Quand France Inter décrypte les politiques en direct
Et si on arrêtait la langue de bois ? Et si on mettait les politiques face à leur communication ? C'est la décision que semble avoir pris l'éditorialiste politique de France Inter, Thomas Legrand. (invité de notre dernière émission Ligne j@une). Depuis la rentrée, il a mis à plusieurs reprises les politiques invités de la matinale face à leur com'. Aubry, Besson puis Copé n'ont pas forcément bien pris la chose.
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Derniers commentaires
Le nombre de fois que j'enrage derrière mon poste à entendre des politiques déblatérer paisiblement des contre-vérités, asséner des choses qui sont fausses, délayer leur réponse dans une langue de bois à faire pâlir le Komintern, sans que les journalistes ne les reprennent, ne les contredisent, ne les corrigent - sauf si c'est pour aller dans le sens du pouvoir, hélas.
Alors, "enfin", non - plutôt : "c'est pas trop tôt!".
Je trouve cependant que Martine Aubry n'est pas, malgré ce que vous écrivez, déstabilisée par ses interlocuteurs.
Besson, je lui remettrai bien sa bouche d'équerre, et Copé, bon ben c'est un acteur, qui tente de rattraper sa phrase au sujet du fils du président en tentant d'introduire une notion de respect, après une courte réflexion. On verrait presque les engrenages tourner au-dessus de sa tête après sa saillie.
Cela dit, il est assez évident que conserver un tel boulet comme Frêche ne va pas contribuer à améliorer la crédibilité du PS.
Il a toutes les qualités de beauf requises pour s'inscrire sans payer aux rangs de la droite de Sarkozy, - faut dire qu'il n'y a plus trop de monde dans cet espace-là, entre UMP-Land et le mur sur lequel ont pissé nombre de fachos d'extrême-droite.
Merci aussi pour le lien Alain, au fait, il est édifiant.
Et comme dit Rune plus haut, il y a un goût de trop peu.
Encore ^^
1. Je ne suis pas d'accord avec l'idée selon laquelle le journalisme est aujourd'hui inutile et inefficace comme on pourrait parfois le croire à la lecture d'@si ou d'autres critiques. Je pense à Calvi, Duhamel, ou [s]Apathie[/s] Aphatie (Je m'applique à bien orthographier son nom pour ne pas déclencher son courroux), pour ne citer qu'eux.
Des déstabilisations des invités telles que Legrand en produit existent depuis bien longtemps. Après, à chacun sa technique. Je pense par exemple au Grand Journal de Canal + (oui, au Grand Journal, cette émission policée jusqu'à l'os ! Étonnement...) et aux chroniques d'Aphatie. Du temps où je pouvais regarder cette émission, ce qui ne m'est désormais plus permis de là où je suis, je me souviens de déstabilisations monumentales. Il suffisait de voir la tête de Xavier Bertrand à la question d'Aphatie "Est-ce que la Chine est une dictature ?", et sa réponse pitoyable, pour comprendre que c'était bien de Journalisme dont il était question. Je n'ai trouvé que cette vidéo, à croire que ça n'a marqué personne
2. Je suis d'accord que la communication brouille les pistes de la politique, et que le journalisme essaie de comprendre ce "code". Mais, selon moi, les relations entre les journalistes cryptent le journalisme lui-même. Vous n'en parlez pas sur @si, mais Aphatie est en guerre froide contre Guillon (attention à tes doigts, Aphatie est mal orthographié). Morandini est l'ennemi d'@si (Morandini chez @si). Pierre Carles est l'ennemi juré de Daniel Schneiderman (Enfin pris).
D'autre part, au fil des messages sur les forums, j'ai cru comprendre que Daniel Schneiderman avait un problème direct avec Le Monde Diplomatique. Pourquoi ? C'est assez désagréable de lire des informations tout en sachant qu'il y a une "politique journalistique" qui nous échappe, et qui influe inéluctablement sur la vision du journaliste.
Je pense qu'il est GRAND temps de crever ces abcès pour que @si, comme les autres journalistes, puissent être vraiment transparent dans leur information. Pas nécessairement dans le contenu de l'information, mais dans sa hiérarchisation.
leur travail et pas des vols de scuds pour bébé de 18 mois dans un bac
à sable , la langue de bois persistera !!! (encore et encore c'est que le
début d'accord d'accord) Francis Cabrel
Il veut casser la langue de bois nous dit-on ? Mouais ... mettons.... c'est vrai que ça ne serait pas dommage.
