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Piéger la télé, mode d'emploi

Pour passer à la télévision, Johanna s'est constitué un personnage de jeune femme atteinte de TOC. Coup double : non seulement elle est passée chez Bataille et Fontaine, mais elle a aussi été une des vedettes du film "20 minutes de bonheur" dont un des réalisateurs, Oren Nataf, était notre invité le 19 septembre.

Derniers commentaires

Très réjouissante votre enquête Justine, Merci !
je connais un toxico responsable qui boycotte l'héroine afghane depuis la mort des dix soldats français parce que, je cite, "plutôt crever que de filer du blé à ces enflures de talibans".
pourquoi des exemples si vieux (2004-2005?)??? Rien de récent disponible?
ne regardant jamais ce type de programme poubelle, je découvre aussi les horreurs de la télé. Et de plus, les JTs ressemblent trop souvent à du Groland, mais en moins drôle....
c'est désolant.
Sujet décevant et anecdotique.
Il ne s'agit pas ici d'impostures, mais de canulars, d'une sorte de jeu avec la télé. Je me souviens d'un sujet autrement plus intéressant traité dans un Arrêt sur Image mémorable à l'époque de sa diffusion la Cinq. Un transsexuel avait trompé pendant des années tous les média en se faisant passer pour une championne de jet ski atteinte d'un cancer qu'elle avait réussi à vaincre, elle doublait l'actrice qui jouait Lara Croft dans son film, un livre lui était consacré. Tout était faux... sauf le livre qui a dû partir au pilon.
Autre imposture évoquée dans un documentaire d'Arte, un homme avait prétendu être déporté dans les camps nazis. Des déportés l'avaient reconnu comme l'un des leurs, il avait été invité à plusieurs émissions pour témoigner, il avait eu rejoint des associations d'anciens déportés, etc. En réalité, le type avait passé la guerre peinard dans son pays, la Suisse, et il n'était aucunement juif.
Plus récemment, l'imposture de cette femme qui prétendait avoir survécue dans la montagne en plein hiver grâce aux loups .
Ce genre d'imposture a une toute autre ampleur et pose bien d'autres questions sur le fonctionnement des media et leur pratiques auto centrées.
Que ce soient les faits anecdotiques de cet article ou ceux, plus graves, que vous présentez ici, ils témoignent tous autant de problèmes de vérification de l'information à la télévision.

Maintenant, j'aimerais savoir d'où ils viennent ces problèmes de vérification de l'information...

Est-ce dû à un manque de temps face à un rythme qui s'accélère dans ces métiers-là ? Par négligeance ? Parce que le spectacle prend le pas sur l'information et qu'il n'a besoin que d'une vague authenticité pour convaincre ? Est-ce lié aux 12 crânes de crystal mayas ? Est-ce parce que Chuck Norris a pris plusieurs années sabbatiques et qu'il a pris un certain dieu en CDD pour contrôler le cours des choses ?

J'attend une réponse de spécialistes...
Maintenant, j'aimerais savoir d'où ils viennent ces problèmes de vérification de l'information...

Est-ce dû à un manque de temps face à un rythme qui s'accélère dans ces métiers-là ? Par négligeance ? Parce que le spectacle prend le pas sur l'information et qu'il n'a besoin que d'une vague authenticité pour convaincre ? (...) J'attend une réponse de spécialistes...


Je ne suis pas un spécialiste, mais ayant eu la chance d'être physiquement présent au fameux vernissage des "locations de punks" d'incroyable mais vrai, j'ai pu assister à la scène "dans les grandes largeurs" et j'en ai tiré certaines impressions, totalement subjectives, mais qui peuvent peut-être vous apporter quelques éléments de réponse.

Avant tout, je vais détailler le dispositif, bien au delà de ce qui a été dit : les rédacteurs de The Crobard ont poussé le bouchon au maximum, afin que le canular soit le plus complet possible. La supposée exposition était constituée de peinture d'enfants (c'est du moins ce qu'on m'a dit ce soir là) , affublées de titres terriblement prétentieux. Les deux individus supposément à louer (un punk et un goth) étaient des acteurs engagés pour l'occasion ; toutes les autres personnes présentes (une bonne quarantaine en tout) étaient d'authentiques goths/punks, habillés de manière plus conventionnelle pour l'occasion, et jouer un rôle un peu "bobo". Mais on voyait sans peine percing et tatouages dès lors qu'on faisait un minimum attention. Bref : toute personne avec deux doigts de sens critique ne pouvait que s'apercevoir de la supercherie ! (sans parler des foux rires nerveux qui frappaient régulièrement certains convives)

Puis, TF1 est arrivé. Un débarquement massif et brutal, qui évoque plutôt une invasion. Ils ont installé le matériel, repoussé les gens dans les coins sans même leur jeter un coup d'oeil, et on focalisé toute leur attention sur 3-4 personnes : les deux acteurs et les organisateurs de la soirée. Personnellement, j'ai ressenti de leur part un énorme mépris, doublé d'un condescendance sans nom. J'en parle au pluriel, car j'ai ressenti cela venant de l'ensemble des individus : personnel technique, assistants de réalisation, etc. Du plus simple exécutant aux présentateurs que je n'ai de toute façon pas approchés. Ils ne venaient pas ici pour témoigner de quelque chose ou pour obtenir de l'information, mais clairement pour "imposer leur vision". Ils avaient décidé de ce qu'ils venaient voir ; tout ce qui ne cadrait pas avec cela était impitoyablement écarté.
Écartés, les quarantes anonymes (qui étaient tous de vrais "marginaux" selon les critères communéments établis), qui de toute façon ne sont pas intéressants...
Écartés, les toiles à l'aspect étrange, qui de toute façon ne sont pas le sujet de l'émission...
Écartés, les fous-rires nerveux, qui de toute façon sont probablement causés par les deux marginaux qui se donnent en spectacle...

