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Leurs saintes colères

Il y a des mots qui sont de saison ma bonne dame et s

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Jean Ferrat, un homme en colèrePar Gilles Médioni (L'Express), publié le 09/01/2003 à 16:21 - mis à jour le 13/03/2010 à 17:08

[small]Je m'en vais comme je suis venu
Un peu plus calme un peu moins nu
Je pars en voyage vers la terre
Qui peut m'expliquer ce mystère

A moins peut-être qu'un de ces quatre
J'entende enfin au transistor
Des nouvelles du vaccin-miracle
Qui guérira l'homme de la mort

Je meurs d'une petite fièvre
Avec un prénom sur mes lèvres
Et quelques souvenirs heureux
Quelque part au fond de mes yeux
]
Des Haricots Bile ??????? Ouatte and Caissssseeee ???
Je parle bien sur de votre dernière image Anne Sophie .
Ah j'ai compris des Haricots pour des caisses de colères !!!!
(euh pardon je l'ai pas fait exprès)
Bon sans rire les dragées de quelles couleur ?? Je veux dire
ceux qui célèbreront l'union d'Anne Sophie et d'Alain .
Il est vrai que votre papier est Korkosien on ne peux plus !!
Alain sortez de ce corps !!!!
Ah l'Overlook Hôtel et la musique de G. Ligetti bien flippant !!
Tu aimes la glace Canard ???? (C'est pas pour toi fan)
On peut dire que vous m'avez foutu en colère Anne-sophie ce matin, alors que je lisais votre dernière chronique d'un oeil distrait.

Je vous explique ce qu'est un oeil distrait vite fait. Mais si voyons. Vous me remercierez un jour. Un oeil distrait c'est un oeil qui n'est pas concentré sur ce qu'il fait, par exemple il n'écoute pas ce qu'on lui dit et il s'en fout de ne pas être en face des trous, lui à part mater des gonzesses y a pas grand-chose qui l'intéresse dans la vie, belle éducation soit dit en passant, bravo les parents des yeux. Un oeil concentré est plus sérieux et bien dressé, vous lui dites "Tiens, regarde là", aux deux yeux en même temps bien sûr, il faut savoir qu'il est important et même primordial de donner le même ordre aux deux yeux afin qu'ils focalisent sur le même point et vous rendent une vision en relief comme au cinéma, parce si vous commencez à donner des ordres différents, vous allez vite perdre vos repères, ça va être le bordel et vous allez vous en tirer avec un bon mal de tête, à moins que vous ne visiez une réincarnation en caméléon, et là effectivement on peut envisager que vous commenciez à vous entraîner dès à présent. En ce cas précis et seulement celui-là, n'oubliez pas non plus l'entraînement qui consiste à attraper les mouches avec la langue, en vous approchant très lentement de la vitre et en projetant la langue très vivement vers le petit diptère tant convoité. Bon je dis ça pour vous, moi ce ne sera pas mon cas, je voudrais me réincarner en paresseux, parce que je suis déjà tip-top au point question entraînement.

Oui donc, qu'est-ce que je disais? Ah oui, quand les yeux sont bien dressés ça se voit, après chaque ordre donné ils vous regardent d'un air énamouré semblant chercher le reconnaissance, comme un chien. Bon je vous cache pas que quand vos yeux se retournent pour vous regarder ça tire un poil sur le nerf optique, mais à force il finit par se détendre si bien qu'au bout de quelques temps vous avez du rab de nerf optique, qui peut servir à l'occasion. On n'est jamais trop prévoyant. Pourquoi je vous dis tout ça? Eh ben figurez-vous que je n'en n'ai pas la moindre idée, d'autant que ça n'a strictement aucun rapport avec la suite, c'est bien ce qui m'étonne. Des fois on dirait que j'ai des amis qui habitent dans ma tête. J'espère qu'ils sont français au moins, je ne voudrais pas avoir d'histoire avec la police de Vichy. C'est ça le drame de la vie moderne, on a des voisins mais on ne les connaît pas.

Ce matin donc, d'un oeil distrait (voir plus haut les explications scientifiques de ce phénomène) j'ai lu vite fait: "Leurs saintes caulerpes", et j'ai cru bêtement que vous faisiez l'apologie des algues néfastes, que vous aviez des intérêts dans la thalasso je sais pas, et croyez-moi dans mon métier de pêcheur dans de l'eau, on en soupe de ces algues qui engorgent nos filets bleus. D'où ma colère. j'en ai avalé ma mouche de travers d'ailleurs, ah oui bon ben allez j'avoue, je m'entraîne quand même parce que je vais me recycler dans la pêche à la mouche peut-être bientôt, alors je fais des provisions.

