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Cette fois, ça suffit. On va sévir !

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Encore 2 exemples des conséquences de la RGPP :

http://www.leparisien.fr/paris-75/ile-de-france-debordee-la-poste-renonce-a-livrer-des-colis-24-12-2011-1782726.php
les CPAM débordées et désorganisées (voir CFDT magazine) : 3min20s par appel, même si la demande est complexe

Mais les journalistes et l'IFRAP vont-ils dans des CPAM, des agences de pôle emploi, retirer des colis, faire une demande de passeport, de CNI ou d'immatriculation, demander un titre de séjour, demander une carte famille nombreuse, essayer de payer en chèques vacances sur le site de la SNCF (pas possible!), faire une réclamation à la SNCF...? etc...
Je me pose une question bien extérieure au débat sur les grands principes, mais parmi tous ces spécialistes de l'économie, ces partisans des réductions de dépenses publiques, qui s'occupe de savoir qui paiera la facture ? Les patrons des personnels en grève ? Les compagnies aériennes ? ou les contribuables ? (rappel : la contribution de l'état à la pension civile se monte à 66% du traitement brut, ce qui laisse augurer une dépense bien supérieure aux 200 euros réclamés par les grévistes )
Mille excuses pour le hors-sujet, quoique, mais je crois me rappeler que lors des débats concernant l'âge de la retraite en France, l'apparente évidence "On vit plus longtemps donc on doit travailler plus longtemps" a été débattue.
Y a-t-il quelqu'un dans le coin qui se souvient dans quelle file de discussion apparait cette problématique ?
Vraiment nulle ne moteur de recherche :-(
pertinent excellent
Bravo
vous avez mille fois raison
La comparaison avec la CAF est extrêmement révélatrice d'un système médiatique qui répète en boucle toujours les mêmes clichés erronés. Et les banques, elles ne prennent pas en otage les gouvernements ???? Et les lobbys divers et variés tels que celui des marchands d'armes ???
Bravo !
Je soutiens les grévistes, faites comme moi envoyez-leur quelque chose :
contact@ulcgtroissy.fr
Répression syndicale, crimina­li­sation du mouvement social, limites du droit de grève, réquisition de grévistes et aujourd’hui utilisation de forces « de l’ordre » pour casser une grève : notre démocratie est en danger.

La répression syndicale est un élément omniprésent dans les relations de travail en France, où faire taire les syndica­listes et les salariés qui troublent le climat serein nécessaire à l’exploi­tation, est une conception particulière des relations sociales. La répression se banalise, devient une pratique courante. Selon les statis­tiques des inspecteurs du travail, de plus en plus d’élus et mandatés sont licenciés chaque année. Des milliers de militants supportent petits harcèlements quotidiens, retard de carrière, licenciement, procès…

Tout le mouvement social subit la répression, voire la crimina­li­sation. Ainsi plus de 2 ans après la lutte des Continental contre les 1 113 licenciements annoncés par un groupe multimilliardaire, se tiendra mercredi 4 janvier 2012 à 13h30 à la Cour d’appel d’Amiens le procès pour juger Xavier Mathieu, pourtant relaxé par le tribunal de Compiègne, pour avoir refusé le prélèvement ADN suite à la simple amende à laquelle il avait été condamné, comme cinq autres travailleurs de Continental, pour leur partici­pation à la manifes­tation contre la fermeture de l’usine de Clairoix, à la sous-préfecture de Compiègne en avril 2009. Nos syndicats SUD Energie et SUD PTT défendent actuel­lement des militants ayant eu le tort de faire grève.

Les limites au droit de grève ne cessent de s’étendre. Les salariés des transports terrestres ne peuvent faire grève qu’après une procédure de 2 semaines (non utilisée pour négocier réellement) et en annonçant 48h à l’avance leur intention de faire grève, ce qui permet toutes les pressions de la hiérarchie.

La réquisition des grévistes : le gouver­nement a tenté de casser les grèves des raffineries de Grand-puits et Gargenvile contre la contre-réforme des retraites en 2010. Le 17 novembre 2011, l’OIT a condamné cette atteinte à la démocratie : les préfets ne pourront plus réquisi­tionner des grévistes qui ne mettent pas en danger la vie, la santé ou la sécurité des personnes.

Et maintenant le gouver­nement envoie des forces « de ­l’ordre » jouer le briseurs de grève en remplaçant les grévistes sur ­leur poste de travail. Après des semaines de refus de négocier, le gouver­nement tente de casser la grève des agents de sûreté (Securitas, Brink’s, Alyzia Sûreté, Vigimark, Samsic, ICTS...) qui contrôlent les passagers avant embarquement.

Le gouver­nement veut passer en force sa politique de régression sociale, d’austérité au profit d’une petite minorité de personnes de plus en plus riche. Il refuse le dialogue social et utilise la répression comme une pression permanente pour pousser le syndicalisme à s’inscrire dans ces relations, en excluant les syndica­listes rebelles, en réprimant un syndicalisme combatif.

Le droit de grève et la démocratie ne sont pas négociables, ils doivent être défendus. Solidaires, avec d’autres forces, s’y emploie avec toute son énergie.

http://www.solidaires.org/article39072.html
[quote=DS]parce que les journalistes sont au coeur de cette fraction de la population, qui a les moyens de s'envoler pour les fêtes de fin d'année vers des cieux plus cléments.
qu'elle salaire pour un journaliste moyen qui diatribe dans les postes ?
qu'elle sens des réalités financières peuvent-ils avoir dans leurs raisonnements ?
Et DG, l'est toujours l'otage de DS?
Bouh que ça fait du bien de vous lire. je ne pars pas en vacances ni en avion, ni même à pieds et la plupart des personnes de mon entourage familial et professionnel est dans le même cas. A peine les moyens de m'offrir des pneus d'hiver alors que ma voiture est mon principal outil de travail. Aussi chaque année les préoccupations des journalistes à savoir s'il y aura de la neige sur les pistes et des avions ou des trains pour y aller, ça m'amuse de moins en moins.
Bravo Daniel, je n'aurais pas dit mieux et pourtant ce mot "otages" si facilement utilisé et si commode pour la manipulation de l'information me met hors de moi lorsque je l'entends accommodé à toutes les sauces réactionnaires !
Curieuse analyse de la part de Schneidermann, que je croyais plus avisé. La (sur)médiatisation est la même quand il s'agit de la SNCF, de la RATP, des dépôts de carburant, ou de toute autre entreprise de grande taille, indépendamment du public concerné par les dommages collatéraux du débrayage. Et je ne vois pas ce que le pouvoir politique vient faire là dedans: gauche ou droite, hormis un ou deux média, les journalistes ont toujours été de simples porte parole, des relayeurs de rumeurs, voire de ragots, peu portés sur la vérification de leurs sources et avec comme seule boussole l'audimat. Ce n'est même pas une question d'époque, il en est ainsi depuis que la presse existe.
Et pendant ce temps là, l'état d'urgence commande à la France de voter une loi très très vite pour interdire la négation de tous génocides reconnus par l'Etat français. Et évidemment, le seul problème que soulève la promulgation d'une telle loi, pour les médias, c'est qu'on risque de se fâcher avec la Turquie. C'est vrai que ça obligerait notre Président à se rendre lui-même en Turquie pour négocier nos contrats industriels, et personne ne voudrait alourdir la lourde tâche qui consiste à tenir héroïquement la barre du bateau France dans la tempête de la crise.

Pas un seul pour se demander pourquoi le sénat avait déclaré cette loi irrecevable. Il est vrai que ce serait passer pour le dernier des fascistes que de seulement suggérer que tout en reconnaissant ce génocide et en s'en indignant grandement, peut-être que ce n'est pas tip top niveau liberté d'expression, et peut-être que ce n'est pas le rôle de l'Etat d'écrire l'histoire. Et ce, bien que des historiens qui n'apprécient pas trop le négationnisme s'y opposent aussi avec véhémence. Après tout, ce serait terriblement peu sexy de la part d'un journaliste bien mis dans les médias de rappeler que la France a très brillamment offert une place de martyre au général Aussaresses qui à mon avis n'en méritait pas tant.

Mais voilà, nous spectateur ne sommes pas assez intelligent pour avoir droit à ce débat riche et ambigu sur ce que sont les droits de l'Homme. Nous, tout ce qu'on pourra retenir c'est que le parlementaire français a bravé héroïquement les risques de tension diplomatique pour réaffirmer qu'il n'aime pas qu'on génocide des peuples, ce qui n'est pas évident du tout.

Si je pouvais demander un cadeau de Noël à @si, ce serait de savoir comment dans des rédactions où les journalistes sont payés à plein temps, aucun d'entre eux ne peut visiblement faire l'effort de se renseigner sur des projets de loi de plus de 14 secondes sur un dossier plutôt que de mettre bout à bout des dépêches AFP et des communiqués. Ou alors comment, dans l'éventualité où un journaleux fasse cet effort, un rédacteur en chef va lui répondre "C'est pas intéressant, parle plutôt des tensions diplomatiques avec la Turquie".

