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Les enseignants chercheurs en grève apprennent la communication

Il y a un an, @si se penchait sur le peu de relais médiatique rencontré par le mouvement lycéen contre les fermetures de postes. Plusieurs @sinautes avaient écrit à la rédaction pour s'en plaindre. Cette année, c'est un autre mouvement qui nous est régulièrement signalé comme "oublié" : celui qui agite depuis huit semaines maintenant les universités françaises. Réforme du statut des enseignants-chercheurs, mastérisation de la formation des enseignants du primaire et du secondaire, autant de textes contre lesquels le monde universitaire s'élève en masse. Le traitement médiatique qui leur est réservé est-il suffisant ? Transmet-il fidèlement les revendications des grévistes ?

Derniers commentaires

depeche de Reuters, ici sur yahoo news

"Le chef de l'Etat a estimé que l'université devait devenir "le coeur de la recherche française" et a regretté qu'il n'y ait "pas assez de contacts entre la recherche et l'entreprise".

"C'est tout à fait fantastique que des entreprises puissent commander à nos universités des programmes de recherche", a-t-il expliqué. "C'est fantastique que des étudiants puissent créer des entreprises après être sortis de leurs études."

[...]

"Mais si on fait des études c'est pour être bien formé, c'est pour trouver un emploi, c'est pour créer de la richesse (...) et que l'économie française puisse être une des plus compétitives au monde."



Voila le seul argument presente : l'universite doit devenir un grand departement de "recherche et developpement" pour les grande entreprises des copains patrons de Monsieur Le President Nicolas Sarkozy, depratement R&D qui coutera bien entendu moin scher avec du sponsoring que si ce departement etait un des departements internes de l'entreprise.

Imaginons l'independance de cete recherche scientifique lorsque le financement est conditionne a un resultat precis pour une entreprise. Et bien sur ce sont toujours les grandes entreprises qui vont vont faire ce "sponsoring". Quelles sont-elles ?

A verifier, mais je crois me souvenir que le MIT aux USA est finance a plus de 60 % par les entreprises de l'armement

Et quelles seront dans ces conditions les entreprises qui vont financer les departements dont la recherche ne debouche pas sur un produit ou service directement comercialisable ?

A mon avis, c'est une des raisons parmis d'autres qui explique l' abandon des theories de l'evolution et du retour en force de cours de "intelligent design" ( dessein intelligent ? )
Un enseignant-chercheur en sociologie politique action publique a lancé un appel au boycott du Monde. C’est intitulé « Charte de bonne conduite vis-à-vis du journal Le Monde :
1) Ne jamais acheter d'exemplaire papier d'une production provenant du quotidien /Le Monde/ ;
2) Se désabonner de tout service payant, papier ou numérique, du quotidien ;
3) En cas de passage sur le site web...
"
En tout 12 conditions de la même encre.
Pour lui : "La Rédaction du journal Le Monde a fait le choix politique depuis trois mois de se construire comme un adversaire résolu du mouvement universitaire..."
... et les enseignants du primaire aussi dans un silence encore plus grand.
Nos élèves ne risquent pas d'aller dans la rue, et nous ne pouvons pas non plus entre 2 cours aller faire une ronde...ni perdre 1 trentième de salaire tous les jours et les parents ont besoin qu'on garde leurs enfants (hé oui). Les 'désobéisseurs' sont mal relayés par lémédia.
Pensez au primaire: les élèves qui y sont, vos enfants, deviendront des ados de collège, lycée, et de fac, si elle le leur permet encore.
La casse du service public est tellement entreprise par tous les côtés, avec discours de façade contraire à ce qu'il se passe sur le terrain... Comment se battre?
Découragement à tous les étages...
Les articles dans la presses se font rare sur le mouvement des enseignent chercheurs mais aussi sur le mouvement étudiant. De nombreuses facultés sont bloqués depuis un mois, nous manifestons au moins une fois pas semaine, nous multiplions les actions, sommes nous invisible? Un peu de reconnaissance, de visibilité médiatique donnerait un poid à notre lutte, peut étre que cela pousserai même le gouvernement à réagir. Et ainsi nous eviterons de nous inscrire dans un mouvement long qui met en périle nos années universitaires.
On entre dans le décryptage intéressant car les journalistes sont toujours sommés d'être du côté des protestataires sous peine d'être jugés "à la solde du pouvoir".
Si l'on veut bien admettre qu'il y ait des pressions du pouvoir pour passer certains messages, acceptons de reconnaître que les pressions ne sont pas moindres de l'autre bord.
Luc Cédelle ne fait là que son travail de journaliste. Faut-il le rappeler : un journaliste se doit de prendre de la distance. Et cela déplaît toujours. Pourtant quand il fait bien son travail, c'est le garant d'une liberté de parole et de réflexion.
8 semaines complètes d'interruptions de cours à l'université d'Avignon... ça fait du bien de lire ça !
A ce propos pas de nouvelles de l'initiative de Copé et certains députés UMP de se réconcilier avec les chercheurs via l'ouverture d'un blog? Un beau coup de com encore.
8 semaines de blocage à Tours, je crois que c'est le plus long depuis longtemps... A moins que le CPE n'ait été encore plus long.
Mais il faut nuancer, je crois que dans les facs où les étudiants ne bloquent pas, les cours ont lieu et les profs font des grèves qui portent sur d'autres aspects (administratifs par ex).