Oui eh ben faut comprendre notre colère aussi, je travaille sur un thonier et je pêche la langouste. Eh ben parce que je suis fâché avec mes collègues qui pêchent le thon et je boude alors je pêche la langouste dans mon coin, du coup. Bon c'est con, on est surtout dans des coins à thon, là où y a pas de langouste.

C'est que ça a pété l'autre jour sur le bâteau pour des questions de quotas (vous connaissez déjà, ça a été traité ici-même, faut pas faire les innocents avec moi), on s'est engueulés méchamment, on est tous montés sur nos grands hippocampes, on était très en colère et on s'est bourrés de coups de poing et de coups de tatane, et comme ils étaient tous après moi, j'ai cru bon de ricaner "et parlez-moi sur un autre thon s'il vous plaît, que je sache, nous n'avons pas élevé les merlus ensembles" que j'ai dit mais ils n'ont pas compris et se sont foutus de ma gueule alors je crois que je vais bouder encore plus en ciré. Après ça s'est calmé parce que le patron est tombé à l'eau sans nous prévenir. Pourtant, gouverner c'est prévoir. Je suis entouré d'incapables c'est pas possible. Heureusement que je boude, sinon tel que je me connais, mon sang ne ferait qu'un tour et je ne dirais rien et je ferais la gueule pour exprimer mon mécontentement. C'est bien fait pour eux, je suis impitoyablement sans pitié.

Oui alors vous avez raison Anne-Sophie de nous parler des tiques journalistics de langage, la grogne, la colère, répétés partout dans les journaux, ça me fout en boule, d'ailleurs là maintenant c'est bien simple, je suis en boule. C'est pas pratique parce que le sol est mal nivelé ce qui fait que je roule toujours vers le même coin de la pièce mais bon, je prends sur moi. Le tic comme celui qu'on entend depuis un peu à la météo, qui fait que les présentateurs nous parlent des "températures ressenties". "Et mon poing dans ta gueule, tu veux le ressentir? Il est à bonne température?" que j'me dis à ce moment-là mais je me calme aussitôt, car la colère est mauvaise conseillère et donc je me mets en pétard plutôt, parce qu'il n'y a pas de proverbe à la con avec les pétards.

Oui alors, pour finir sur une note d'espoir, c'est la merde.

La pêche c'est terminé, le poisson est rare, les algues abondent, les boîtes coulent et mon patron n'a pas flotté non plus. Je pensais laisser la pêche et me retourner vers le gibier de nos campagnes pour vivre. C'est pas con. Sauf que maintenant la mer rentre même dans les terres, ah ben elle est bonne celle-là! A ce qu'il paraît, la mer n'a pas assez de place pour rester dans sa piscine comme avant, elle gonfle paraît-il. La mer avance, nous on recule, comment voulez-vous que l'on s'enfuie? Et pour aller où je vous le demande (non en fait, je ne vous demande rien calmez-vous, c'est juste une formule)!

Je n'ai de toutes façons pas le choix, j'ai donc reculé loin dans les terres, et je m'entraîne aux techniques ancestrales qui permettent d'appréhender par la ruse et la surprise, et de manière létale, la faune endémique afin de s'en sustenter (on dit chasser en fait, dans notre jargon professionnel). J'ai essayé toutes sortes de techniques.

La grenade. La méthode est expéditive, la viande est bien attendrie c'est vrai, mais singulièrement éparse, ce qui n'est guère commode en définitive.

L'obus de char. La technique est intéressante et létale à souhait, encore faut-il disposer d'un véhicule mobile de lancement pourvu de chenilles, et ce n'est pas chez Leclerc qu'on trouve un char comme ça.

La ceinture explosive. Mais cela provoque de fortes douleurs abdominales, à déconseiller sauf pour les désespérés.

Du coup je fais simple et j'ai acheté du fil de fer pour faire des collets courts. Mais c'est toute une technique ces collets, c'est d'un compliqué, faut pas s'emmêler, le fil ça tordouille jamais comme on veut, des fois on se prend dedans et on pendouille plusieurs jours au bout du collet jusqu'à ce qu'un lapin ému vienne ronger le funeste dispositif et vous en délivrer.

Je vous le dis comme je le pense, c'est la plaie la chasse et ces collets courts. La peste soit du collets ras, en somme.
Et encore, vous oubliez la colère des professions de santé , impressionnant de se retrouver devant la porte d'un cabinet fermé pour cause de grève! c'est tout de même trés rare, vous nous parlez pourtant pas mal de santé dans votre texte !
Cette chronique m'a mis la rate au court-bouillon, et le canal cholédoque en tire-bouchon. :o))
[quote=je vais me korkossiser]
Pas mal, l'exercice, vous pouvez remplacer M'sieur Korkos samedi ;)
On peut entendre un "Dies Irae" dans un autre film de Stanley Kubrick : Dans "2001 : A Space Odyssey ", lorsque le monolith apparait pour la premiere, la bande sonore est le "Dies Irae" du requiem de Gyorgy Ligeti ( un des compositeurs preferes de Kubrick ).

