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L'université vue par le 20h

Ça partait d’un bon sentiment : en consacrant mardi un reportage à l’université en France, le 20h de France 2 entendait bousculer les "clichés", et restaurer l’image des facs, "ternie" après le mouvement de grève qu’elles ont traversé.

Derniers commentaires

J'ignore si d'autres que moi passeront par ici désormais, chacun attendant sans doute la prochaine chronique de Judith. Qui ne saurait tarder.

Mais je tenais malgré tout à partager ce lien qui fait le point sur l'inégalité sociale (l'article/entretien avec Louis Maurin) et l'inégalité scolaire.
De quoi méditer sur l'université : un texte de Vincent Baguian qui situe bien les choses

"C'est sur les bancs qu'on apprend l'ignorance
En apprenant à répéter c'qu'on a appris
Et que bardé de diplomes et de connaissances
On dit "je sais" au lieu de dire je réféchis."

La chanson s'appelle "petite chanson courte au titre un peu long ... etc..."
On s'inquiète de l'avenir de la fac, mais les humanités vont être de retour au collège, merci Darcos et de Villiers.
J'adore vos critiques des 20h!!! :) Vraiment très intéressant! Vous devriez en faire plus souvent...le temps vous manque sans doute!
Par rapport à cette critique, je dirai tout de même que, bien qu'elle soit totalement pertinente, tend à nous faire oublier que les formats de reportage, de nos jours, sont très courts et obligent donc le journalisme à choisir son angle, il ne peut pas parler de tout... Pujadas aurait alors pu lancer le sujet différemment en nous donnant ce fameux angle particulier: la relation université - insertion professionnelle! Non?
Merci pour cette chronique, excellente en tout point!!
la dernière phrase, parfait expression d'une colère lattente depuis déjà pas mal d'années
voilà bien une des missions premières d' A S I complètement remplie : décrypter les images pour nous, téléphages qui en sommes abreuvés, sans percevoir toujours le message "subliminal" qu'elles véhiculent. redonnez-m'en encore de ces explications ! !
Très bon acrticle, j'aimerais bien entendre l'université défendu un peu plus souvent. Parcontre je n'ai pas vraiment aimé ce passage :

"souhaitons-lui qu’aucune mobilisation ne vienne tourmenter l’école d’orthophoniste où elle entend poursuivre sa formation, ni d’ailleurs aucun mouvement de grève des transports, qui risquerait de l’empêcher de la suivre assidûment, ni d’une manière plus générale aucun mouvement social d’aucune sorte qui risquerait de l’empêcher d’aller "au bout de ce qu’elle a prévu"."

Portez vous aussi peu d'estime à la liberté d'étudier ? Je ne pense pa qu'il faille se railler des blocus, c'est sûrement difficile pour vous de ne pas défendre ces étudiants bloqueurs qui sont à priori pour vous du "bon" côté politique. Outre une grave atteinte aux libertés et tous les problèmes que cela engendre grâce aux blocus à répétition voilà ce qu'on à réussi à obtenir :
- Une image abominable de la faculté et des étudiants
- Une chute des inscriptions
- Une montée de la peur envers les jeunes avec certe une part de responsabilité des médias
(irais-je jusqu'à dire que ça influence certaines personnes à voter extreme droite ou Sarko ??)

Vive le blocage dans les facs !
Je vais ajouter un énième merci à Judith pour cet article.
Bon, personnellement, je ne peux pas trop parler d'insertion dans le monde du travail, puisque je fais partie de ces étudiants qui rêvent de devenir enseignants-chercheurs et avec l'agrégation en poche, bientôt j'espère le M2, et peut-être un poste d'ATER, je suis bien engagée.

La seule chose que je peux dire : on m'a sorti en entretien d'embauche pour travailler comme hôtesse dans le tourisme que "parler plusieurs langues étrangères, c'était très bien", mais ça ne me serait "pas très utile pour ce travail" (j'avais mis sur mon CV que je parlais couramment anglais et italien, et que j'avais aussi des connaissances en espagnol et en russe - tout cela étant vrai bien sûr). On m'a quand même embauchée et j'ai pu constater tout le long de ma courte période de travail (c'était un job d'été) qu'au contraire, je passais mon temps à utiliser mes compétences en langues étrangères puisque plus de la moitié des touristes étaient étrangers. Après on nous dit que l'université doit s'adapter au monde du travail, mais signaler qu'il faudrait peut-être que ça aille aussi dans l'autre sens me semble urgent... Enfin bref.

En ce qui concerne l'université et la qualité de la formation par rapport aux grandes écoles, et le mythe de l'étudiant d'université qui "ne fout rien". C'est lié au "mythe du travail" si bien dénoncé dans l'article, et à l'idée (qui va souvent avec) qui veut que les gens ne bossent QUE si on les pousse. Or, dans mon cas c'est complètement faux. Je suis effectivement très autonome, je sais comment je dois bosser, jusqu'à présent j'ai toujours réussi comme cela, et il n'y a rien qui m'énerve plus (voire me bloque) que de sentir que je bosse sous la contrainte et comme si j'étais au bagne (comme en prépa). En fac, on peut bosser énormément. On doit bosser déjà pas mal si on veut passer au delà de la 2e année, et encore plus si on veut des mentions. Par contre, je ne suis pas persuadée que toutes les entreprises apprécient tant que ça l'autonomie, qui va souvent avec l'esprit critique...
Ensuite, j'ai eu l'occasion lorsque j'ai passé l'agrégation de me "mesurer" aux étudiants de l'ENS, sachant que j'ai fait la totalité de mon cursus à l'université (contre l'avis de certains profs de lycée qui me hurlaient que j'allais "gâcher mes capacités" en faisant ce choix). Bien que le système des grandes écoles me soit assez étranger, j'ai cru comprendre que l'ENS était un des concours les plus prisés et les plus difficiles. On y bénéficie de moyens bien plus élevés qu'à l'université, et on y est préparé à fond pour l'agrégation. Selon tout le monde ou presque, des étudiants comme moi et mes camarades partent donc avec un handicap majeur sur ces "bêtes à concours" qui sont forcément meilleures que les pauvres étudiants de fac, qui ont "fait prépa", etc. Or, je pense avoir prouvé que c'était faux (et c'est pour cela que je cite mon propre exemple, au risque de paraître prétentieuse, car c'est de cela que je suis le plus fière dans un sens) : j'ai fini avec un très bon classement, et je sais que j'ai fait aussi bien que pas mal de normaliens et mieux que certains, et en coûtant 6 fois moins à l'Etat!

