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L'Europe a-t-elle donné davantage de pouvoir aux agences de notation ?

Il n'a pas encore fait sa "rentrée", mais il est déjà très en forme. Jean-Luc Mélenchon appelle sur son blog à "un devoir de résistance intellectuelle" face aux injonctions des agences de notation. Depuis la dégradation de la note des Etats-Unis par Standard and Poor's début août, les agences de notation - qui évaluent "la solvabilité d'un émetteur de titres de dette" - sont au centre de toutes les attentions. En France, le gouvernement a d'ores et déjà promis une série de mesures pour réduire le déficit afin de préserver son triple A, le précieux sésame attribué par les agences de notation.Si ces agences concentrent les critiques (la commission européenne doit faire des propositions à l'automne pour mieux les encadrer), Mélenchon accuse l'UE de leur avoir accordé davantage de pouvoir... il y a deux mois. Les Etats auraient abandonné leur pouvoir de contrôle de l'activité de ces agences, et celles-ci auraient désormais les mains libres : elles ne seraient plus obligées de rendre des comptes sur leurs méthodes de calcul, les Etats ne pourraient plus les critiquer. Un scoop, signé Mélenchon, qui déplore le silence de la presse à ce sujet en prenant pour cible son meilleur ennemi : le correspondant de Libération à Bruxelles, Jean Quatremer.

Derniers commentaires

Du nouveau à propos des agences de notation

Standard & Poor's rattrapée par la justice américaine
23 janvier 2015 - Le Monde

Extraits :
(...)
"Dans le but d'augmenter ses bénéfices, l'agence américaine aurait fait preuve de laxisme sur ses critères de notation. Un peu plus de six  ans après le début de la crise financière, les agences de notation sont en train d'être rattrapées par la justice. Standard &  Poor's (S&P) s'est ainsi fait sanctionner, mercredi 21  janvier, par la Securities and Exchange Commission(SEC) et la justice américaine. La filiale du groupe McGraw-Hill est accusée de laxisme sur ses critères de notation concernant les obligations adossées à des prêts hypothécaires, les fameux subprimes, dans le but d'augmenter ses parts de marché dans ce domaine.
Standard &  Poor's a signé un accord avec les autorités américaines, qui comprend le versement de 77  millions de dollars (66,4  millions d'euros) de pénalité et, plus inédit, une interdiction de noter les titres de dette concernant l'immobilier commercial aux Etats-Unis pendant une durée d'un  an. Il s'agit de la première sanction prise à l'encontre de l'une des trois  principales agences de notation financière – S&P, Moody's et Fitch – depuis la mise en place d'une régulation plus sévère dans le sillage de la crise de 2008."
(...)
"Pour sa part, Eric Schneiderman [hihihi], le procureur de New York, a déclaré  : "  Dans le sillage de la crise immobilière et de l'effondrement de l'économie mondiale, les agences de notation comme S&P avaient promis de ne pas contribuer à une autre bulle en gonflant les notes des produits qu'elles devaient évaluer. Malheureusement, S&P a brisé cette promesse en  2011, en mentant aux investisseurs afin d'augmenter ses bénéfices et ses parts de marché."
Cher Monsieur Rochat

Admettons que Mélenchon s'est trompé et attribue à un texte de 2011 ce qui était déja présent dans un texte de 2010.
Quelle belle affaire!
il n'en demeure pas moins que le fond reste identique et que les agences de notations sont au liberalisme ce que fut l'inquisition à l'église catholique:le bras armé.Ce que les libéraux ne peuvent obtenir par les élections ils nous l'imposeront au nom du triple A:encore plus de dérégulation,mutualisation des pertes,privatisation des gains,mise à sac des secteurs publics etc.....

La première question qui se pose donc est celle de l'utilité de cet article.
Que cherchez vous à démontrer?Que Mélenchon n'est pas crédible?
Est ce un esprit boutiquier qui vous inspire,irrité que vous seriez par une nouvelle remarque de Mélenchon sur les choix éditoriaux des journalistes??
Avez vous quelque affinité particulière avec Monsieur Quatremer?

Je ne sais.

En tous cas si une des règles d'or(encore une..)du journalisme est bien la hiérarchie de l'information , il me semble que le fait que vous mettez en exergue ne le méritait pas ce qui est susceptible de ne pas contribuer à la notoriété du site.

Mais c'est sans doute une erreur...comme Mélenchon.