EDIT : assez savoureux dans 20 minutes, la parlementaire UMP qui dépose la loi explique que mon premier lien parle d'une problème technique… Et il ne viendrait à personne l'idée de vérifier ses dires, ouf, trop de boulot…
Je dois dire que je ne suis pas souvent "pas d'accord" avec vous Daniel, et que mon opinion va probablement être taxée de "je suis concernée donc j'ouvre ma gueule, et faire réagir les gens de cette façon c'est, comment vous disiez à propos de la neige, de l'info "concernante" (?)". Mais il se trouve que je vis à l'étranger, et que les fêtes de Noël signifient presque toujours les retours vers les êtres bien aimés et la mère patrie. L'année dernière, j'ai passé la nuit du 23 décembre à Charles de Gaulle, après que mon avion ait eu 5h de retard, et avoir attendu mes bagages pour environ 5h également. Dans le froid, sans eau, sans bouffe et sans possibilité de sortir du hangar où on nous avait parqués avec comme il se doit les flopées de mômes en bas âge qui peuplent les avions pendant ce type de période. Plus de voiture de location, plus d'hôtel (que j'aurais pas pu payer de toute façon) et grève de la SNCF qui nous attendait pour le lendemain. Bilan : 4h de sommeil sur un lit de camp, et joyeux Noël bien sûr. Prendre l'avion à Noël, ça ne veut pas forcément dire se dorer la pilule au Maroc ou à Tahiti. Ça peut juste aussi vouloir dire qu'on a envie, encore plus que d'habitude de retrouver ceux qu'on aime, que le temps compte plus que d'habitude, parce que rien ne remplacera la nuit, la soirée, la semaine perdue avec les proches au moment de Noël. Cette année j'ai pas pu faire autrement que de voyager le 24, je n'ai pas de "temps" tampon au cas où un truc foire et si je me retrouve coincée parce que "faire grève à Noël ça a plus de poids", je vais me sentir franchement très peu solidaire de ces gens...
Évidemment que vous avez raison sur la surmédiatisation, le peu de gens que ça touche en vérité, les conditions de travail etc. Mais enfin pour moi, un grève des avions et des trains à Noël c'est la même chose qu'une grève de la RATP le jour du bac, de l'abus.
L'an dernier, c'était à cause de la météo il me semble nan ?
Quand on est concerné, c'est vrai que c'est plus difficile d'être tolérant avec les grèvistes...
Mais bon, il faut tout de même se souvenir, comme le rappelle Méluche, que faire la grève est un droit en France, que le droit de grève s'est obtenu à force de combats par nos pères et pairs, et que, depuis l'arrivée de Sarko au pouvoir en France, il n'y a plus aucun dialogue social entre salariés et employeurs...
Vous êtes à l'étranger, vous êtes régie par d'autres conventions collectives... certainement mieux payée que chez nous et si vous êtes dans un pays où il n'y a pas de grèves, dites nous où se trouve ce paradis où tout le monde est super bien payé, où le travail est respecté, et les patrons attentifs au bonheur de leurs employés...
De plus, en tant qu'allergique à Noël et habituée à être seule pendant les fêtes, vous ne m'arracherez aucune larme pour un retard de quelques heures pour retrouver vos proches...
Je suis en Roumanie, donc croyez moi, niveau conventions collectives et vie sociale, ils rêveraient tous de venir en France qui est d'ailleurs un eldorado dans leur esprit. Ici on fait pas grève, on rêve plutôt d'avoir du travail et quand on en a, on prie pour le garder et on accepte de voir son salaire diminué de 25% pour faire plaisir au FMI. Donc niveau Eldorado vous reviendrez j'espère... Je nie pas que la grève est un droit en France, je nie pas non plus qu'on l'a conquis au sang et à la sueur, je dis juste que choisir pile le moment où ça rend les gens le plus dingue pour faire pression sur le pouvoir (patron ou politiques ou les deux peu importe) c'est pas fair play. C'est même hyper mesquin de prendre des tas de gens en otage qui n'ont rien demandé. Les seuls à pouvoir faire ça sont les gens qui travaillent dans les transports et ça leur donne un pouvoir surdimensionné et injuste. C'est une question de proportion. 500 ou 1000 grévistes ne devraient pas avoir le pouvoir de foutre un bordel pareil. Dans aucune profession. Pourquoi la leur, ainsi que les camionneurs, les cheminots et les mecs qui gèrent le pétrole sont-ils ceux qui ont le pouvoir de paralyser des milliers voire des centaines de milliers de personnes quand ils n'ont pas de responsabilité de vie ou de mort ? Y a des boulots comme les médecins, où être en grève ça veut dire avoir un brassard, parce que ben non on laisse pas les gens crever ou accoucher sans rien faire. Empêcher les gens de réaliser quelque chose de vraiment important, comme passer Noël avec ses proches, ou arriver à l'heure le jour du bac, je trouve ça pas cool. Persiste et signe. Quant aux allergiques à Noël, j'ai envie de dire, chacun son problème, tant mieux si vous vous en foutez. Moi j'ai appris à aimer Noël depuis que c'est le seul moment de l'année où j'ai l'impression de retourner quelque part. J'ai pas envie qu'on me prenne ça.
Bonjour Marie,
Se retrouver dans une grève, attendre avec ses bagages et ses mômes des heures interminables, oui, c'est clair que ceux à qui ça arrivent s'en passeraient bien. Sauf qu'il n'y a jamais un bon moment pout faire grève.
Alors quand j'entends qu'un grèviste c'est jamais qu'un fouteur de merde qui veut garder ses privilèges - dixit ceux qui en ont le plus - ça commence à sérieusement m'agacer.

Dans un monde parfait, il n'y aurait pas besoin de grève, puisque les partenaires sociaux sauraient se parler, sans vouloir imposer quoique ce soit aux forceps, toujours dans le même sens d'ailleurs, celui de plus d'avantage pour les plus avantagés (qui ne sont pas ceux qui font grève, mais ceux qui les emploient, soyons bien clairs). Alors faut pas prendre en otage les zélèves qui passent le bac, les zuzagers qui partent ren vacances. Faut embêter personne, c'est pas bien.

Moi ce que je trouve incensé c'est cette négation du dialogue sociale. Celui qui n'a pas envie de vivre moins bien, qui n'a pas envie que son travail devienne un enfer, c'est celui-là qu'on montre du doigt, sous l'impulsion d'une bande de guignol qui bouffe au Fouquets et s'amusent entre eux sur des yatchs. Ces mêmes pleins aux as qui ne cessent de nous demander d'être raisonnables. Que la belle vie c'est fini et qu'il faut accepter désormais de vivre plus pauvre et en moins bonne santé. Sans blague, on croit rêver !

Sauf qu'à ne plus rien faire, puisque de toute manière on n'est pas écouté (quand on a laché un à trois mois de salaire pour rien en 2003, il y a quelque chose de cassé), on laisse un grand boulevard à ceux-là mêmes qui disons le nous opressent, passent leur temps à taper sur les plus faibles pour engraisser les plus riches.

J'hallucine quand mon compagnon me raconte comment se fait la refonte de sa filière technologique au lycée - genre il passe d'enseignant en électronique à enseignant en informatique, avec royalement quelques heures de formation. Je parle pas de l'heure obligatoire d'enseignement en Anglais. La France croule sous des réformes à la con destinées à mettre à terre tout ce qui relève du service public, très très loin de l'intérêt général et faudrait rien dire sous prétexte que ça pourrait géner quelqu'un ? Ben soyez rassurée : ils n'ont rien dit, c'était voté. On ne leur a pas demandé leur avis. Résultat : l'avenir de vos zenfants s'en trouve-t-il meilleurs avec des profs qui ont tout juste une heure d'avance dans leurs connaissances sur leurs élèves. Et la masterisation des iufm ? Une belle invention ça. Direct devant les élèves les lauréats. Ca améliore aussi la vie des élèves ça ?

Ben oui, force est de constater que la grève si ça fout la merde, ça permet au moins d'alerter, à condition qu'il y en ait encore qui veuillent entendre et pas se contenter du "c'est vilain d'embéter le monde". Le pire ce n'est pas de bloquer des vacanciers, le pire c'est de laisser faire la casse sociale et donner un héritage en piteux état. Le pire c'est se sentir coupable de défendre ses droits. Le pire c'est une société qui a perdu le sens de l'intérêt général et qui passe son temps à se regarder le nombril.
Alors, en France, on n'a pas encore toucher le fond. Ya pire ailleurs sans doute. Et alors ? Ya aussi mieux !
A Annie Sétoualé, 6H15 du 22/12/11
Tout à fait d'accord.
Quand on dit à Lefevre que le terme "otage" est peut-être exagéré, il répond : c'est ce que ressentent les passagers bloqués dans les aérogares. Moi, je suis l'otage de Sarko et de ses commanditaires. Je ne suis pas très médiatisé !
Si on veut qu'un patron finisse par accéder à nos demandes, lorsqu'on est salariés d'une entreprise et qu'on n'est jamais écouté par ledit patron, on utilise justement le droit de grève au moment où le patron a le plus besoin de ses salariés ! Ca me paraît on ne peut plus judicieux.
C'est justement pour cette raison-là que, dans les transports, les préavis de grève sont toujours déposés au moment où le plus de monde a besoin de ces transports.
Il faut aussi se souvenir que les jours de grève ne sont pas payés et qu'une grève, ça fait mal au porte-monnaie des grévistes. J'en sais quelque chose.
Ceux qu'il faut maudire, ce ne sont pas les grévistes qui ont une dignité face à la morgue d'un patronat inamovible et méprisant, mais ces multiples gouvernements de Sarko qui ont chaque fois jeté l'opprobe sur les grévistes, leur maître Sarko qui a dit qu'on ne verrait même plus les grévistes en France, et lémédia qui se sont empressés de reprendre la façon de penser et de parler de la com'officielle entre autres avec le terme : "prise d'otages".
Si vous croyez que, faire la grève, c'est juste pour emmerder le clampin, vous êtes dans l'erreur la plus totale. J'espère qu'il y aura de belles grèves dès le début 2012, même si elles me causent des nuisances (il m'est souvent arrivé de faire de la marche à pied dans Paris pendant les grèves RATP, de repousser un départ en train pour cause de grévistes sur les voies de la gare Montparnasse : c'étaient des infirmiers et j'expliquais aux râleurs contre les "preneurs d'otages" qu'ils râleraient un peu moins lorsqu'ils se retrouveraient avec un infirmier débutant ou stagiaire lors de leur séjour à l'hopital, et d'attendre de monter dans avion avec un personnel de sécurité en grève)...
A Clomani
"Si vous croyez que, faire la grève, c'est juste pour emmerder le clampin, vous êtes dans l'erreur la plus totale"
Je ne le crois pas du tout, et je vous remercie d'avoir explicité ce que je pense aussi..
[quote=on utilise justement le droit de grève au moment où le patron a le plus besoin de ses salariés !]

