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Commentaires

L'identité, le bus et la poussette

Comment le "grandébat" sur l'identité nationale vient s'immiscer dans les instants de vie quotidienne où il n'a rien à faire. Dans le forum de notre enquête sur le "maire dérapeur" de la Meuse, notre @sinaute Yanne nous raconte une anecdote que nous avons souhaité faire partager à tout le monde.

Derniers commentaires

une simple question : Qu'auriez vous dit, ou quel aurait votre comportement (et peut être celui de la personne qui a apostrophé la femme avec la poussette) si la femme s'était présentée en fauteuil roulant ?
Le problème vient essentiellement du fait que le bus n'a pas de plancher bas .


Si tel avait été le cas...la femme avec la poussette aurait pu monter traquillement dans le bus.
Sa couleur, sa religion,son identité, tout cela aurait été bien secondaire puisqu'il n'y aurait pas eu de conflit ni de perte de temps !
Bien sur il y a toujours des c.... , les grincheux, pour ne pas faire de place aux autres dans les transports, ou s'assoir sur les places réservées, mais ça nous n'y pouvons pas grand chose sinon les pousser eux mêmes ou leur tomber dessus à plusieurs !

Votre article n'a rien à voir avec l'identité nationale. Il reflète simplement un manque de savoir vivre ensemble dans un contexte prècis (transport à bout de souffle) .
Si les transports avaient été adaptés (type tramwaysbus à placher bas adaptés pour tous y compris pour toutes les poussettes ) il ne se serait jamais produit !
Et si j'avais grandi dans un hlm mal entretenu,
et si j'avais été contrôlé régulièrement par la police, même si je n'ai jamais commis de délit,
et si j'avais dû faire preuve d'imagination pour trouver de quoi m'occuper dans un quartier où il n'y a rien,
et si j'avais passé mon temps avec mes potes dans les entrées d'immeubles simplement parce que y a pas beaucoup d'autres endroits pour rigoler un peu,
et si ca me donnait la rage de voir toutes ces vieilles serrer leurs sac près d'elle quand elles me voient arriver
et si l'horizon promis par nos profs n'était que le chômage
et si cette drôle de chose que je pressens dans l'enthousiasme forcé des animateurs de quartier était en fait une absence d'espoir
et si j'avais envie de frapper tout le monde en leur criant que je ne suis pas une racaille,


Qu'est ce que ça me ferait de savoir qu'il y a un débat là-haut pour dire ce que c'est qu'être français? Un débat pour dire que les arabes, ils sont toujours de trop (quand y en a un ça va... 15000 musulmans déferlent... ne parle pas verlan et met ta casquette à l'endroit...). Un débat qui nous réduirait à la burqa et aux minaret alors que je ne suis même pas musulman et que je n'ai jamais vu de burqa dans mon quartier.

Qu'est-ce que ça me ferait?
En regardant la vidèo ci-dessous, on se pose beaucoup de questions.
Dans un pays ouvert et accueillant faut-il tout supporter ?

http://www.dailymotion.com/video/xbi3s3_barbes-un-courageux-cameraman-face_news
Quel est l'intérêt de cet article ? Contribuer au "débat" de Besson façon café du commerce ?
Voici le questionnaire sur l'identité nationale distribué dans les lycée français à l'étranger par les Ambassades et Consulats.
L'instruction officielle est de remettre ce questionnaire à tous les élèves *français* des Lycées et de les inviter à le compléter ainsi que de participer à un débat à l'Ambassade sur ce thème.
elles sont "arabes" ?? c'est quoi ce terme.digne du café de la paix
- Si c'était une fable de La Fontaine, ça pourrait finir par : "en toute chose, un train peut en cacher un autre". Quoique un train du temps de La Fontaine.., sans parler d'un autobus ou d'une poussette.

- Si c'était un genre d'haïku :

L'autobus à ras bord
la poussette vide, pas pliée,
le "plié bagage" quel ratage

- Si c'était un commentaire, ça pourrait faire une chronique...
Y'a vraiment des gens qui savent bien écrire !

