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Retraites : derrière les propagandes

2 600 milliards de déficit cumulé en 2050 ! Un déficit de 30 milliards dès 2010 selon le rapport du Conseil d’Orientation des Retraites ! Si rien n'est fait, le système de retraite par répartition court à la faillite ! C'est en substance le message du gouvernement, relayé par tous les grands médias audiovisuels, pour justifier l'abandon du "dogme", comme dit Arlette Chabot, et comme répète Dominique Strauss-Kahn, de la retraite à 60 ans. La question serait purement démographique : moins d'actifs pour plus de retraités. Pourtant, à y regarder de plus près, ce qui est présenté comme une évidence mathématique ne l’est pas forcément.

Derniers commentaires

j'ai assisté à une conférence débat, hier soir sur les retraites avec Jean Marie Harribey et Gérard Aschieri+ 2 autres gars mais pas connus :)
bon ben c'était super intéressant évidemment du moins côté tribune.
côté salle , ça l'a été beaucoup moins, les 3/4 des interventions étaient des interventions de chapelles, comme si dans le public il n'y avait que des apparatchiks et pas de citoyens, ça se tirait dans les pattes, entre politiques, entre syndicats...on aurait un peu dit la tour de Babel comme si les gens ne se comprenaient pas, pourtant la phrase la plus souvent répétée fut "on est tous d'accord pour dire que....."
bref ....pas très joyeux tout ça....
Merci pour cet article qui tranche avec la tonalité de la presse, y compris avec un site comme Mediapart.

Si on l’élargit au travail et au salaire le dossier des retraites se simplifie énormément. C’est le cadre étroit dans lequel on veut le limiter qui conduit à des débats ésotériques .
Le débat peut se résumer par deux questions qui débouchent sur une troisième :
1. Le volume de travail marchand est-il et sera-t-il suffisant pour permettre à chacun de trouver un emploi permettant de toucher un salaire décent ?
2. La richesse de notre société permet-elle et permettra—elle à chacun de toucher un salaire lui permettant de vivre décemment ?
La réponse à la première question est non. Les gains de productivité et la pression concurrentielle mise sur tous les emplois marchands , même ceux qui ne peuvent être délocalisés, détruisent plus de travail que les nouveaux produits et services n’en créent. La traduction concrète se trouve dans la montée des taux de chômage et la précarisation des emplois qui, dans de nombreux cas, se transforment en heures de travail. Voir sur ce sujet l’excellent livre de Florence Aubenas.
La réponse à la seconde question est oui. Jamais nos sociétés n’ont été aussi riches. Jamais, aussi, la richesse ne s’est concentrée en aussi peu de mains.
La question centrale devient alors, non pas, comment financer les retraites mais comment redistribuer les richesses pour garantir à chaque citoyen une vie décente ? Un des moyens de redistribution efficace est justement la retraite. Bien loin de le remettre en cause nous devons imaginer d’autres moyens permettant à tous ceux qui survivent difficilement ou sont exclus de bénéficier des moyens de vivre une vie décente.
Utopique ? Non, réaliste et juste.
http://www.mediapart.fr/club/blog/Thierry%20Ternisien
http://tto45.blog.lemonde.fr/
Je propose de m'arrêter de 55 ans à 70 ans, on me paye ma retraite ces 15 années de pause, et après je retravaille de 70 ans à 85 ans. Où est le problème, puisque j'ai l'espérance de vie pour?

Sinon entre 60 ans et 63 ans serait-il possible de sous-traiter son travail? à un chômeur? Les patrons délocalisent géographiquement, pourquoi les salariés ne pourraient-ils pas délocaliser à travers les âges?
Sébastien, pourriez-vous nous dispenser de subir la tronche de cake d'Eric Woerth ?

Merci d'avance.

Ceci mis à part la vraie question est : combien de temps pouvons nous vivre au dessus de nos moyens.

Et la réponse est : quinze jours (15)

Dur !