Bien à vous
Bravo pour cet article.
Ou faire suivre les trois CD du Messie de Haendel par quelque disques de Mireille Mathieu et de Tata Yoyo...

Histoire de reprendre, brutalement, contact avec le sol !

En ce qui concerne Delors il oublie un peu vite qu'il a pris une part non négligeable dans la construction de cette Europe de merde...

Et pas par hasard : comme il ne s'est jamais senti capable de gouverner il a tout fait pour refiler la patate chaude à un truc vague, flou et irresponsable.

C'était une excellente idée comme on peut le mesurer chaque jour (et ce n'est qu'un début !)

Accessoirement sa fi-fille il peut se la garder : les mauvais pères ne font jamais de bonnes filles !
Daniel, je ne comprends pas comment on peut s'enfiler à la suite le blog de Frederic Lordon et celui de Jean Quatremer... c'est comme aller écouter "le sacre du printemps" et en sortant enchainer sur un concert de Julien Doré...
"crétinerie mélanchonesque "!!!
Quatremer part en guerre pour sauver le système financier qu'il a contribué à mettre en place (voir sa campagne acharnée du TCE et du traité de lLisbonne).Système qui nous montre tous les jours le niveau de crétinerie qu'il représente.
Vas-y Jeannot, continue !
Merci pour cet article, Sébastien Rochat.
Merci de nous tenir au courant en cas de nouveau.
Et une bise à la camarade Mouffette au passage.
Bon, qu'est-ce qui s'est passé au juste dans cette chambre d'hôtel à New York entre Mélenchon et Quatremer ? ASI, je n'arrive plus à suivre tous vos articles.
Merci de vous être penché sur cette question, et de diffuser ainsi à votre manière ce que nous défendons.

Tout d'abord, le devoir de résistance intellectuelle dont parle Mélenchon ne concerne pas que les agences de notation, mais tout ce qu'on nous martèle et qu'on va nous marteler encore plus dans les mois et les années à venir si le peuple ne se donne pas le pouvoir ; toute la propagande libérale qui va s'abattre plus que jamais sur notre pays, et en particulier pour faire avaler les mesures d'austérité que les libéraux veulent nous imposer.

Par ailleurs, il est évident que toutes les lois libérales votées au Parlement européen, ainsi que tous les méfaits de la Commission européenne, renforcent le système libéral, et donc nécessairement le pouvoir des agences de notation. Régulièrement, les libéraux jurent de "réguler" le "marché", et de "contrôler" les agences de notation, de les "surveiller", car elles risquent parfois de faire mal... à qui ? Aux investisseurs bien sûr ! Évidemment, rien n'a jamais été fait, au contraire : tout est faire pour faire grossir la bête de la "concurrence libre et non faussée" en privatisant les États, comme le dit Jacques Généreux, et comme le démontre régulièrement Jean-Luc Mélenchon sur son blog depuis des années.

Car qu'y a-t-il au cœur de ce système ? Des États privatisés, c'est-à-dire des États qui servent des intérêts privés et se financent auprès de banques privées. Alors forcément, si les États sont privés, comment et même pourquoi empêcher des agences privées de les "évaluer" ? Comme le fait remarquer Jacques Généreux, l'UE est aujourd'hui plus libérale que les États-Unis. Je conseille à tous de l'écouter ou le réécouter ici. C'est limpide, contrairement à mes explications maladroites de novice.

En ce qui concerne plus précisément le Parlement européen et les agences de notation, je suis allée faire un tour sur le blog européen de Mélenchon où l'on peut trouver toutes ses explications de vote, et je suis tombée sur cette page grâce au moteur de recherche.

Lors de la session plénière du 4 au 7 juillet 2011, le Parlement européen a voté des "recommandations" sur la crise. Voici ce que Mélenchon a reproché à ce texte - je ne copie que les aspects négatifs qu'il a énuméré (il énumère à chaque fois les côtés positifs et négatifs du texte proposé) -, ça en dit long sur ce qu'est aujourd'hui l'UE :

Négatif

- promeut à tout va "l'économie sociale de marché"
- veut "atteindre les objectifs de la stratégie Europe 2020" et le prône tout au long du texte, avec les "réformes structurelles adaptées", bien sûr!
- Se félicite des décisions de l'UE à propos des agences de notations… (on leur a donné un passeport européen en Octobre 2010!)
- "se félicite du principe du semestre européen" et ce tout au long du texte. Demande même un "alignement accru des budgets nationaux affectés à des objectifs communs" (logique du Pacte euro plus)
- demande que l'UE parle d'une seule voix, notamment au FMI
- demande le "démantèlement des barrières commerciales mondiales"
- demande une coordination renforcée des politiques fiscales (incitations à l'emploi, incitations à l'investissement, assiette commune de l'impôt sur les sociétés sont cités)