Mon expérience du racisme en France se résume en ces quelques mots.

Ça se passe rue de Seine à Paris un début d'après-midi, un samedi. La terrasse du restaurant "La Palette" est bondée et pas seulement de touristes. Je marche sur le trottoir ; je suis sur le point d'arriver à la hauteur du restaurant. Tout à coup, je vois débouler de la rue Guénégaud un homme blanc, 1,75/1,80m, gabardine façon Columbo en moins défraîchie. L'homme traverse la rue en trombe en criant quelque chose que je ne comprends pas, se précipite sur une jeune femme et lui crache à la figure, littéralement. Voilà. Ça m'ennuie de dire ça mais personne n'a bougé ; je suis la seule à m'être approchée de la jeune femme, une asiatique, pour l'aider à se nettoyer.
Commentaires totalement inintéressante de ma part : d'après le règlement RATP, les poussettes sont "tolérées" mais ne sont pas prioritaires dans un bus et ne doivent pas être plus de 2.
Les gens avec leur enorme chariot qui se pensent prioritaires sur tout le monde, sous pretexte qu'ils ont un mome me gavent, et j'ai moi meme 2 enfants et un petit machin pliable que je plie si il y a trop de monde.

Un remarque raciste ne change rien au débat dans ce bus sur le civisme. Ou ne devrait rien y changer. Un débat sur le civisme me parait d'ailleurs beaucoup plus intéressant que sur l'identité nationale.
Ce débat, lancé le 2 novembre, ne cesse de faire l’actualité, d’occulter les vrais sujets de société et permet ainsi d’entretenir la peur légendaire : celle des immigrés.

Quoi de mieux pour lancer la campagne des élections régionales ?

Nous assistons en effet, à une belle diversion de la part du gouvernement qui n’hésite pas à faire croire que c’est une question fondamentale que bon nombre de français se pose.

A en croire Besson, mais aussi Eric Zemmour, ce qui hante en ce moment les ouvriers, les chômeurs, les agriculteurs, les banquiers… c’est de savoir enfin « Qu’est ce qu’être français ? ». Parce que, détrompez-vous si vous pensiez que l’ouvrier songeait d’abord à boucler ses fins de mois, l’agriculteur à comprendre pourquoi le prix de sa marchandise baisse alors que celui des supermarchés augmente, le chômeur à essayer de trouver un emploi qui ne soit pas moins dégradant que son précédent… Non, pour que les français aillent mieux en pleine crise écologique et économique, il faudrait simplement satisfaire leur curiosité et leur donner la définition de cett célèbre et prétendue et inconnue : l’identité nationale française.

Il semble tout de même que certains se fichent de savoir ce qu’est être français.

Le lancement de ce débat est à l’évidence une belle manœuvre politique. Outre l’idée de créer un site web pour partager sa définition, outre l’instauration des débats avec représentants du gouvernement et experts (souvent proches du gouvernement) dans les préfectures, l’idée essentielle du même gouvernement est de maintenir la question au niveau médiatique. Inonder la télévision et la presse d’identité nationale.

Et moi pendant ce temps là… ?

Et les français pendant ce temps là, au moment où leurs yeux sont rivés sur cette question, oublient que le chômage a encore augmenté de 2% le mois dernier, oublient que l’éducation nationale ou la justice se dégrade toujours plus…oublient l’essentiel. Imaginons seulement que l’on mette autant d’énergie, de moyens matériels et médiatiques pour poser de grandes questions, de vraies questions : « Que faut-il faire pour assurer la continuité du service public, tout en préservant les ressources économiques ? », « L’avenir de l’école » ? « La justice et ses réformes ». Bref, tous ces sujets passent à la trappe. Peut-être parce que l’on sait déjà qui aurait le moins de chose à dire sur ces questions.

Marteler un parallèle immonde et stupide

La finalité du gouvernement est aussi, preuve à l’appui, d’assimiler comme le nom du ministère de l’immigration le fait, l’immigration et l’identité nationale. D’ailleurs ¼ des sujets du questionnaire envoyé par le ministère concerne les immigrés.

