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Cette fois, ça suffit. On va sévir !

Derniers commentaires

Encore 2 exemples des conséquences de la RGPP :

http://www.leparisien.fr/paris-75/ile-de-france-debordee-la-poste-renonce-a-livrer-des-colis-24-12-2011-1782726.php
les CPAM débordées et désorganisées (voir CFDT magazine) : 3min20s par appel, même si la demande est complexe

Mais les journalistes et l'IFRAP vont-ils dans des CPAM, des agences de pôle emploi, retirer des colis, faire une demande de passeport, de CNI ou d'immatriculation, demander un titre de séjour, demander une carte famille nombreuse, essayer de payer en chèques vacances sur le site de la SNCF (pas possible!), faire une réclamation à la SNCF...? etc...
Je me pose une question bien extérieure au débat sur les grands principes, mais parmi tous ces spécialistes de l'économie, ces partisans des réductions de dépenses publiques, qui s'occupe de savoir qui paiera la facture ? Les patrons des personnels en grève ? Les compagnies aériennes ? ou les contribuables ? (rappel : la contribution de l'état à la pension civile se monte à 66% du traitement brut, ce qui laisse augurer une dépense bien supérieure aux 200 euros réclamés par les grévistes )
Mille excuses pour le hors-sujet, quoique, mais je crois me rappeler que lors des débats concernant l'âge de la retraite en France, l'apparente évidence "On vit plus longtemps donc on doit travailler plus longtemps" a été débattue.
Y a-t-il quelqu'un dans le coin qui se souvient dans quelle file de discussion apparait cette problématique ?
Vraiment nulle ne moteur de recherche :-(
pertinent excellent
Bravo
vous avez mille fois raison
La comparaison avec la CAF est extrêmement révélatrice d'un système médiatique qui répète en boucle toujours les mêmes clichés erronés. Et les banques, elles ne prennent pas en otage les gouvernements ???? Et les lobbys divers et variés tels que celui des marchands d'armes ???
Bravo !
Je soutiens les grévistes, faites comme moi envoyez-leur quelque chose :
contact@ulcgtroissy.fr
Répression syndicale, crimina­li­sation du mouvement social, limites du droit de grève, réquisition de grévistes et aujourd’hui utilisation de forces « de l’ordre » pour casser une grève : notre démocratie est en danger.

La répression syndicale est un élément omniprésent dans les relations de travail en France, où faire taire les syndica­listes et les salariés qui troublent le climat serein nécessaire à l’exploi­tation, est une conception particulière des relations sociales. La répression se banalise, devient une pratique courante. Selon les statis­tiques des inspecteurs du travail, de plus en plus d’élus et mandatés sont licenciés chaque année. Des milliers de militants supportent petits harcèlements quotidiens, retard de carrière, licenciement, procès…

Tout le mouvement social subit la répression, voire la crimina­li­sation. Ainsi plus de 2 ans après la lutte des Continental contre les 1 113 licenciements annoncés par un groupe multimilliardaire, se tiendra mercredi 4 janvier 2012 à 13h30 à la Cour d’appel d’Amiens le procès pour juger Xavier Mathieu, pourtant relaxé par le tribunal de Compiègne, pour avoir refusé le prélèvement ADN suite à la simple amende à laquelle il avait été condamné, comme cinq autres travailleurs de Continental, pour leur partici­pation à la manifes­tation contre la fermeture de l’usine de Clairoix, à la sous-préfecture de Compiègne en avril 2009. Nos syndicats SUD Energie et SUD PTT défendent actuel­lement des militants ayant eu le tort de faire grève.

Les limites au droit de grève ne cessent de s’étendre. Les salariés des transports terrestres ne peuvent faire grève qu’après une procédure de 2 semaines (non utilisée pour négocier réellement) et en annonçant 48h à l’avance leur intention de faire grève, ce qui permet toutes les pressions de la hiérarchie.

La réquisition des grévistes : le gouver­nement a tenté de casser les grèves des raffineries de Grand-puits et Gargenvile contre la contre-réforme des retraites en 2010. Le 17 novembre 2011, l’OIT a condamné cette atteinte à la démocratie : les préfets ne pourront plus réquisi­tionner des grévistes qui ne mettent pas en danger la vie, la santé ou la sécurité des personnes.