Enfin, je voudrais juste dire que je suis toujours très perplexe devant la valeur accordée aux classes prépa. Elle est souvent liée encore une fois à cette religion du "travail pour le travail" (pas beaucoup mieux que "les études pour les études"!) : la prépa, c'est bien parce que les gens bossent comme des bourrins (ils en ch..., quoi).
Oui, c'est vrai que mes deux années de DEUG ont été relativement "tranquilles", et encore (la deuxième ça commençait déjà à l'être moins). Mais contrairement à pas mal d'étudiants de prépa, j'avais du temps à consacrer à autre chose, des activités extra-scolaires, ou divers hobbies qui me paraissent largement plus essentiels à l'enrichissement et à la construction d'une personne que de pouvoir clamer qu'on bosse 70h par semaine sur des bouquins et des dissertations (et c'est une "intello" qui dit ça hein).
Critiquer le versant "utilitariste" de l'Université, ca plait toujours et ça ne mange pas de pain.
Pourtant l'Education est le principal poste budgétaire de l'Etat ( 27%). Que cet argent public soit un investissement en formation adaptée aux réels métiers de l'époque, où est le scandale ? Comme dit l'autre, la Société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration.

Juste pour rire, une comparaison avec un autre ministère : la Défense.
Les généraux à brandebourgs de 1914, ou ceux de la ligne Maginot en 1939. Quand on leur a parlé efficience, utilité, ils ont répondu épanouissement personnel : defiler à cheval dans un bel uniforme. Et ne pas se cantonner à cet idée triviale que la Défense a pour fonction primordiale de protéger un territoire.
Faute d'avoir assumé cette mission de base avec l'impôt financier, ils ont demandé, en 1914, de payer une deuxième fois avec l'impôt du sang.


Aujourd'hui, ce qui révulse , c'est que l'Université puisse former des étudiants directement utilisables par le patronat. Cette efficacité est révoltante.
Ce qu'on revendique, c'est de pouvoir, comme en 1914, payer deux fois, ( mais en plus soft) : une première fois , par l'impot, pour des formations non adaptées au monde du travail. et une deuxième fois, par l'impôt et les cotisations sociales pour l'indemnisation du chômage.



Alors disons non à ce prétendu accomplissement dans le travail. Et disons oui à son contraire, tellement épanouissant : le chômage
un petit historique des manifestations étudiantes de 68 à 2007 que j'ai réalisé pendant le conflit sur la LRU : http://pythacli.chez-alice.fr/manifestations.htm
car la bête n'est pas morte sans résister, je n'étais pas né en 68 mais j'étais venu de province en 86 manifester à Paris le jour ou Malik a été assassiné, ce mouvement de 86 c'était contre l'autonomie des universités....et dire que le leader de ce mouvement est maintenant sénateur PS...qui a bien contribué à faire des universités ce qu'elle sont aujourd'hui. Il n'y a plus qu'à contempler le cadavre fumant de la bête...
L'article est très intéressant. Hélas, il loupera peut-être sa vraie cible. Je n'ai pas l'impression qu'on puisse faire passer une chronique en contenu d'utilité publique.

Il faut vraiment s'accrocher quand on regarde un « reportage » de France 2 après 23 heures et juste après avoir lu un long cours sur écran. Déjà qu'essayer de comprendre un reportage de France 2 à 20 H et en ayant gardé toute sa lucidité n'est pas une mince à faire... C'est de la bouillie: on peut vous expliquer une chose et son contraire en espace de quelques secondes. Le plus souvent, les reportages sont soit tout blanc, soit tout noir. Il n'y a jamais de fond. On est plus embrouillé après avoir vu le reportage qu'avant. On se demande à quoi servent les journalistes télé.

c’est rendre service à l’étudiant que de lui dire le plus tôt possible qu’il est là non pas pour faire du droit, de l’économie ou de la géo mais qu’il est là pour préparer un métier
Ce réductionnisme est insupportable!
En plus, c'est stupide: quand on est en fac de droit, on n'est pas là pour faire du droit? On fait quoi alors? atelier de jonglage de 14 à 16 H? trapèze de 16 à 17 H? domptage de 17 à 18 H?
Message 3/5max du 11/06/09.

Pendant qu'Alain est dans les parages, j'ai une mission pour lui concernant ce reportage de F2 chroniqué par Judith. Pourquoi une ex-étudiante à Paris III, du temps du CPE, cela date un peu maintenant, sort-elle de la dite fac, si j'en crois un témoignage sur cette page, avant d'atterrir au café du coin ?

Vérifie-t-elle si elle peut accéder enfin à ses cours, trois bonnes années après la fin du mouvement qui lui a pourri la vie ?

Plus étrange encore, comment trouve-t-on une ex-étudiante lorsqu'on est journaliste télé ?

Autant une étudiante, je vois un peu près la procédure, on se plante à la sortie de la fac, mais une ex-étudiante... Il faut croire que cela court les rues et plus encore, les terrasses de café.

Magie des mises en fausses situations (qui plus est paradoxale, une ex-étudiante sortant de la fac) dont les journalistes télé ont le secret, probablement.

yG
Cohn-Bendit comme ministre de l education en voilà une ouverture pour Sarko.................
et gare aux moins de 18 ans qui rentrent en fac et qui picolent des grenadines en mini jupe ............
Comment s'étonner qu'au royaume du bling-bling, on ne trouve que des facs à jobs, l'idée de réussir sa vie ne coincide plus qu'avec fric, carrière and co.