De la même manière qu'en sens inverse, les patrons et le gouvernement font leurs saloperies le plus possible dans l'ombre, notamment en faisant passer leurs mesures l'été par exemple.Et les salariés ont les deux (patrons et gouvernement) sur le dos, plus les salariés serviles.
Il faut vraiment n'avoir aucune expérience de négociation pour ne pas savoir que c'est une évidence. Ce qui en dit long sur l'implication des gens dans leur entreprise ou administration et ce sont ceux qui s'impliquent le moins (ou pas du tout) qui sont le plus sensibles à la propagande
Ben voilà, j'avais pas lu votre commentaire avant d'écrire le mien, mais votre vocabulaire décrit précisément ce que j'essaye d'expliquer : patron + gouvernement = méchant, plus manichéiste tu meurs, tous les patrons étant par définition des gens susceptibles de "faire des saloperies", et les bons salariés sont ceux qui ne sont pas "serviles", donc forcément rebelles contre le méchant patron. Avec ce type de conception de l'entreprise, où tout le monde est en guerre avec tout le monde, on va pas aller loin sur le chemin de la négociation. Voire de l'intérêt commun. Et je n'aime pas le terme "propagande" qui pour moi s'inscrit dans le champ lexical des régimes dictatoriaux et/ou totalitaires, communistes dans mon cas, où la liberté de s'informer n'existe pas. A chacun de prendre ses responsabilités, et si on est sur ASI, c'est qu'a priori on a déjà au moins un point commun, celui d'aimer voir un peu l'envers du décor bien emballé pour avoir plus de cordes à son arc pour penser la réalité.
L'intérêt commun? Quel est-il donc?
Je sais pas... Un monde où tout le monde trouve son compte ? Je sais, on est pas couchés...
Si, justement: c'est quand on dort qu'on voit des trucs comme ça, pas grand'chose de réel.
Dire la grève c'est mal quand c'est moi qui prend l'avion, comme vous le faites Marie M, c'est pas manichéen? Selon moi oui, car on est gréviste et usager à la fois, et vous laissez entendre qu'il faut être l'un ou l'autre, choisir de façon définitive d'être anti-grève. Par exemple, piétons et automobilistes sont les mêmes personnes à des instants différents, gréviste ou victime de grévistes, on est la mêmes personne, à des moments différents. Le droit de râler, mais remettre en cause la grève, c'est excessif. À vous lire il faut que la grève ne dérange personne. Mais c'est vider la grève de sa substantifique moelle. En faire un acte symbolique. En faisant cadeau de sa paye, ça fait cher du symbole, non seulement on ne nuit pas mais on arrange le patron qui vous déduit même ses charges patronales. Je rappelle que dans le milieu médical, présents avec un brassard, les grévistes n'assurent en général que le service minimum, les urgences.
Bon, j'ai l'impression de me répéter, mais visiblement c'est nécessaire donc je recommence. Je suis POUR le droit de grève, je n'ai rien contre les grévistes en général, et je suis d'accord pour que les salariés défendent leurs droits, c'est même leur devoir de le faire. Donc ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, je suis comme vous, préoccupée par la pauvreté, l'enfer de certains boulots, et non je n’ai jamais dit, relisez moi, que les grévistes veulent garder leur petits privilèges et faire chier tout le monde. Je me focalise plutôt sur autre chose, même si commencer par argumenter en prenant son cas personnel est une très mauvaise méthode, j'en conviens. Je suis juste vraiment pas surprise de me voir opposer ce type de réaction tellement en France la moindre opposition de principe à un mouvement social revient à rentrer dans le camp de l'ennemi, à savoir le patron,associé quoiqu'il arrive au pouvoir, Sarko, les méchants.
J'ai trois problèmes :
1. Cette systématisation des cœurs de gauche au soutien des mouvements sociaux me fatigue. Je suis de gauche, corps, cœur et âme, mais certains grévistes me sortent par les trous de nez, j'y reviendrai dans le point 3. Systématisation qui cache souvent une vision un peu manichéenne de la politique et du conflit social, qui me fatigue aussi. Comme si tous les patrons étaient de gros abrutis et les mecs de droite tous des fachos... Bonjour l'ouverture d'esprit qu'on reproche aux autres de ne pas avoir. (je précise que je ne m'adresse pas à vous en particulier Annie)
2. Je ne conteste pas le droit de grève, mais je pense que son efficacité, notamment en France au vu d'une certaine "culture de la grève" qui saute littéralement aux yeux si on vit à l'étranger, et qui nous définit d'ailleurs aux yeux de nos amis européens, à l'usure obtient de moins en moins de résultats, puisque les grèves s'enchainent aux grèves et ça n'a plus de sens. Au Royaume Uni ils ont fait grève il y a quelques semaines, un immense mouvement social comme jamais depuis Thatcher, là ça a un véritable impact dans les esprits, et dans la tête des politiques surtout. L'année dernière il y avait 3 millions de français dans la rue pour les retraites, mes amis lituaniens ici étaient ébahis. Le total de la population de leur pays ! Résultat : quedalle, niet. En Allemagne, le dialogue social marche beaucoup mieux grâce aux conventions collectives comme cela a été magistralement expliqué dans la dernière émission d'arrêt sur image concernant l'Allemagne. Les salariés et les patrons se mettent d'accord pour gérer au mieux le bien et le futur de l'entreprise. En France on oppose les gens entre eux. Les patrons, les salariés, la droite, la gauche etc. Quel intérêt ? Comment un salarié peut-il être efficient s'il est persuadé que son entreprise le pressure jusqu'à la moelle ? Vous allez me dire c'est la faute des patrons, mais bon les patrons yen a aussi en Allemagne et je doute qu'ils soient spécialement plus "gentils" qu'en France, alors pourquoi ça marche là bas ? Est-ce que ça serait pas juste notre modèle salarial et entrepreneurial qui pue la merde ? Et que finalement ce modèle, les patrons sont pas les seuls à le construire et l'entretenir, mais les salariés en sont partie prenante ? C'est pas un peu facile de dire que tout est toujours de la faute des autres, du pouvoir, du chef, de Sarko ? Et est-ce que gueuler indéfiniment contre les patrons ça rapporte quelque chose au final ? Un résultat ? Je nie pas que les gens galèrent, je dis pas que la souffrance au travail n'existe pas, je dis que focaliser le problème moderne du travail, du stress, de la pression psychologique et économique sur le patron, c'est juste trop facile, et ça fait pas avancer le schmilblik parce qu'une fois qu'on a dit ça, on va dans la rue, ça change rien, on retourne bosser et rien n'a changé.
3. Outre que dans beaucoup de cas, l'usage excessif du droit de grève annihile tout le pouvoir qu'il implique selon moi, l'usage de ce droit et ses conséquences connaissent une disproportion en France qui est pour moi inacceptable. Je redis ce que j'ai déjà mentionné plus haut. L'usage du droit de grève de certains paralyse tout le monde. Pourquoi eux et pas d'autres ? Où est la justice dont vous vous réclamez tous à l'idée que les gens défendent leurs droits ? Pourquoi les sage-femme, qui sont 15 000 en France, sous payées, exploitées, non reconnues en comparaison des responsabilités médicales énormes qu'elles ont sur les épaules, et pourtant tellement importantes pour des moments essentiels de la vie de nos concitoyens n'ont-elle aucun poids lorsqu'elles font grève ? Simple : elles sont réquisitionnées et elles bossent, et rien de ce qu'elles font ne paralysera le travail et la vie des autres. Les profs sont des centaines de milliers, ils ont un poids. Mais s'ils cessent le travail ça ne paralyse personne en dehors des élèves, et je connais nombre de profs consciencieux qui se débrouillent pour ne pas pénaliser leurs élèves d'une façon ou d'une autre. Et les mecs des transports alors ? La SNCF, la RATP, les avions, les camions ? Eux ils sont juste en mesure de bloquer le pays entier avec leur grève et c'est normal ? Ben non moi je trouve pas. L'exercice de leur droit doit être proportionné à celui des autres métiers, y a pas de raison. Sinon y a une distorsion dans l'exercice du droit de grève entre les salariés qui me parait profondément injuste.
Marie, certains de vos constats sont justes, mais vos conclusions sont très discutables. Vous évoquez l'inefficacité des grèves : "3 millions de français dans la rue pour les retraites" et aucun résultat. C'est ça qui est scandaleux ! Sous prétexte de ne pas céder à la rue, on n'écoute plus personne. On trace sa voie, et on se fout du reste. Et pire, on délégitimise toute protestation.
Ceux qui contestent l'action des élus sont des anti-démocrates. On cherche à nous faire avaler qu'être élu c'est atteindre un stade supérieur ou quoi qu'il arrive, quoi qu'on fasse, on a toujours raison, au nom de la légitilité électorale. Les pas contents n'ont qu'à passer leur chemin.

Les profs protestent et tout le monde s'en fout ? Pas de moyen de pression vous dites. Mais que disent-ils ? Que défendent-ils ? N'ont-ils donc aucun droit à la parole sur le devenir de leur métier ? On enregistre les réformes et on la ferme ?
Tant qu'il n'y aura aucun dialogue social et que tout passera aux forceps, oui il y aura des grèves. Ou pas d'ailleurs, parce qu'on se fatigue vite de précher dans le désert.