Et maintenant le gouver­nement envoie des forces « de ­l’ordre » jouer le briseurs de grève en remplaçant les grévistes sur ­leur poste de travail. Après des semaines de refus de négocier, le gouver­nement tente de casser la grève des agents de sûreté (Securitas, Brink’s, Alyzia Sûreté, Vigimark, Samsic, ICTS...) qui contrôlent les passagers avant embarquement.

Le gouver­nement veut passer en force sa politique de régression sociale, d’austérité au profit d’une petite minorité de personnes de plus en plus riche. Il refuse le dialogue social et utilise la répression comme une pression permanente pour pousser le syndicalisme à s’inscrire dans ces relations, en excluant les syndica­listes rebelles, en réprimant un syndicalisme combatif.

Le droit de grève et la démocratie ne sont pas négociables, ils doivent être défendus. Solidaires, avec d’autres forces, s’y emploie avec toute son énergie.

http://www.solidaires.org/article39072.html
[quote=DS]parce que les journalistes sont au coeur de cette fraction de la population, qui a les moyens de s'envoler pour les fêtes de fin d'année vers des cieux plus cléments.
qu'elle salaire pour un journaliste moyen qui diatribe dans les postes ?
qu'elle sens des réalités financières peuvent-ils avoir dans leurs raisonnements ?
Et DG, l'est toujours l'otage de DS?
Bouh que ça fait du bien de vous lire. je ne pars pas en vacances ni en avion, ni même à pieds et la plupart des personnes de mon entourage familial et professionnel est dans le même cas. A peine les moyens de m'offrir des pneus d'hiver alors que ma voiture est mon principal outil de travail. Aussi chaque année les préoccupations des journalistes à savoir s'il y aura de la neige sur les pistes et des avions ou des trains pour y aller, ça m'amuse de moins en moins.
Bravo Daniel, je n'aurais pas dit mieux et pourtant ce mot "otages" si facilement utilisé et si commode pour la manipulation de l'information me met hors de moi lorsque je l'entends accommodé à toutes les sauces réactionnaires !
Curieuse analyse de la part de Schneidermann, que je croyais plus avisé. La (sur)médiatisation est la même quand il s'agit de la SNCF, de la RATP, des dépôts de carburant, ou de toute autre entreprise de grande taille, indépendamment du public concerné par les dommages collatéraux du débrayage. Et je ne vois pas ce que le pouvoir politique vient faire là dedans: gauche ou droite, hormis un ou deux média, les journalistes ont toujours été de simples porte parole, des relayeurs de rumeurs, voire de ragots, peu portés sur la vérification de leurs sources et avec comme seule boussole l'audimat. Ce n'est même pas une question d'époque, il en est ainsi depuis que la presse existe.
Et pendant ce temps là, l'état d'urgence commande à la France de voter une loi très très vite pour interdire la négation de tous génocides reconnus par l'Etat français. Et évidemment, le seul problème que soulève la promulgation d'une telle loi, pour les médias, c'est qu'on risque de se fâcher avec la Turquie. C'est vrai que ça obligerait notre Président à se rendre lui-même en Turquie pour négocier nos contrats industriels, et personne ne voudrait alourdir la lourde tâche qui consiste à tenir héroïquement la barre du bateau France dans la tempête de la crise.

Pas un seul pour se demander pourquoi le sénat avait déclaré cette loi irrecevable. Il est vrai que ce serait passer pour le dernier des fascistes que de seulement suggérer que tout en reconnaissant ce génocide et en s'en indignant grandement, peut-être que ce n'est pas tip top niveau liberté d'expression, et peut-être que ce n'est pas le rôle de l'Etat d'écrire l'histoire. Et ce, bien que des historiens qui n'apprécient pas trop le négationnisme s'y opposent aussi avec véhémence. Après tout, ce serait terriblement peu sexy de la part d'un journaliste bien mis dans les médias de rappeler que la France a très brillamment offert une place de martyre au général Aussaresses qui à mon avis n'en méritait pas tant.

Mais voilà, nous spectateur ne sommes pas assez intelligent pour avoir droit à ce débat riche et ambigu sur ce que sont les droits de l'Homme. Nous, tout ce qu'on pourra retenir c'est que le parlementaire français a bravé héroïquement les risques de tension diplomatique pour réaffirmer qu'il n'aime pas qu'on génocide des peuples, ce qui n'est pas évident du tout.

