas d'Aulnay-PSA.
je pense que La Dépêche et FBT on eus tord d'avoir cédés au chantage.

et s'ils avaient quand même diffusé le film, puisque c'est une question de mauvaise image que voulait éviter le patron de Sanofi?

merci Anne-So.
Après la dés-industrialisation, la dés-intellectuelisation
Ce qui est très marquant, c'est que ces licenciements touche la recherche.

Cela fait un bon 15-20 ans que la stratégie des grands dirigeants industriels et politiques, sortis du même moule, mise sur "le savoir faire" ou "la haute valeur ajoutée" des produits français. En gros, laissons les chinois fabriquer des chaussettes ou des chemises, nous, nous avons la recherche, "ils" ne pourrons pas nous rattraper avec l'avance que nous avons.
Je passe sur le racisme latent de cette stratégie qui considère que les chinois, les indiens et les brésiliens sont trop idiots pour faire de la recherche et des produits de haute technologie. Je serai court sur l'ineptie d'un pays "avec que des ingénieurs et des chercheurs", ineptie que l'on poursuit toujours en s'engageant à avoir 50% d'une classe d'age dipomée du supérieur.
Et il n'est pas nécessaire que je revienne longuement sur la désindustriallisation que cela provoque (déficite de la balance commerciale, chômage, perte d'indépendance géo-politique...).
Cette stratégie est un échec total. Un échec total parce que bien sûr la recherche se retrouve (ou se retrouvera) aussi en concurrence avec le reste du monde. (Merdeeee, "ils" sont pas aussi con qu'on le croyait, ah bah zut alors !). Et en attendant on ne fabrique plus de chaussettes, mais on en achète toujours.
Un échec parce qu'une fois qu'on a augmenté la rentabilité en abandonnant la production "de faible valeur ajoutée"... que fait-on pour continuer à l'augmenter cette fameuse rentabilité ? On externalise la recherche... Bon d'accord. Et après ? ... indice: Boisson bien-être Coca-Cola
Il faut se battre sur TOUT. Nous achetons des chaussettes nous devons fabriquer des chaussettes. Nous achetons des médicaments, nous devons fabriquer des médicaments. Nous achetons des voitures, des machines à laver, nous devons fabriquer des voitures, des machines à laver, de l'acier...
Ces dirigeants, qui ont apris à appliquer des schèmas économiques mais n'ont pas appris à en fabriquer de nouveau, sont dépassés. Et voilà comment une "élite" euthanasie le système consanguin qui l'a fait naitre. Et Hop,disparu l'industrie !

Ce qui me tue le plus c'est la différence entre la combativité, la persévérence, l'engagement que ces dirigeants ont mis dans leur carrière professionnelle (parce qu'ils se sont battus pour avoir des postes si haut) et la totale absence de combativité collective, le renoncement vis-à-vis de l'intéret général. Et peut-être que face aux salariés, ils se rendent compte de ça. C'est possible.
"En rentrant chez moi je me suis demandé ce que je pouvais faire de... disons... plus joyeux. J'ai pas encore trouvé."
Une proposition (à partir de la capture d'écran de F3 montrant l'évolution des dividendes) : un article sur les évolutions respectives des chiffres d'affaires, résultats nets, investissements, et dividendes de, par exemple, 10 grandes entreprises du CAC 40.
On y verrait probablement que tout le monde n'est pas malheureux, dans ce monde.
Et on pourrait vérifier si l'affirmation de Mélenchon est vraie : en France, ce n'est pas le travail qui est trop cher, c'est le capital!
il va falloir qu'on agisse tous ouvriers fonctionnaires étudiants contre ce systéme des actionnaires contre les salariés.ça ne peut plus durer.C'est d'une violence inimaginable le politique est impuissant il faut un soulévement ce reportage confirme la sai gnée qu'ils opérent et la guerre qu'ils nous ménent.
Formidable article. Merci Anne-Sophie !
Au sujet du manque d'innovation de la pharma : de façon bien plus objective et globale, il suffit de constater que la part du CA des firmes consacrée à la recherche et au développement a fondu (elle plafonne généralement aux alentours de 8 %, si mes souvenirs sont exacts), à mesure qu'augmentait celle revenant au marketing.
Quatrième hypothèse (faut se mettre dans la peau des patrons et des actionnaires) : dans ce documentaire, sont révélées
des informations sur l'entreprise, ses stratégies, ses orientations industriels, du « secret défense ».
Les entreprises ne détestent rien tant que donner des armes à leurs concurrents.
Est-ce le cas ? Apprend-on des trucs un peu confidentiels ?