En fait c'est comme pour grimper un rocher, il vaut mieux décoller de la paroi que de s'y accrocher, chercher à se faire plaisir, plutôt que d'être obnubilé par le diplôme diplômant.


http://anthropia.blogg.org
Quand j'avais acheté "l'insurrestion qui vient ",il y a deux ans ,
j'avais dit à mon voisin ignard ____voilà un petit livre vert ___
qui va faire des remous ...Il a rigolé comme un pendu .
Je reste persuadé que ce succes de librairie(bien mérité)
est un petit bijoux ,qui frappe juste .La preuve !!!

Pas un jour sans qu'on en parle dans "not beau pays ..."

Tant mieux _ça secoue le cocotier _c'est un début .
Continuons le combat.Il y a de quoi faire ,croyez pas ?
Merci pour le debrief' JB. Je n'ai pas compris la fin : "c'est mieux d'insérer les étudiants qui sortent des filières universitaires que classiques"... France 2 a inventé le reportage d'art contemporain (désolée pour les fans d'art contemporain).
Ceci dit après 4 ans d'études, je fais le bilan : j'ai aimé la prépa même si j'en ai pris plein la gueule. Je sens que j'ai beaucoup appris. Mais à l'IEP j'ai déchanté. Je trouve que l'enseignement supérieur doit assurer les deux fonctions, formation intellectuelle et insertion, sinon c'est un échec. J'ai cette sensation d'échec à présent car j'ai eu des cours (pas tous en plus) enrichissants mais je n'ai pas l'impression d'avoir eu une formation pour m'armer face au monde du travail. Je sais des choses mais je ne sais rien faire. Or j'aimerais cotiser, participer à la solidarité nationale à un haut niveau, je voudrais rendre au centuple ce que j'ai reçu de l'Etat : je me dis souvent que j'ai beau râler après tout et n'importe quoi dans ce pays, il y a peu d'endroits sur Terre où les pauvres comme moi peuvent faire des études. Alors que les amis ont eu un parcours moins prestigieux que moi, je les envie, je les trouve moins empotées que moi et tellement plus utiles. Je déprime et je me demande qu'est-ce qui pourrait me motiver chaque matin pour aller en cours. Voilà où on en est à trop favoriser une fonction de l'enseignement et à mépriser l'autre (ou pire en laisser le monopole à la droite qui la réinterprète de façon néo-classique). Il n'y a pas d'incohérence ni de scandale à rappeler que les deux objectifs doivent aller de concert. Dans mon cas, ça aurait même été salvateur.
Cette vision de l'enseignement proposée par ce reportage est tout ce qu'il y a de plus déprimante. Il y a une volonté de calquer le modèle des grandes écoles sur l'université.

Seulement voila, dans une grande école d'ingénieur, j'y suis. Et mon Dieu, je me demande vraiment ce que j'y fais. Le plaisir d'apprendre, de comprendre et d'approfondir un sujet est un concept inexistant. Tout n'est que paraitre. Les cours ne sont que de fades powerpoint, survolant une domaine afin que l'ingénieur en est une connaissance vague afin de pouvoir faire illusion dans n'importe quelle réunion. Les devoirs finaux ne sont que de vastes mascarades. Les manipulations de notes au BAC n'ont rien a envier aux pratiques en vogue en école d'ingénieur. Et en cas d'examen un peu compliqué ( = exercices n'étant pas dans les corrections données par le professeur), scandale chez les élèves (cela serait quand même lamentable de ne pas avoir une note correcte en ne travaillant un cours que la veille de l'examen). C'est bizarre, personnellement, dans le cas d'un examen pas vraiment réussi, j'ai plutôt tendance à m'énerver contre moi-même.

Tout doit avoir une fin. Aucun cours un peu théorique en Mathématiques n'est dispensé, car forcement inutile pour un futur ingénieur (et puis ça intéresse des personnes les Maths pures ? A la limite, on vous accorde des maths financières). Le système des classes préparatoires a de nombreux défauts, mais il a au moins l'avantage de proposer des cours construits et approfondis.

Cette tendance est très bien illustrée par notre président, le savoir en lui-même n'a aucune valeur. Il faut être sur le terrain, dans l'action. Quel ennui. Ah oui, j'oubliais, j'ai quand même découvert quelque chose en école d'ingénieur : l'ennui intellectuel profond. On n'est pas loin du spleen baudelairien.

Et pour finir en beauté, un chef d'œuvre de communication : http://www.devenir-centralien.com
OUI, OUI, OUI

Le fond est particulièrement pertinent et la forme est aussi agréable que l'incisive.

Article génialissime.

Rien que cet article justifie un an d'abonnement à @si !

MERCI Judith
Excellent article ! Je me suis abonné à Arrêt sur Images, entre autres, pour ça. Merci yannick G pour vos remarques, je trouves quand même choquant de considérer qu'avec 400 € de moins par mois, il n'y a pas de quoi s'inquiéter ...!

Et malgré que je sois d'accord avec tout ça, je suis étudiant dans une ecole de commerce ... (je me sens parfois seul ici :) )
Clap, clap, clap,clap,clap,clap,clap......Bravo....sifflets.....Clap,clap.

Vraiment félicitations ! Tout est dit et bien dit.

Je n'ai pas la télé et je suis éberlué en voyant ces images et ce discours ultra utilitariste sur le service publique (plus hypocrite que sur la une car non avoué).

Ce reportage est un relais direct du message Sarko/MEDEF :

"Au boulot les glandus ! La science pour la science, la princesse de Clèves et la poésie, c'est fini ! Aujourd'hui c'est la culture du résultat."

"Oui mais quel résultat, monsieur le président ?", aurait-on envie de répondre.

Et ça c'est une autre question qui n'est jamais posée, une question avalée par la réponse implicite que tout le monde lui donne; et Sarko le premier :

"Ben quoi mon garçon ? Tu veux pas acheter une Rolex, un gros 4X4, voyager en jet et avoir un top-model tout lissé pour t'accompagner à la plage ?"