- déclare que " la concurrence fiscale est acceptable dans la mesure où elle ne met pas en péril la capacité des États membres de percevoir les recettes qu'ils sont raisonnablement en droit d'attendre" (Ce qui veut dire? Rien. Absolument rien. A part que la concurrence fiscale est acceptable)
- demande la hausse du budget de l'UE et parallèlement la baisse des budgets nationaux!
- Veut la mise en place d'une structure de gouvernance économique mondiale avec le FMI et la Banque Mondiale dans l'ONU (seule l'inquiétude le désir de voir l'économie rentrer dans l'ONU est intéressante. Mais il faut d'abord abolir les institutions de Bretton Woods)

Dramatique

- déclare "l'Union est à la croisée des chemins: soit les États membres décident d'unir leurs efforts pour renforcer l'intégration soit la stagnation au niveau décisionnel et les divergences sur le plan économique pourraient mener l'Union à sa désagrégation"
- et "met en garde contre les risques d'un repli dans une Union fragmentée vulnérable au protectionnisme et au populisme"
(En gros: suivez sagement les ordres de la Commission et ne vous avisez pas de protéger vos peuples)

Stupéfiant

- le texte "fait remarquer que les femmes, en particulier, courent un risque accru de vivre dans la pauvreté; constate que la pauvreté des enfants a augmenté dans plusieurs États membres pendant la crise; souligne le fait que cela est inacceptable, et que ces tendances négatives doivent être inversées;"
- et que propose-t-il en conséquence? Il n'en appelle pas à l'UE, pas aux États membres, mais…aux ONG! ("appelle par conséquent les organisations non gouvernementales existantes, en particulier, à former un réseau solide pour éradiquer la pauvreté des enfants moyennant des approches centrées sur les enfants, des objectifs spécifiques aux enfants, et à accorder une importance toute particulière aux droits des enfants")


Il est évident que nous avons tous intérêt à tout lire et à s'inquiéter de l'ensemble de ce qui ne va pas plutôt qu'à s'arrêter uniquement sur le problème des agences de notation. Le Parlement européen leur a-t-il ou non récemment donné plus de pouvoir ? Dans tous les cas, même si Mélenchon s'est trompé sur ce point précis, l'UE du Traité de Lisbonne est leur maman ; une maman qui se fâche de temps en temps, mais continue bien sûr de les nourrir. Quand on renforce le libéralisme, on renforce le libéralisme, point. Et aux dernières nouvelles, les agences de notation ne vivent pas grâce au socialisme.

Ce problème est indissociable de celui du capitalisme qui met tant d'années à agoniser et fout tout en l'air pendant ce temps - démocratie, écosystème, économie, éducation, santé, justice, etc...

Cette petite affaire ne change donc rien au problème, ni au point de vue que Mélenchon défend... J'ai un peu l'impression que vous cherchez ici la petite bête, mais c'est toujours bénéfique, puisque ça diffuse nos idées et nous permet de nous perfectionner quand vous dénichez quelque chose qui cloche, même quand il s'agit comme ici de détails.

Au fait, ça vous dirait de faire une enquête à propos du Pacte Euro Plus ? Non ? Parce qu'il y aurait de quoi faire. Personne ou presque n'en a parlé dans la presse... Un scandale historique. Non ?
quel ignorant ce quatremer... on dirait qu'il récite les éléments de langage distribués à des parlementaires lors d'une session de lobbying du secteur financier...

Pour clôre le débat:

Le client d'une agence de notation n'est pas un Etat. Quel serait l'intéret pour un Etat de savoir sa note, sans connaitre le système de notations sur lequel elle est basée, alors même que chaque pays dispose de services statistiques nationaux? Les agences de notations n'ont pas cet avantage de disposer de toutes les infos sur un pays et doivent les dériver via des benchmarks globaux qui sont des moyennes de pays industrialisés pour toute donnée non publique. De plus, personne ne sait exactement comment les agences composent leur notes, donc à quoi cela peut bien servir à un Etat de les financer puisque la note au final est rendue publique... ou bien j'ai mal compris et ce sont les Etats au lieu des banques qui financent les agences mais je pense pas vu l'enthousiasme de quatremer.

