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le trafiquant d'armes et la peau des murs

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La présence d’Arthur Rimbaud sur ce perron à Aden est totalement remise en question par Jacques Bienvenu.
Lire ici, aussi.

Mais pour l’instant, la médiatisation de cette information reste faible.
Coucou, M'sieur K.

Il y a apparemment du nouveau, ICI
Tiens, Alain, zavez vu/lu ?
http://www.lexpress.fr/culture/livre/la-photographie-de-rimbaud-authentifiee_897362.html

Un avis ?
Comme toujours, l'analyse d'Alain Korkos est passionnante. J'y trouve toutes mes premières interrogations, vite suivies d'une quasi certitude : non, cette prétendue photo de Rimbaud ne le représente pas du tout ! Je m'étonne - quelle innocence de ma part ! - qu'un spécialiste de Rimbaud se soit compromis dans ce que je considère comme une honteuse et néanmoins, hélas, banale entreprise commerciale en lui apportant sa caution...
Cet article met en lumière le travail autrement remarquable de l'immense artiste qu'est Ernest Pignon-Ernest que je m'emploie en ce moment à faire connaître aux lecteurs de mon (très modeste) blog : http://francesca.over-blog.org
Mais enfin vous voyez bien que c'est Marcel Proust, le gars de la photo sépia....http://i41.tinypic.com/b52rme.jpg !!!

Et là, jeune...http://art-psy.blog.lemonde.fr/files/2008/07/1889794883_f6a0f4301a.1216748556.jpg ... les yeux, l'implantation des cheveux...
Tout y est je vous dis !
Médiapart a consacré un article (payant) à cette photo. Pour le journaliste, les experts sont formels, donc aucun doute, c'est bien Rimbaud.
Bonjour
J'aimerais vous signaler un artiste qui utilise egalement les murs pour des detournements, il s'agit de Banksy dont le manifesto, maintenant disparu de son site mais conserve la (en) m'avait particulierement impressionne.
Je trouve amusant qu'Alain Korkos mette aussi en doute, si ce n'est la véracité de l'identité du personnage sur la photo, tout au moins la méthodologie amenant à conclure qu'il s'agisse de Rimbaud.

Mes objections sont les suivantes :

1°) Ce n'est pas à un expert de Rimbaud qu'il faut demander confirmation de la chose. Tout au plus pourrait-il donner des arguments pour infirmer l'hypothèse, mais pas pour la confirmer. « L'expert » à qui il faudrait s'adresser ressemblerait plutôt à expert en biométrie.

2°) Visiblement l'article du figaro ne semble n'évoquer qu'un seul expert « Jean-Jacques Lefrère ». Et en lisant l'article on découvre un détail bien intéressant à son sujet :
[quote=Mohammed Aissaoui dans Le Figaro]« Désireux de s'octroyer l'aide d'experts es Rimbaldie, ils entrent en contact avec Jean-Jacques Lefrère, biographe de Rimbaud et spécialiste incontesté. Quand ils le rencontrent, celui-ci travaille à un ouvrage monumental, une «correspondance posthume» regroupant des lettres, documents et articles mentionnant Arthur Rimbaud, de sa mort en 1891 jusqu'à 1900 (Il paraît aujourd'hui chez Fayard.) »
( http://www.lefigaro.fr/livres/2010/04/14/03005-20100414ARTFIG00782-rimbaud-la-photo-retrouvee-.php )

Hohoho ! L'expert sort un livre, et c'est le jour de la sortie de ce livre qui est choisi pour exposer au grand jour la révélation sur la photo de Rimbaud.

Donc je résume... La photo est expertisé par une unique personne, qui à intéret évident à ce qu'il y ait du buzz fait autour de Rimbaud en ce moment.