"Ben non, j'crois pas."

"Eh bien, tu sais, les romains disaient : "DURA ROLEX, SED ROLEX", on t'as pas appris ça, dans ta fac de glandus ?


Merci Judith, c'est un plaisir de vous lire et de surcroit, c'est utile à la démocratie.
et la chute qui tue : "question salaire pas de quoi s'inquiéter : les étudiants issus des universités gagnent 400€ euros de moins que ceux issus des grandes écoles"

400€ c'est rien du tout n'est-ce pas ?
Merci pour cette chronique.
Mais nombre d'étudiants ont la même vue de la fac que ces deux nanas sans pour autant baisser les bras.
Etudiant d'un M2 en écologie j'ai eu le sentiment que la quasi totalité de ma promo n'attendait de la fac qu'une préparation à la "vie active". Oubliant l'ouverture d'esprit, l'émancipation et l'esprit critique indispensable en science que la fac apporte dans les amphis mais surtout en dehors.

Une bonne partie du contenu des formations universitaires n'est certainement pas valorisable face à un patron mais où est le problème, les étudiants ne chauffent-ils pas les bancs des amphis pour combler une certaine soif de savoir? Les étudiants voulant une formation purement professionnelle n'ont rien à faire à l'université, moult filières y sont déjà consacrées.
Bravo une fois de plus, et merci pour cet éclairage : c'est encore très bien vu.
La qualité des commentaires ici prouvent que le sujet "Universités" ne peut se résumer à l'insertion professionnelle : moyens, concurrence avec les filières "d'excellence", rôle des "humanités", etc. Mais il faut se faire une raison, un reportage TV n'abordera jamais un sujet de manière intelligente, "problématisée".
Les propos de cette responsable de l'insertion professionnelle sont des plus rageants. "Vous êtes pas là pour faire du droit...". L'ère du temps sarkozyste est vraiment inquiétante car elle annonce un véritable tarissement culturel.
Merci encore Judith de tenir la vigie...
Belle chronique, merci...

À propos du cliché sur l'université selon lequel "les années fac, c’est glandouille, bronzette et papote", je signale cette chanson... qui date de 1968.
Curieusement, c'est la patron de multinationale à la Défense qui, me semble-t-il a la position la plus lucide sur l'intérêt de l'université. La fac, ça sert à émanciper les étudiants. Un truc que les deux jeunes filles n'ont manifestement pas compris. Les grèves, c'est formateur et pendant les grèves, même lorsqu'on n'est pas d'accord avec le mouvement, on peut continuer à étudier presque comme avant.

Je ne suis pas quelqu'un de particulièrement méchant ni extrémiste.
En voyant ces deux étudiantes, c'est pas l'image glandouille de la terrasse de café ensoleillé qui m'a frappé. Rien qu'à voire leur tronche je me suis dit "tiens, une paire de bourgeoises". Il est clair qu'elles ont accès à la petite crème nivea qui va bien, au charme discret du maquillage de premier choix, que leur parents ne les ont pas nourrit avec les trois "p" (pâte, purée, patate).

Que voulez-vous, je n'y peux rien. Même si je suis pour l'amour de l'humanité souffrante, leur discours insultant vis à vis des contestations étudiantes qui percole avec leur façon d'être, leur visage, leurs fringues, leurs gestes, tout cela fait que je les hais et que j'ai des envies difficiles à contenir de camp de rééducation par le travail paysan.
Sans aller jusqu'à la haine de classe (que je peux comprendre), on peut aussi percevoir, à partir des mêmes éléments, un simple problème d'immaturité chez ces deux nanas. Au fond, elles veulent le lycée après le lycée, rester bien cadrées encadrées recadrées.

Au fond, elles veulent le lycée après le lycée, rester bien cadrées encadrées recadrées.


donc elles ne veulent pas devenir des étudiantes, c'est à dire des adultes capables de travailler seules en autonomie totales, pour cela il suffit pourtant de savoir lire et écrire et d'y passer du temps.


Au fond, elles veulent le lycée après le lycée, rester bien cadrées encadrées recadrées.


donc elles ne veulent pas devenir des étudiantes, c'est à dire des adultes capables de travailler seules en autonomie totales, pour cela il suffit pourtant de savoir lire et écrire et d'y passer du temps.

Je ne sais pas si c'est si facile de travailler en autonomie totale. Ce qui est clair, c'est qu'elles ne savent pas ce qu'elles veulent et qu'elles ont envie que quelqu'un décide à leur place.
Après le bac, j'ai commencé par travailler puis je suis allé à la fac en sciences humaines. L'autonomie je ne savais pas ce que c'était. On m'a appris. Une fois la tuerie de noël passée, le moment où la moitié des étudiants deviennent totalement démissionnaires et ne mettent plus les pieds en cours, Paris X mettait en place du tutorat. Un étudiant de troisième cycle nous prenait en charge 45 minutes par semaine par groupe de trois pour nous apprendre à naviguer dans un index, à pas nous noyer dans une bibliothèque, à prendre le vent des "bonnes revues" scientifiques.
C'est la réforme de 96 (celle qui a été imposé à Bayrou suite au mouvement de 94 et de 95). Je ne comprend pas que les deux donzelles n'en aient pas bénéficié.
ce que vous dîtes Tom est énorme, pouvoir arriver à la Fac sans savoir naviguer dans un index c'est énorme. Alors quand je dis savoir lire, j'y inclus savoir ouvrir un dictionnaire, naviguer dans un index, lire un sommaire, se déplacer en diagonale dans un ouvrage, faire un résumé de cours. C'est énorme mais ne vérité je fais faussement l'étonné. je sais parfaitement ce qu'est capable de faire un élève lorsqu'il rentre au lycée, et je sais exactement ce qu'il est capable de faire en sortie de terminale, je sais aussi ce qu'il est capable de faire au niveau bac+3 parce que j'ai déjà corrigé des copies de concours de recrutement administratif et déjà il y a 10 ans la maitrise de la langue chez les BAC+3 était parfaitement désastreuse.
Et si je vous disais que mes élèves de 3° à qui je mets 12 de moyenne, n'ont pas même le niveau de CM2, vous me croyez?

je rajoute que lorsque chaque année je présente l'index du manuel à toutes mes classes, les élèves n'en ont rien , mais alors rien à foutre du tout :D

faire du soutien et du tutorat à l'université , c'est pitoyable, ça montre qu'on donne le bac à n'importe qui !

ce que vous dîtes Tom est énorme, pouvoir arriver à la Fac sans savoir naviguer dans un index c'est énorme.




faire du soutien et du tutorat à l'université , c'est pitoyable, ça montre qu'on donne le bac à n'importe qui !



