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L'université vue par le 20h

Ça partait d’un bon sentiment : en consacrant mardi un reportage à l’université en France, le 20h de France 2 entendait bousculer les "clichés", et restaurer l’image des facs, "ternie" après le mouvement de grève qu’elles ont traversé.

Derniers commentaires

J'ignore si d'autres que moi passeront par ici désormais, chacun attendant sans doute la prochaine chronique de Judith. Qui ne saurait tarder.

Mais je tenais malgré tout à partager ce lien qui fait le point sur l'inégalité sociale (l'article/entretien avec Louis Maurin) et l'inégalité scolaire.
De quoi méditer sur l'université : un texte de Vincent Baguian qui situe bien les choses

"C'est sur les bancs qu'on apprend l'ignorance
En apprenant à répéter c'qu'on a appris
Et que bardé de diplomes et de connaissances
On dit "je sais" au lieu de dire je réféchis."

La chanson s'appelle "petite chanson courte au titre un peu long ... etc..."
On s'inquiète de l'avenir de la fac, mais les humanités vont être de retour au collège, merci Darcos et de Villiers.
J'adore vos critiques des 20h!!! :) Vraiment très intéressant! Vous devriez en faire plus souvent...le temps vous manque sans doute!
Par rapport à cette critique, je dirai tout de même que, bien qu'elle soit totalement pertinente, tend à nous faire oublier que les formats de reportage, de nos jours, sont très courts et obligent donc le journalisme à choisir son angle, il ne peut pas parler de tout... Pujadas aurait alors pu lancer le sujet différemment en nous donnant ce fameux angle particulier: la relation université - insertion professionnelle! Non?
Merci pour cette chronique, excellente en tout point!!
la dernière phrase, parfait expression d'une colère lattente depuis déjà pas mal d'années
voilà bien une des missions premières d' A S I complètement remplie : décrypter les images pour nous, téléphages qui en sommes abreuvés, sans percevoir toujours le message "subliminal" qu'elles véhiculent. redonnez-m'en encore de ces explications ! !
Très bon acrticle, j'aimerais bien entendre l'université défendu un peu plus souvent. Parcontre je n'ai pas vraiment aimé ce passage :

"souhaitons-lui qu’aucune mobilisation ne vienne tourmenter l’école d’orthophoniste où elle entend poursuivre sa formation, ni d’ailleurs aucun mouvement de grève des transports, qui risquerait de l’empêcher de la suivre assidûment, ni d’une manière plus générale aucun mouvement social d’aucune sorte qui risquerait de l’empêcher d’aller "au bout de ce qu’elle a prévu"."

Portez vous aussi peu d'estime à la liberté d'étudier ? Je ne pense pa qu'il faille se railler des blocus, c'est sûrement difficile pour vous de ne pas défendre ces étudiants bloqueurs qui sont à priori pour vous du "bon" côté politique. Outre une grave atteinte aux libertés et tous les problèmes que cela engendre grâce aux blocus à répétition voilà ce qu'on à réussi à obtenir :
- Une image abominable de la faculté et des étudiants
- Une chute des inscriptions
- Une montée de la peur envers les jeunes avec certe une part de responsabilité des médias
(irais-je jusqu'à dire que ça influence certaines personnes à voter extreme droite ou Sarko ??)

Vive le blocage dans les facs !
Je vais ajouter un énième merci à Judith pour cet article.
Bon, personnellement, je ne peux pas trop parler d'insertion dans le monde du travail, puisque je fais partie de ces étudiants qui rêvent de devenir enseignants-chercheurs et avec l'agrégation en poche, bientôt j'espère le M2, et peut-être un poste d'ATER, je suis bien engagée.

La seule chose que je peux dire : on m'a sorti en entretien d'embauche pour travailler comme hôtesse dans le tourisme que "parler plusieurs langues étrangères, c'était très bien", mais ça ne me serait "pas très utile pour ce travail" (j'avais mis sur mon CV que je parlais couramment anglais et italien, et que j'avais aussi des connaissances en espagnol et en russe - tout cela étant vrai bien sûr). On m'a quand même embauchée et j'ai pu constater tout le long de ma courte période de travail (c'était un job d'été) qu'au contraire, je passais mon temps à utiliser mes compétences en langues étrangères puisque plus de la moitié des touristes étaient étrangers. Après on nous dit que l'université doit s'adapter au monde du travail, mais signaler qu'il faudrait peut-être que ça aille aussi dans l'autre sens me semble urgent... Enfin bref.

