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Le monde entier est dans leurs sourires

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Haïti, deux ans après...


Le 12 janvier 2010, un monstrueux tremblement de terre ravageait la région de Port-au-Prince tuant près de 250 000 personnes. Où en est le pays deux ans plus tard ?
2 images
cathédrale
http://www.francetv.fr/info/image/908/624/250085.jpg

Et un chant la mize pas dous
Marie Saissi et son sourire (Marie-Laure cette fois au JT de la 3 aujourd'hui vers 2'00) de nouveau "en vedette" pour le sauvetage du jeune homme de 25 ans.
c'est si beau et si pudique à la fois que je sais pas quoi dire
sinon merci peut-être, cette fois-ci un peu plus fort que d'habitude.

Alain vous êtes un magicien, je ne sais pas si vous vous en rendez compte.

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ça se fait un merci, même un peu saoule, même à cette heure? ;o)
Merci c'était une bonne soirée, ce fut une bonne lecture
Merci Alain pour cette chronique... encore un beau cadeau que tu nous fais là ! Au milieu de toutes ces images indécentes, tu as su retenir celle qui nous réconcilie avec la vie et l'espoir en l'humanité. Je me passe des légendes pour ne voir dans les regards bouleversants de ces deux femmes, l'amour et la compassion partagés.
A nouveau merci pour la pudeur et la justesse d'analyse de notre chroniqueur préféré.
De très beau parrallèle et destin en transversale .
Vraiment très bien Alain , congratulations !!
Ben moi, les lys et ces jeunes filles en fleurs et en sourires, tout ça m'a fait penser à un livre que j'avais adoré, "Allélouia pour une femme jardin", de René Depestre, un écrivain formidable, haïtien, qui vit en France, je crois. Il a écrit aussi "Hadriana dans tous mes rêves"... Prix Renaudot, si je me souviens bien.

Ce serait un invité génial pour la prochaine de Dans le texte, qui commence, cré nom, à se faire attendre ! Il pourrait nous parler d'Haïti autrement.
Paradoxalement, les catastrophes et la misère peuvent donner de très belles images, puisqu'elles réussissent à capter ce qui nous reste d'humanité dans les gestes, les regards et les actes, dans ces situations effroyables. Celle de la jeune fille avec le chariot est très belle, l'autre avec les deux jeunes femmes est bouleversante, on devine la tristesse, la compassion, la joie et les larmes, le lien de la vie qui nous unit, toutes ces émotions mélangées, c'est très fort.

D'un autre côté, d'autres sentiments viennent, plus inquiets et plus sombres, en voyant les photos. A la vue de la première, je suis triste de voir tous les efforts déployés pour sortir des décombres une fillette au corps décharné et souffreteux, on la sort pour quoi cette petite? D'ailleurs est-ce qu'on la sort ou est-ce qu'on l'enterre, vu son état? Pour faire l'image? Pour nous émouvoir? Pour faire vendre? Pour se donner bonne conscience et se dire que décidément, on est une belle espèce, capable du meilleur? Parce que les caméras parties, sa vie de souffrance reprendra si rien n'est fait, et RIEN NE SERA FAIT, on la sort ainsi pour la photo et après, elle pourra aller mourir de faim dans l'indifférence? Merde, cette fois-ci, beaucoup plus qu'habituellement, cette catastrophe m'a retournée les tripes, j'ai même dû contenir des larmes, parce qu'on connaît tous le pourquoi de la chose, et qu'on imagine très bien la suite, pareille qu'avant.

Paradoxalement encore, plus on déploie de moyens, de logistique, de matériel et de technologie, porte-avions, hélicos, grosse armada et toute la sauce, plus l'indécence m'envahit, la honte même, le décalage de l'imposante et brutale force d'intervention, les malabars américains surarmés, pour se...protéger d'une population exsangue, exténuée, épuisée...ah ouais j'oubliais, le vaudou, les zombies tout ça, on sait jamais.

Faut pas, faut plus lâcher l'affaire, ces images doivent nous réveiller, je sais que ça n'est pas bien, ni très réfléchi, ni très intelligent de dire "tous pourris", "tous dans le même sac", concernant les politiques, pourtant les faits sont là, merde. Pépé Nico, comme les autres, baigne dans le luxe et les euros, offre des dîners à 5000 euros payés par nous, les banksters continuent de nous dévaliser pendant ce temps-là...VOUS AVEZ DIT "PILLAGE" CES DERNIERS JOURS MESSIEURS ET MESDAMES LES JOURNALISTES?