C'est énorme, peut être et peut-être même qu'on donne le bac à n'importe qui. A moi, par exemple.
Mais il se trouve que ça m'a sorti de ma condition d'ouvrier du bâtiment et que je m'en félicite tous les jours. Sans ce tutorat, j'aurais été largué.

Maintenant, c'est vous qui voyez. Soit vous acceptez de vivre dans un pays peuplé de travailleurs peu qualifiés et au chômage, mais ne venez pas vous plaindre ensuite que ce sont des architectes Chinois qui conçoivent vos maisons et des ingénieurs Indiens qui fabriquent vos logiciels ; soit vous acceptez que nous autres avec nos souliers crottés on vienne un peu salir le parquet de vos belles universités.
tom faut pas le prendre comme ça :) ce que j'ai écrit je ne l'ai pas écrit contre vous je l'ai écrit contre l'enseignement secondaire et contre tous mes collèges qui ont laissé faire cette vaste entreprise de décervelage. Pour ne parler que de la génération de mes parents et beaux parents sachez qu'ils ont bénéficié de l'ascenseur social. Cet ascenseur social qu'on dit en panne aujourd'hui est en panne alors que le système scolaire s'est massifié (c'est ce que disent les gens qui étudient ce phénomène) , c'est une excellente chose qu'il se soit massifié, le problème c'est que la massification ne s'est pas accompagnée d'une démocratisation, ce qui avec votre langage signifie que moins de culs terreux qu'avant bénéficient de l'ascenseur social. ce que vous avez appris en licence, vous ne devez en remercier personne en revanche vous devriez avoir la haine qu'on ne vous l'ai pas appris avant, vous auriez vu moins de vos amis culs terreux rester sur le carreau si cela avait été le cas.
le système s'est il démocratisé ces 20 dernières années ?
"C’est un peu, répond Pierre Merle, comme si l’on prétendait que la société française est plus égalitaire que dans les années 50 parce qu’aujourd’hui le taux d’équipement des ménages en réfrigérateurs est proche de 100%..."
Conclusion de Pierre Merle : l’incontestable démocratisation de l’institution scolaire, illustrée par l’allongement général des études, n’empêche nullement « l’embourgeoisement des filières les plus rentables et l’accroissement de la ségrégation sociale à l’école ».
parmi les jeunes entrés en sixième en 1989, 85% des enfants de cadres obtenaient leur bac. La proportion tombe à 52% pour les enfants d’ouvriers et à 34% pour ceux dont les parents sont inactifs. en savoir plus ici, c'est une page que j'ai réalisée il y a une dizaine d'années: http://membres.lycos.fr/grvegard/systemeeducatif/democratique.htm

tom faut pas le prendre comme ça :) ce que j'ai écrit je ne l'ai pas écrit contre vous je l'ai écrit contre l'enseignement secondaire et contre tous mes collèges qui ont laissé faire cette vaste entreprise de décervelage.


Je suis pas très intelligent (tests de QI, etc...) ni très cultivé. Je serais plutôt du genre besogneux, velléitaire avec du vocabulaire (ce qui me sauve, merci Monsieur Robert, merci Monsieur Larousse).
Je les connais, les arguments de la "vaste entreprise de décervelage". "On" n'aurait jamais dû me laisser entrer au collège, "on" n'aurait jamais dû me laisser passer en sixième, "on" aurait dû être plus exigeant.

Mais l'institution Education Nationale a probablement choisi de m'expédier rapidement vers les classes supérieures et sur un "on ne sait jamais..." de me laisser ma chance. Il se trouve que mon prof de math de cinquième a pris la peine de m'apprendre à lire et à écrire (avec un sujet, un verbe et un complément, pas avec un index ni une table des matières ou un répertoire bibliographique). Oui, en cinquième ! Scandale : l'école ça sert à apprendre à "lire-écrire-compter", scandent les Ministres sans se rendre compte à quel point ce qu'ils disent est absurde.
J'ai été rattrapé par le col de justesse une première fois vers l'age de 12/13 ans. Et par un prof adepte de l'auto-correction, du moins de notes possibles et du minimum de bourrage de crâne. Le genre de type dont la naïveté et les bonnes intentions pavent la vision que vous vous faites de l'enfer.

Mes potes ont tous eu un diplôme post-bac contrairement à leurs parents. Pour beaucoup, nous sommes techniciens, ou ouvrier très qualifiés (y en a même un qui est compagnon du tour de France). C'est vrai qu'on gagne moins d'argent qu'eux, mais on fait des boulots plus qualifiés. Et en tous cas on a du boulot, ou du chômage technique.

Le débat sur le collège unique, ça me passe un peu par dessus la tête. Tout ce que je vois c'est que l'indifférence de l'institution à notre égard nous a permis de nous faufiler discrètement dans le système. On a tous plus ou moins l'impression d'avoir volé nos diplômes, on est assez fier de les avoir, ou reconnaissant qu'on nous les ait donné. Mais sans ces bouts de papiers (que nos parents n'ont pas), on serait bien dans la merde.

C'est le syndicalisme et la politique qui m'ont renvoyé d'une PME de montage d'échafaudages vers l'université (où les avatars des deux blondinettes me regardaient un peu comme une bête curieuse, surtout en deuxième cycle). Retour d'ascenseur, maintenant que je suis à nouveau dans le monde du travail, dans mon activité syndicale, je passe mon temps à défendre la valeur des diplômes, à commencer par le bac qui est le point d'appuis le plus puissant, avec le BEP, dans une grille des salaires. Cette obstination d'une partie du corps enseignant à dénigrer les diplômes que vous délivrez est vraiment très nuisible.