Je ne sais pas, mais j'ai pas souvenir avoir fait la grève pour le plaisir. Une grève, c'est pas des vacances, dessous il y a un malaise. On s'applique en France à faire comme si toute revendication était illégitime sous prétexte qu'il y a des situations bien plus dramatiques. On raille, on dénigre, on montre du doigt. Le grèviste devient un coupable. On s'intéresse plus qu'aux effet des grèves - bloquage, pas bloquage - exactement comme vous le faite. Le fond, les arguments, sont carrément niés, passés à la trappe, quand ils ne sont pas carrément tourné en ridicule, avec la complicité de nos grands médias de masse.

Quant aux patrons, ils ne sont peut-être pas tous à mettre dans le même panier, mais le pouvoir est quand même de leur coté. Le combat avec les salariés est un tantinet inégal en période de chomage de masse. Faites donc un petit sondage autour de vous : qui ne s'est jamais entendu dire que s'il n'était pas content son sort au boulot, il n'avait qu'à aller voir ailleurs ? Et qu'il y en a dix qui attendent sa place et patati et patata ...
Et pour ce qui est du "modèle" Allemand, revoyez un peu vos infos. L'Allemagne il y a 20ans, oui, c'était interessant pour le petit personnel. Personnellement avec un mois de boulot comme jardinier dans une serre, j'ai pu vivre trois mois comme stagiaire (non payée) d'un labo. Mais c'est bien fini tout ça. Aujourd'hui, ce n'est plus le paradis qu'on aime à nous décrire.

Les grèves sont disproportionnées en France dites vous ? Il y a des gens qui peuvent tout bloquer et d'autres pas ? Vous croyez que c'est vraiment la question ? La question c'est plutôt de savoir ce qu'il y a sous ces grèves, sous les revendications et pourquoi il faut toujours en arriver là pour que les désacords puissent surgir aux grand jour. Les réformes mal préparées, le grand n'importe quoi législatif de ces derniers temps méritaient bien plus de protestations qu'ils n'en ont suscité, justement parce que le pouvoir a décidé qu'ils se foutait totalement de ce que pouvait penser les gens. Un grèviste, c'est un salaire d'économisé. Toujours ça de pris. Dixit un certain Raffarin si fier de récuper le salaire des profs en 2003. Voilà les gens face à qui on est.

Et quand je parlais des patrons, il me semblait assez clair que je parlais de ce petit cercle des plus riches de France, ceux qui se sont goinfrés à coup de cadeaux fiscaux et qui viennent ensuite, via leur petit toutous politiques nous donner des leçons de tempérances, et qui nous expliquent qu'on devra se serrer la ceinture.

Il me semble bien plus grave qu'en France, qu'on ne puisse rien faire contre un pouvoir qui travaille contre l'intérêt général et pour les intérêts privés d'un tout petit cercle de personnes plein aux as, mais qui n'en ont jamais assez. Lisez donc "Le Président des riches" des Pinçon-Charlot et tout de suite après, plongez dans "les quais de Ouistreham" de Florence Aubenas. Si vous n'êtes pas saisie par le contraste, ce sera à désespérer. Y sont décrits de charmants petits esclavagistes (coté petits patrons, c'est pas toujours joli joli non plus) et leurs coupables (?) victimes. Ben oui, hein, on a toujours le choix de s'épuiser comme on veut pour vivre quand on n'a pas un rond ...

Il y a peut-être à réinventer les rapports sociaux en France, mais actuellement, la situation n'est absolument pas satisfaisante. Et ce n'est pas parce qu'on n'est pas écouté, qu'il faut baisser les bras et se taire.
Entendons nous bien. Je ne nie pas vos propos, à vrai dire, je partage vos constats. Je suis d'accord qu'il ne faut pas baisser les bras. Je n'ai jamais dit que la grève était un plaisir et que ça n'impliquait rien pour les gens qui la suivent. J'essayais juste de faire entendre par mes commentaires un autre son de cloche que le sempiternel "les travailleurs sont exploités, les patrons ne les écoutent pas, soutenons leur grève". Vous parlez du soutien des médias de masse à la théorie "gréviste=coupable", mais dans le "mainstream" moi j'entends aussi beaucoup l'inverse. Alors peut-être que je lis trop de médias de gauche, mais si vous voulez c'est ça qui m'agace. Le gréviste est ou coupable ou totalement à plaindre, et selon les gens qu'on a en face on sait ce qu'on va entendre. Et là dessus je vous rejoins lorsque vous dites que peu de médias s'intéressent au fond des choses concernant la grève, mais là, plus généralement, les médias font du papier mâché avec l'info sur à peu près tous les sujets. Les citoyens sont responsables de s'informer.
Ce que vous dites dans votre premier paragraphe est précisément ce que j'avais derrière la tête. Oui la grève est délégitimée, et oui on essaye de nous faire avaler que les élus ont toujours raison parce qu'ils sont élus, quand les protestataires seraient anti-démocrates. Mon problème est là. Dans mon esprit, il faudrait que tous les grévistes d'un jour, réfléchissent parallèlement au moyen de changer un système qui ne leur permet plus de se faire entendre. Or bien souvent, les gens font grève lorsqu'ils sont directement concernés, lorsque le problème tourne autour de leur petit nombril. C'est le but de la grève bien sûr, je ne nie pas. Mais face à l'efficacité plus que relative de la grève aujourd'hui, j'aimerai que ceux qui s'investissent dans ce type de mouvement mettent leur énergie et leur temps de "protestation" au service de la réflexion commune pour avancer vers un meilleur système. Que ça soit au niveau très local de l'entreprise, ou plus global de l’État et de la société. Encore une fois je ne conteste pas la grève, j'ai juste l'impression que ce moyen d'action pose plus de problèmes qu'il n'apporte de solution. Les mouvements des indignés qui ont essaimé partout sauf en France (pourquoi d'ailleurs ?) est une forme de mouvement qui me séduit beaucoup plus par exemple. Parce que derrière la protestation il y a une recherche de solution, des propositions construites, complexes, une réflexion commune. La grève aurait une portée réelle si elle était générale par exemple . Là vous me verriez parmi les partisans les plus enthousiastes. (Et même si ça tombait à Noël ;) )
Vous rejetez mon argument quant à la disproportion en disant que ça n'est pas la question. Je crois que si on réfléchit fondamentalement au droit de grève, c'est pourtant profondément la question. Un droit à géométrie variable perd de sa légitimité à mon sens.
Je ne prétends pas que les systèmes ailleurs soient meilleurs qu'en France, à vrai dire, je pense plutôt l'inverse d'un point de vue global. Je me demande juste pourquoi en France on fait tellement plus la grève qu'ailleurs et pourquoi dans un pays où les citoyens ont la réputation de ne pas se laisser faire, on ne voit pas émerger de mouvements parallèles, plus profond, comme ceux des indignés. Pourquoi les syndicats ont-ils un manque tellement criant de crédibilité et de légitimité ? Mon problème, et là j'avoue que vivre à l'étranger m'aide un peu à prendre du recul là dessus, c'est de constater que la société française est de plus en plus fragmentée, que les gens sont opposés les uns aux autres sur tous les plans, que la notion de consensus est complètement inexistante de notre culture politique et sociale. D'où mes protestations sur le mode englobant dont la plupart des commentateurs parlent des "patrons". La base de l'opposition droite-gauche aujourd’hui (vous me direz on est en période électorale) c'est de renvoyer dans la gueule de l'autre la responsabilité de tous les problèmes. Je viens encore de lire à l'instant qu'Hollande dénonçait l'"opération électorale" sur la proposition de loi sur le génocide arménien. Non mais sérieusement ?! C'est peut-être historique j'en sais rien, je ne maitrise pas suffisamment le sujet, mais je suis par exemple convaincue que tant qu'un salarié ne pourra pas se mettre à la place du patron, et un patron à la place du salarié, on arrivera à rien. D'où mes arguments un peu acides peut-être contre les caricatures de deux côtés. C'est peut être utopique tout ce que je raconte, mais globalement je ne me reconnais pas dans ce système ni dans cette société, là dessus au moins je crois qu'on l'air d'accord.
Mon dépit devant la grève des transports vient de là. Parce que je ne crois plus en l'expression, l'efficacité voire la légitimité de ce droit, pour toutes les raisons que j'ai expliquées ici et plus haut, et donc que comme l'ont dit certains, je réagis en petite égoïste, qui, ne voyant aucun sens profond à tout ça, regarde elle aussi son petit nombril. C'est pas forcément honorable je l'admets.
@Marie M : le monde dont vous rêvez n'existe pas. Quand une grève surgit c'est qu'un dialogue satisfaisant n'a déjà pas été trouvé. Entre salariés et patrons il n'y a aucune égalité, celle qui vous semble nécessaire pour obtenir la justice dans une négociation. Il n'y a pas les méchants et les gentils : il y a ceux qui ont le pouvoir et ceux qui ne l'ont pas.
Or aujourd'hui, dans notre France de 2011, ravagée par la division, orchestrée depuis des années par qui vous savez et fonctionnant sur la base du nombrilisme, de la pommade qu'on a promis aux "méritants" (le gland c'est forcément l'autre), la seule force possible, c'est le rassemblement. Une grève est un rassemblement, de gens qui ont un intérêt commun, évidemment.

