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Commentaires

le peintre et les bâillonnés

Derniers commentaires

Un vite-dit renvoie ici, mais ceux qui viennent ici doivent lire ce vite-dit http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=14114

Je n'aime pas l'idée de faire 7 ans de prison pour ça. On ne peut pas lui offrir l'asile politique?
En échange la Tunisie offre l'asile politique aux gus qui sont sous le coup de la loi en France pour cause de cumul de [s]mandats[/s] femmes et autres conduites [s]en état d'ivresse[/s] voilées du champ visuel?
Le défaut que j'y vois, c'est surtout qu'un musulman est incapable d'imaginer que l'on puisse ne pas croire en dieu. A mon sens, c'est plutôt un handicape.

Ce n'est pas discriminatoire ??

Nous , les croyants, peu importe en quoi, et les autres....

Considérer que la laïcité n'a pas de sens puisque dieu est partout, et que l'agora est pour les croyants et que le cercle privé sert à exprimer sa non croyance, j'ai déjà entendu ça, beuark.
En tout cas, ça m'a bien plu moi, cette petite expo. Pas tout évidemment, mais il y a une jeunesse et un enthousiasme là-dedans que je trouve tout à fait revigorant.
Quant à l'islam, on a beau gueuler contre au nom de notre supériorité de mécréants, c'est quand même la seule religion qui ne soit pas disciminatoire (c'est d'ailleurs en çà qu'elle est pesante).
PETIT MUSÉE PORTATIF

L’arbre est féminin
au grand dam
de la langue française
Elle arbore ses seins nus
au grand dam des barbus
musulmans de la dernière heure
Elle est la source antique
protégée par les cierges
le scorpion
et le damier du destin
Le ciel en est ébloui
et les oiseaux préfèrent ses branches
aux replis mièvres de l’azur
L’Eden à ses pieds
dispense son eau de jouvence
aux baigneurs en conciliabule
De quoi peuvent-ils débattre
sinon de la douce folie
de la Créatrice ?

On ose à peine s’y mirer
Le reflet risque de brouiller
les noms de l’Eternel
et de son Messager
Pauvre artisan
probablement pieux
qui a amoureusement façonné
cette œuvre du diable

Un bout d’ivoire
échoué sur la table
Le sage-fou
s’appuie sur sa barbe
Il pose
devant les poèmes qui passent

Abdelatif Laabi (Éditions Al Manar, 2002)
Je n'ai pas compris le titre. Ça présage d'un jeu de mot ou d'une allusion fine. Mais non, pas pour un sujet tragico-gravo-peniblo-artistique. Je vais relire relire, jusqu'à ce que j'en sois sûre et certaine que je ne comprends pas. Ça risque d'être long.
merci pour cette chronique
on se souvient d'un gouvernement élu démocratiquement qui s'est occupé d'art : c'était le gouvernement nazi qui avait décrété qu'il n'existait qu'un art officiel : l'art héroïque !..
le reste fut appelé "art dégénéré" ( Goebbels visitant l'xposition de 1937 sur l'art dégénéré à Munich !)
on connait la suite : les nazis furent considérés comme les plus grands dégénérés de l'espèce humaine et leur art une propagande honteuse...
et les artistes qu'ils avaient considérés comme dégénérés sont sans prix aujourd'hui : Kokoschka, Picasso, Kandinsky...

plus près de nous on se souvient des crétins dégénérés d'Afghanistan qui n'ont rien trouvé de mieux pour combler leur temps libre que de s'en prendre à des statues de pierre vieilles de 2000 ans : les boudhas de Bamiyan !

j'aimerais qu'un jour tous ces dirigeants incultes, tunisiens ou autres, cessent de se mêler d'art !!
qu'ils restent dans leur propagande, le peuple fera le reste !...

merci m'sieur Korkos de revenir sur ce scandale qui m'avait échappé, fait de petites lâchetés entre un ministre de la Culture et un directeur de galerie !
je leur conseille de changer de job car ils ne connaissent manifestement rien à l'art, alors que directeur de la propagande leur irait comme un gant....

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

Vous allez me dire que je radote, mais le front est très clair sur la zone musulmane.
Il y a les pétrodollars du Golfe, qui financent les mosquées intégristes, c'est-à-dire l'extension de leur religion et de leur culture, le wahabisme. Leur bras armé et violent, sans qui les religions sont trop longues à se répandre et à s'imposer, sont les salafistes. Et le bras de la communication est Al Jazeera. Toute culture cherche à s'étendre, c'est une donnée essentielle des civilisations. Mais la culture wahabite est-elle souhaitable pour qui que ce soit ? Et spécialement pour les femmes ?