Si je pouvais demander un cadeau de Noël à @si, ce serait de savoir comment dans des rédactions où les journalistes sont payés à plein temps, aucun d'entre eux ne peut visiblement faire l'effort de se renseigner sur des projets de loi de plus de 14 secondes sur un dossier plutôt que de mettre bout à bout des dépêches AFP et des communiqués. Ou alors comment, dans l'éventualité où un journaleux fasse cet effort, un rédacteur en chef va lui répondre "C'est pas intéressant, parle plutôt des tensions diplomatiques avec la Turquie".

EDIT : assez savoureux dans 20 minutes, la parlementaire UMP qui dépose la loi explique que mon premier lien parle d'une problème technique… Et il ne viendrait à personne l'idée de vérifier ses dires, ouf, trop de boulot…
Je dois dire que je ne suis pas souvent "pas d'accord" avec vous Daniel, et que mon opinion va probablement être taxée de "je suis concernée donc j'ouvre ma gueule, et faire réagir les gens de cette façon c'est, comment vous disiez à propos de la neige, de l'info "concernante" (?)". Mais il se trouve que je vis à l'étranger, et que les fêtes de Noël signifient presque toujours les retours vers les êtres bien aimés et la mère patrie. L'année dernière, j'ai passé la nuit du 23 décembre à Charles de Gaulle, après que mon avion ait eu 5h de retard, et avoir attendu mes bagages pour environ 5h également. Dans le froid, sans eau, sans bouffe et sans possibilité de sortir du hangar où on nous avait parqués avec comme il se doit les flopées de mômes en bas âge qui peuplent les avions pendant ce type de période. Plus de voiture de location, plus d'hôtel (que j'aurais pas pu payer de toute façon) et grève de la SNCF qui nous attendait pour le lendemain. Bilan : 4h de sommeil sur un lit de camp, et joyeux Noël bien sûr. Prendre l'avion à Noël, ça ne veut pas forcément dire se dorer la pilule au Maroc ou à Tahiti. Ça peut juste aussi vouloir dire qu'on a envie, encore plus que d'habitude de retrouver ceux qu'on aime, que le temps compte plus que d'habitude, parce que rien ne remplacera la nuit, la soirée, la semaine perdue avec les proches au moment de Noël. Cette année j'ai pas pu faire autrement que de voyager le 24, je n'ai pas de "temps" tampon au cas où un truc foire et si je me retrouve coincée parce que "faire grève à Noël ça a plus de poids", je vais me sentir franchement très peu solidaire de ces gens...
Évidemment que vous avez raison sur la surmédiatisation, le peu de gens que ça touche en vérité, les conditions de travail etc. Mais enfin pour moi, un grève des avions et des trains à Noël c'est la même chose qu'une grève de la RATP le jour du bac, de l'abus.
Juste MERCI !
Méluche qui parle des grèves et des grévistes...

http://www.dailymotion.com/video/xn3lf8_jean-luc-melenchon-sur-bfm-tv-2012_news?start=163#from=embediframe

Quant à Mazerolle, je vois qu'il ne s'est pas arrangé depuis qu'il a quitté la 2 ;o(((
Merci pour ce billet et bien le bonjour aux journalistes parisiens...
J'hésitais à me ré-abonner (c'est la crise hein...). Alors j'ai fait un petit jeu : lire la chronique du 9-15 du jour et me déterminer en fonction de son contenu.

Verdict : j'en reprends pour un an !

Merci @si
Bizarrement (?), hier France-info nous infligeait un reportage long et détaillé sur une grève en Chine suivie de manifestations, violemment répriméee par le pouvoir.
Devinez qui étaient les bons et qui était le mauvais...
Jamais je n'ai autant adhéré à ce que vous écrivez ! C'est ce que je disais (moins bien) à des amis qui étaient en train de démolir les personnels d'AIR FRANCE (eux qui ne prennent jamais l'avion) ne faisant là que répéter le discours médiatique dominant.
Vivement, les ouvertures du JT sur les allocataires pris en otage par la décision de certaines caisses de réduire à 1 après midi par semaine la réception des usagers...
Pareil,
j'adhère presque toujours
là, je suradhère
je me demande même si ça vaut la peine que je me mette à réfléchir alors que Daniel le fait si bien pour moi et presque toujours avant moi aussi.
A chaque fois la même réaction : bondieu mais c'est bien sur.