Vous parlez d'ascenseur social. Nos parents ont commencé leur carrière en bas de l'échelle et ils ont un peu grimpé. Nous aussi et nos diplômes de l'Education Nationale sont le plus sûr moyen d'en faire autant. C'est surtout la petite et moyenne bourgeoisie, celle qui n'a pas réussit à s'enfuir vers les IUT et les BTS, qui a l'impression, vraie ou pas vraie d'être bloquée. Cette impression, elle vient du fait qu'elle a vu débarquer, dans les filières universitaires de sciences humaines, en particulier, cette masse de bacheliers STT, STI, STG, issus des classes populaires.

J'ai bien l'impression que c'est pas le contenu de l'enseignement qui aux yeux de beaucoup de gens "dévalorise" la valeur des diplômes. C'est le fait qu'un plus grand nombre de gens les obtiennent.
ce qui à mon sens explique votre réaction c'est que vous imaginez que dans un système scolaire plus exigeant vous auriez échoué, ce qui est faux. en effet l'idéologie n'intervient pas dans la notion de "démocratisation de l'école", cette notion est une notion statistique froide dénuée de toute idéologie. Le système actuel reproduit les inégalités sociales plus que le précédent. Ce qui fait que si vous avez réussi dans celui-ci vous auriez réussi encore plus facilement dans l'ancien et votre prof de maths de 5° (dans lequel je me suis reconnu) aurait pu vous transmettre autre chose que les bases de la grammaire
Il se trouve une personne qui tient à peu près le même discours que moi, (c'est plutot moi qui tient le même discours que lui) si les élèves peinent de plus en plus pour apprendre la démonstration en maths c'est parce qu'ils n'ont plus exercé leur logique en primaire sur la grammaire basique. Cette personne c'est Laurent Lafforgue, médaille fields quand même excusez du peu: la grammaire c'est le premier laboratoire de logique en primaire, le second c'est la démonstration au collège. je ne sais plus qui disait "si vous voulez un jour maitriser les sciences il vous faudra d'abord maitriser votre langue". une partie de ce qu'on appelle "le décervelage" s'explique selon moi par ces seuls faits.
Pour enseigner dans un collège qui scolarise les gamins de la cité avec 58% d'élèves en dessous du seuil duquel on les appelle "socialement défavorisés" je peux vous certifier que parmi nos élèves ceux qui ne viennent pas de la cité accèdent bien plus facilement à tout ce que l'école ne fait plus, grammaire, logique, lectures de classiques, visites de lieux du patrimone historique, les gosses des cités n'ont pas besoin qu'on les fasse bosser sur bob Marley, ils ont besoin qu'on les fasse bosser sur Shakespeare, en primaire ils n'ont pas besoin de lire "tistou les pouces verts" ils ont besoin de lire "poil de carotte" ou "le petit Nicolas",
C'est là que s'est jouée la massification sans démocratisation lorsqu'au nom de tout un tas de concepts fumants des sciences de l'éducation (qui ne contiennent pourtant pas que des conneries loin de là ) on a décidé de jouer la baisse du niveau, il fallait que se mettre au niveau des élèves, leur proposer des activités attractives, alors qu'il fallait jouer la baisse de la sélection et surtout la préservation de contenus DECONNECTES du monde de l'entreprise, des contenus CULTURELS et NON UTILITARISTES des contenus HUMANISTES STRUCTURANTS POUR LA PENSEE. Il fallait les hisser vers nous leur faire découvrir ce qu'ils ne pouvaient pas découvrir par eux-mêmes. Je suis scié de voir dans les salles informatiques,qu'on les laisse aller faire ce qu'ils font chez eux, youtube, MSN etc..au lieu de les mettre sur maths en poche ou sur wikipédia, ou sur google earth ou que sais-je encore. Je dis tous les jours à mes élèves:"on s'en fout que tu saches utiliser le théorème de Pythagore, ce n'est qu'un prétexte pour faire tourner la machine mathématique, qu'est ce que tu sais, de quelles connaissances en relation avec ce que tu sais disposes-tu, comment vas-tu utiliser ces connaissances pour atteindre ton objectif" je ne suis pas dupe je sais comment travaillent la majorité de mes collègues, une batterie d'exercices types, parfois plus même de savoirs du tout, on s'entraine à rédiger une succession de lignes comme des automates, on reste axé sur les compétences techniques, on forme quoi avec ça? Moi je veux former des penseurs, je veux former des gens à l'esprit mathématique que j'ai décrit ci-dessus. La réduction des maths au rang de simple outil aboutit à des extrapolations type Claude Allègre..."bof les maths, toutes façons maintenant y a les machines"... Voilà où se joue le décervelage les compétences au détriment des savoirs, l'utilitarisme au détriment de la pensée, l'application au détriment de la théorie, l'université d'aujourd'hui à la place de l'université d'hier.
J'ai envie de vous dire d'arrêter de vous défendre, vous n'êtes pas attaqué. et dissociez bien les faits: "Malgré la massification il n'y a pas eu démocratisation mais le contraire" de l'idéologie : "c'est parce que les contenus et les exigences ont été réduits qu'il n'y a pas eu de démocratisation".
Je trouve que la massification c'est très bien, mais je trouve que si la démocratisation était allée avec ça aurait été mieux. comme c'est de l'idéologie je n'en voudrai à personne de penser différemment sur ce point.