Malheureusement, les wahabites du Golfe nous dispensent leur pétrole sans conditions, ce qui fait qu'on les considère comme nos amis, et qu'on se garde bien en Occident de faire le lien entre wahabisme et salafisme.

Les premières victimes de cet état de fait sont évidemment les ressortissants des pays musulmans non wahabites, qui sont des proies faciles dans la mesure où quelqu'un qui ne remet pas en cause la religion en elle-même, et très perméable à des diktats religieux plus durs.
Dans ces conditions, l'ennemi des salafistes, ce sont les personnes qui remettent en question la religion, y compris de façon soft comme le font les artistes. Donc c'est eux qu'il faut taper.

Malgré cela, et vues les forces qui se déploient en Tunisie pour contraindre les Tunisiens, sans qu'ils ne sachent pourquoi ni comment résister, j'ai confiance en eux. Une force, une dignité, une douceur, une élégance, une vision de la modernité, qui résistent de façon presque naturelle à ce matraquage physique et idéologique. C'est un monde de jeunes sûrs d'eux et de leur avenir. Cet art en fait foi.

Sans doute que ce n'est pas tout de suite qu'ils vont accéder à une véritable démocratie, mais ça marchera. C'est de là que partira la reconquête contre le wahabisme, ce cancer richissime qui gangrène la culture arabe et veut la maintenir dans le passé.
Heureusement, c'est pas chez nous qu'on verrait des choses pareilles. Chez nous au moins, le clergé est moderne.
Aucun rapport, mais quelqu'un pourrait-il m'expliquer pourquoi les nus d'Ingres comptent toujours une vertèbre de trop ?
Vous, vous ne lisez pas les chroniques d'Alain Korkos sur asi.
En premier par le moteur, la bonne chronique où il dit que c'est trois vertèbres en plus. Mais vous même, vous pouvez avoir de 33 à 35 vertèbres, on ne sait pas, faut vous autopsier pour être tout à fait certain si vous en êtes d'accord.
La réponse d'Alain Korkos est que Ingres ne s'intéressait pas à l'anatomie. C'est comme si il avait peint des coquelicots avec 6 pétales. Ou des marguerites avec 6 pétales. Mais là on n'aurait rien dit. Pourtant chacun sait que pour les déclarations d'amour mieux vaut effeuiller un coquelicot normal (on tombe sur "passionnément"). Il y a des licences esthétiques plus ou moins lourdes à porter dans l'existence des peintres.
Merci Poisson. Je subodorais qu'Ingres est un peintre abstrait, grâce à vous et à Korkos je peux désormais le verbaliser.
ALBERT-YVES D. : Ingres était une espèce de Dr Jekill & Mister Hyde. Ses portraits au crayon sont d'une précision anatomique sans faille. Parce que ses modèles posaient là, devant lui. Voir ce portrait de Paganini, par exemple.

Mais dès qu'il s'éloignait du modèle, ça partait en cacahuète :

regardez la main droite de Madame Moitessier, son reflet dans le miroir est totalement différent ;

regardez le bras gauche d'Angélique : on dirait un boa ensommeillé ; quant à son cou…

regardez sa Vénus à Paphos : c'est le corps d'une femme passée sous un camion.

Et on pourrait continuer la liste pendant longtemps.

J'avais parlé de l'Odalisque d'Ingres dans cette chronique.
Je gagne encore deux points de culture. A mon âge !
C'est l'une des mille et une petites astuces permettant de s'assurer que, contrairement à Ingres, on n'est pas mort ;-)
"regardez la main droite de Madame Moitessier, son reflet dans le miroir est totalement différent ; "

Mauvaise manipulation de celui qui a voulu effacer son portable ?
Robert, pour la tou-toute première fois vous m'avez fait rire, ce qui pourrait bien ébranler ( mais 4,5, pas plus sur l'échelle de richter) mes certitudes anti-scientistes.
De 4,0 à 4,9 les secousses sont notables avec des dommages peu importants.