Peut-être est-ce normal pour une équipe de télévision d'avoir autant de conviction à ce stade de la production du reportage : après tout, le sujet avait été validé, les crédits débloqués et l'équipe envoyée sur place... Mais, toujours d'un point de vue purement subjectif, je n'ai pas eu l'impression d'avoir eu affaire à des journalistes. Sans doute n'en étaient-ils pas, d'ailleurs : nous étions le sujet d'une émission de divertissement. Pas assez d'interrogation et trop de conviction. Aucun esprit critique, aucun recul !

La seule "consolation" à ce triste spectacle a été l'immense plaisir - oserais-je même parler de jouissance - de voir ainsi des individus aussi méprisants tomber dans un piège aussi grossier.
Excellente enquête. Merci Mlle Brabant !
Après avoir vue votre émission sur Bataille et Fontaine, j'avais trouvé quelques vidéos intéressantes sur internet.

La première en deux parties où un jeune homme déclarer sa flamme à une jeune fille dans l'émission "y'a que la vérité qui compte":
http://www.youtube.com/watch?v=g1ny4OELVwk&feature=related
http://www.youtube.com/watch?v=bW6TBHguUMw&feature=related

Dans la deuxième vidéo, on redécouvre ce même jeune homme en humoriste. Il interprète un sketch intitulé "y'a que ma vérité qui compte" où il raconte son expérience de l'émission:
http://www.youtube.com/watch?v=UyJIVal1xMg

Cela devait être pour lui un moyen amusant se faire de la publicité et d'agrémenter ses spectacles.
Enfoncer des portes ouvertes reste un exercice d'une brutale banalité.
Dénoncer ces émissions au travers d'impostures peut être une source de satisfactions pour leurs auteurs,
mais ne constitue en aucun cas une démonstration de quoi que ce soit dans ce mimétisme de ce qui ressemble à de la réalité.
Quelle différence pour un téléspectateur lambda de voir une représentation qui imite si bien
et qui reproduit à l'identique ce qu'une autre personne du réel aurait fait ou dit de la même manière.
Le bonus de ces plaisanteries (interventions, canular, ...) restant au final de passer à la télévision.
En plus si c'est l'occasion d'en rire avec les copains ou de faire un bon papier...
Mais tout cela reste très anecdotique.
Merci, Justine, pour ce réjouissant catalogue de canulars et autres impostures.
Dans les milieux jet setters de l'ouest parisien la participation aux émissions de TF1, France 2 et France 3 avec passage chez Delarue, Battaille et Fontaine et autre C'est mon choix (voire même dans certains jeux TV pour répondre n'importe quoi) est depuis longtemps un sport local.
J'ai eu l'occasion à plusieurs reprises d'assister à des soirées privées en présences de cinquantaines de personnes où l'on regardait untel ou untel passer chez Delarue et dire les choses les plus absurdes possibles. Le but était alors pour un autre de faire mieux dans une émission suivante et comble de la récompense, de passer au zapping)

Un point commun entre tous ces mystificateurs chez Bataille et Fontaine? Ils évitaient tous de se regarder dans les yeux après avoir ouvert le rideau pour ne pas craquer et mourir de rire...

Cela m'avait fait beaucoup relativiser la télé à l'époque.
Ahhhh ... Balkanny !! Mon idole !!!! un homme si proche de notre président ... ça laisse rêveur non ?
Excellent travail d'enquête comme on les aime dans Asi !
"On appartient à la mouvance de Negativland, Hacktivist et du Critical Art Ensemble (2), des artistes et cyber-activistes qui décortiquent les structures de pouvoir et cherchent à les court-circuiter par des moyens créatifs, en utilisant les nouvelles technologies." Comment on s'inscrit?

Justine, votre article mérite plus que l'utilité publique, la légion est légion en ce cas. En plus d'être poilant et précis, il propose une progression parfaite de l'événement anecdotique à la véritable organisation, ce qui a eu l'intérêt de me délecter avec la même progression dans un allumage d'après sieste du cerveau.
J'ai la patate et j'attends avec impatience un court-circuitage créatif et activiste de Pujadas.

Adri.
J'adore !!!

On n'hurlera jamais assez contre le sceau de fausse authenticité que constitue le " Vu à la TV ".
Cette boîte n'est bonne qu'à délivrer de la fiction et de la romance frelatée. La réflexion distanciée n'y a pas sa place, par manque de spectacularisme.

Et quand je pense que DS veut à tout crin y retourner...

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