Les clients des agences concernant les obligations d'Etat sont les banques. C'est clair et il n'y a pas à tergiverser. Les banques cherchant à savoir la qualité des obligations qu'elles acquièrent ainsi que le risque de défaut. Elles n'ont pas les moyens actuellement et encore moins les compétences pour faire ce travail car comme le montre les erreurs répétées des agences les plus connues, c'est TRES dur comme métier que de prévoir l'avenir.

Est-ce un pouvoir étendu? Aucune idée... en tout cas cela garantit l'indépendance de ces agences vis-à-vis des Etats qu'elles notent. Donc dans l'esprit d'un Mélenchon qui cherche à les contraindre, cela peut correspondre à encore plus de pouvoir.

Concernant quatremer qui se permet d'insulter un élu sur un sujet aussi crucial: qu'il se recycle chez Paris Match en journaliste spécialisé dans les moeurs des politiques. Ca lui conviendrait beaucoup mieux puisqu'il se ridiculise à chacune de ses déclarations ce pauvre jeune garçon.
Le formidable Bob Siné, qui ne va pas très fort hélas, mais qui n'a rien perdu de sa salubre verve, écrivait il y a peu :

J'adhère complètement au slogan de Mélenchon "QU'ILS S'EN AILLENT TOUS !" à la seule condition qu'il les suive, dans la foulée !

C'est bien la première fois que je ne suis pas tout à fait d'accord avec Bob : Mélenchon je le garderai bien (en le surveillant du coin de l'oeil quand même, si d'aventure il pétait un câble !)

Au fait il prépare un Siné Mensuel pour septembre ! Quel gaillard... Je vais voir s'il a fait appel à notre ami commun Roland Agret pour parler d'in-justice...
Tout cela me semble une bataille de marchands de tapis pendant que la maison brûle.

Les agences de notation font partie intégrante du système, elles en sont un instrument comme un autre, et celui qui sait les utiliser idéologiquement a tout gagné.

Quand Standard £ Poor's a dégradé la note des USA à cause de sa dette, et du fait du blocage politique qui avait présidé au relèvement de son plafond, elle a alerté sur la crise de la dette publique qui agitait tout le système.
Immédiatement, les libéraux français (l'UMP) ont profité de l'aubaine pour expliquer que la note française aussi risquait de baisser, cela avait un intérêt de trouver un moyen de grignoter un peu plus l'Etat-providence, c'est-à-dire dans leur esprit, tout ce qui arrange les dominés dans cet Etat. C'est bien l'idée qu'a repris Sarko car il veut faire voter la règle d'or par les socialos dans la constitution française, et qu'il a besoin d'eux pour le faire, mais qu'eux voient bien le danger.

Si la bourse a plongé suite à la dégradation de la note américaine, c'est parce qu'elle a continué à le faire parce que la dette est énorme, que nous sommes en occident au bord de la récession. que les banques, sachant que les autres risquent d'être insolvables, hésitent de plus en plus à se préter entre elles (remake de début 2008) et qu'on sait que l'Europe du Nord ne peut pas rembourser toutes les dettes de l'Europe du Sud. Les autorités colmatent au fur à mesure que ça fuit, mais le navire fait eau de toutes parts.

Dommage que Melenchon s'attaque à un épiphénomène, et en plus sans grand intérêt car il a mal interprété d'après votre article.
De toutes façons, ce n'était pas le problème, Le diable est dans les détails, mais le raisonnement doit se faire sur le fond. S'attaquer des personnes ou à des détails n'est pas très efficace.
"Nous ne sommes pas parvenus à joindre Mélenchon."

Peut-être vouliez-vous dire : J.L. Mélenchon ne nous a pas encore répondu ?
A moins que vous n'insinuiez qu'il se terre et refuse le débat ?
Ce n'est pas en 2011 que ce texte a été passé, c'était en 2009. D'un coup, tout va mieux : Mélenchon à tort. Et les agences de notation sont pas si méchaââantes que ça et Quatremer n'est pas un parasite comme son collègue Joffrin. Ouf.

Ceci dit, au moins, vous causez des propositions de JLM et du FdG. Et les propositions des autres là, Hollande ou Borloo, pourquoi vous n'en parlez pas ? :-D

Et... à quand un dossier sur toutes les âneries lénifiantes de Quatremer ?
Edifiant, merci de cette enquête. Il n'était peut-être pas si en forme que ça, finalement ^^

J'espère qu'il vous lira et qu'on aura une réponse.

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