***
R.E.S.P.E.C.T. Sébastien !

Si ça vous dit, Fred et moi on discute de temps en temps sur notre forum, vous pouvez passer à l'occasion, ça nous fera plaisir ;-) http://www.arretsurimages.net/forum/read.php?4,1048558

Sinon, un prochain article sur « les agences de notation » ? Car je vous le rappelle : Maintenir la note AAA est un objectif «tendu», selon Baroin

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2010/05/30/04016-20100530ARTFIG00163-maintenir-la-note-aaa-est-un-objectif-tendu-selon-baroin.php

« Tendu » en langage ministériel, ça veut dire quoi ?

P.S. : Vous n'auriez pas fait une école de journalisme par hasard ? Oserais-je demander laquelle, si ce n'est pas trop indiscret ?
Je ne vois pas l'intérêt de gagner en espérance de vie si c'est pour passer au boulot les années gagnées.
C'est tout à fait juste.

Je pense qu'il serait temps de prendre du recul. Voici ce que je me suis dit hier soir :

Certes, il faut reconnaitre que l'ère du capitalisme a permis d'énormes progrès techniques, grâce notamment à la concurrence. (Rien ne nous dit qu'on n'aurait pas tout autant progressé avec une autre forme d'économie, mais soit.)

Mais il faut bien voir que l'organisation qui a permis la conquête de ce savoir ne peut pas fonctionner à long terme, car le monde et ses ressources est fini, et la nature grâce à laquelle nous vivons ne pourra pas supporter son assassinat permanent. Il arrive un point de non retour qui risque fort de nous faire retourner à l'âge de pierre, justement.


Nous avons maintenant acquis suffisamment de connaissances pour permettre à tous les hommes de vivre correctement. Désormais le problème de l'humanité n'est plus son manque de capacité à produire suffisamment de richesse, c'est la mauvaise organisation générale. Et tant qu'on n'arrêtera pas cette course en avant, on n'aura pas le temps de réfléchir pour prendre les bonnes décisions, de celles qui n'ont aucun risque de heurter la nature qui nous entoure, dont l'humain dépend.

Maintenant que nous pouvons exploiter de l'énergie à l'infini -mais en petite quantité à court terme- par les énergies renouvelables,
Maintenant que nous savons utiliser des outils très performants (machines, robots, ordinateurs) pour décupler le travail de chacun,
Maintenant que nous avons la capacité à nourrir, loger, vêtir, éduquer correctement l'ensemble de l'humanité,
Allons nous nous suicider par excès de gourmandise ? Que faut-il de plus pour être heureux ? Qu'y a-t-il comme but au delà du bonheur universel ?


...

On s'arrête, on boit un coup, on s'organise intelligemment et c'est reparti pour 500 ans!

Alors, on attend quoi pour la grève générale ? grève de la consommation, grève du travail, sabotage des "grands" médias, sabotage des banques et autres joyeusetés humanistes. Certains pourraient commencer par une grève de la connerie, par exemple.
Je me joins au concert de remerciements pour cet article :-)
(je me joins aussi au concert de râlage pour l'enfumage que subit le vulgum pecus)
Légèrement hors sujet, mais au chapitre des propagandes économiques tout de même.
Les profs de sciences éco et sociales avaient beaucoup râlé en découvrant la disparition de certains thèmes dans les programmes de 2nde (le chômage par ex, je crois) et avaient obtenu gain de cause.
Nouvelle découverte ces derniers jours au sujet des programmes de 1ère: ce sont les classes sociales qui disparaissent!
Excellente initiative de décryptage et d'information sur le sujet !
J'attends aussi impatiemment la suite.