Souvent, les profs sont défavorables au blocage, parce qu'ils sont conscients de l'effet désastreux de l'effet que cela peut avoir. Mise en danger des diplômes à la fin de l'année (pour ceux qui ont effectivement perdu 8 semaines de cours sur 12, ça devient vraiment problématique), décrédibilisation de la fac (qui n'en a pas besoin...), et aussi, détresse de certains étudiants étrangers. Ceux-là, tout le monde s'en fiche, mais même si on décide d'ignorer le fait que certains d'entre eux se saignent aux quatre veines pour vivre en France et n'ont pas les cours qu'ils sont censés avoir, on peut tout simplement penser égoïstement aux programmes d'échange qui risquent de disparaître. Parce que les universités étrangères, elles s'en fichent des mouvements sociaux en France, et ce qu'elles voient, c'est que les blocages et les semaines de cours perdues, c'est plus d'une année sur deux maintenant, et donc, à leur place, est-ce que vous continueriez de maintenir des échanges avec les universités françaises?
Je sais qu'à Tours, il y a eu une grande consultation des étudiants, qui a donné 70% contre le blocage. Mais le lendemain, les bloqueurs étaient toujours là, et comme envoyer la police est une chose que personne ne veut avoir à faire... ils sont toujours là plusieurs semaines après. Toujours le même problème et toujours pas de solution.

Enfin, je m'éloigne du sujet qui n'était pas le blocage mais la grève des enseignants. Je trouve effectivement qu'on n'en parle pas beaucoup, au vu de l'ampleur de la mobilisation. Un mouvement aussi long, je ne crois pas en avoir vu depuis 7 ans, et surtout, il est suivi, voire mené par des composantes censées être conservatrices et réticentes à utiliser la grève (comme les facs de droit). D'ailleurs, un mouvement de profs à l'université est assez rare, d'ordinaire ce sont les étudiants qui s'agitent, et contrairement à ce que prétendent beaucoup de gens, les profs tentent plutôt de décourager ces mouvements.

En même temps, je me fais encore l'avocat du Diable : si nos universités n'avaient pas élevé le blocage au rang de tradition, en se mettant en grève et en prétendant faire la révolution pour un oui ou pour un non (on a tout eu, le LMD, le CPE, la décentralisation, la LRU, les sans-papiers, et j'en passe), ils auraient peut-être moins de mal à se faire entendre maintenant qu'on a effectivement un Président de la République qui étale sans vergogne son mépris total pour les intellectuels et les attaque à coup de mensonges (ou contre-vérités, c'est pareil) dans les médias. Alors, je sais, c'est injuste parce que c'étaient les étudiants avant, pas les enseignants, mais dans l'imaginaire populaire ça reste la même chose, "les universités encore en grève."
Je sais que certains ne partagent pas mon opinion mais je continue à penser que l'action sociale et le droit de grève doivent s'utiliser avec parcimonie, sans quoi ils finissent par perdre leur valeur symbolique au détriment de tous.
Au passage, les enseignants du Secondaire ont perdu leur combat pour éviter les suppressions de postes.
Cette année encore, les établissements scolaires ont appris en février les réductions de postes par établissement.
Même constat que l'année dernière. Mais comme les blocus n'ont eu aucune efficacité en 2008, rien n'est prévu en 2009.
Et pas de place pour deux mouvements dans l'éducation dans les médias.