Mais pour avoir quelle autre langue à la place ? Pour revenir à un vrai discours politique ? Une confrontation d'arguments ?
Je n'ai pas entendu ça dans les extraits choisis.
Pourquoi insister tant quand la question est de savoir ce que des élus ou des représentants de partis pensent " personnellement" d'un autre élu ou d'un autre membre de leur parti politique ?
Est-ce vraiment ça la question "politique" à poser ?
J'en doute.
Il a des arguments, lui ? Il parle des propos "off" des politiques sur jean Sarkozy ... ça ne l'engage pas à grand chose : on ne sait pas de qui il parle, on ne sait pas si c'est une information ou une hypothèse. Il attise sur le sujet de Frêche, mais ne fait aucun rappel rapide pour l'auditeur qui ne serait pas informé.
Finalement, il nous montre surtout qu'il connaît très bine les codes des politiques, limite qu'il appartient un peu au même monde qu'eux, et que quand il veut il créé un buzz. Et ça marche.
Après la langue de bois la langue de buzz ? C'est ça ?
Mais ça ne règle en rien le problème, ça le déplace, c'est tout.
Sur les autres sujets : les réformes, les lois, les positions de principe : il est aussi ferme et aussi "anti-langue-de-bois" ? ( c'est une vraie question, je n'en sais rien, je ne l'ai jamais écouté).
Si oui, alors on a une chance de tenir là un décrypteur politique et pas un faiseur de buzz.
S'il ne le fait que pour les querelles internes et conflits de personnes de chaque parti.... bof.
Les 3 exemples choisis ne montrent pas, à mon avis, ce que le titre de l'article annonce.
Personnellement, ça ne me dérange pas que l'art réthorique reste un élément de l'art politique. La nuance me plait. La finesse aussi. Comme le non-dit. Surtout s'il est parlant.
Pour qu'il y ait langue de bois, il faut qu'il n'y ait pas de réponse. Souvent, il y en a une. Sans oublier que la non-réponse, est aussi une réponse, intéressante, parfois.
Et finalement, si on veut des réponses, il faut les mériter, c'est aussi un art, la maïeutique.
Allez, soyons de bon compte, avec Copé, Legrand y parvient. Mais Copé n'est pas piégé. Il finit par être encore plus juste dans ce qu'il disait déjà.
C'est fou, sur la fin de la vidéo de Besson, on dirait qu'il a peur.
Peur de se faire accuser d'avoir discuté en off avec T. Legrand sur le sujet, peur de se faire méchamment engueulé par le roi ou de lui servir de bouc émissaire, peur peut-être même de tomber en disgrâce, et de se retrouver totalement seul...
Non ?
Regardez "C politique" sur France 5 le dimanche soir. Jubilatoire de voir ND couper la parole aux politiques de tout poil, quand la langue de bois débute ...
Ce qui énerve prodigieusement ces mêmes politiques, mais aussi certains spectateurs, qui ne comprennent pas pourquoi on "coupe la parole" à nos élites ... qui nous méprisent en fait, en ressassant à longueur de journée des phrases creuses, pour passer le temps de l'interview. Fini l'enfumage, on veut du concret, des engagements tenus, ou alors taisez-vous et admettez vos impuissances !
Bravo donc à ce nouveau journalisme, offensif, qui ne s'en laisse pas compter, et qui force les politiques à changer de discours ... s'ils veulent être encore crédibles auprès des électeurs que nous sommes ...
Ce que je regrette en revanche c'est que France Inter n'a pas de chroniqueur économique de la même trempe dans sa matinale. Parce qu'ok, l'équipe ne se débrouille en général pas trop mal pour percer la langue de bois des politiques, par contre on sent bien que ni Demorand, ni Guetta n'ont un profil adapté pour réellement débattre avec des économistes, des représentants du patronnat ou même des syndicalistes (lorsqu'ils ne parlent pas politique). Quant à Lefébure, ses chroniques sont peut-être bonnes, mais il semble beaucoup moins à l'aise dans les débats directs. Ainsi, quand deux économistes tout ce qu'il y a de plus classiques furent invités la semaine dernière (je crois) et ont débitté un discours dont les mots ont changé depuis la crise, mais pas la teneur, la seule vraie contradiction est venue des questions des auditeurs...
http://anthropia.blogg.org
Quand je pense qu'avant, le cauchemar des politiques c'était les frères Duhamel ...
