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Commentaires

salauds de pauvres !

Les différentes ONG qui s'occupent des mal logés et des sans-abri publient, à l'approche de chaque hiver, des campagnes de sensibilisation. Avec des affiches qui, sans le vouloir peut-être, en disent long sur notre manière de considérer les gens de peu, les presque rien, ceux qui dorment dans des taudis ou sur le bitume, sous des bâches ou des cartons…

Derniers commentaires

Je me régal de vos commentaires et de cette kro...chapeau
La pauvreté se vend, son image se modernise, ses inspirations créent la polémique, la moquerie peut être même l'ironie, les icônes la représentant fleurissent, elle brasse de l'argent...en somme, une [large]pauvreté propre[/large] moderne quoi!!
Alors que la misère, [large]elle[/large] est sale...
Le pauvre est beau, le miséreux moche...."état limite" d'une société

aménagement état limite

L'aménagement état limite est un effort que le psychisme fait en permanence pour se maintenir en dehors de la névrose et en dehors de la psychose.

L'état limite est avant tout une maladie du narcissisme. Le malade a dépassé le risque de morcellement mais n'a pas accédé à la relation génitalisée. La relation qu'il met en place avec les autres n'est pas duelle: elle est faite de dépendance et d'étayage. Son champ relationnel n'est ni névrotique ni psychotique.

Les aménagements limites conservent deux territoires : un premier qui est adapté à la réalité, pseudo névrotique, et un autre plus utilitaire, servant de faire-valoir. En règle générale les états limites n'ont pas accès au refoulement et ce clivage en deux territoires est le moyen d'éviter l'éclatement du Moi. C'est un aménagement toujours instable et on verra apparaître une évolution au cours de l'existence, soit de manière brusque (évolution aiguë), soit de manière plus silencieuse (évolution stable).

Définition de l'état limite http://psychiatriinfirmiere.free.fr/infirmiere/formation/psychiatrie/adulte/pathologie/etat-limite.htm

T'cho
Ce qui me frappe le plus en regardant ces campagnes, c'est la manipulation dont le spectateur est victime. C'est le rôle d'une campagne publicitaire, mais la ficelle qui consiste à jouer sur l'identification en ne présentant que des personnes à peau de couleur blanche, alors que le public auquel seront distribuées ces aides est essentiellement (mais pas seulement, nous sommes d'accord) de couleur, me parait être de la plus grande hypocrisie.
Je suis étonnée que ça ne soit pas souligné dans l'article, parce que avant d'être le regard de notre société sur la pauvreté, ces affiches sont surtout significatives du grand mépris que ces associations portent sur nous, les gens qui peuvent donner, supposés bons bourgeois repus racistes, enfants gâtés et capricieux à qui il est question de soutirer de l'argent en les trompant parce qu'ils ne supporteraient pas la réalité ou alors que justement ils en prendraient conscience dans un sens qui ne conviendrait pas à ces gens pour qui la pauvreté est un fond de commerce. Le ressort actionné dans l'ensemble de ces campagnes est aussi minable que celui employé pour nous vendre des surgelés ou des iphones. Personne n'en sort grandi.
Il y a un proverbe allemand qui dit à peu près "ce qui fait le bonheur c'est de savoir qu'il y a des malheureux"

L'image du pauvre semble avoir toujours eu un rôle dans le "marketing" des idéologies. Le bon St Martin,il était saint, pas vrai ? La charité chrétienne permettait aux bons gros riches de s'engraisser sans culpabilité. La culpabilité c'est mauvais sur la digestion.
Maintenant que le progrès fait rage*, le marketing a fait des progrès et le charity business aussi. Parce l'Eglise a perdu beaucoup de parts de marché, les organismes de charité ont pris le relais.
Les temps sont durs mais la culpabilité c'est toujours aussi mauvais pour la digestion.
Alors on rivalise d'ingéniosité à nous faire regarder le doigt qui montre la lune : "soyez bons, donnez, pensez à eux..."
Mais si on regarde la lune vers où pointe le doigt, on se demande pourquoi ils sont pauvres. Et c'est pas du fric qu'il faut leur donner, c'est des moyens pour se battre.
Quand j'étais moins vieux, il y avait un truc qui s'appelait (qui s'appelle encore ?) le Bleuet de France. C'était pour venir en aide aux militaires bousillés par la guerre. En 62 ou 63, Jean Yanne sévissait sur RTL ou la radio nationale. Le jour de la quête pour le Bleuet de France il a lancé un appel pour que le buget des armées soit donné à la Croix Rouge et que l'on fasse la quête pour financer le ministère des armées. Il a éte viré le lendemain.
On devrait réquisitionner sans compensation les logements vides et faire la quête dans les rue pour dédommager les propriétaires...