En ce qui concerne l'université et la qualité de la formation par rapport aux grandes écoles, et le mythe de l'étudiant d'université qui "ne fout rien". C'est lié au "mythe du travail" si bien dénoncé dans l'article, et à l'idée (qui va souvent avec) qui veut que les gens ne bossent QUE si on les pousse. Or, dans mon cas c'est complètement faux. Je suis effectivement très autonome, je sais comment je dois bosser, jusqu'à présent j'ai toujours réussi comme cela, et il n'y a rien qui m'énerve plus (voire me bloque) que de sentir que je bosse sous la contrainte et comme si j'étais au bagne (comme en prépa). En fac, on peut bosser énormément. On doit bosser déjà pas mal si on veut passer au delà de la 2e année, et encore plus si on veut des mentions. Par contre, je ne suis pas persuadée que toutes les entreprises apprécient tant que ça l'autonomie, qui va souvent avec l'esprit critique...
Ensuite, j'ai eu l'occasion lorsque j'ai passé l'agrégation de me "mesurer" aux étudiants de l'ENS, sachant que j'ai fait la totalité de mon cursus à l'université (contre l'avis de certains profs de lycée qui me hurlaient que j'allais "gâcher mes capacités" en faisant ce choix). Bien que le système des grandes écoles me soit assez étranger, j'ai cru comprendre que l'ENS était un des concours les plus prisés et les plus difficiles. On y bénéficie de moyens bien plus élevés qu'à l'université, et on y est préparé à fond pour l'agrégation. Selon tout le monde ou presque, des étudiants comme moi et mes camarades partent donc avec un handicap majeur sur ces "bêtes à concours" qui sont forcément meilleures que les pauvres étudiants de fac, qui ont "fait prépa", etc. Or, je pense avoir prouvé que c'était faux (et c'est pour cela que je cite mon propre exemple, au risque de paraître prétentieuse, car c'est de cela que je suis le plus fière dans un sens) : j'ai fini avec un très bon classement, et je sais que j'ai fait aussi bien que pas mal de normaliens et mieux que certains, et en coûtant 6 fois moins à l'Etat!

Enfin, je voudrais juste dire que je suis toujours très perplexe devant la valeur accordée aux classes prépa. Elle est souvent liée encore une fois à cette religion du "travail pour le travail" (pas beaucoup mieux que "les études pour les études"!) : la prépa, c'est bien parce que les gens bossent comme des bourrins (ils en ch..., quoi).
Oui, c'est vrai que mes deux années de DEUG ont été relativement "tranquilles", et encore (la deuxième ça commençait déjà à l'être moins). Mais contrairement à pas mal d'étudiants de prépa, j'avais du temps à consacrer à autre chose, des activités extra-scolaires, ou divers hobbies qui me paraissent largement plus essentiels à l'enrichissement et à la construction d'une personne que de pouvoir clamer qu'on bosse 70h par semaine sur des bouquins et des dissertations (et c'est une "intello" qui dit ça hein).
Critiquer le versant "utilitariste" de l'Université, ca plait toujours et ça ne mange pas de pain.
Pourtant l'Education est le principal poste budgétaire de l'Etat ( 27%). Que cet argent public soit un investissement en formation adaptée aux réels métiers de l'époque, où est le scandale ? Comme dit l'autre, la Société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration.

Juste pour rire, une comparaison avec un autre ministère : la Défense.
Les généraux à brandebourgs de 1914, ou ceux de la ligne Maginot en 1939. Quand on leur a parlé efficience, utilité, ils ont répondu épanouissement personnel : defiler à cheval dans un bel uniforme. Et ne pas se cantonner à cet idée triviale que la Défense a pour fonction primordiale de protéger un territoire.
Faute d'avoir assumé cette mission de base avec l'impôt financier, ils ont demandé, en 1914, de payer une deuxième fois avec l'impôt du sang.


Aujourd'hui, ce qui révulse , c'est que l'Université puisse former des étudiants directement utilisables par le patronat. Cette efficacité est révoltante.
Ce qu'on revendique, c'est de pouvoir, comme en 1914, payer deux fois, ( mais en plus soft) : une première fois , par l'impot, pour des formations non adaptées au monde du travail. et une deuxième fois, par l'impôt et les cotisations sociales pour l'indemnisation du chômage.