Voilà, c'est ce genre de travail qu'on attend d'@si ! Merci ! ;)
Voir à 2 minutes 16 secondes
C'est dans un coin du grand journal, que j'ai rencontré Aphatie.
Il arrivait de la montagne, et moi j'arrivais en taxi!
Je trouvais vite une occasion, d'engager la conversation...
Refrain 1:
Il faisait un temps superbe, je me suis fait un peu d'herbe, Aphatie... aussi!
J'pensais les ministres mentent, et les sarkofamily bougonnent, Aphatie... aussi!
Près de nous persifflait lefebvre, denisot enfile des perles, Aphatie... aussi!
luc châtel causait tout proche, il avait l´air d´une cloche, Aphatie ...aussi!
Couplet 2:
Afin d'séduire c´mec sympa, je l'emmenais dîner chez "Fouquet´s",
Comme il est fin et délicat, elle pris un pied d'cochon grillé,
Et pendant qu'il mangeait le sien, je commençais à prendre le mien!
Refrain 2:
J'pris un homard el assad, félicitait ben ali, Aphatie... aussi!
Puis lui parlait des magouilles, on aurait dit une andouille, Aphatie... aussi!
Je m'offrit une gib'lotte, elle embaumait l'échalote, Aphatie... aussi!
Puis une poire et des gaufrettes, seulement la poire était blette, Aphatie... aussi!
Couplet 3:
sarkozy lui tournant la tête, il murmura: "quand il voudra...",
J´accompagnerai sa conquête de l´Elysée pour son prochain mandat.
Ensemble, tous enfin réunis...
Refrain final:
C´est un travail ordinaire, les journalistes obtempèrent, Aphatie... aussi!
il faudra faire bien vite, dans l´info y a des fuites, Aphatie... aussi!
Et si son candidat recale, la france sera toute bancale, Aphatie le dit !
l´info est assurée, les journalistes enquètent, Aphatie l´oublie ...!
Pont musical...
Et une fin de mandat folle, c´est vraiment grandguignol, Aphatie... aussi!!!
Parmi les "éléments de langage" que je relève ces derniers temps ( en fait depuis la camapagne de 2007) c'est le mot hystérie associé à toute critique ou commentaire venant de la gauche. Hier encore au sujet de "la terre, élément de l'identité nationale", Xavier Bertrand traitait d'hystériques les socialistes qui faisaient le parallèle avec le discours de Pétain sur "la terre qui ne ment pas".
Hystérique, ce n'est pas une injure faite parce qu'il y a une femme à la tête du PS ?
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Ça fait plaisir de voir et entendre qu’il reste encore quelques vrais journalistes capables d’irriter nos « élites».
Et à propos de Frêche, Aubry dit à juste titre qu’il a été un grand maire, elle oubli de rajouter qu’il est désormais un grand poète,
comme on peut le constater ici à 4’25 http://www.dailymotion.com/video/xar7uw_journal-du-09-octobre_news
Bon courage et continuez.
F.
Mais là je fais une hypothèse: ils ne peuvent pas contredire la langue de bois car il n'y connaissent rien. Plus précisément, a) si la déconstruction d'un discours passe par la connaissance de l'objet du discours alors b) une des raisons pour lesquelles la majorité des journalistes ne le font pas c'est par méconnaissance.
Je renvoie à cet égard à l'interview de Martin Hirsch sur France Culture lundi dernier: il a pu faire passer ses messages sur la réduction de la pauvreté grâce au RSA sans rencontrer aucune contradiction de la part du journaliste alors que les travaux d'économistes sur ce sujet démonte ce mécanisme.
C'est un problème de connivence mais aussi de méconnaissance.
Bien à vous
F.
Ce discours n'est pas dans le même registre que le discours de la connaissance (pour un scientifique) ou le discours de conviction (homme ou femme politique n'adoptant pas la langue de bois comme Copé dans l'extrait). Évidemment ces registres discursifs sont toujours emmêles.
Mais j'ai la faiblesse de penser que l'auditeur moyen d'Inter sait décrypter l'enfumage alors que le téléspectateur moyen de TF1 un peu moins. Mais, ici, vous avez raison de me reprendre, c'est une simple hypothèse.
F.