Merci pour l'article.
Merci, une fois de plus, Anne Sophie. La "chute" de votre thriller est magnifique. On imagine des secrets stratégiques, et on tombe sur, peut être, ce qui "leur" fait le plus peur: la mise en évidence du fait que "leur" système broie des êtres humains, et pas seulement dans le camp des perdants: dans le camp des gagnants aussi. Possible, probable, que les gagnants s'en remettent mieux et plus vite, mais quand même...

Je pense au téléfilm de Mordillat.
Merci pour cet article. J'ai l'impression d'avoir lu quelqu'un de curieux, d'humain, de proche, quelqu'un cherchant à comprendre, à m'expliquer, à me toucher, bref ... un journaliste. Et cela fait un bien fou. Merci encore.
//la direction invoque le respect du droit à l’image, du droit à la vie privée et veut "éviter tout propos diffamatoire qui pourrait être assimilé à de l’atteinte à l’honneur".//

Jusque là, on arrive à admettre.

Mais quand on arrive à ça :

//Le tout en ayant pris soin, au préalable, de préciser "qu’il va sans dire que Sanofi respecte pleinement et sans réserve le principe fondamental qui est celui de la libre expression".//

on se dit qu’au concours du plus bel oxymore, la direction sanofiote est hors-concours !

Lajoux parle de son organisation et vous, Madame Jacques, vous écrivez « ogranisation ». C’est pas joli, Madame Jacques, de faire de l’humour noir sur un homme qui est si bon avec ses créatures ! Si ça se trouve, à cause vous, il va se suicider ! Au cyanure !
L'un des plus sublimes billets d'@si, merci Anne-Sophie.
Merci de ne rien lâcher.
Et histoire d'enfoncer le clou, que pensez-vous de l'État qui, après pas une ni deux, mais trois décisions de justice interdisant de détruire une forêt entière: s'empresse non pas de faire respecter la décision, mais envoie les pandores protéger ceux qui vont enfreindre cette loi et détruire malgré tout la forêt, face à ceux qui veulent voir respectées ces décisions de justice ?
http://www.reporterre.net/spip.php?article3808

Le Sarkoland n'est pas mort, les résultats de sa destruction par travail de sape n'ont pas fini de fleurir.
Et si le Hol' Land ne fait pas le maximum pour réparer ces conneries - ce qu'il ne fait pas pour l'instant - je peux garantir que contrairement à ce que je prônais avant la dernière élection présidentielle, l'abstention en 2017 face à un possible (et navrant) second tour PS-UMP, sera une véritable question d'hygiène.
Excellent billet comme d'hab, merci.
Les Sanofi de Montpellier ont fait parler d'eux dans les médias locaux, notamment en se couchant sur la Comédie en septembre https://www.youtube.com/watch?v=1OCR6-VEd7w
les manifs à Paris par contre ont un peu été passées sous silence.
Je dois être allergique à Anne-Sophie... Chacune de ses chroniques me file le cafard...
Le dernier paragraphe est très fort.
Il n'y a pas de questions à se poser pour savoir de quel coté se placer dans un conflit. Du coté de l'agressé.
Super article, encore une fois. C'est fou ce que ça peut donner envie de voir ce docu, c'est un peu voyeur mais on aurait enfin du concret : que se passe-t-il lorsqu'on pousse les gens jusqu'au bout de la planche pour sauter aux requins ?

Sinon, on n'avance toujours pas sur ce manque d'outils juridique pour pénaliser les entreprises qui licencient alors qu'elles font des profits ... l'exemple ici est tout à fait caricatural. La corrélation baisse de profits (crise) / hausse du taux de rémunération des actionnaires / licenciements des activités ayant moins de rentabilité ... du vu, revu, archi-vu. C'est démoralisant.
Encore une chronique qui doit être lue et relue quinze jours... M'enfin, vaut mieux ça que le contraire.

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