La force du pouvoir en place a été d'atomiser un à un les bastions de solidarité. On ne s'entraide plus. On se montre du doigt. Et cesser de pointer un doigt accusateur vers celui qui tente d'enrayer la grande marche arrière toute à laquelle nous assistons actuellement par le seul petit moyen qui lui reste : le droit de grève serait un vache de bon début.
Ça fait des années que de belles âmes intiment de trouver d'autres moyens d'expression. Proner le dialogue, des alternatives, face à des gens qui s'en fichent totalement et qui vous le font savoir, n'est-ce pas complètement vain ?

Vous rêvez d'une grève générale ? Mais une grève générale, ça se fait avec des gens solidaires qui savent où ils vont et ce qu'ils veulent. Et ça gène plein de monde ! Vous trouverez toujours des raleurs pour raler. Egalement contre une grève générale. L'économie qui tourne au ralenti. Comprenez donc l'horreur !

40 jours de grève générale à Mayotte ces derniers temps. Une couverture nationale quasi nulle.
Ils ont osé embêter madame Penchart pendant ses vacances, ont envoyé pètre un négociateur ancien Préfet. Ils sont peu nombreux. Ils ont pu s'organiser, mais quand il n'y a plus eu à manger, il a bien fallu lacher du leste. Mais ils tiennent leur positions. Les négociations ont du être lancées.
On ne peut pas faire ça dans un pays où des populations se défient d'autres, où chaque action d'un groupe est considéré comme illégitime par les autres. Il y a une solidarité à reconstruire, un ensemble, une curiosité. Tout ça manque cruellement aujourd'hui. On juge. On raille. On méprise. Et dans un monde comme ça, il n'y a pas de grève générale, ça tiendrait pas 5 jours. Parce qu'au bout de 5 jours, il faut déjà gérer la crise, celle de la bouffe et des moyens d'existence et là, sans solidarité et sans confiance, c'est mort. 5 jours, c'est ce qu'on a tenu à la Réunion. Bloquage des réserves de carburants par les routiers qui ont rendu les armes quand les magasins ont été vides et que ça commençait à grogner. 5 jours, mais avec une bonne partie de la population derrière eux. Ça fait plus de poids. Et pourtant, ils ont défendu leurs intérêts, mais tout le monde était intéressé par la baisse du prix du carburant. Les petits ruisseaux font les grandes rivières. Les petites luttes permettent les plus grandes ...
Pas mieux, voté. Rappelons qu'il s'agit de "la guerre de tous contre tous", et que les libéraux y sont parfaitement arrivés, à quelques petites exceptions près...
[quote=Je suis de gauche, corps, cœur et âme]

Et si tu y mettais un peu de cerveau?
Le sarcasme est une larme qui reste contre ceux qui relaient les matraquages propagandistes (même de "gauche") et caricaturent la pensée d'autrui.
Pour peut-être t'amener à relativiser tes appréciations (en plus de la réponse d'Annie Sétoualé sur une des dimensions de la question).
Je vais mettre un point d'honneur à répondre à Annie, mais j'arrête de perdre mon temps avec vous, je ne vous tutoie pas, et ne vous méprise pas. A mon avis ce sont les bases d'une discussion honorable et je ne trouve rien de tout ça chez vous.
arrêtez un peu avec ces histoires de vouvoiement, sur le net on se tutoie.
Ah bon? Une loi est passée et on ne me dit rien? Je vais sûrement me prendre des amendes.
ha bon y a aussi une loi qui est passée pour dire bonjour et au revoir? Il y a des lois pour les usages?
@si n'est pas représentatif de la toile et les @sinautes sont loin d'être représentatifs des internautes.
J'ai écumé des dizaines de forum depuis 1997 et le seul où j'ai vu du vouvoiement c'est ici.
Alors qui sait ce qu'il adviendra quand tout le monde fréquentera des forums , peut-être le vouvoiement deviendra-t-il l'usage mais en ce qui me concerne je continuerai la pratique en cours depuis les origines : le tutoiement sur le net.
ha bon y a aussi une loi qui est passée pour dire bonjour et au revoir? Il y a des lois pour les usages?

Je ne sais pas, vous me l'apprenez péremptoirement ci-dessus pour le tutoiement, du moins.

Quoique moi, avec un très très mauvais esprit je vous l'accorde, j'ai bondi sur votre historique... et j'en ai rapidement trouvé, du "vous" en veux-tu en voilà. Mais, à votre décharge, il est possible que vous l'utilisiez de manière à suggérer l'insulte -- je peux évidemment me tromper ^^

Ou aussi, comme le suggère AA ci-dessous, pour vous adresser à l'autorité. Ce qui est tout à fait sage, inutile de déclencher l'ire de nos seigneurs avec une familiarité de plain-pied.
Ça ne me gêne pas que tu me vouvoies et ce n'est pas là que je place le mépris (bien qu'en tant que convention le vouvoiement a toujours été lié à un mépris de classe) mais plutôt dans l'exploitation de l'homme par l'homme.
Ça ne me gêne pas que tu ne me répondes pas, c'est la liberté des forums.

Mais ça me gêne que tu oublies le ton de ton premier post (même si tu l'as relativisé par la suite, dont acte) à peine moins caricatural que les reportages des télés, donc sans le minimum de recul qui permet de développer une discussion (que ça t'énerve d'entendre plein de choses autour de toi ne justifie pas que tu viennes régler tes comptes sur un forum sauf en assumant les réactions).
Ça me gêne que tu te dises de gauche comme si "la" gauche était monolithique et que tu t'en appropriais le label alors qu'il me semble (il me semble!) que tu es plutôt social démocrate (c'est pourquoi je me doute que tu bondis quand tu entends le mot classe sociale), ce que je ne te reproche pas (si, un peu quand même) mais qu'il faut afficher comme tel si on a un "point d'honneur".
Ça me gêne que tu fasses de ta problématique personnelle (être un(e) petit(e) patron(ne)) un cheval de bataille pour discuter d'une question qui la dépasse largement: "les" patrons = le patronat et la grève s'inscrit dans le rapport de force de l'ensemble des salariés à l'ensemble des patrons puisque c'est de là que résultent le droit de grève, les droits des salariés (le droit des patrons est un non sens puisqu'ils ont la propriété des moyens de production et du travail des salariés donc du pouvoir qui va avec), les modalités des négociations sur les conventions collectives (j'espère que tu en as déjà lu une pour voir ce qu'il y a dedans), etc.. Tout cela fortement encadré par l’État, qui, si tu en étais un peu avertie, a toujours défendu les intérêts du patronat, au point que, même sous les gouvernement "de gauche", les conquêtes sociales (les acquis que le patronat cherche en permanence à reprendre) ont nécessité de dures batailles que les ouvriers (plus que les autres salariés) ont, au long de l'histoire, payé de leurs souffrances, voire de leur vie.
C'est cela que signifie tout mouvement de grève (même si l'on doit en effet toujours en évaluer les modalités, mais crois-tu que les travailleurs ne le font pas en permanence, confrontés à la division et aux jeux obscurs de leurs directions syndicales ainsi qu'à la répression patronale?): c'est la visibilité de ce combat quotidien (la grève n'en est que l’acmé) pour ces "droits" que du haut de ta bonne conscience tu considères comme allant de soi (on choisit d'être patron, on ne choisit jamais d'être salarié (vs fonctionnaire)).
... bien qu'en tant que convention le vouvoiement a toujours été lié à un mépris de classe

Comment !? On m'aurait donc menti toutes ces années, avec le "respect des aînés", la "politesse" envers quelqu'un qu'on ne connaît pas... alors qu'en fait, je n'étais qu'un mauvais gauchiste vendu au patronat. Eradiquons vite cette horreur anti-prolétarienne, de même que le subjonctif, encore plus discriminatoire, et l'accent circonflexe qui m'a toujours fait chier.
Ne me cherche pas, gemp, sinon je t'envoie en pension chez les révolutionnaires de 1789.
Pfff... On entre dans la trêve des confisteurs, alors je ne peux pas vraiment répondre avec toute la poigne de mon courroux. Néanmoins, j'ai une petite tendresse pour ces enculés d'Albion qui, eux, n'ont gardé dans leur langue que le vouvoiement (sauf à s'adresser à Dieu). « Nique votre mère » me semble-t-il, aurait moins de poids (quoique « You gonna suck my d*ck you f*ck'd motherf*cker » aurait sûrement bien plu à un Shakespeare vivant de nos jours).

Pour plagier alain b, Happy F*king Christmas to all.
Pour plagier alain b, Happy F*king Christmas to all.