Alors disons non à ce prétendu accomplissement dans le travail. Et disons oui à son contraire, tellement épanouissant : le chômage
et le fait que l'augmentation du chomage soit concommitente à l'université utilitariste, vous vous asseyez dessus? Vous essayez de nous faire prendre des vessies pour des lanternes ramon ! Comme si le chomage était du à une université trop théorique qui n'apprendrait pas de métier aux étudiants. Ou alors peut-être ai-je mal compris ?
J'attends avec impatience cette société où toutes les formations seront "utilitaristes" ! Avec un peu de chance 50% des formations pourraient disparaître et une bonne partie de la transmission du savoir au passage, comment former à un métier quand on étudie les lettres classiques par exemple?
Arrêtons de vouloir tout rentabiliser, la culture a un prix et les bénéfices ne sont malheureusement pas quantifiables en money $$…
bien dit Pierre ! mais je rajouterai que lorsqu'une théorie est développée en recherche fondamentale sans aucun souci d'en trouver des applications on peut dire que la science avance, mais lorsque la recherche se bornera à rechercher des applications, la science n'avancera plus.
Lorsque le jeune Evariste Galois jeta sa théorie géniale sur un bout de papier la nuit précédant son éxécution, personne ne pouvait se douter que 2 siècles plus tard elle serait utile pour modéliser les niveaux d'énergie de l'atome.
lorsque cette photo fut prise: http://pythacli.chez-alice.fr/recent14/solvay1927.JPG on était bien loin d'une recherche qui se bornait à des applications, il fallait d'abord développer une vraie théorie des quantas, à cette époque l'université n'était pas encore "utilitariste".
Présenter la mort de Galois comme une exécution n'est peut-être pas un modèle de rigueur historique. Une exécution est généralement une sanction pénale, ou à tout le moins réalisée par une force constituée dotée d'une autorité plus ou moins légale (une milice dans des situations d'anarchie éventuellement). Galois n'était probablement pas un grand duelliste, il savait sans doute qu'il allait y passer, mais il n'a pas été occis avec préméditation par la maréchaussée au sortir d'une geôle.
un petit historique des manifestations étudiantes de 68 à 2007 que j'ai réalisé pendant le conflit sur la LRU : http://pythacli.chez-alice.fr/manifestations.htm
car la bête n'est pas morte sans résister, je n'étais pas né en 68 mais j'étais venu de province en 86 manifester à Paris le jour ou Malik a été assassiné, ce mouvement de 86 c'était contre l'autonomie des universités....et dire que le leader de ce mouvement est maintenant sénateur PS...qui a bien contribué à faire des universités ce qu'elle sont aujourd'hui. Il n'y a plus qu'à contempler le cadavre fumant de la bête...
L'article est très intéressant. Hélas, il loupera peut-être sa vraie cible. Je n'ai pas l'impression qu'on puisse faire passer une chronique en contenu d'utilité publique.

Il faut vraiment s'accrocher quand on regarde un « reportage » de France 2 après 23 heures et juste après avoir lu un long cours sur écran. Déjà qu'essayer de comprendre un reportage de France 2 à 20 H et en ayant gardé toute sa lucidité n'est pas une mince à faire... C'est de la bouillie: on peut vous expliquer une chose et son contraire en espace de quelques secondes. Le plus souvent, les reportages sont soit tout blanc, soit tout noir. Il n'y a jamais de fond. On est plus embrouillé après avoir vu le reportage qu'avant. On se demande à quoi servent les journalistes télé.

c’est rendre service à l’étudiant que de lui dire le plus tôt possible qu’il est là non pas pour faire du droit, de l’économie ou de la géo mais qu’il est là pour préparer un métier
Ce réductionnisme est insupportable!
En plus, c'est stupide: quand on est en fac de droit, on n'est pas là pour faire du droit? On fait quoi alors? atelier de jonglage de 14 à 16 H? trapèze de 16 à 17 H? domptage de 17 à 18 H?
Message 3/5max du 11/06/09.

Pendant qu'Alain est dans les parages, j'ai une mission pour lui concernant ce reportage de F2 chroniqué par Judith. Pourquoi une ex-étudiante à Paris III, du temps du CPE, cela date un peu maintenant, sort-elle de la dite fac, si j'en crois un témoignage sur cette page, avant d'atterrir au café du coin ?