Hum... Autant dire que pour le moment personne n'a encore expertisé cette photo.
Ben, où sont passées les incroyables pommettes de Rimbaud ? Quant à l'implantation des cheveux, elle ne me semble pas plus concluante que ça, se terminant en pointe sur l'une, plus arrondie sur l'autre.
Merci pour la chronique M'sieur K ; je ne pense pas qu'il s'agisse d'une photo du poète.
Mince, à trop chercher Rimbaud sur les photos de classe, j'ai trouvé un aïeul de notre cher président assis au premier rang, sur la gauche, première photo. Sans vouloir faire d'attaque sur le physique, je dirai que les yeux enfoncés derrière le nez saillant convaincraient n'importe quel expert - et puis j'ai payé pour savoir que sur les photos de classe, c'est toujours les plus petits qu'on colle au premier rang.
Et voilà que je m'attarde sur cette photo et que je découvre au coin opposé (5e rang, à droite) un chimiste à oreilles de lapin. Serais-ce une facétie de son camarade de derrière, dont le bras droit se dirige malicieusement vers l'arrière de la tête du bipède lagomorphe?
Et devant le lapin, un petit malin qui voudrait recouvrir d'un seau la tête de son camarade et qui pensait qu'on ne le verrait pas...
J'ignore si le lapin s'est retrouvé vexé d'être ainsi piégé sur sa photo de promo. 120 an après, il reste monsieur lapin. Internet est terrible...

Merci pour cette chronique, comme à chaque fois.
Moi je trouve que cet homme a un faux air de Proust...
Qu'en disent les experts Proustien ?
Personnellement - certes, seule mon intuition me mène à cette conclusion - je pense que cette photo
est bien celle de Rimbaud.
Pour tous les amoureux du gamin aux semelles de vent, cette découverte semble cruelle. Elle brise net l’icône,
une photo à 17 ans qui agrège toutes les aventures, la liberté et le génie du poète.
Mais il faut se rendre à l’évidence : tel Dorian Gray, l'image de Rimbaud révèle maintenant sa banalité d’adulte.
Peu le savent, mais quelques mois avant de découvrir ce tirage, Alban Caussé et Jacques Desse,
deux libraires d'anciens, étaient tombés par hasard sur un manuscrit d’Arthur écrit à Aden.
Le voici :

Kikou, Kikou, mon amour
Je t’aime, je te fais des bisous
Kikou, Kikou, quand tu n'es plus là
Tout m'est trop dur.

Kikou, Kikou, tu es belle
Comme la lune sur la mer
Kikou, Kikou, si d’aventure
Je te perdais
Plus rien n'aurait de saveur.

Kikou Arthur Rimbaud in Tu me manques.

Est-il nécessaire d'en rajouter ?
HURLUBERLU : Je ne crois pas que la main gauche de David de Michel-Ange se retrouve dans le Rimbaud de Pignon-Ernest, non. Le bras de Michel-Ange est écarté du corps, le poignet n'est pas cassé dans le même sens. Voir là :
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/78/David%2Cstatue.jpg

MORASSE : Pignon-Ernest a décoré la cathédrale de Montauban l'année dernière. Des intégristes y ont arraché le sexe des anges, l'affaire fit quelque bruit. En 2009 sont parus un ou deux très beaux livres sur son oeuvre.
Cela me fait penser que j'aimerai bien voir ce film sur cet artiste que vous avez déjà évoqué, Alain, je crois me souvenir (ou ai-je rêvé), et qui mériterait une bien plus large couverture médiatique, de celle qui ne recouvre pas, mais au contraire font découvrir au plus grand nombre.

Ce film qui vient de sortir (pas ici) semble donner un bon aperçu de son travail, si j'en juge par les deux trois très bonnes critiques que j'ai noté pour l'heure.

yG
A un passant

Mon cher enfant que j’ai vu dans ma vie errante,
Mon cher enfant, que, mon Dieu, tu me recueillis,
Moi-même pauvre ainsi que toi, purs comme lys,
Mon cher enfant que j’ai vu dans ma vie errante !

Et beau comme notre âme pure et transparente,
Mon cher enfant, grande vertu de moi, la rente,
De mon effort de charité, nous, fleurs de lys !
On te dit mort… Mort ou vivant, sois ma mémoire !

Et qu’on ne hurle donc plus que c’est de la gloire
Que je m’occupe, fou qu’il fallut et qu’il faut…
Petit ! mort ou vivant, qui fis vibrer mes fibres,

Quoi qu’en aient dit et dit tels imbéciles noirs
Compagnon qui ressuscitas les saints espoirs,
Va donc, vivant ou mort, dans les espaces libres !