t'as vu qu'elle a été mise en accès "adultes" depuis hier !! Fucking censure, c'est dingue !
Il me semble que ton ton a également changé, et si tu vois dans le voivoement une forme de mépris (quand j'y vois simplement une marque de respect et de politesse), bon, je m'y plie. Je en développerai pas sur le voivoiement et l'exploitation de l'homme par l'homme, je crois que ça sert à rien et qu'on sera de toutes façons pas d'accord.
En ce qui concerne mon premier post, il était avant tout adressé à Daniel, en réaction à sa chronique, je ne cherchais à régler aucun compte mais bref, le ton était pas des plus agréables je l'admets.
Niveau social-démocratie, pardon mais non. Pour tout te dire, la sensibilité la plus proche de mes opinions est incarnée par Europe Ecologie, même si comme je l'ai dit, je ne me reconnais plus dans ce système de représentation. La dimension politique qui me préoccupe le plus c'est l'Europe, et là encore une fois, c'est probablement le fruit de mes voyages et rencontres ces dernières années. J'ai p^ris conscience à quel point une communauté de citoyens européennes pourrait changer les choses si elle se mobilisait. Bien sûr que l'Europe d'aujourd'hui est loin d'être un rêve, et j'imagine que tu fais partie des gens qui ont voté non devant cette europe libérale. En ce qui me concerne, je ne suis pas satisfaite du tout de la façon dont elle se construit, mais je reste convaincue, dans la même dialectique que ce que j'ai dit de l'opposition patrons/salariés, que le jour où on prendra conscience qu'on est 500 millions, et qu'on peut construire l'avenir ensemble au lieu de le construire les uns contre les autres (cf Schengen par exemple), tout changera. Évidemment pour l'instant, les moyens de prendre part à cette construction sont limités pour les citoyens, et c'est terrible. Mais c'est pour une Europe plus sociale, plus solidaire et plus démocratique que je me bats aujourd'hui. Pour te donner une idée de comment je me situe politiquement, "La voie" d'Edgar Morin, qui écrit un guide pour changer de système dans un système de pensée complexe, est ma référence ultime.
Ensuite, non je ne suis pas une petite patronne, je ne l'ai jamais été et ne le serai probablement jamais. Je suis pour l'instant étudiante, depuis trop longtemps, et après avoir un peu travaillé, parce que comme beaucoup je ne trouve pas de travail. En Roumanie parce que ça coute moins cher (entre autres). Donc pour le coup je ne défendais pas mon petit bout de gras. Je ne considère pas d'autre part que le droit de grève va de soi, j'ai eu mes cours d'histoire en mon temps. La seule chose que je dis c'est que ramener la grève au rapport de force entre patronnat et salariat, le travail salarié à l'exploitation, c'est le meilleur moyen d'opposer les uns aux autres, et de ne rien résoudre, et c'est hypersimpliste (voir justement la pensée complexe de Morin). Tu as sans doute raison en disant que le pouvoir est toujours plus ou moins du côté des patrons, mais moi je voudrais voir émerger un monde où les gens se parlent au lieu de s'engueuler (Pourquoi Sarko a-t-il été élu s'il divise la société comme il le fait ? Pourquoi personne ne réalise que plus on sera divisés et plus il aura les coudées franches ?). Où les patrons ne méprisent pas les salariés, et les salariés ne détestent pas les patrons. Je veux bien que la grève soit un droit, mais es-tu au moins d'accord de reconnaitre qu'il donne des pouvoirs démesurés à certains et des miettes à d'autres ? Es-tu d'accord que le ratio nombre de jour de grève/résultats obtenus est de moins en moins probant ? Et que c'est un réel problème auquel chaque mouvement de grève est confronté ?
"un monde où les gens se parlent"
ça a l'air sympa, mais "gens", ça nie toute dimension collective: intérêts de groupes (je dis pas "de classe" pour pas te/vous faire sursauter).
Pas forcément. Un groupe peut se regrouper autour de points commmuns/origines/intérêts/whatever, mais discuter avec le groupe d'en face (puisque y aura toujours des groupes en face, je ne le nie pas) en commençant le dialogue en se mettant à sa place. C'est pour ça que je parle de l'absence de la culture du consensus en France. On a une culture de l'opposition. Je dis ça, j'ai raison et tu as tort. Et Si je suis plus nombreux que toi ou plus puissant, j'ai "légitimement" raison. Démocratique mais dictature de la majorité. On ne peut pas changer radicalement notre modèle de "vivre ensemble", mais dans une période sombre, où tout tangue, rien n'est sûr, tout le monde galère, et tout part en couille, céder à la tendance (trop facile selon moi) de rejeter l'autre en bloc sous prétexte qu'il n'est pas d'accord avec moi voire que pour tout un tas de raisons (il est patron/de droite/marié/jeune/vieux.....) je le considère comme un abruti, c'est dommage, et ça ne fait pas avancer la communauté. Après, je nuancerais cette opinion en disant que parfois que certaines opinions extrêmes et intransigeantes sont nécessaires. Je crois juste que lorsque c'est la majorité qui se divise de façon intransigeante, on aboutit à des cassures dont les conséquences sont souvent la fin de la paix, qui est pour moi le but premier vers lequel l'humanité devrait tendre.
Je pense qu'il ne s'agit pas de divergence d'opinions, mais d'intérêts.
P-ê qu'on peut trouver des intérêts commun à long terme, mais avec la situation générale actuelle, la tendance est plutôt au court terme, et là, je vois pas où peut être le compromis d'intérêts.
Désolé, mais je ne peux valablement te répondre car il y a trop de notions dans ton texte qu'il nous faudrait préciser en deçà des prises de positions superficielles pour savoir, si, au bout du bout, il se vérifierait que: « ça sert à rien et qu'on sera de toutes façons pas d'accord. »
Sur ce que tu dis comme tu le dis là, ça paraît trop évident (surtout avec Morin sans complexes). C'est le problème de considérer qu'un forum est l'expression "d'opinions".

Juste quelques points pour illustrer (au risque d'être forcément réducteur).

« Niveau social-démocratie, pardon mais non. Pour tout te dire, la sensibilité la plus proche de mes opinions est incarnée par Europe Écologie » En quoi Europe Écologie n'est pas social-démocrate?

« Les salariés et les patrons se mettent d'accord pour gérer au mieux le bien et le futur de l'entreprise
concernant l'Allemagne. »: « mais je suis par exemple convaincue que tant qu'un salarié ne pourra pas se mettre à la place du patron, et un patron à la place du salarié, on arrivera à rien. »
Formulations tout ce qu'il y a de plus social-démocrate.

« Démocratique mais dictature de la majorité. » Pour te donner une idée de l'enjeu et te montrer que ton discours à de qui tenir, permets-moi de te renvoyer à l'extrait ci-dessous*.

« Je me demande juste pourquoi en France on fait tellement plus la grève qu'ailleurs ». Voilà comment on colporte les mensonges du gouvernement.

En ce qui concerne l'Europe, même telle que tu la souhaites, devant rester lapidaire, je dirais que j'y préfère l'internationale des travailleurs... Mais tu t'en doutais peut-être.

Le problème de discuter à partir de sa situation personnelle (j'entends tes rectificatifs, dont acte. Par régler des comptes je visais: « Alors peut-être que je lis trop de médias de gauche, mais si vous voulez c'est ça qui m'agace. »), ce qui ne veut pas dire que l'on ne met pas « de soi » dans n'importe quel discours, c'est que ça rajoute des incompréhensions à celles qui viennent déjà des raccourcis que l'on est obligé de faire dans le cadre d'un forum.
Alors, comme le dit Florence Arié: « "un monde où les gens se parlent" ça a l'air sympa, mais "gens", ça nie toute dimension collective: intérêts de groupes (je dis pas "de classe" pour pas te/vous faire sursauter). »

Quant à tes dernières questions j'estime qu'Annie Sétoualé y répond suffisamment.

Bon, sur ce je vais me retirer dans ma grotte (en espérant ne pas tomber sur le petit, le bœuf et l'âne)
pour tenter d'éviter les ripailleurs. Joyeux Noël! :-)


*
« Comme la plupart des penseurs politiques de l’époque, les Pères fondateurs de la constitution des États-Unis se méfient de la "populace", supposée être "abrutie et stupide" (Rousseau), "dégradée par des emplois qui la condamnent à des pensées viles et basses", incapable en somme de se détacher de ses préoccupations journalières ou de "s'élever par ses méditations jusqu’aux principes d’une sage politique" (Mably). Or le gouvernement de la populace, c’est la "démocratie pure", un gouvernement, selon Burke, où "la majorité des citoyens est capable d’exercer l’oppression la plus cruelle sur la minorité" au nom d’une conception pervertie de l'intérêt général. En ce sens la pure démocratie rejoint la monarchie absolue : elle institue, comme cette dernière une tyrannie qui risque d’être plus "furieuse" encore qu’une tyrannie d’origine monarchique. L’article "Démocratie" de l’Encyclopédie méthodique, résume bien l’opinion savante de l’époque: "En général la démocratie pure est fort dangereuse... elle est déraisonnable, en ce qu’elle accorde à des hommes ignorants et grossiers des droits si vastes qu’ils en abuseront toujours".
(…) Quelles sont ces "minorités" qu’il faut à tout prix protéger de l'effet pervers des passions majoritaires ? Certainement pas les "minorités" au sens moderne du terme - minorités ethniques, immigrants, milieux défavorisés - mais bien plutôt les possédants ou les propriétaires. Les Fondateurs, comme les physiocrates, les philosophes des Lumières et la plupart des hommes politiques de l’époque sont des élitistes. Ils veulent d'abord protéger le plus sacré des droits : le droit de propriété (ce qui ne les empêchera pas plus tard de questionner cette priorité et même de chercher à la subvertir).
(…) Mais le danger véritable est à venir car la société américaine, à la fin des années 1780, reste encore fondamentalement égalitaire. Notre souhait, déclare Madison à la Convention de Philadelphie, est de "fonder un système pour la postérité". Dans cette perspective, il est impératif d’envisager l’avenir et d’anticiper "les changements qui ne manqueront pas de se produire": "Un accroissement de la population augmentera nécessairement la proportion de ceux qui subissent les dures conditions de la vie et qui désirent secrètement une distribution plus égalitaire des richesses. Ces hommes pourraient, avec le temps, l’emporter en nombre sur ceux qui ignorent tout des sentiments d’indigence. Étant donné le principe de l’égalité des suffrages, le pouvoir pourrait tomber dans les mains des premiers. Aucune réforme agraire n’a encore été faite dans ce pays, mais les symptômes d’un esprit égalitaire se sont déjà suffisamment manifestés dans certains quartiers pour signaler l’imminence du danger à venir. Comment pallier le danger à partir de principes républicains ? Comment empêcher que la minorité ne soit opprimée par des coalitions d’intérêts contraires ?" » Denis Lacorne, L’invention de la république.
PS : et l'année dernière, oui c'était la météo. 5cm de neige. Quand yen avait 40 à Bucarest. Ils se sont bien marrés les roumains je vous assure...
3615 école du rire que puis-je pour vous ?
Rien, surtout pas.
Vous avez raison... Ça pourrait vous apprendre à être constructif. Vaut mieux pas risquer...
Constructif contre les grévistes?
Nan, niveau échange d'argument. Le sarcasme c'est un peu simplet comme argument de mon point de vue...
Désolée, trop long... et en 3 morceaux en plus.
Le Père Noël, lui, n'est jamais en grève... les commerçants non plus d'ailleurs ;o))...
Y'a pas, il faut être son propre patron pour comprendre combien c'est difficile de gérer des travailleurs récalcitrants ;o))
C'est ce que me dit un copain paysan (pardon, exploitant agricole*): la journée je bosse comme un esclave, et la nuit je m'engueule parce que j'ai pas fait tout ce que j'avais prévu de faire. :-)

* personne qui s'exploite elle-même.
Moi, mon meilleur copain paysan, il a préféré prendre une mesure radicale pour faire une économie d'échelle. Il n'achète plus d'échelle.
[quote=clomani]De plus, en tant qu'allergique à Noël et habituée à être seule pendant les fêtes, vous ne m'arracherez aucune larme pour un retard de quelques heures pour retrouver vos proches...