Vérifie-t-elle si elle peut accéder enfin à ses cours, trois bonnes années après la fin du mouvement qui lui a pourri la vie ?

Plus étrange encore, comment trouve-t-on une ex-étudiante lorsqu'on est journaliste télé ?

Autant une étudiante, je vois un peu près la procédure, on se plante à la sortie de la fac, mais une ex-étudiante... Il faut croire que cela court les rues et plus encore, les terrasses de café.

Magie des mises en fausses situations (qui plus est paradoxale, une ex-étudiante sortant de la fac) dont les journalistes télé ont le secret, probablement.

yG
Cohn-Bendit comme ministre de l education en voilà une ouverture pour Sarko.................
et gare aux moins de 18 ans qui rentrent en fac et qui picolent des grenadines en mini jupe ............
Comment s'étonner qu'au royaume du bling-bling, on ne trouve que des facs à jobs, l'idée de réussir sa vie ne coincide plus qu'avec fric, carrière and co.

En fait c'est comme pour grimper un rocher, il vaut mieux décoller de la paroi que de s'y accrocher, chercher à se faire plaisir, plutôt que d'être obnubilé par le diplôme diplômant.


http://anthropia.blogg.org
Quand j'avais acheté "l'insurrestion qui vient ",il y a deux ans ,
j'avais dit à mon voisin ignard ____voilà un petit livre vert ___
qui va faire des remous ...Il a rigolé comme un pendu .
Je reste persuadé que ce succes de librairie(bien mérité)
est un petit bijoux ,qui frappe juste .La preuve !!!

Pas un jour sans qu'on en parle dans "not beau pays ..."

Tant mieux _ça secoue le cocotier _c'est un début .
Continuons le combat.Il y a de quoi faire ,croyez pas ?
Merci pour le debrief' JB. Je n'ai pas compris la fin : "c'est mieux d'insérer les étudiants qui sortent des filières universitaires que classiques"... France 2 a inventé le reportage d'art contemporain (désolée pour les fans d'art contemporain).
Ceci dit après 4 ans d'études, je fais le bilan : j'ai aimé la prépa même si j'en ai pris plein la gueule. Je sens que j'ai beaucoup appris. Mais à l'IEP j'ai déchanté. Je trouve que l'enseignement supérieur doit assurer les deux fonctions, formation intellectuelle et insertion, sinon c'est un échec. J'ai cette sensation d'échec à présent car j'ai eu des cours (pas tous en plus) enrichissants mais je n'ai pas l'impression d'avoir eu une formation pour m'armer face au monde du travail. Je sais des choses mais je ne sais rien faire. Or j'aimerais cotiser, participer à la solidarité nationale à un haut niveau, je voudrais rendre au centuple ce que j'ai reçu de l'Etat : je me dis souvent que j'ai beau râler après tout et n'importe quoi dans ce pays, il y a peu d'endroits sur Terre où les pauvres comme moi peuvent faire des études. Alors que les amis ont eu un parcours moins prestigieux que moi, je les envie, je les trouve moins empotées que moi et tellement plus utiles. Je déprime et je me demande qu'est-ce qui pourrait me motiver chaque matin pour aller en cours. Voilà où on en est à trop favoriser une fonction de l'enseignement et à mépriser l'autre (ou pire en laisser le monopole à la droite qui la réinterprète de façon néo-classique). Il n'y a pas d'incohérence ni de scandale à rappeler que les deux objectifs doivent aller de concert. Dans mon cas, ça aurait même été salvateur.
Cette vision de l'enseignement proposée par ce reportage est tout ce qu'il y a de plus déprimante. Il y a une volonté de calquer le modèle des grandes écoles sur l'université.

Seulement voila, dans une grande école d'ingénieur, j'y suis. Et mon Dieu, je me demande vraiment ce que j'y fais. Le plaisir d'apprendre, de comprendre et d'approfondir un sujet est un concept inexistant. Tout n'est que paraitre. Les cours ne sont que de fades powerpoint, survolant une domaine afin que l'ingénieur en est une connaissance vague afin de pouvoir faire illusion dans n'importe quelle réunion. Les devoirs finaux ne sont que de vastes mascarades. Les manipulations de notes au BAC n'ont rien a envier aux pratiques en vogue en école d'ingénieur. Et en cas d'examen un peu compliqué ( = exercices n'étant pas dans les corrections données par le professeur), scandale chez les élèves (cela serait quand même lamentable de ne pas avoir une note correcte en ne travaillant un cours que la veille de l'examen). C'est bizarre, personnellement, dans le cas d'un examen pas vraiment réussi, j'ai plutôt tendance à m'énerver contre moi-même.