Pour comprendre comment cela fonctionne :

> Education nationale : les manipulations du ministère pour supprimer des postes de profs
http://www.politique.net/2008021902-education-nationale-suppression-de-postes.htm

> Suppressions de postes dans l'éducation nationale : Xavier Darcos nous répond
http://www.politique.net/2009011201-suppressions-de-postes-dans-l-education-nationale.htm
Reçu dans ma boîte aux lettres ce soir :
"Pendant que le gouvernement ratiboise les effectifs des profs, Sarkozy veut imposer une réforme géniale. Il a décidé d'offrir aux expatriés la gratuité des écoles et lycées français de l'étranger. Un cadeau sympa, non ? Sauf qu'il va surtout profiter aux plus aisés, et que l'addition, pour l'Etat, s'annonce carabinée. Ces écoles, très cotées, étaient jusqu'à présent payantes. Certains lycées sont des établissements publics, d'autres, privés sous contrat. En tout 160 000 élèves y sont scolarisés, dont 80 000 français. Sous la tutelle du Quai d'Orsay, chaque établissement fixe assez librement ses tarifs et ça atteint des sommets: 5 500 euros l'année à Tokyo, 6 500 à Londres, 15 000 à New York et 17 000 euros -le record- à San Francisco.

Au diable l'avarice! Pour les expatriés modestes, un système de bourses plutôt généreux est déjà en place. A New York, par exemple, il faut gagner moins de 65 000 euros par an -pas vraiment le smic- pour décrocher 4 500 euros d'aide. Environ un quart des élèves français bénéficient d'une bourse. Mais pour Sarko, ce n'était pas assez. Depuis l'an dernier et à la demande express de l'Elysée, l'Etat prend en charge l'intégralité des frais de scolarité des élèves français de terminale... quels que soient les revenus des parents. Plus besoin de bourse ! A la rentrée de septembre, ce sera le tour des premières, puis des secondes l'an prochain, et ainsi de suite. "
> >
> > "J'aurais pu commencer la gratuité par la maternelle", a expliqué Sarko, le 20 juin dernier, devant la communauté française d'Athènes. "Mais j'ai voulu commencer par l'année la plus chère pour que vous puissiez constater la générosité des pouvoirs publics français." Encore merci ! Mais générosité pour qui ? A Londres, l'une des familles concernées par ce généreux cadeau déclare plus de 2 millions d'euros de revenus annuels. Et deux autres gagnent plus d'un million. Jusqu'alors, une partie du financement était assurée par des grandes entreprises françaises désireuses d'attirer leurs cadres vers l'étranger. Ces boites, comme Darty ou Auchan, rentrent déjà leur chéquier : pourquoi payer les frais de leurs expat' si l'Etat régale ? Un coût qui fait boum. Au Quai d'Orsay, l'Agence française de l'enseignement à l'étranger a simulé le coût de cette plaisanterie mais s'est bien gardé d'en publier le résultat. Lequel est tout de même tombé dans les palmes du "Canard". D'ici dix ans, appliquée du lycée jusqu'au CP (sans parler de la maternelle), la gratuité coûterait à l'Etat la bagatelle de 713 millions d'euros par an !