Bon j'arrête. Mais avant je vous renvoie à un article de Gérard Mordillat dans l'Huma du 5 octobre je crois qui s'intitule "Contre la charité".


* (c) Philippe Meyer
Un éclairage venant d'en haut projette sur lui un rectangle lumineux faisant penser à une porte qui symboliserait l'espoir, celui mentionné dans le texte : « Son seul espoir c'est vous. » Une lumière qui peut aussi évoquer une imminente montée au Paradis et donc, une mort, une disparition prochaine. Le message n'est pas clair.

Plus prosaïquement, je crois bien que le rectangle lumineux fait référence à la fente de la boite ronde percée d'un rectangle (justement) dans laquelle on met quelques pièces pour la Croix Rouge (en bas à droite) - pardon pour la description laborieuse, mais le nom m'échappe... Les SDF représentés sur ces affiches seraint donc comme à l'intérieur de cette boîte, et les affiches sous-entendent que l'argent donné leur arrivera directement et que cette petite ouverture est leur seule source de lumière.

Enfin, je crois...
Salauds de pauvre... Tout est dit...
Le pauvre nous renvoie devant nos contradictions, c'est un coup de pieds dans notre bulle...
On pourrait presque faire un parallèle avec la cigarette, si on exclue le fait que fumer peut être un plaisir. Quelques soit l'horreur que la misère évoque, on ne fait rien. Je trouve ça assez marrant ces campagnes de pub qui sont faites pour "sensibiliser"... Comment on pourrait être sensible à quoi que ce soit quand on est anesthésié...
Voir la beauté où elle est. Y compris dans une personne pauvre. Belle par son courage, ou belle comme une tragédie, ou simplement un être qui vit dans sa condition. Belle comme elle serait contente qu'on la voie. Bref les tableaux les plus beaux étaient ceux qui cherchaient à voir le beau et à le donner à voir.
j'avais pas lu la légende, donc j'ai cru que St Martin découpait sa cape pour se débarrasser du mendiant qui s'y accrochait.

sinon Alain, vous ne vous êtes pas trompé sur la comparaison au sujet de la nouvelle et du film?

merci Alain.
C'est du costaud, cette chronique, et salutaire avec ça. Une belle façon de soutenir les pauvres, que les systèmes et certains professionnels de santé, refusent et laissent sur le banc de touche.
Tant que l'être vivant ne sera pas au premier plan d'un système vraiment civilisé, il n'y aura pas de solutions.
Merci Alain, comme souvent.
Comme toujours.
SDF : " on peut se demander en passant qui a inventé cette expression (...)"

Il me semble qu'au départ l'expression "sans domicile fixe" est une qualification juridique ou administrative désignant une personne qui ne dispose pas d'une adresse postale. Est-ce que quelqu'un sait de quand elle date et si elle a fait l'objet d'une définition officielle ?

L'expression et le sigle SDF ont ensuite progressivement remplacé "sans-abri", "clochard", "vagabond", etc. Là aussi, il serait intéressant de savoir comment et à quelle époque ce glissement sémantique s'est opéré.

Curieusement, alors que ce sujet est au coeur de l'actualité depuis des années, on trouve peu d'éléments sur internet à propos du vocabulaire employé (en tout cas, mes recherches rapides n'ont pas donné grand chose de documenté).

Le passage du clodo au SDF fait partie de ces euphémismes où on remplace un terme jugé stigmatisant par un qualificatif issu de la novlangue technocratique : on ne dit pas "chômeur", mais "demandeur d'emploi", pas "pauvre" mais défavorisé"... Vieille pratique de type magique ; quand on n'arrive pas à résoudre un problème, on croit l'atténuer en le nommant d'une manière supposée moins choquante.
Merci, Alain Korkos, de réhabiliter ces populations. Oh, certes, ils sont bardés de défauts ( mais qui n'en a pas), à commencer par leur jalousie parfois maladive à l'égard des riches. Mais ils savent accepter leur sort avec dignité, et, pour qui sait voir, ils sont souvent presque beaux. Les puritains en ont fait des délinquants, les franciscains étaient quelque part plus humains.
St Martin et le mendiant, on dirait George V d'Angleterre
http://www.nickelinthemachine.com/wordpress/wp-content/uploads/king-george-v-in-carriage.jpg
Sur une des photos, on voit vraiment que c'est des vrais pauvres : ils n'ont pas d'écran plat.

Parce que, ceux qui ont des écrans plats et qui disent qu'ils sont pauvres, c'est rien que parasites, fraudeurs*, feignasses et compagnie.

* Attendez un peu que Cahu vienne reprendre cette télé que vous n'avez pas déclarée !

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