Tout doit avoir une fin. Aucun cours un peu théorique en Mathématiques n'est dispensé, car forcement inutile pour un futur ingénieur (et puis ça intéresse des personnes les Maths pures ? A la limite, on vous accorde des maths financières). Le système des classes préparatoires a de nombreux défauts, mais il a au moins l'avantage de proposer des cours construits et approfondis.

Cette tendance est très bien illustrée par notre président, le savoir en lui-même n'a aucune valeur. Il faut être sur le terrain, dans l'action. Quel ennui. Ah oui, j'oubliais, j'ai quand même découvert quelque chose en école d'ingénieur : l'ennui intellectuel profond. On n'est pas loin du spleen baudelairien.

Et pour finir en beauté, un chef d'œuvre de communication : http://www.devenir-centralien.com
OUI, OUI, OUI

Le fond est particulièrement pertinent et la forme est aussi agréable que l'incisive.

Article génialissime.

Rien que cet article justifie un an d'abonnement à @si !

MERCI Judith
Excellent article ! Je me suis abonné à Arrêt sur Images, entre autres, pour ça. Merci yannick G pour vos remarques, je trouves quand même choquant de considérer qu'avec 400 € de moins par mois, il n'y a pas de quoi s'inquiéter ...!

Et malgré que je sois d'accord avec tout ça, je suis étudiant dans une ecole de commerce ... (je me sens parfois seul ici :) )
Clap, clap, clap,clap,clap,clap,clap......Bravo....sifflets.....Clap,clap.

Vraiment félicitations ! Tout est dit et bien dit.

Je n'ai pas la télé et je suis éberlué en voyant ces images et ce discours ultra utilitariste sur le service publique (plus hypocrite que sur la une car non avoué).

Ce reportage est un relais direct du message Sarko/MEDEF :

"Au boulot les glandus ! La science pour la science, la princesse de Clèves et la poésie, c'est fini ! Aujourd'hui c'est la culture du résultat."

"Oui mais quel résultat, monsieur le président ?", aurait-on envie de répondre.

Et ça c'est une autre question qui n'est jamais posée, une question avalée par la réponse implicite que tout le monde lui donne; et Sarko le premier :

"Ben quoi mon garçon ? Tu veux pas acheter une Rolex, un gros 4X4, voyager en jet et avoir un top-model tout lissé pour t'accompagner à la plage ?"

"Ben non, j'crois pas."

"Eh bien, tu sais, les romains disaient : "DURA ROLEX, SED ROLEX", on t'as pas appris ça, dans ta fac de glandus ?


Merci Judith, c'est un plaisir de vous lire et de surcroit, c'est utile à la démocratie.
et la chute qui tue : "question salaire pas de quoi s'inquiéter : les étudiants issus des universités gagnent 400€ euros de moins que ceux issus des grandes écoles"

400€ c'est rien du tout n'est-ce pas ?
Merci pour cette chronique.
Mais nombre d'étudiants ont la même vue de la fac que ces deux nanas sans pour autant baisser les bras.
Etudiant d'un M2 en écologie j'ai eu le sentiment que la quasi totalité de ma promo n'attendait de la fac qu'une préparation à la "vie active". Oubliant l'ouverture d'esprit, l'émancipation et l'esprit critique indispensable en science que la fac apporte dans les amphis mais surtout en dehors.

Une bonne partie du contenu des formations universitaires n'est certainement pas valorisable face à un patron mais où est le problème, les étudiants ne chauffent-ils pas les bancs des amphis pour combler une certaine soif de savoir? Les étudiants voulant une formation purement professionnelle n'ont rien à faire à l'université, moult filières y sont déjà consacrées.
Bravo une fois de plus, et merci pour cet éclairage : c'est encore très bien vu.
La qualité des commentaires ici prouvent que le sujet "Universités" ne peut se résumer à l'insertion professionnelle : moyens, concurrence avec les filières "d'excellence", rôle des "humanités", etc. Mais il faut se faire une raison, un reportage TV n'abordera jamais un sujet de manière intelligente, "problématisée".
Les propos de cette responsable de l'insertion professionnelle sont des plus rageants. "Vous êtes pas là pour faire du droit...". L'ère du temps sarkozyste est vraiment inquiétante car elle annonce un véritable tarissement culturel.
Merci encore Judith de tenir la vigie...
Belle chronique, merci...