> > Intenable ! La vraie priorité, c'est l'ouverture de nouveaux établissements, pas la gratuité. Mais pourquoi Nicolas Sarkozy s'est lancé là dedans ? Peut-être parce qu'il se sent personnellement concerné par la question : après avoir été annoncé à New York puis à Londres, petit Louis est finalement inscrit au lycée français de Doha... Et il va falloir payer ! Auditionné par le Sénat à la fin juin, Bernard Kouchner n'a pas nié ces menus "inconvénients". Son cabinet songe d'ailleurs à couper la poire en deux : une gratuité partielle... mais toujours sans conditions de revenus. Sauf que, pour le moment, Sarko n'en veut pas. "Je tiens beaucoup à la gratuité", s'entête-t-il à chaque déclaration à l'étranger. Sans prendre le temps de préciser comment sera financée cette très généreuse gratuité !
> >
> > A DIFFUSER LARGEMENT. Ce ne sont pas les médias qui nous le diront. Et puisqu'il faut faire des économies à l'Education Nationale, je vous laisse juges. Tout va bien. Surtout pour certains. Il n'y a plus d'argent ???
A Lyon (2) les cours reprennent, mais l'Université reste mobilisée. Les profs sont bien conscients que le mouvement pénalise les étudiants et en particulier les étudiants étrangers, mais il s'agit véritablement d'une question vitale pour eux. Moi-même, j'ai soutenu et soutiens toujours le mouvement, même si des périodes vides, sans échanges et sans contacts enrichissants, en cours, me sont très pénibles... Je ne crois pas que l'argument selon lequel on a trop râlé auparavant pour être à présent vraiment entendus et pris en considération, tienne... parce qu'il s'est toujours agi de remettre en cause des réformes qui vont et iront dans le même sens : la mise en place d'un système d'enseignement supérieur à l'anglo-saxonne. Ces universités qui devraient nous servir de modèles aux dires du gouvernement jouissent certes d'une relative autonomie, mais elles ne garantissent en aucun cas l'accès du plus grand nombre à des études supérieures de qualité ; quant au succès dans la vie professionnelle ultérieure qu'elles sont censées assurer, il dépend de beaucoup plus de facteurs que la seule obtention d'un diplôme : les étudiants anglo-saxons sont endettés jusqu'au cou, à la fin de leurs études, et avec la crise, beaucoup ne trouveront pas un travail qui leur permette de rembourser leurs emprunts.

(grmpf, je ne voulais pas poster ma réponse ici, m'enfin bref.)
Le problème dans l'éducation nationale est relativement simple.
C'est un secteur qui n'apporte pas un centime à l'Etat et qui coûte cher.
Après, s'agissant de la gratuité pour les expatriés, c'est uniquement du clientélisme.

> La gratuité pour les expatriés coûtera 713 millions d'euros par an
Lire l'article

> Le gouvernement supprime des classes dans le public et va en créer dans le privé
Lire l'article

> Bataille de chiffres : y a-t-il 1 professeur pour 11 élèves dans le secondaire ?
Lire l'article


On a fait beaucoup d'articles de ce type, puis on a renoncé. Lassitude quand tu nous tiens ;-)
On manifeste encore un peu en France ce jeudi ?
http://www.uneecole-votreavenir.org/spip.php?article14
C'est malheureux a dire mais les médias sont encore a la recherche d'une figure emblématique qu'ils ne trouvent pas car elle n'existe pas. Je crois qu'un parallele pourrait etre effectué avec les mouvements lycéens et étudiants et l'émergence des Juliard et autres.
Il y a aussi les IUT qui se battent contre la LRU "libertés et responsabilités des universités". Loi qui entre autres réduirait considérablement le budget des IUT. Ce qui entrainerait une plus forte dépendance vis à vis des entreprises et des différences de niveaux/réputation entre les IUT, et une formation payante.
Mouvement qui reste très peu médiatisé malgré de plus en plus "d'actions" de beaucoup d'instituts ( Écoles bloquées depuis des semaines, TGV bloqués, cours en plein air, information de la population, annulation des déplacements de Mme Pecresse...).
Pour plus d'infos : http://lannionaction.venez.fr/ ( L'info relative à l'IUT de Lannion)
http://sauvonslesiutetaudela.wordpress.com/ (Coordination nationale)

Merci :)
Enfin !!!

Merci à @SI de couvrir un peu ce conflit ! HUIT semaines de grève et des ministres dans le déni. Des médias qui nous ignorent.... ce conflit m'interroge vraiment sur la nature de notre démocratie.
Le journaliste s'explique. " je ne peux pas affirmer que l’intention du gouvernement est de privatiser" " En l’état actuel des choses, je crois même de mon devoir d’affirmer le contraire" explique-t-il.


Ca s'appelle du parti pris, purement et simplement; Il ne sait pas, mais se permet d'affirmer quand même. Nuance, quand même, le verbe pouvoir et son sens... ne pas pouvoir affirmer, cela veut aussi dire, être empécher d'affirmer. Encore un, qui mérite sa carte de presse, et son salaire.

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