Eh bé, dans le genre tout pour ma gueule, vous vous posez là vous ;o)))) ;) ;) ;)
Juste MERCI !
Méluche qui parle des grèves et des grévistes...

http://www.dailymotion.com/video/xn3lf8_jean-luc-melenchon-sur-bfm-tv-2012_news?start=163#from=embediframe

Quant à Mazerolle, je vois qu'il ne s'est pas arrangé depuis qu'il a quitté la 2 ;o(((
Merci pour ce billet et bien le bonjour aux journalistes parisiens...
J'hésitais à me ré-abonner (c'est la crise hein...). Alors j'ai fait un petit jeu : lire la chronique du 9-15 du jour et me déterminer en fonction de son contenu.

Verdict : j'en reprends pour un an !

Merci @si
Bizarrement (?), hier France-info nous infligeait un reportage long et détaillé sur une grève en Chine suivie de manifestations, violemment répriméee par le pouvoir.
Devinez qui étaient les bons et qui était le mauvais...
Jamais je n'ai autant adhéré à ce que vous écrivez ! C'est ce que je disais (moins bien) à des amis qui étaient en train de démolir les personnels d'AIR FRANCE (eux qui ne prennent jamais l'avion) ne faisant là que répéter le discours médiatique dominant.
Vivement, les ouvertures du JT sur les allocataires pris en otage par la décision de certaines caisses de réduire à 1 après midi par semaine la réception des usagers...
A chaque fois que j' entends de la part de journalistes dire ou faire dire, que des grêvistes prennent en otage des citoyens ,je pense à tous ces journalistes et autres Français ,pris eux réellement en otage pendant des mois dans des conditions affreuses. A force de ravauder ce mot otagepour des faits de grève ,aujourd'hui quand des journalistes sont kidnappés ,je souris en me disant c est la faute à la C G T. ça me fait nichaud ni froid.
Fait partie de cette manipulation le fait que ce sont toujours les salariés qui sont accusés de prendre en otage et non les patrons qui refusent la négociation.
D'autre part, une grève ne devrait pas avoir pour objectif de bloquer le service (ce qui oppose les salariés à d'autres salariés). Pourquoi ne pas organiser l'accès gratuit au service? C'est certainement plus facile pour le train ou le péage d'autoroute, mais au moins l'énoncer comme tel.
Les pratiques syndicales semblent provoquer un durcissement des lois répressives des grèves qui interroge sur leurs finalités réelles.
Cela dit sans nier que le patronat et ses sbires politiques et merdiatiques font évidemment tout pour criminaliser les salariés en lutte. Raison de plus pour proposer des formes de grève qui associeraient les usagers et les salariés.
Grève générale avec appropriation des moyens de production et des services!
Merci Daniel.
On pourrait aussi ajouter que les gendarmes sont attendus d'abord pour faire respecter l'ordre public dans des endroits où on ne les voit jamais! Ah si! Pour aligner des p.v, ils sont toujours là et pour casser les grèves c'est encore eux qu'on envoie.
Ils ont bien du courage nos amis de la maréchaussée pour accepter ainsi de se faire manipuler par les politiciens et conspuer par leurs propres concitoyens. Ayons tous une pensée émue en leur honneur et souhaitons leur, pour les fêtes, de retrouver un semblant de conscience républicaine.
Bonjour

"Mais aussi, disons-le, parce que les journalistes sont au coeur de cette fraction de la population, qui a les moyens de s'envoler pour les fêtes de fin d'année vers des cieux plus cléments."
Cher Daniel Schneiderman, il y a aussi des journalistes smicards, des journalistes à temps (et salaires) partiels contraints, des journalistes CDD, des pigistes à moins de 1000 euros mensuels... Et c'est une espèce en pleine croissance. Elles et ils ont certainement du mal à se payer des billets d'avion... N'auriez-vous pas là cedé à une "généralisation" abusive ?
Kenavo
CLM
Bonjour,

Je me demandais de quel droit des fonctionnaires de police pouvaient remplacer les employés en grève d'une société privée.
C'est une vraie question. Comme je paie ces fonctionnaires par mes impôts, j'ose imaginer que la société ADP saura me rembourser cette dépense.
merci pour ce coup de gueule que je partage. Achilli est un collabo du système, on peut le constater tous les jours, comme la plupart des journalistes. J'ai noté une proposition de Copé et je me frotte encore les yeux tant elle me semble stupéfiante, je me demande si elle est vraie, si quelqu'un peut me répondre ; il demande que les émissions de la télé publique de début de soirée soient en anglais avec sous-titres en français ! Je supplie quiconque pourra me dire si le gouffre dans lequel on s'enfonce a un fond ?
Moi, je me sens pris en otage par la finance, les spéculateurs, les agences de notation qui tous oeuvrent pour une concentration toujours plus grande des richesses et demandent en contre-partie qu'on diminue les droits des salariés, qu'on baisse leur salaire, qu'on les fasse travailler plus longtemps.

Mais ça, personne n'en parle ou tout au moins, l'expression pris en otage n'est bizarrement pas employée. Et pourtant nous sommes infiniment plus nombreux à être pris en otage par la finance que par une grêve dans les transports aériens, et nous le sommes en plus chaque jour de l'année.
cool le papier
Et oui tiens qui prend l'avion en France ?
Confirmation de l'intuition de Daniel : les plus aisés et les parisiens "pris en otage". Ce serait moins vendeur en Une d JT peut être

http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/numero_6_-_Note_Trimestrielle.pdf
http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/synth14.pdf
Otages ... oui... mais de la télé... de la surmédiatisation... de ce marronnier qui joue sur les émotions de l'ensemble d'une population comme si les fêtes - Noël en particulier - devraient être intouchables !!
Par ailleurs, "le ciel nous tombe sur la tête", au propre et au figuré, mais il faut que les avions circulent pour le voir, ou plutôt ne pas le voir, tomber !!!
Cher Daniel,

J'ai choisi de prendre l'avion ce samedi pour rentrer voir de la famille pour noël. Je souhaite nuancer votre argument sur l
J'habite Grenoble et je dois me rendre à Angoulême. Je vous détaille mon trajet :
bus grenoble - aeroport de lyon
vol easyjet lyon - bordeaux
puis "covoiturage" familial bordeaux angoulême.
Il se trouve que cette solution de transport est :
- moins chère que ce que me propose la sncf
- plus pratique en terme d'horaires (je pars le 24 à 5h du matin de grenoble pour attérir à 8h30 à bordeaux). Je n'ai pas d'équivalent en train à cause des correspondances.

Alors peut être aussi qu'on peut s'interroger sur ce problème : comment ce fait il que les compagnies low cost arrivent à concurrencer la sncf sur des trajets nationaux.

Pour le reste je rejoins votre billet.
Merci. Juste merci. Surtout merci. Car j'avais été indigné, choqué, outré, tordboyauté, déPiThé (je cherche mes mots) par le silence entourant la fermeture de cette CAF (et par tant d'autres silences aussi).
Donc MERCI
Excellente chronique.
J'ajouterais aussi qu'il y a probablement l'effet combinatoire des deux mots "noël" et "grèves" qui déclenche une réaction en chaîne : le cerveau du journaliste se met en veille, la moelle épinière prend le relais, il se jette sur son dictaphone et hante les quais de gare/aéroport, l'oeil hagard en marmonnant les mots "otages" ou "la dinde va brûler dans le four".
Si je suis assez d'accord avec le point de vue général, je pense qu'il ne faut pas nier la démocratisation récente de l'avion. S'il est sûr qu'il ne s'adresse pas aux plus pauvres, la plupart des classes moyennes y ont maintenant accès… Et j'avoue penser que c'est bien Sarkozy l'"idéologue" qui s'exprime ici, pas le politique tacticien populiste. La grève fait partie de ce qu'il déteste vraiment, et je pense que quelques soient les usagers bloqués, pauvres ou riches, ça l'insupporte sincèrement.

Ce qui me choque vraiment plus, c'est l'aspect "on va mettre le service minimum, comme à la SNCF", et après tout il ira merveilleusement bien dans le joie et la paix retrouvée où l'on danse nu autour des arcs en ciel. Etant usager régulier du TER avant et après Sarkozy, j'avoue que j'ai beaucoup de mal à voir ce que le service minimum à changé.