À propos du cliché sur l'université selon lequel "les années fac, c’est glandouille, bronzette et papote", je signale cette chanson... qui date de 1968.
Curieusement, c'est la patron de multinationale à la Défense qui, me semble-t-il a la position la plus lucide sur l'intérêt de l'université. La fac, ça sert à émanciper les étudiants. Un truc que les deux jeunes filles n'ont manifestement pas compris. Les grèves, c'est formateur et pendant les grèves, même lorsqu'on n'est pas d'accord avec le mouvement, on peut continuer à étudier presque comme avant.

Je ne suis pas quelqu'un de particulièrement méchant ni extrémiste.
En voyant ces deux étudiantes, c'est pas l'image glandouille de la terrasse de café ensoleillé qui m'a frappé. Rien qu'à voire leur tronche je me suis dit "tiens, une paire de bourgeoises". Il est clair qu'elles ont accès à la petite crème nivea qui va bien, au charme discret du maquillage de premier choix, que leur parents ne les ont pas nourrit avec les trois "p" (pâte, purée, patate).

Que voulez-vous, je n'y peux rien. Même si je suis pour l'amour de l'humanité souffrante, leur discours insultant vis à vis des contestations étudiantes qui percole avec leur façon d'être, leur visage, leurs fringues, leurs gestes, tout cela fait que je les hais et que j'ai des envies difficiles à contenir de camp de rééducation par le travail paysan.
"restaurer l’image des facs, "ternie" après le mouvement de grève qu’elles ont traversé. "

vous avez mis "ternie" entre guillemets et vous avez bien fait, pour moi l'image des facs est grandie par les mouvements de grève qu'elles ont traversé. Quand aux journalistes, que ce soit le traitement de l'université ou de l'éduc nat en général il a toujours été extrêmement orienté et à charge contre les personnels.
Judith. Ce que vous appelez "Cliché" par pure idéologie est une réalité. L'état de nos universités le prouve tous les jours.

Le jour où l'ont aura un texte de vous vraiment objectif et en dehors de vos "couloirs aériens" de pensée, on aura avancé un peu.
Bonjour,

Très bon article, merci Judith !

Pour info, je suis en école d'ingénieur publique (INSA) et nous avons encore un module appelé : "Humanités" (langues, culture et communication, sports, stages...), j'en suis bien content.

Léo
il faudra un jour bien distinguer travail et emploi.

On peut travailler sans avoir d'emploi... et sans que ça soit la pire des hontes.

Et sur les 35h de travail par semaine, je propose qu'on en garde 15 pour l'emploi. Les 20h restantes serviraient à travailler : aider nos relations, réflechir, jouer, paresser (car c'est aussi un travail, d'une certaine façon)...

Bon je pousse un peu mais vous avez compris l'diée.


l'Homme ne peut pas se passer de travail, en revanche il peut très bien se passer d'emploi. Mais pour cela, il faudrait un salaire minimum universel. Ça viendra...

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

Bon sujet, même si je trouve que le vrai problème n'est pas souligné. Pourquoi la France est elle le seul pays avec un système d'enseignement supérieur "alternatif" (grandes écoles etc...)?

Ceci est à mon avis la seul cause du déclin des université française. Les étudiants se sentent souvent lésé et mal considéré à coté des élèves des grandes école pour les recrutement post-diplome.

Ce système est unique au monde et ne permet que de discréditer ce fabuleux outil de transfert du savoir qu'est l'université. Je prend l'exemple de l'Australie ou il n'existe que l'université et où tout le monde (futur ingénieur, enseignant, etc..) se retrouve à pied d'égalité. Ceci permet de ne pas crée les tensions, les frustrations et un sentiment de "caste" ridicule entre les étudiants.
Oui je dit bien de caste, car en 2 ans passé à l'école normal supérieur, école (de la république financé par l'état) au combien "élitiste" (prenez ça dans le sens qu'il vous plait) je n'ai cessé d'entendre "les gens de fac sont des glandeurs, on est vraiment meilleur puisqu'on a été sélectionné, etc.." Je ne me prononcerais pas sur les école d'ingé bien que j'ai des amis y étant, mais l'opinion n'y est pas vraiment meilleur.