M E R C I
A chaque fois que j' entends de la part de journalistes dire ou faire dire, que des grêvistes prennent en otage des citoyens ,je pense à tous ces journalistes et autres Français ,pris eux réellement en otage pendant des mois dans des conditions affreuses. A force de ravauder ce mot otagepour des faits de grève ,aujourd'hui quand des journalistes sont kidnappés ,je souris en me disant c est la faute à la C G T. ça me fait nichaud ni froid.
Fait partie de cette manipulation le fait que ce sont toujours les salariés qui sont accusés de prendre en otage et non les patrons qui refusent la négociation.
D'autre part, une grève ne devrait pas avoir pour objectif de bloquer le service (ce qui oppose les salariés à d'autres salariés). Pourquoi ne pas organiser l'accès gratuit au service? C'est certainement plus facile pour le train ou le péage d'autoroute, mais au moins l'énoncer comme tel.
Les pratiques syndicales semblent provoquer un durcissement des lois répressives des grèves qui interroge sur leurs finalités réelles.
Cela dit sans nier que le patronat et ses sbires politiques et merdiatiques font évidemment tout pour criminaliser les salariés en lutte. Raison de plus pour proposer des formes de grève qui associeraient les usagers et les salariés.
Grève générale avec appropriation des moyens de production et des services!
Merci Daniel.
On pourrait aussi ajouter que les gendarmes sont attendus d'abord pour faire respecter l'ordre public dans des endroits où on ne les voit jamais! Ah si! Pour aligner des p.v, ils sont toujours là et pour casser les grèves c'est encore eux qu'on envoie.
Ils ont bien du courage nos amis de la maréchaussée pour accepter ainsi de se faire manipuler par les politiciens et conspuer par leurs propres concitoyens. Ayons tous une pensée émue en leur honneur et souhaitons leur, pour les fêtes, de retrouver un semblant de conscience républicaine.
Bonjour

"Mais aussi, disons-le, parce que les journalistes sont au coeur de cette fraction de la population, qui a les moyens de s'envoler pour les fêtes de fin d'année vers des cieux plus cléments."
Cher Daniel Schneiderman, il y a aussi des journalistes smicards, des journalistes à temps (et salaires) partiels contraints, des journalistes CDD, des pigistes à moins de 1000 euros mensuels... Et c'est une espèce en pleine croissance. Elles et ils ont certainement du mal à se payer des billets d'avion... N'auriez-vous pas là cedé à une "généralisation" abusive ?
Kenavo
CLM
Bonjour,

Je me demandais de quel droit des fonctionnaires de police pouvaient remplacer les employés en grève d'une société privée.
C'est une vraie question. Comme je paie ces fonctionnaires par mes impôts, j'ose imaginer que la société ADP saura me rembourser cette dépense.
merci pour ce coup de gueule que je partage. Achilli est un collabo du système, on peut le constater tous les jours, comme la plupart des journalistes. J'ai noté une proposition de Copé et je me frotte encore les yeux tant elle me semble stupéfiante, je me demande si elle est vraie, si quelqu'un peut me répondre ; il demande que les émissions de la télé publique de début de soirée soient en anglais avec sous-titres en français ! Je supplie quiconque pourra me dire si le gouffre dans lequel on s'enfonce a un fond ?
Moi, je me sens pris en otage par la finance, les spéculateurs, les agences de notation qui tous oeuvrent pour une concentration toujours plus grande des richesses et demandent en contre-partie qu'on diminue les droits des salariés, qu'on baisse leur salaire, qu'on les fasse travailler plus longtemps.