Autrement, je suis peut-être un peu neu-neu, mais si le chômage est la cause du déficit des retraites,
pourquoi n'agit-on pas sur… le chômage, enfin le travail ?
Je dis ça, j'dis rien. Je ne suis pas [s]copine avec le grand patronat[/s] ministre.
je souhaiterai voir mélénchon débattre sur le COR il a souvent des analyses très pertinentes .je l'attend sur votre plateau pour nous rappeler les principes de la retraite et aussi le point de vue d'anthropologues pour nous dire combien le déclin d'une civilisation commence quand celle ci n'offre pas des repères stables entre les générations . la fin de la retraite a des effets à terme sur les générations jeunes vieux. plus personne n'est jeune plus personne n'est vieux plus on lamine les différences pour nier le corps qui mis à l'épreuve ne peut plus souffler .

les frontières s'estompent pour moi c'est un monde dément .
Un grand merci pour cette excellente synthèse sur les retraites. Bien sûr qu'il existe des pistes pour les payer sans dépasser les 60 ans mais cela n'est pas conforme à cette communication "bricolée" que vous décrypter si bien !

J'ai cotisé près de 25 ans à la caisse cadre AGIRC/ARRCO mais l'année dernière j'ai appris qu'ils avaient un peu joué avec Lehman Brothers et autres Madoff et qu'ils avaient "perdus" pas loin de 5 milliards d'Euros à ce petit jeu. Pas grave, il suffit de décôter les points et le tour est joué !

J'attends avec impatience votre sujet sur le postulat de "l'allongement de la vie" qui est servi comme ne faisant aucun doute. Il me fait bien rigoler !
80 ans = né dans les années 1925, il n'y avait pas de pesticides, pas d'ogm, pas de nano-bidules, pas de métaux lourds dans la bouffe, pas de micro-particules. Le taux de mortalité infantile "éliminait" les plus fragiles. Ceux qui restent aujourd'hui sont les plus solides.
Nés à partir des années 70/80, on s'est tous pris ces cochonneries dans la figure et dans les poumons et je suis persuadée que notre espérance de vie n'est certainement pas celle de nos parents et grand-parents.
« Eric Woerth a confirmé que l'âge du taux plein, fixé à 65 ans aujourd'hui, serait relevé en même temps que l'âge légal du départ à 60 ans.»
http://www.lesechos.fr/info/france/300432116-retraites-la-borne-des-65-ans-sera-aussi-relevee.htm
http://www.ouest-france.fr/photos/2010/05/27/100527075852896_1_000_apx_470_.jpg
merci pour ce très bon article.
Excellent. Enorme boulot de synthèse, et en plus c'est très clair.
Merci.
Pas mieux que les collègues du dessus.
Merci Sébastien.
ça c'est du papier !
merci.
Je ne vois pas l'intérêt de gagner en espérance de vie si c'est pour passer au boulot les années gagnées.

D'autre part, ces prévisions pour 2050, il faut y accorder la même confiance qu'aux prévisions de 1970 concernant 2010.
Je ne comprenais pas l'argument gouvernemental de la nécessité d'augmenter la durée de cotisation et/ou l'âge de départ en retraite alors que le chômage est si élevé. L'explication comptable (par le déficit public courant) peut séduire au premier abord. A condition que le déficit de l'assurance-chômage ne soit pas pris en compte dans le dit déficit public. Ce serait curieux. Est-ce le cas?
Je reste pourtant persuadé que la raison principale est celle qui est à l'oeuvre dans le monde entier : baisser le coût du travail. Dans le cas précis, à l'américaine, en obligeant les retraités à travailler pour compléter leur pension, venant ainsi en concurrence avec les autres salariés, et tirant ainsi les salaires vers le bas.
Nième réforme sur le dos des salariés bien sûr... et vas-y qu'on nous fait peur une fois de plus...
Nième réforme, celle-là pour continuer à être classé AAA par les agences de quotation internationales nan ? Parce que le bruit court qu'après l'Espagne, la France serait montée dans la bascule du manque de confiance.

Aucun geste côté des décideurs : pas un Ministre prêt à voir son salaire baisser, côté députés on n'a pas l'air chaud... Faites ce que je dis, pas ce que je fais !