Paul Verlaine
J'ai de mes ancêtres gaulois œil bleu blanc, la cervelle étroite, et la maladresse dans la lutte. Je trouve mon habillement aussi barbare que le leur. Mais je ne beurre pas ma chevelure.
Les Gaulois étaient les écorcheurs de bêtes, les brûleurs d'herbes les plus ineptes de leur temps.
D'eux, j'ai : l'idolâtrie et l'amour du sacrilège ; - oh ! tous les vices, colère, luxure, - magnifique, la luxure - ; surtout mensonge et paresse.
J'ai horreur de tous les métiers. Maîtres et ouvriers, tous paysans, ignobles. La main à plume vaut la main à charrue. - Quel siècle à mains ! - Je n'aurai jamais ma main. Après, la domesticité mène trop loin. L'honnêteté de la mendicité me navre. Les criminels dégoûtent comme les châtrés : moi, je suis intact, et ça m'est égal.
Mais ! qui a fait ma langue perfide tellement, qu'elle ait guidé et sauvegardé jusqu'ici ma paresse ? Sans me servir pour vivre même de mon corps, et plus oisif que le crapaud, j'ai vécu partout. Pas une famille d'Europe que je ne connaisse. - J'entends des familles comme la mienne, qui tiennent tout de la déclaration des Droits de l'Homme. - J'ai connu chaque fils de famille !


Mauvais sang Une saison en enfer JEan NicOlas Arthur R I M B A U D (...)
Ce qui paraît évident c'est la même absence de sourire, les mêmes lèvres pincées, la même face impassible, de la photo/icône super connue à ce dernier cliché dégotté de derrière les fagots, en passant par les photos proposées par Alain. De là à en faire un quelconque élément de preuve ... faudrait quand même pas se foutre de la gu... du monde. Non plus. Et c'est un expert qui parle !

;-)
J'ai une photo récente de Rimbaud. Authentique, vu que c'est moi qui suis allé la prendre avec mon téléphone mobile au bout de ma rue.
http://img708.imageshack.us/i/rimbaud2.jpg
J'adore cet endroit (on y fait des choses pas très catholiques mais bien dans le gout d'Arthur)

Par ailleurs, les rimbaldiens, c'est des emmerdeurs.
Merci M'sieur Korkos... Je suis moi aussi dubitatif sur l'authenticité de la photo "retrouvée"... encore qu'il y ait plus d'un point commun entre le personnage très las, attablé à droite, et le Rimbe devenu marchand d'armes naviguant à dos de chameau chez les Danakils...
Finalement, ce vous fut une belle occasion de nous montrer Ernest-Pignon-Ernest... et de reparler de son travail (au fait, où est-il désormais ?)
Merci pour cette chronique...

Le choix définitif de la main tenant la veste fait par Ernest Pignon-Ernest ne serait-elle pas une reprise de la main gauche du David de Michel Ange tenant une fronde?
Ardente chronique, bravo Alain ! Désolée, c'est le seul mot que j'ai trouvé pour rendre l'impression qu'elle me donne.

Je regretterais beaucoup que ce quidam soit Rimbaud. On n'est pas responsable de la tête qu'on a sur les photos, mais cet homme-là me paraît un peu éteint. Dans son regard et sa physionomie générale. Je n'arrive pas à croire que cet homme ait pu écrire "Le Bateau Ivre".

Ce qui n'est pas le cas de toutes les autres photos, où malgré tout, quelque chose passe, de vivant et de déterminé. Au moins le signe d'une personnalité forte. Sur les photos et les portraits peints de sa jeunesse, Rimbaud brûle d'un feu poétique, quelque chose de cette vision du monde passe dans son regard.
Sur les images à Aden, c'est sa vie qu'il brûle, qu'il flambe, Et ces morceaux de papier qui ont gardé son souvenir en noir et blanc sont elles aussi comme flambées, éprouvées par le feu. Il se tient d'une manière dynamique, même assis sur les marches. Il est vivant, pressé de faire quelque chose dont nous ignorons tout mais qui l'appelle irrésisitiblement.

Ce personnage assis à la table de la terrasse d'un hôtel est comme absent de lui-même et de sa vie. Rien ne le hante, aucune vie, aucune poésie, aucune révolte.