Un dernier point quand vous parlez de vos parents qui n'avaient pas de diplômés je vous signale que moi aussi je vous parlais de cela, c'est cela l'ascenseur social, ce qui permettait à des gosses de parents non diplômés de devenir eux-mêmes diplômés. Mon beau père, fils de maçon est devenu médecin, mon père fils de gardien de la paix avec le certificat d'études est devenu prof et à l'époque c'était une réussite de devenir prof pour un villageois corse qui vit sans eau courante autour d'un chaudron et d'une cheminée. un de mes amis algériens qui courrait 30 minutes pieds nus tous pour aller à l'école française parfois en portant son petit frère sur son dos est lui aussi devenu prof et de français en prime. Quand on dit que l'ascenseur social est en panne on dit que le pourcentage de cas comme ceux-là ou comme vous est en diminution.

Alors je vous demande une chose si on se mettait à parler de la même chose car pour l'instant je pense qu'on a juste du mal à se comprendre sur le sujet de la discussion.
Chez nous, à Marseille, "se faire encadrer" a un côté trivial, pas joli, joli... ;-))

Pardon, mais ça fait du bien de rire un peu... Même sur un sujet sérieux.
En voyant ces deux étudiantes, c'est pas l'image glandouille de la terrasse de café ensoleillé qui m'a frappé. Rien qu'à voire leur tronche je me suis dit "tiens, une paire de bourgeoises". Il est clair qu'elles ont accès à la petite crème nivea qui va bien, au charme discret du maquillage de premier choix, que leur parents ne les ont pas nourrit avec les trois "p" (pâte, purée, patate).

Que voulez-vous, je n'y peux rien. Même si je suis pour l'amour de l'humanité souffrante, leur discours insultant vis à vis des contestations étudiantes qui percole avec leur façon d'être, leur visage, leurs fringues, leurs gestes, tout cela fait que je les hais et que j'ai des envies difficiles à contenir de camp de rééducation par le travail paysan.


Tout à fait d'accord, allez, hop, dans les champs, au boulot, et fini la grenadine light, uniquement des pâtes, de la purée et des patates ! Elles vont devenir des thons, mais elles seront peut-être moins cruches...
Hahahahahahahahaha!!!! Je ne regrette pas d'être venu faire un tour ! Le camp de travail paysan pour les deux verrues, déjà c'était excellent !!! Vous avez trouvé là une belle expression, Tom-. Et le coup des thons qui sont moins cruches ! Ouarg j'ai des crampes !!! Gavroche, je dois travailler ! Pourriez pas vous abstenir de sortir des vannes pareilles ?
C'est pas tout ça mais pour qui je vote, maintenant ???
Votez pas.
Ou votez pour Balanca ou Proust, en dessous qui donnent des témoignages éclairants sur les réalités étudiantes.

Appeler ça "vote", c'est du dévoiement de sens du suffrage. Je trouve ça presque aussi ridicule que ces chers @sinautes qui se précipitent dès la mise en ligne d'une émission pour poser leur commentaire commençant invariablement par "je n'ai pas vu l'émission en entier mais..." histoire de figurer en tête de gondole.
Hallucinant, cela fait 5 ans que je suis à Paris III, et je ne me reconnais absolument pas dans les propos de nos deux amies en tong. Certes c'est une fac régulièrement très mobilisée mais qui est l'une des seules à Paris où, du fait de sa petitesse (en tout cas au centre Censier où ont été tournées les images), le courant passe bien entre étudiants et enseignants et où à l'issue de chaque mouvement des solutions concrètes et pratiques ont été mises en place dans un climat serein!!

Et puisqu'il est question d'abstraction, parlons-en, il s'agit d'une fac de Sciences humaines (lettres, langues, théâtre, cinéma, communication, etc...) qui prépare (essentiellement mais pas exclusivement il y a de nombreux masters pro) à un doctorat en tout cas à un parcours dans la recherche!! Jouer les étudiantes prises au dépourvu me parait un peu facile, personne ne ment aux bacheliers en leur promettant des formations concrètes, tout le monde sait bien que ce sont des filières essentiellement universitaires et donc plus versées dans la pensée critique (l'abstraction) que dans le travail manuel (le concret). Pour résumer encore heureux qu'il y a une part d'abstraction à Paris III!!

Le témoignage de ces deux étudiantes est donc de mauvaise foi: par exemple, il est dit que la première est "étudiante en anglais", ce qui ne veut rien dire étant donné qu'il y a deux cursus de langue à Censier: LLCE (orienté recherche et enseignement) et LEA (Langues étrangères appliquées, orienté entreprises, et souvent bilingues anglais-espagnol par exemple). Sans compter les différents parcours (Français Langue Etrangère ou FLE par exemple) qui permettent de se spécialiser dans tel ou tel aspect de la langue étrangère. Je ne parlerai même pas de l'école de traduction et d'interprétariat rattaché à l'université.

Avant de parler de "formation trop abstraite" certains feraient mieux de regarder de plus près les offres de formations des universités qui, si elles vont mal, sont loin d'être les poubelles que l'on décrit à l'envie. J'ajouterai qu'on ne s'inscrit pas en sciences humaines si l'on veut être préparé à un métier en particulier, ça semble évident mais bon...
On ne peut que supposer que ces deux là ont été choisies volontairement ... Pour conforter "l'esprit" de ce reportage affligeant ...
"restaurer l’image des facs, "ternie" après le mouvement de grève qu’elles ont traversé. "

vous avez mis "ternie" entre guillemets et vous avez bien fait, pour moi l'image des facs est grandie par les mouvements de grève qu'elles ont traversé. Quand aux journalistes, que ce soit le traitement de l'université ou de l'éduc nat en général il a toujours été extrêmement orienté et à charge contre les personnels.
Judith. Ce que vous appelez "Cliché" par pure idéologie est une réalité. L'état de nos universités le prouve tous les jours.

Le jour où l'ont aura un texte de vous vraiment objectif et en dehors de vos "couloirs aériens" de pensée, on aura avancé un peu.
Bonjour,

Très bon article, merci Judith !

Pour info, je suis en école d'ingénieur publique (INSA) et nous avons encore un module appelé : "Humanités" (langues, culture et communication, sports, stages...), j'en suis bien content.

Léo
il faudra un jour bien distinguer travail et emploi.

On peut travailler sans avoir d'emploi... et sans que ça soit la pire des hontes.