Mais plus grave encore, c’est le parallèle qui est fait entre immigration et délinquance. En effet, une question sur le site du ministère qui a été retirée par Besson, après que 20 chercheurs ont dénoncé dans une tribune du monde la xénophobie de la chose, demandait : « Comment éviter l'arrivée sur notre territoire d'étrangers en situation irrégulière, aux conditions de vie précaires génératrices de désordres divers (travail clandestin, délinquance […]) ?

La réponse du gouvernement à la question sur l’identité nationale est dans la question

En effet, assimiler immigration et délinquance est à l’évidence la finalité du gouvernement. La peur des immigrés et l’obsession de la sécurité a toujours fait gagner la droite. Pourquoi changer la recette ?

Acturevue refuse de contribuer au débat, mais...

La vérité, c’est qu’il n’y a pas de vérité. Il n’y a pas une et une seule identité française et prétendre l’inverse est une aberration intellectuelle. Nous avons en effet, une multitude d’appartenance, des identités multiples. Celles-ci sont variables selon les différents moments et temps de la vie. Si je suis français-italien, je vais me sentir plus français qu’italien lorsque la France a refusé la guerre en Irak ; mais peut-être plus italien que français lorsque l’Italie a gagné la coupe du monde.

Et lorsqu’Alain Finkielkraut dénonce les manifestations de liesse sur les champs Elysées, des supporters franco-algériens qui fêtent la qualification de leurs pays d’origine à la coupe du monde, et qu’il prétend que l’on ne peut avoir qu’une « tendresse » à l’égard d’un pays, c’est aussi une idée absurde.

On ne peut enfermer un homme dans une seule identité.

C’est impossible ! Ces mêmes français-algériens iront sans aucun doute sur les champs Elysées fêter la victoire de la France à la coupe du monde, si victoire il y a. Vouloir définir une identité nationale, c’est enfermer un homme et en rejeter beaucoup d’autres. C’est établir une norme et refuser tous ceux qui s’en écarteraient.

En vérité, nous avons une citoyenneté mais des appartenances et des identités multiples qui n’appartiennent qu’à nous.

L’identité nationale ne peut être qu’abstraite dans sa définition et concrète dans son aspect matériel : symbolisée par la carte d’identité française, les droits dont nous bénéficions et les devoirs auxquels nous sommes soumis. C’est un partage de valeurs et une histoire commune forgée avec notamment tous ces immigrés.

Mais une identité, c’est avant tout ce que l’on est. Comment la définir ? Pourquoi la définir ? Elle se ressent, se vit et s’enrichit tous les jours.

D.Perrotin

Autres articles sur http://www.acturevue.com



Merci d'avoir mis cette anecdote que j'avais lue hier, c'est plus qu'anecdotique je trouve. Des histoires idiotes de ce genre, j'y ai déjà assisté dans le bus ou le métro, quand ça part d'une petite incivilité et que ça dérape dans du lourd.

Je ne sais pas si le grandébat a eu une incidence sur ce cas précis, mais ce qui est sûr, c'est un pasbeau moyen de raviver les haines entre Français-Français et les autres. C'est petit, c'est mesquin et très grave.
Jolie fable sur l'identité ! Et bien écrite, je trouve.

A part ça, l'arrêt de bus c'était où exactement ? Non parce que la dame avec la poussette inadéquate, faut bien que quelqu'un se dévoue pour passer la prendre, puisqu'elle doit encore attendre un bus avec assez de place, et c'est peut-être ma route ... ?
Je l'ai lu hier et cela m'avait frappé aussi.

Merci de mettre ce témoignage en valeur, tout ça est décidément très piégu, jusqu'à ce papier de nonfiction de ce jour qui analyse l'islamophobie savante d'un historien sarkozyste, mettre un pays dans ses pires démons, voilà ce que ce gouvernement a réussi.

http://anthropia.blogg.org

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