Et dans "Eyes Wide Shut", la compositrice Jocelyn Pook a recu la demande par Kubrick de faire un morceau qui soit en fait un "Dies Irae" contemporain et lors de la scene du rituel, la musique que nous entendons est en fait un enregistrement d'une liturgie orthodox faite en Roumanie, et qui est jouee a l'envers. Elle n'a pas ose appeler le morceau "Dies Irae", et s'appelle finalement "Masked Ball". Par contre dans Eyes Wide Shuts, on peut quand meme entendre une partie du Requiem de Mozart ( mais c'est le "Rex Tremendae" )


EDIT : Voici le morceau de Jocelyn Pook "Masked Ball" sur youtube :
>< A ecouter le plus fort possible ><

( et encore mieux : voir le film si vous ne l'avez pas encore fait )
Aujourd’hui, alors que le pouvoir part en sucette, le journaliste redescend dans la plèbe, glissant comme sur un toboggan sur la courbe de popularité des gouvernants, cible de la colère.


Le journaliste est comme un concepteur de programmes télé, il faut qu'il plaise au plus grand nombre pour que son média fasse du blé.

PS : il doit afficher son empathie avec le public électeur , il s'agit de colère d'affiche électorale. Huhuhu !
Alors en anglais, selon que vous serez puissant ou misérable, vous choisirez wrath, la colère genre divine, dont le sens premier semble rataché à la cruauté... ou anger, dont la racine angh, au départ l'idée de resserrement, d'étroitesse, donne aussi angor, angoisse...
Bonjour,

La culture japonaise considère également le ventre comme le siège des émotions. Il correspondrait à notre "cœur", dans les expressions imagées du langage courant.

Le glissement sémantique méritait d'être souligné et témoigne d'un changement de cap plus général des médias, surtout "de proximité".

Question : Est-ce un changement dans l'opinion relayé dans les rédactions ou le résultat d'un nouveau "parti pris" éditorial ?

Personnellement, je pense que la presse suit l'opinion....avec un retard certain.
Et la colère n'est visible que si elle est blanche, bleue ou noire...
Intéressant, très intéressant, ce h perdu entre colère et cholestérol !
Je crois bien qu'en médecine chinoise, le foie représente le général en chef. Celui qui dirige les troupes armées... il est très agité, très occupé, et bien souvent épuisé. Est-ce qu'un général peut se permettre d'être en colère ?
oh ! ire, ça existe encore ; il est dans tous les mots croisés "vieille colère".... ;-)
J'adore cette philosophie des Anciens qui plaçaient le centre des émotions dans le ventre : qui peut nier ce fait ?
Et je voulais juste signaler le mot "mélancolie", "bile noire".... J'adore ce mot, "mélancolie", et cette gravure de Dürer :
http://www.wittert.ulg.ac.be/fr/images/i_08/b08329x.jpg
Mais aussi, Anne-So, pourquoi emmener un gamin à la FNAC un samedi, c'est pas humain, ça.

J'ai beau me dire qu'elles sont légitimes, nos colères, je trouve que les déclencher presque sur commande la veille d'une élection vous a un petit côté téléphoné. Elles sont de fait impuissantes, et c'est ça qu'on voit : le "circulez, y a rien à voir", l'autoritarisme, qui ne tolère aucune négociation, de ce pouvoir. Et ça, ce n'est pas rien, contrairement à ce que dit Legrand.

Je me demande si face à nos colères, il n'y aurait pas la colère froide, sans émotion, qui détruit tout, avec obstination. Une colère d'une vieille rancune rancie, celles de gens de droite qui veulent mettre le peuple à genoux et qui ne supportent pas la démocratie. Vous savez ceux qui disent en pinçant les lèvres : "la France est irréformable", vous la sentez alors la haine tenace qui gére sa colère rentrée comme une traînée de poudre implacable allant vers sa dynamite.

http://anthropia.blogg.org
"L'ire a toujours sa place dans nos dictionnaires mais son usage est vieilli voire complètement has been… En revanche nous avons conservé le mot irascible.
Longtemps d’ailleurs la bile s’est dit cole ou chole, comme en témoigne l’expression la chaude chole.
A noter que les mots choléra et cholestérol font partie de la même famille que la colère, laquelle a perdu son h aux alentours du 19e siècle."

On peut ajouter le mot cholédoque qui a une plus grande proximité encore puisque le canal cholédoque n’est autre que le canal reliant le duodénum à la vésicule biliaire.

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