Et sur les 35h de travail par semaine, je propose qu'on en garde 15 pour l'emploi. Les 20h restantes serviraient à travailler : aider nos relations, réflechir, jouer, paresser (car c'est aussi un travail, d'une certaine façon)...

Bon je pousse un peu mais vous avez compris l'diée.


l'Homme ne peut pas se passer de travail, en revanche il peut très bien se passer d'emploi. Mais pour cela, il faudrait un salaire minimum universel. Ça viendra...

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

Bon sujet, même si je trouve que le vrai problème n'est pas souligné. Pourquoi la France est elle le seul pays avec un système d'enseignement supérieur "alternatif" (grandes écoles etc...)?

Ceci est à mon avis la seul cause du déclin des université française. Les étudiants se sentent souvent lésé et mal considéré à coté des élèves des grandes école pour les recrutement post-diplome.

Ce système est unique au monde et ne permet que de discréditer ce fabuleux outil de transfert du savoir qu'est l'université. Je prend l'exemple de l'Australie ou il n'existe que l'université et où tout le monde (futur ingénieur, enseignant, etc..) se retrouve à pied d'égalité. Ceci permet de ne pas crée les tensions, les frustrations et un sentiment de "caste" ridicule entre les étudiants.
Oui je dit bien de caste, car en 2 ans passé à l'école normal supérieur, école (de la république financé par l'état) au combien "élitiste" (prenez ça dans le sens qu'il vous plait) je n'ai cessé d'entendre "les gens de fac sont des glandeurs, on est vraiment meilleur puisqu'on a été sélectionné, etc.." Je ne me prononcerais pas sur les école d'ingé bien que j'ai des amis y étant, mais l'opinion n'y est pas vraiment meilleur.

Cette situation est inimaginable dans la plus part des pays et pose un vrai problème, car il ne faut pas l'oublier, mais la plus part des français sorte de la fac...
Attention, je vais me faire taxer d'obsédé dans quelques secondes, mais tant pis, je prends le risque.

Sur la publicité que monsieur le journaliste a choisi, je trouve qu'il y a quand même une énorme connotation sexuelle en plein milieu de l'affiche. Je me suis voilà un temps intéressé aux images subliminales ; celle-là me semble tellement grosse que ça n'est même plus subliminal, mais connoté puissance mille. Suis-je le seul à voir ça ?
Juste à propos de l'expression "Les Humanités" : elle est encore très spontanément (et abondamment) utilisée en Belgique.
Message 1/5max du 11/06/09.

Les deux blondes en tongs et robe d’été, s’attablant à une terrasse ensoleillée pour siroter une grenadine ont beau être l’effet d’un relatif hasard (qui pouvait prévoir qu’il ferait si beau le jour du tournage ?), elles n’en demeurent pas moins l’expression d’un autre cliché tenace, informulé dans le reportage mais activé subliminalement par la mise en scène printanière : les années fac, c’est glandouille, bronzette et papote.

Les deux blondes... un autre cliché tenace et informulé mis en scène par le journaliste ? Qui peut savoir ?

Plus sérieusement, le truc qui m'a fait tiqué dans le reportage, outre ce que vous rapportez Judith, c'est le mec de chez Axa soulignant la grande qualité qu'apprécie l'entreprise par dessus tout chez un étudiant, il est autonome, entendez, comme il le précise à la journaliste qui lui pose la question, "On leur demande de se débrouiller tout seul" dès le début de leurs études, et le reportage d'enchainer, et "niveau salaire pas de quoi s'inquiéter", c'est 400 euro de moins qu'un autre sortant d'une grande école.

Je me demande alors à qui s'adresse ce double message.

Ne pas s'inquiéter... Mais qui ne doit pas s'inquiéter ?

L'étudiant ?

Qui finalement ne s'en sortirait pas si mal, alors qu'il a choisi la fac (pauvre looser, l'endroit où on est seul, sans assistance).
Merde, c'est quoi mon ptit gars, 400 euro/mois en moins, pfff. Il ne va pas pleurer quand même ? C'est une méga bonne affaire qu'on lui fait-là...

L'implicite est-il, lui, il n'en a pas chier comme un autre sortant des grandes écoles, qu'il ne vienne pas réclamer autant à travail équivalent ?

Ou bien, le message s'adresse-t-il au patronat ?

Genre, "Eh les gars, embauchez un étudiant de fac, c'est 400 euro moins cher et en plus c'est autonome, c'est super cool, pas besoin d'aide, d'assistance, il doit se débrouiller tout seul depuis des années, pas grave, il a l'habitude qu'on le laisse se démerder."

Dans les deux cas, le message renvoie le demandeur dans les cordes, il doit se satisfaire de sa situation, moins bien payé, pas aidé, c'est là sa force sur le marché du travail.

Je connais la chanson, et je ne m'étonnerais presque pas de l'entendre une fois de plus, sous ce gouvernement, si elle ne me me hérissait pas le poil systématiquement.

yG
Reprenant mes études a l'université au mois de Septembre, je me demande si je dois me réjouir ou non...
Merci pour cette chronique !

Une autre chose qui m'avait marquée en voyant ce reportage : au moment où le journaliste cite les pourcentages d'insertions professionnelles à la suite d'un master, il cite également les pourcentages à la sortie des écoles d'ingénieurs et d'écoles de commerce (qui étaient autour de 90% si je me souviens bien). Le sous-entendu était pour le moins clair, pour avoir un boulot vaut quand même mieux éviter l'université. Le problème c'est qu'ainsi il comparait des choses différentes (un peu comme les gens qui font des classements d'université), beaucoup plus de masters différents sont proposés à l'université qu'en école d'ingénieurs (plus orientées sciences "dures"). Quant aux écoles de commerce, je ne crois pas qu'il y ait de formation équivalente à l'université.
Quelques mots de plus que Bla : ça fait du bien, de lire ce genre de choses. Comme un petit porte-voix pour étudiants inaudibles.
Juste deux mots je crois: bravo et merci!

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