Réveillez-vous. Merde, plus envie de rire, j'ai même mal au ventre, c'est malin.

Belle chronique, merci Alain.
Bravo Maître Korkos... Votre chronique est attendue chaque samedi comme le soleil après la pluie... Au chapitre des ruines "inventées", vous auriez pu aussi placer celles que Speer Albert avait imaginées pour son maître : un Berlin reconstruit en 1950 ("après la Victoire") mis en ruines "mille ans après" (avec du lierre sur les éboulis en maquettes )... mais, comme chacun sait , ce projet connut une autre réalité.
Il y avait naguère, sur ce sujet pointu, un excellent ouvrage chez Hazan.
Bien à vous. Bon week end.
c'est l'éternelle question du "choc des photos"..
connaissant Mame Lucette et Mame Janine pas sûre qu'elles aient envie de voir la mort photographiée dans leur magazine préféré quand elles vont se refaire une beauté !!

mais pas sûre non plus qu'elles ne soient pas bouleversées dans leur samedi matin par les images de l'horreur d'un quotidien qui n'est pas le leur !
et qu'alors, tout à coup, elles s'ouvrent à l'autre, le voisin de palier d'une terre plus petite qu'il n'y parait, l'étranger, celui dont elles ne soupçonnaient pas l'existence 5 minutes plus tôt et dont elles ont envie, dorénavant, de partager le malheur...
et à propos, les chevelures couleur rose de lys ou bleu de schtroumpf n'ont jamais empêché la compassion :)

ces images crues m'ont fait penser à l'expo au Grand Palais de Boltanski qui au contraire suggère, propose, laisse au sujet le choix de ses interprétations, qui bizarrement vont mener, elles aussi et par quel mécanisme étrange, à la compassion.....
http://www.marianne2.fr/savoirsvivre/Boltanski-au-Grand-Palais-Entre-charnier-et-fete-foraine_a171.html
Une fois encore tu as visé juste Maïtre K : trouver la bonne distance pour être digne de ceux qui, frappés par le malheur, montrent une dignité qui impose le respect.

Bravo et merci pour eux.
Puisque le lien conduisant à "la Grande Galerie du Louvre en ruine" a été donné, est-il possible d'avoir celui des "Ruines de la vieille Kreuzkirche à Dresde" de Bellotto ?

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

Je ne sais que dire devant ces images !
Merci pour cette chronique,
qui résume "tout"
gamma
Vérité étonnante de ce récit et de justesse des mots et des images.

Alain Korkos vous êtes un chédeuvre vivant. Merci avec un sourire de byson.
Chronique d'une rare grâce, très pudique.

Comment ne pas aimer Korkos ?
Cela me rappelle la petite fille de Colombie, Omayra, coincée dans le magma de boue et de lave du volcan en éruption, le Nevado del ruiz, un volcan couvert par un glacier, qui a fondu sous la chaleur du cratère ; la lave et la glace ont déferlé dans la vallée charriant terre et végétaux, les matériaux ont fait prise comme un ciment, la petite fille n'a pas eu la chance de votre photo, elle est morte en direct. C'était en 1985, en Colombie.

J'ai entendu sur France Culture une info selon laquelle un scientifique avait annoncé le tremblement de terrain d'Haïti et vainement tenté d'en informer les autorités, qui n'ont pas voulu entendre, le dernier volcan datant de plusieurs siècles. Intox ?

http://anthropia.blogg.org
Comme Olivier Caro ci-dessus.


[quote=Alain Korkos (Chronique du 07/03/2009))] Une photo n'existe que par sa légende, par le discours dont on la pare.

La photo de Bernard Wiss a-t-elle besoin de légende?
"Vue imaginaire de la Grande Galerie du Louvre en ruine par Hubert Robert, 1796"

Où avez-vous trouvé cette image ? J'en aurais besoin moi aussi...
Je parle de ce visuel exactement, parce que je vois bien que l'original est sur le site du Louvre, mais vous en avez trouvé une excellente copie.
Quelle coïncidence tout de même ce tableau haïtien dans la salle d'attente du podologue...

Divinement raconté.

Et le Vésuve : une mythologie visuelle. Fascinant.

Merci !
Alors Alain posta son article, et attendit. Les gens vinrent, entrèrent, s'arrêtèrent devant chaque image.
Quand ils repartaient, ils passaient devant Alain, qui se tenait à la porte.
Et le silence ému de ces gens qui sortaient fut le meilleur des compliments.

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