Oui ! Je regretterais beaucoup que cet homme-là soit Rimbaud, l'homme qui marchait les poings dans ses poches crevées. Un poète que d'autres artistes, dont vous, continuent à faire marcher parmi nous.
Chez David Abiker, quelqu'un se dénonce. Vraie ou fausse dénonciation, c'est de plus en plus déprimant.
Magnifique Pignon-Ernest, merci pour la découverte.
ps : j'ai un album complet de photos de Rimbaud malicieusement intitulé "arrière grand papy du futur d'alain b" (pour bouiller les pistes sans doute), faire offre en mp.
Quand j'ai vu la photo retrouvée, je me suis dit : "Ah ! c'est vrai ! ça ressemble un peu à la photo super connue où il a 17 ans."
Petites lèvres pincées, visage mince.... Et je crois qu'on a pu être contaminé par cette image ultra célèbre, et qui EST Rimbaud pour nous tous.

donc c'est peut-être pas lui ; mais une découverte historique fait toujours rêver.... Alors place aux rêves les amis (à défaut de m'envoler vers d'autres cieux, je suis bien obligée de rêver... Heureusement, j'ai la chronique du samedi matin qui est là, que j'aurais manqué s'il n'y avait pas eu de volcan en Islande, et ç'aurait été vraiment dommage ;-)
Alain ! merci.
Tout est dit.
Un bel article pour d'intéressantes photos !

Jean-Jacques Lefrère est un spécialiste reconnu des études rimbaldiennes et je ne pense pas m'avancer en signalant que sa biographie de Rimbaud fait autorité.

Cependant, il n'est pas aussi à l'abri de la contestation.
Pour ceux qui s'intéresseraient à l'éternel jeune poète, quelques petits rappels qui pourraient intéresser :

- Jean-Jacques Lefrère est un habitué des "querelles de chapelle". Certes, il est loin, très loin d'être le seul dans le milieu universitaire français. A ce propos, la mise au programme de Rimbaud aux différentes agrégations de lettres cette année a suscité une véritable hystérie éditoriale. Ajoutez à ça la nouvelle édition des oeuvres de Rimbaud dans la collection de la Pléiade arrivée dans les bibliothèques au mois de septembre, et la polémique ne peut que démarrer. JJ Lefrère est littéralement tombé à bras raccourcis sur cette nouvelle édition qui a le malheur de ne pas laisser assez de place aux rimbaldiens de sa "chapelle".

Voici par exemple l'article que Lefrère a consacré à cette nouvelle édition, qui est assez violent. Puisqu'Alain Korkos s'intéresse aux photos et portraits de Rimbaud, on peut remarquer que Lefrère s'est insurgé de ce que le portrait déjà si connu du poète ait été remplacé sur la couverture par un dessin, horreur et damnation !

Continuons dans la polémique avec la réponse de l'éditeur de la nouvelle Pléiade, André Guyaux. Où l'on a la preuve que, même si ses arguments me paraissent convaincants, être rimbaldien n'est pas de tout repos...

- Mais Jean-Jacques Lefrère ne s'arrête pas là, puisqu'il était au coeur il y a quelques années de la polémique autour de la Chasse spirituelle, texte présumé inédit de Rimbaud et retrouvé il y a quelques années, mais que certains, au contraire de JJL, considèrent être un faux. Voir par exemple ici et .

- On reste là dans le conflit autour du personnage de Rimbaud. Note personnelle : JJL s'est aussi engagé en faveur des tenants de la délirante "affaire Corneille-Molière". Comme je suis un peu plus spécialiste de cette question (à mon modeste niveau), cela ne m'aide pas à me ranger à son avis... Pour ceux qui ignoreraient de quoi il en retourne, les tenants de "l'affaire" estiment pouvoir démontrer que Molière... n'a pas écrit la majorité de ses pièces de théâtre, dont le véritable auteur serait Corneille. Théorie que j'estime farfelue et à laquelle je n'ai pas tellement envie de faire de la publicité. Le web regorge d'"informations" à ce sujet.

Quoi qu'il en soit, merci Alain pour cette belle chronique !
J'ai oublié : joli titre !
Bah, on ne saura jamais si c'est vraiment Rimbaud sur la photo. Alors chacun peut choisir. Pour ce qui est de l'expert, il n'y a guère que lui qui sache s'il a gagné son argent malhonnêtement ou non. Quant au Figaro, s'ils ont tenté le coup, c'est qu'il doit y avoir un bénéfice à la clé quelque part.

Je dois bien l'avouer, je m'en fous complètement. Merci pour la jolie chronique et bon week-end Mr K. ! :)

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