Mais ça, personne n'en parle ou tout au moins, l'expression pris en otage n'est bizarrement pas employée. Et pourtant nous sommes infiniment plus nombreux à être pris en otage par la finance que par une grêve dans les transports aériens, et nous le sommes en plus chaque jour de l'année.
cool le papier
Et oui tiens qui prend l'avion en France ?
Confirmation de l'intuition de Daniel : les plus aisés et les parisiens "pris en otage". Ce serait moins vendeur en Une d JT peut être

http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/numero_6_-_Note_Trimestrielle.pdf
http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/synth14.pdf
Otages ... oui... mais de la télé... de la surmédiatisation... de ce marronnier qui joue sur les émotions de l'ensemble d'une population comme si les fêtes - Noël en particulier - devraient être intouchables !!
Par ailleurs, "le ciel nous tombe sur la tête", au propre et au figuré, mais il faut que les avions circulent pour le voir, ou plutôt ne pas le voir, tomber !!!
Cher Daniel,

J'ai choisi de prendre l'avion ce samedi pour rentrer voir de la famille pour noël. Je souhaite nuancer votre argument sur l
J'habite Grenoble et je dois me rendre à Angoulême. Je vous détaille mon trajet :
bus grenoble - aeroport de lyon
vol easyjet lyon - bordeaux
puis "covoiturage" familial bordeaux angoulême.
Il se trouve que cette solution de transport est :
- moins chère que ce que me propose la sncf
- plus pratique en terme d'horaires (je pars le 24 à 5h du matin de grenoble pour attérir à 8h30 à bordeaux). Je n'ai pas d'équivalent en train à cause des correspondances.

Alors peut être aussi qu'on peut s'interroger sur ce problème : comment ce fait il que les compagnies low cost arrivent à concurrencer la sncf sur des trajets nationaux.

Pour le reste je rejoins votre billet.
Merci. Juste merci. Surtout merci. Car j'avais été indigné, choqué, outré, tordboyauté, déPiThé (je cherche mes mots) par le silence entourant la fermeture de cette CAF (et par tant d'autres silences aussi).
Donc MERCI
Excellente chronique.
J'ajouterais aussi qu'il y a probablement l'effet combinatoire des deux mots "noël" et "grèves" qui déclenche une réaction en chaîne : le cerveau du journaliste se met en veille, la moelle épinière prend le relais, il se jette sur son dictaphone et hante les quais de gare/aéroport, l'oeil hagard en marmonnant les mots "otages" ou "la dinde va brûler dans le four".
Si je suis assez d'accord avec le point de vue général, je pense qu'il ne faut pas nier la démocratisation récente de l'avion. S'il est sûr qu'il ne s'adresse pas aux plus pauvres, la plupart des classes moyennes y ont maintenant accès… Et j'avoue penser que c'est bien Sarkozy l'"idéologue" qui s'exprime ici, pas le politique tacticien populiste. La grève fait partie de ce qu'il déteste vraiment, et je pense que quelques soient les usagers bloqués, pauvres ou riches, ça l'insupporte sincèrement.

Ce qui me choque vraiment plus, c'est l'aspect "on va mettre le service minimum, comme à la SNCF", et après tout il ira merveilleusement bien dans le joie et la paix retrouvée où l'on danse nu autour des arcs en ciel. Etant usager régulier du TER avant et après Sarkozy, j'avoue que j'ai beaucoup de mal à voir ce que le service minimum à changé.

Et c'est là que le bât blesse le plus, je me rends compte que je fais parti des usagers atteints par une grève de train qui dure depuis maintenant 5 semaines, qui suivait un mouvement ayant eu lieu un mois ou deux auparavant, que j'ai dû payer 100 € de taxi en Juin et prendre un bus en début d'année. Non que je veuille nier la légitimité de ces grèves, juste pour dire qu'elles touchent encore largement les usagers du train. Mais ça, pour les médias, c'est réglé, Sarkozy il a fait tout bien tout bien, il y a le service minimum, ça va c'est bon aucune raison de se plaindre, donc on a une couverture minimum. Et on me présente même cela comme la solution idéale pour régler le problème des grèves dans les aéroports. Dans le genre insulte à l'intelligence des gens, j'ai du mal à voir comment faire mieux.