Je ne vous souhaite pas pire !
y a les répliques
en général moins fortes ! mais, allons, je ne généralise pas.
Répliques, dites-vous. Eh bien justement.
La peinturlure représentant Roger délivrant Angélique, dont j'ai donné le lien plus haut, est située au Louvre. Elle date de 1819 et possède deux répliques.
La première est à là Nacheunale Galerie de Londres, on ne sait pas de quand elle date.
La seconde, datée de 1841, est au musée Ingres de Montauban.
Et à chaque fois, des bras en carambars fondus sur la plage arrière de la R12 en plein soleil à Palavas.
Dans les éditions futures de ce commentaires, il y aura des tas de notes.
Et à chaque fois, des bras en carambars1 fondus sur la plage arrière2 de la R123 en plein soleil à Palavas4.

1- confiserie à base de caramel en forme de bras.
2- partie d'une voiture qui n'existe plus de nos jours, formant une sorte de planche horizontale où l'on posait des trucs, ou des chiens assez petits qui ne voulaient pas du siège passager à l'avant.
3- modèle de voiture des années 1980, le R signifie Renault, qui s'est mal conduit pendant la guerre et a dû être nationalisé.
4- Villégiature de vacances5.
5- période où l'on était autorisé à ne rien faire, et à aller le faire plus loin.
Euh… le petit cinq se rapporte à quel élément de la phrase ?
Sinon pour le petit chien sur la plage arrière, ce n'était pas un vrai ! Il était généralement en plastique recouvert de simili velours et bougeait la tête au moindre cahot. Quand il avait trop chaud on tirait le pare-soleil arrière sur lequel était imprimée une vue artistique de Monument Valley.
Le petit 5 se rapporte à un mot du petit 4 (vacances), on fait n'importe quoi dans le futur.

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

C'est pas de trop c'est de plus!
On vous cache tout!Même AK. Ingres était un franc maçon qui voulais affirmer qu'Eve n'était pas née d'une cote d'Adam mais Adam d'une vertèbre d'Eve. N'importe quoi ces artistes mécréants.
La sœur.
Qu'avez-vous, qu'avez-vous, mes frères ?
Vous baissez des fronts soucieux.
Comme des lampes funéraires,
Vos regards brillent dans vos yeux.
Vos ceintures sont déchirées.
Déjà trois fois, hors de l'étui,
Sous vos doigts, à demi tirées,
Les lames des poignards ont lui.
Le frère ainé.
N'avez-vous pas levé votre voile aujourd'hui ?
La sœur.
Je revenais du bain, mes frères,
Seigneurs, du bain je revenais,
Cachée aux regards téméraires
Des giaours et des albanais.
En passant près de la mosquée
Dans mon palanquin recouvert,
L'air de midi m'a suffoquée :
Mon voile un instant s'est ouvert.
Le second frère.
Un homme alors passait ? un homme en caftan vert ?
La sœur.
Oui… peut-être… mais son audace
N'a point vu mes traits dévoilés…
Mais vous vous parlez à voix basse,
A voix basse vous vous parlez.
Vous faut-il du sang ? Sur votre âme,
Mes frères, il n'a pu me voir.
Grâce ! tuerez-vous une femme,
Faible et nue en votre pouvoir ?
Le troisième frère.
Le soleil était rouge à son coucher ce soir.
La sœur.
Grâce ! qu'ai-je fait ? Grâce ! grâce !
Dieu ! quatre poignards dans mon flanc !
Ah ! par vos genoux que j'embrasse…
Ô mon voile ! ô mon voile blanc !
Ne fuyez pas mes mains qui saignent,
Mes frères, soutenez mes pas !
Car sur mes regards qui s'éteignent
S'étend un voile de trépas.
Le quatrième frère.
C'en est un que du moins tu ne lèveras pas !

Le 1er septembre 1828.

Victor Hugo.
Christopher Hitchens sur son enfance en pensionnat anglais : "The fact that the headmaster held the Bible during the services drove home to me the obvious fact that religion is an excellent reinforcement of shaky temporal authority".
(Le fait que le directeur ait toujours eu la Bible à la main pendant les offices m'a fait comprendre l'évidence: la religion est un excellent renfort pour les pouvoirs temporels chancelants.)
Ce qui terrorise les croyants, ce n'est pas le blasphème, qu'ils utilisent comme prétexte: C'est la vacuité, la fragilité de leur foi. Tous les croyants sont de mauvaise foi. Ce sont des menteurs à eux-mêmes. Si leur foi était authentique, le blasphème leur arracherait tout au plus un sourire. Les religions sont les institutions du mensonge, et le caractère démocratique d'une société se juge à sa façon de considérer le blasphème, qui n'est rien d'autre qu'un acte de salubrité publique.

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