En Grande Bretagne, un ministre nouvellement nommé vient d'être obligé de démissionner parce que son petit copain avait un appartement "gratos" grâce à lui. Ca démissionne à donf pour cause de "notes de frais" pas si scandaleuses que ça en France... On a une Cour des Comptes, en France mais elle n'a aucune influence sur les décideurs !

Moi j'ai déjà dû me taper 4 trimestres de cotisations en plus alors que je travaille depuis l'âge de 18 ans !
Jamais demandé à naître, encore moins à vieillir dans un merdier pareil !
excellent article, bravo !
et quel sujet les retraites !

quand je faisais mes études d'infirmière dans les années 80, on nous expliquait déjà que dès 2015, le nombre de passif, entendez retraités, serait bien trop important pour que leur financement puisse être supporté par le nombre d'actifs et leurs prélèvements !
et pourtant ça fait 30 ans que nos politiques continuent à chercher à prélever l'argent là où il n'est plus suffisant, c'est--à-dire dans les cotisations du travail !

certains rapports font parfois des propositions pour aller le chercher ailleurs, l'argent des retraites ou encore l'argent de l'assurance maladie, mais allez savoir pourquoi nos politiques n'en veulent pas et préfèrent continuer à taxer les salariés ou encore les malades, obligés aujourd'hui avec les franchises médicales de subventionner leurs propres soins !!!
http://www.marianne2.fr/Taxer-les-stock-options,-un-tabou-pour-le-Medef_a88416.html

il y a les promesses élyséennes de nettoyer (au kärscher ??) lémarchés avec leurs petits jeux entre amis faits de bourses pleines d'argent virtuel, et il y a la réalité de la politique élyséenne qui est de continuer à dépouiller le seul endroit où il peut facilement ponctionner, là où l'argent est encore bien réel, dans nos bourses à nous !!
"Comparer des besoins de financement dans quarante ans à des recettes fiscales actuelles n'a donc pas grand sens"

Cette phrase qui supposerait que l'on ne tienne pas compte des projections d'augmentation du PIB et des recettes induites, signifierait que l'ensemble de la différence des recettes fiscales entre aujourd'hui et 2050, qu'on estime d'une variation de facteur 2, serait attribué au financement des retraites! Tous les autres postes budégtaires restant stable jusqu'en 2050, sauf le financement des retraites, qui pourrait absorber toute la progression. Pure aberration, on comprend pourquoi le COR ne prend pas en compte cette hypothèse.

Or, depuis cette date, la situation démographique a changé, le taux de fécondité de la France est passé à 2,1 enfant par femme.
Etablir un scénario sur une anomalie statistique, tant au niveau du temps (3 ans), que de l'espace, La France semble être la seule dans cette position est aussi aberrant, et pour le moment inutile.
Tant les trois scénarios sont optimistes au niveau du niveau du chômage (4,5% pour les deux premiers et 7,5% pour le dernier), qu'on peut se permettre de faire quelques arrondissements dans le sens inverse, arrondissement non significatif et qui ne vient pas rétablir l'optimisme des scénarios sur le chômage. Encore une bonne question inutile de Méluch!!


personne ne peut faire des prévisions sérieuses en 2050.
Il y en a pourtant pour tous les goûts, il y les chiffres pour chaque stat et chaque scénario pour 2015, 2020, 2030, 2040 ,2050... Quand on cherche à décrédibiliser un rapport, on trouvera toujours.

Le COR a publié il y a une quinzaine en complément du 8ème rapport, un dossier technique, élargissant les scénarios aux diverses options de financements futurs, allongement de cotisation, modifications des âges etc etc.. Comme son nom 'indique, c'est un peu plus technique, en fait les mêmes tableaux que plus hauts avec d'autres chiffres mais moins enrobés d'explications, ce dossier technique n'ayant été commandé que récemment et n'ayant qu'un valeur informative.... (quelle est alors la valeur des autres rapports du COR)


Sinon très bon article de synthèse, vivement le prochain aussi, oui.
impatient de lire les prochains volets!
merci

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