Cette situation est inimaginable dans la plus part des pays et pose un vrai problème, car il ne faut pas l'oublier, mais la plus part des français sorte de la fac...
Attention, je vais me faire taxer d'obsédé dans quelques secondes, mais tant pis, je prends le risque.

Sur la publicité que monsieur le journaliste a choisi, je trouve qu'il y a quand même une énorme connotation sexuelle en plein milieu de l'affiche. Je me suis voilà un temps intéressé aux images subliminales ; celle-là me semble tellement grosse que ça n'est même plus subliminal, mais connoté puissance mille. Suis-je le seul à voir ça ?
Juste à propos de l'expression "Les Humanités" : elle est encore très spontanément (et abondamment) utilisée en Belgique.
Message 1/5max du 11/06/09.

Les deux blondes en tongs et robe d’été, s’attablant à une terrasse ensoleillée pour siroter une grenadine ont beau être l’effet d’un relatif hasard (qui pouvait prévoir qu’il ferait si beau le jour du tournage ?), elles n’en demeurent pas moins l’expression d’un autre cliché tenace, informulé dans le reportage mais activé subliminalement par la mise en scène printanière : les années fac, c’est glandouille, bronzette et papote.

Les deux blondes... un autre cliché tenace et informulé mis en scène par le journaliste ? Qui peut savoir ?

Plus sérieusement, le truc qui m'a fait tiqué dans le reportage, outre ce que vous rapportez Judith, c'est le mec de chez Axa soulignant la grande qualité qu'apprécie l'entreprise par dessus tout chez un étudiant, il est autonome, entendez, comme il le précise à la journaliste qui lui pose la question, "On leur demande de se débrouiller tout seul" dès le début de leurs études, et le reportage d'enchainer, et "niveau salaire pas de quoi s'inquiéter", c'est 400 euro de moins qu'un autre sortant d'une grande école.

Je me demande alors à qui s'adresse ce double message.

Ne pas s'inquiéter... Mais qui ne doit pas s'inquiéter ?

L'étudiant ?

Qui finalement ne s'en sortirait pas si mal, alors qu'il a choisi la fac (pauvre looser, l'endroit où on est seul, sans assistance).
Merde, c'est quoi mon ptit gars, 400 euro/mois en moins, pfff. Il ne va pas pleurer quand même ? C'est une méga bonne affaire qu'on lui fait-là...

L'implicite est-il, lui, il n'en a pas chier comme un autre sortant des grandes écoles, qu'il ne vienne pas réclamer autant à travail équivalent ?

Ou bien, le message s'adresse-t-il au patronat ?

Genre, "Eh les gars, embauchez un étudiant de fac, c'est 400 euro moins cher et en plus c'est autonome, c'est super cool, pas besoin d'aide, d'assistance, il doit se débrouiller tout seul depuis des années, pas grave, il a l'habitude qu'on le laisse se démerder."

Dans les deux cas, le message renvoie le demandeur dans les cordes, il doit se satisfaire de sa situation, moins bien payé, pas aidé, c'est là sa force sur le marché du travail.

Je connais la chanson, et je ne m'étonnerais presque pas de l'entendre une fois de plus, sous ce gouvernement, si elle ne me me hérissait pas le poil systématiquement.

yG
Reprenant mes études a l'université au mois de Septembre, je me demande si je dois me réjouir ou non...
Merci pour cette chronique !

Une autre chose qui m'avait marquée en voyant ce reportage : au moment où le journaliste cite les pourcentages d'insertions professionnelles à la suite d'un master, il cite également les pourcentages à la sortie des écoles d'ingénieurs et d'écoles de commerce (qui étaient autour de 90% si je me souviens bien). Le sous-entendu était pour le moins clair, pour avoir un boulot vaut quand même mieux éviter l'université. Le problème c'est qu'ainsi il comparait des choses différentes (un peu comme les gens qui font des classements d'université), beaucoup plus de masters différents sont proposés à l'université qu'en école d'ingénieurs (plus orientées sciences "dures"). Quant aux écoles de commerce, je ne crois pas qu'il y ait de formation équivalente à l'université.
Quelques mots de plus que Bla : ça fait du bien, de lire ce genre de choses. Comme un petit porte-voix pour étudiants inaudibles.
Juste deux mots je crois: bravo et merci!

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