Et je passe sur tout le reste, les revendications des salariés, l'historique de la grève, les méthodes des uns et des autres qui ne sont pratiquement pas étudiés par des journalistes apparemment très heureux de satisfaire l'auditeur de gauche et de droite réduit à sa plus simple expression de mouton des idées. Le premier est censé se dire que les patrons sont des salauds qui refusent de négocier et pourrissent la grève, le deuxième que ces fainéants veulent des privilèges irréalistes et immérités et qu'ils feraient mieux de se remettre en vacance. Quand on dit qu'on ne veut surtout pas faire surchauffer le cerveau du français avant les fêtes…

Et pour terminer sur ce qui me choque le plus : les flics n'ont-ils pas mieux à faire que nous palper les cuisses dans les aéroports ?
Bravo pour ce "papier". Où est mise en évidence l'articulation entre la hiérarchie de l'information dans nos journaux (neige à Noël/courses du dimanche/grèves...) et l'agenda proprement politique de cette information décervelante... en soulignant au passage la consanguinité entre la partie "visible" de l'appareil journalistique et la classe politique (tous formés au moule de Sciences-Po ou autres institutions de la classe dominante).
Excellent billet !
Le coup des CAF fermées au public pour cause de rattrapage de retard c'est récurrent dans certains coins depuis l'instauration du RSA. Même si heureusement ce n'est pas à chaque fois 2 semaines complètes, parfois c'est une semaine, parfois c'est un jour par semaine pendant deux mois https://www.youtube.com/watch?v=hTe1mmmHwMw&feature=related.
Et vivement qu'il n'y ait plus de kérosène !
[quote=Mais aussi, disons-le, parce que les journalistes sont au coeur de cette fraction de la population, qui a les moyens de s'envoler pour les fêtes de fin d'année vers des cieux plus cléments.]

Idem pour les vacances au sport d'hiver... la neige dans les stations de ski est attendue de pieds fermes par ces mêmes journalistes qui n'ont pu prendre l'avion
Bonjour
J'avais décidé de m'appliquer la trêve des confiseurs, mais là cet évènement, c'est le pompom et je ne pouvais laisser passer ça.
En effet, le plus rigolo dans l'histoire c'est que les sociétés qui emploient les agents en grève sont des sociétés privées, ces fameuses sociétés privées qui sont irréprochables pas comme ces idiots de fonctionnaires qui jouent sur la sécurité d'emploi pour se mettre en grève pour n'importe quel motif…
Et ces agents en grève, on les remplace par quoi ? Des fonctionnaires de police !!! Ouaf, ouaf, ouaf…
Rappelons qu'il y a un certain temps, ces agents privés ont remplacé la PAF, "pour la bonne gestion de la communauté".
Quelle bande de nullards.
A ce sujet, ne pas manquer le documentaire sur ARTE ce soir à 20H40 où un certain nombre de personnalités étrangères (qui n'ont pas eu l'honneur d'être expulsées par Guéant) donnent leur avis sur le machin en charge de la France depuis 2007.
Soit il s'agit bien d'assurer la sécurité des aéroports et des vols et cela devrait relever, dans une optique il est vrai plus que ringarde, du service public. Soit... soit quoi d'ailleurs ? disons, il s'agit de se plier aux diktats états-uniens avec des contrôles dont l'efficacité doit tendre asymptotiquement vers zéro, donc sous-traités à des boîtes privées qui sous-payent leur personnel.
Et pourquoi "nos" Thalys et Eurostars ne bénéficient pas de tels contrôles ?
Imaginez : arrivée à la gare deux heures avant le départ du train, queues pour enregistrer les valises qui iraient vers le wagon ad hoc après avoir été scannés ; queues pour le contrôle (ôtez vos ceintures, voire vos chaussures, déposez votre bagage à main sur le tapis roulant en n'oubliant pas de sortir l'ordinateur du sac, etc....) et enfin trouver sa voiture et sa place... pour faire la queue à l'arrivée pour récupérer sa valise...