Et c'est là que le bât blesse le plus, je me rends compte que je fais parti des usagers atteints par une grève de train qui dure depuis maintenant 5 semaines, qui suivait un mouvement ayant eu lieu un mois ou deux auparavant, que j'ai dû payer 100 € de taxi en Juin et prendre un bus en début d'année. Non que je veuille nier la légitimité de ces grèves, juste pour dire qu'elles touchent encore largement les usagers du train. Mais ça, pour les médias, c'est réglé, Sarkozy il a fait tout bien tout bien, il y a le service minimum, ça va c'est bon aucune raison de se plaindre, donc on a une couverture minimum. Et on me présente même cela comme la solution idéale pour régler le problème des grèves dans les aéroports. Dans le genre insulte à l'intelligence des gens, j'ai du mal à voir comment faire mieux.

Et je passe sur tout le reste, les revendications des salariés, l'historique de la grève, les méthodes des uns et des autres qui ne sont pratiquement pas étudiés par des journalistes apparemment très heureux de satisfaire l'auditeur de gauche et de droite réduit à sa plus simple expression de mouton des idées. Le premier est censé se dire que les patrons sont des salauds qui refusent de négocier et pourrissent la grève, le deuxième que ces fainéants veulent des privilèges irréalistes et immérités et qu'ils feraient mieux de se remettre en vacance. Quand on dit qu'on ne veut surtout pas faire surchauffer le cerveau du français avant les fêtes…

Et pour terminer sur ce qui me choque le plus : les flics n'ont-ils pas mieux à faire que nous palper les cuisses dans les aéroports ?
Bravo pour ce "papier". Où est mise en évidence l'articulation entre la hiérarchie de l'information dans nos journaux (neige à Noël/courses du dimanche/grèves...) et l'agenda proprement politique de cette information décervelante... en soulignant au passage la consanguinité entre la partie "visible" de l'appareil journalistique et la classe politique (tous formés au moule de Sciences-Po ou autres institutions de la classe dominante).
Excellent billet !
Le coup des CAF fermées au public pour cause de rattrapage de retard c'est récurrent dans certains coins depuis l'instauration du RSA. Même si heureusement ce n'est pas à chaque fois 2 semaines complètes, parfois c'est une semaine, parfois c'est un jour par semaine pendant deux mois https://www.youtube.com/watch?v=hTe1mmmHwMw&feature=related.
Et vivement qu'il n'y ait plus de kérosène !
[quote=Mais aussi, disons-le, parce que les journalistes sont au coeur de cette fraction de la population, qui a les moyens de s'envoler pour les fêtes de fin d'année vers des cieux plus cléments.]

Idem pour les vacances au sport d'hiver... la neige dans les stations de ski est attendue de pieds fermes par ces mêmes journalistes qui n'ont pu prendre l'avion
Bonjour
J'avais décidé de m'appliquer la trêve des confiseurs, mais là cet évènement, c'est le pompom et je ne pouvais laisser passer ça.
En effet, le plus rigolo dans l'histoire c'est que les sociétés qui emploient les agents en grève sont des sociétés privées, ces fameuses sociétés privées qui sont irréprochables pas comme ces idiots de fonctionnaires qui jouent sur la sécurité d'emploi pour se mettre en grève pour n'importe quel motif…
Et ces agents en grève, on les remplace par quoi ? Des fonctionnaires de police !!! Ouaf, ouaf, ouaf…
Rappelons qu'il y a un certain temps, ces agents privés ont remplacé la PAF, "pour la bonne gestion de la communauté".
Quelle bande de nullards.
A ce sujet, ne pas manquer le documentaire sur ARTE ce soir à 20H40 où un certain nombre de personnalités étrangères (qui n'ont pas eu l'honneur d'être expulsées par Guéant) donnent leur avis sur le machin en charge de la France depuis 2007.
Soit il s'agit bien d'assurer la sécurité des aéroports et des vols et cela devrait relever, dans une optique il est vrai plus que ringarde, du service public. Soit... soit quoi d'ailleurs ? disons, il s'agit de se plier aux diktats états-uniens avec des contrôles dont l'efficacité doit tendre asymptotiquement vers zéro, donc sous-traités à des boîtes privées qui sous-payent leur personnel.
Et pourquoi "nos" Thalys et Eurostars ne bénéficient pas de tels contrôles ?
Imaginez : arrivée à la gare deux heures avant le départ du train, queues pour enregistrer les valises qui iraient vers le wagon ad hoc après avoir été scannés ; queues pour le contrôle (ôtez vos ceintures, voire vos chaussures, déposez votre bagage à main sur le tapis roulant en n'oubliant pas de sortir l'ordinateur du sac, etc....) et enfin trouver sa voiture et sa place... pour faire la queue à l'arrivée pour récupérer sa valise...

PS Quant aux clients des vols, êtes-vous sûrs, M. Schneidermann que ce sont tous des journalistes de télé gavés de fric partant pour les Maldives ou l'île Maurice ? Il faudrait vous renseigner sur les tarifs (même si, en période de fêtes, ils grimpent). Ceci dit, parler de "prise d'otages" relève du délire.
Moi-même personnellement j'ai été l'otage d'un groupe avec qui je communiquais au moyen d'un numéro de téléphone, le 3949, je me souviens comme si c'était hier ! Et il parait que cela continue. Mais que fait la police ?
Hier sur France Inter, au journal de 19 heures, j'ai entendu que les deux principaux syndicats de police avaient fait savoir, par communiqué, qu'il n'entrait pas "dans leur mission de jouer les briseurs de grève". Info que depuis je n'ai plus retrouvée nulle part. Ai-je rêvé ? d'autres ont-ils repéré cette information, sur Inter ou ailleurs ?
"Jamais l'alliance, inconsciente mais objective, d'un système médiatique aux mains des dominants, et d'un pouvoir de droite, n'a été si évidente."... Allons allons Daniel, souvenez-vous, c'était déjà comme ça sous Loccupation et Vichy... et puis, bien avant, du temps de Napo le Petit (il fallait même donner les articles à lire à la police avant qu'ils soient imprimés)... Or donc, si la manière est différente, le but est le même et les héros de nomédias sont des larbins kifkif la Gerbe, Paris-Soir ou le "Constitutionnel" (j'ai pas dit "le Figaro")...
« A leur décharge, Sarkozy et Achilli sont victimes... »
Ah bon ? J'aurais préféré « organisateur » pour l'un et « metteur en ondes (négatives) » pour l'autre..
"Le journal télévisé, comme la quasi-totalité des médias, est un organe de diffusion des mots d’ordre de l’époque. Il ne discute jamais le système, il ne semble d’ailleurs même pas connaître son existence, mais diffuse à flux tendus les ordres que la classe dominante édicte. Le journal télévisé fait partie de ce « service public », dont parle Guy Debord dans les Commentaires sur la société du spectacle, « qui [gère] avec un impartial « professionnalisme » la nouvelle richesse de la communication de tous par mass media, communication enfin parvenue à la pureté unilatérale, où se fait paisiblement admirer la décision déjà prise. Ce qui est communiqué, ce sont des ordres ; et, fort harmonieusement, ceux qui les ont donnés sont également ceux qui diront ce qu’ils en pensent ».
Le 20h, issu d’une société où la mémoire a été détruite, transmet les mots d’ordre, comme pour tout conditionnement, par la répétition permanente et quotidienne. Les histoires racontées semblent toutes différentes, quand bien même elles sont finalement toutes semblables. Tout y est répété, soir après soir, constamment, et à tous les niveaux. Seuls les noms et les visages changent, mais le film, lui, reste toujours identique."

Le reste est là, c'est assez bien expliqué :

http://www.centpapiers.com/comment-la-structure-rituelle-du-journal-televise-formate-nos-esprits/90226
Et dire que les grèves ne devaient plus se remarquer!
Je me posais exactement la même question hier soir : mais pourquoi en font-ils autant sur des départs d'avion retardés ? Je n'avais pas la réponse : "parce que ça concerne en effet l'élite journalistique qui va bientôt s'envoler vers des destinations lointaines ou neigeuses, en navion" ! Bon sang, mais c'est bien sûr ! Que n'y avais-je pensé avant ?

Ca n'est pas la première grève des personnels de sécurité des aéroports : en tant que passagère régulière de low-cost, je me suis "tapé" des grèves des personnels qui ralentissent considérablement la montée dans les avions. Il n'y avait pas de média à l'époque, pour couvrir ces événements à répétition.

Là, ça devient important parce que Sarkozy a fait en sorte de museler les mouvements sociaux pendant tout son mandat, que le discrédit a été jeté régulièrement sur les grévistes par lui et ses compères, que c'est un "extrême-droite" qui est ministre des transports (pas envie de mettre de majuscule à la fonction), parce que c'est en effet le marronnier de Nowel (z'ont pas eu les grèves dans les trains pour cause de changement massif d'horaires et suppression de trains : là les passagers sont pris en otages... Achilli a-t-il fait son édito à ce sujet ?), et que les GRANDS journalistes qui détiennent la vérité vont prendre leurs petits navions pour aller à Maurice, aux Maldives ou dans leur résidence secondaire en Corse, ou à Saint Barth (j'en connais)...

Savent-ils vraiment ce qu'ils font ? Ont-ils conscience du mépris qu'ils affichent pour le petit peuple qui se gave de télé pendant les fêtes ?
Achilli, c'est le correspondant de grève de France Inter.
Il y a quelques mois, lors d'un arrêt de travail du personnel de la RATP, il était arrivé tout essoufflé à la maison de Radio France, pour raconter son parcours du combattant entre son domicile et les studios. Echappant de peu à la mort par asphyxie dans des wagons bondés, subissant d'interminables attentes de correspondances, témoin et victime de cette énième prise d'otage, il faisait figure de rescapé.
Tous ces petits soldats du régime auront bien mérité leur médaille.

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