PS Quant aux clients des vols, êtes-vous sûrs, M. Schneidermann que ce sont tous des journalistes de télé gavés de fric partant pour les Maldives ou l'île Maurice ? Il faudrait vous renseigner sur les tarifs (même si, en période de fêtes, ils grimpent). Ceci dit, parler de "prise d'otages" relève du délire.
Moi-même personnellement j'ai été l'otage d'un groupe avec qui je communiquais au moyen d'un numéro de téléphone, le 3949, je me souviens comme si c'était hier ! Et il parait que cela continue. Mais que fait la police ?
Hier sur France Inter, au journal de 19 heures, j'ai entendu que les deux principaux syndicats de police avaient fait savoir, par communiqué, qu'il n'entrait pas "dans leur mission de jouer les briseurs de grève". Info que depuis je n'ai plus retrouvée nulle part. Ai-je rêvé ? d'autres ont-ils repéré cette information, sur Inter ou ailleurs ?
"Jamais l'alliance, inconsciente mais objective, d'un système médiatique aux mains des dominants, et d'un pouvoir de droite, n'a été si évidente."... Allons allons Daniel, souvenez-vous, c'était déjà comme ça sous Loccupation et Vichy... et puis, bien avant, du temps de Napo le Petit (il fallait même donner les articles à lire à la police avant qu'ils soient imprimés)... Or donc, si la manière est différente, le but est le même et les héros de nomédias sont des larbins kifkif la Gerbe, Paris-Soir ou le "Constitutionnel" (j'ai pas dit "le Figaro")...
« A leur décharge, Sarkozy et Achilli sont victimes... »
Ah bon ? J'aurais préféré « organisateur » pour l'un et « metteur en ondes (négatives) » pour l'autre..
"Le journal télévisé, comme la quasi-totalité des médias, est un organe de diffusion des mots d’ordre de l’époque. Il ne discute jamais le système, il ne semble d’ailleurs même pas connaître son existence, mais diffuse à flux tendus les ordres que la classe dominante édicte. Le journal télévisé fait partie de ce « service public », dont parle Guy Debord dans les Commentaires sur la société du spectacle, « qui [gère] avec un impartial « professionnalisme » la nouvelle richesse de la communication de tous par mass media, communication enfin parvenue à la pureté unilatérale, où se fait paisiblement admirer la décision déjà prise. Ce qui est communiqué, ce sont des ordres ; et, fort harmonieusement, ceux qui les ont donnés sont également ceux qui diront ce qu’ils en pensent ».
Le 20h, issu d’une société où la mémoire a été détruite, transmet les mots d’ordre, comme pour tout conditionnement, par la répétition permanente et quotidienne. Les histoires racontées semblent toutes différentes, quand bien même elles sont finalement toutes semblables. Tout y est répété, soir après soir, constamment, et à tous les niveaux. Seuls les noms et les visages changent, mais le film, lui, reste toujours identique."

Le reste est là, c'est assez bien expliqué :

http://www.centpapiers.com/comment-la-structure-rituelle-du-journal-televise-formate-nos-esprits/90226
Et dire que les grèves ne devaient plus se remarquer!
Je me posais exactement la même question hier soir : mais pourquoi en font-ils autant sur des départs d'avion retardés ? Je n'avais pas la réponse : "parce que ça concerne en effet l'élite journalistique qui va bientôt s'envoler vers des destinations lointaines ou neigeuses, en navion" ! Bon sang, mais c'est bien sûr ! Que n'y avais-je pensé avant ?

Ca n'est pas la première grève des personnels de sécurité des aéroports : en tant que passagère régulière de low-cost, je me suis "tapé" des grèves des personnels qui ralentissent considérablement la montée dans les avions. Il n'y avait pas de média à l'époque, pour couvrir ces événements à répétition.

Là, ça devient important parce que Sarkozy a fait en sorte de museler les mouvements sociaux pendant tout son mandat, que le discrédit a été jeté régulièrement sur les grévistes par lui et ses compères, que c'est un "extrême-droite" qui est ministre des transports (pas envie de mettre de majuscule à la fonction), parce que c'est en effet le marronnier de Nowel (z'ont pas eu les grèves dans les trains pour cause de changement massif d'horaires et suppression de trains : là les passagers sont pris en otages... Achilli a-t-il fait son édito à ce sujet ?), et que les GRANDS journalistes qui détiennent la vérité vont prendre leurs petits navions pour aller à Maurice, aux Maldives ou dans leur résidence secondaire en Corse, ou à Saint Barth (j'en connais)...

Savent-ils vraiment ce qu'ils font ? Ont-ils conscience du mépris qu'ils affichent pour le petit peuple qui se gave de télé pendant les fêtes ?
Achilli, c'est le correspondant de grève de France Inter.
Il y a quelques mois, lors d'un arrêt de travail du personnel de la RATP, il était arrivé tout essoufflé à la maison de Radio France, pour raconter son parcours du combattant entre son domicile et les studios. Echappant de peu à la mort par asphyxie dans des wagons bondés, subissant d'interminables attentes de correspondances, témoin et victime de cette énième prise d'otage, il faisait figure de rescapé.
Tous ces petits soldats du régime auront bien mérité leur médaille.

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