68
Commentaires

La "santé polluée", ou le biopouvoir à la télé

Derniers commentaires

Sébastien Bohler où êtes-vous ? Je vous ai entendu (au vol) sur France-Inter à la fin de l'émisssion "la tête au carré", vous pouvez revenir et nous ramener Maja ? ;-)
Le vieillissement et les dépenses de l’assurance maladie
Par Claude Béraud, dimanche 19 octobre 2008


Le vieillissement de la population est sans cesse évoqué par les décideurs politiques, par les professionnels des soins et les medias comme la principale cause, avec les progrès médicaux, de l’amplification attendue dans les prochaines années de la croissance des dépenses de soins. Pour la plupart des économistes, notamment anglo-saxons, cette conception est soit un « zombie » c’est à dire une idée morte que les politiques ne veulent pas enterrer, soit un « red herring » (hareng rouge) c'est-à-dire un moyen de faire diversion, de créer un écran de fumée, de parler d’autre chose et de noyer le poisson.(...)

En 1999 un article de Peter Zweifel, [1] démontrait dans une étude longitudinale d’une population de plus de 65 ans que la croissance des coûts de la santé n’était pas liée à l’âge calendaire mais au temps qui reste à vivre car la consommation de soins est maximale dans les deux années qui précèdent la mort quelque soit l’âge du malade.(...)

Le coût des soins d’une personne jeune ou âgée qui est proche de la mort est comparable. [8]
D’ailleurs, la consommation moyenne des personnes décédées au cours de leur dernière année de vie est plus basse chez les sujets de plus de 80 ans que chez ceux âgés de 50 à 79 ans et comparable à celle des sujets de 40 ans. [9](...)

La croissance de l’offre de soins est indiscutable

Elle concerne notamment les dépenses de médicaments [14] qui jouent un rôle déterminant dans la croissance des dépenses des personnes âgées.
La croissance des dépenses de médicaments est, très supérieure à la croissance des dépenses de consultation et d’hospitalisation en court séjour. Ces dernières, évaluées au Royaume–Uni, ne sont pas d’ailleurs pas liées à l’âge mais au nombre d’années qui restent à vivre. [15]

En France l’impact des pratiques médicales sur les dépenses de soin pour un âge et un état de santé donné représente 3.8 fois les conséquences du vieillissement. [16] La part du vieillissement dans la croissance des dépenses de soins en France entre 1992 et 2000 est de 3.2% , celle des modifications des pratiques médicales pour un morbidité donnée est de 22.1% [17](...)
Le reportage de Marie-Dominique Robin "Le monde selon Monsanto" est vraiment éclairant : le manque d'accès à l'information est aussi polluant que la pollution qu'elle cache. Que savons-nous des OGM ? moi-même, avant de voir ce reportage, je ne savais pas pourquoi on a fait du maïs génétiquement modifié. Eh bien voilà : on a modifié le maïs génétiquement pour qu'il soit résistant à un *puissant* herbicide, le "round up". C'est pourquoi le maïs OGM s'appelle "round up ready" aux USA, soit "prêt pour le round up" ! on voit dans le reportage des champs de maïs à perte de vue, sans aucune mauverse herbe, c'est fascinant ! et ce round-up, on le retrouve dans les nappes phréatiques, et les habitants alentours meurent statistiquement beaucoup plus du cancer à un *jeune* âge ! oui, Sébastien, moi aussi je suis énervée par le catastrophisme ambiant, mais ce qui m'énerve le plus, c'est le manque d'infos, l'ignorance, cette ignorance délétère.
Super profond l'analyse à partir de la réflexion foucaldienne... Mais si le biopouvoir s'intéressait vraiment à la bonne santé des gens pour qu'ils soient plus productifs et qu'ils ne lui coûtent pas trop cher, ça fait longtemps qu'il aurait rendu le bio obligatoire et interdit la pétrochimie ^^. Comme le fait remarquer un @sinaute, la stérilité augmente à cause des pollutions, ainsi que les cancers.
Pernicieux non ? Le biopouvoir veille sur la bonne santé de la population pour que celle-ci produise des choses dangereuses pour sa productivité (des voitures de plus en plus rapides qui blessent et tuent, des PVC et des peintures aux émanations toxiques, des produits agro-alimentaires contenant des produits nocifs à long terme, des centrales nucléaires qui irradient, etc.). Amusant non ?

Personnellement, je pense qu'analyser cette émission sur la santé en terme d'expression du biopouvoir va un peu loin. Il faut plutôt (à mon humble et moins érudit avis) voir ça en terme plus marketing : angoissés par leur santé après 2 siècles de "biopouvoir", les téléspectateurs vont avoir un intérêt morbide pour une émission qui leur dit que tout ce qu'ils font détruit leur santé.

Petit note plus fantaisiste : en fait, les fumeurs et les jeunes qui boivent trop ne sont pas de sombres crétins qui ne savent pas ce qui est bon pour eux, ils sont tout simplement trop conscients du danger lent et invisible de l'intoxication des populations et préfèrent donc être sûr de savoir d'où viennent leurs soucis de santé.

PS : Le biopouvoir cherche à nous faire produire plus. Mais alors, les fumeurs, qui malgré les taxes et les campagnes de prévention, continuent de s'intoxiquer, sont-ils tous des militants d'extrême-gauche en lutte contre le biopouvoir oppresseur ?
je vous conseille vivement l'émission belge question à la une d'octobre 2007
http://video.google.fr/videoplay?docid=-1922966124529173968

édifiant
Les réactions négatives à l'article de Sébastien, sur ce fil de discussion, démontrent à quel point de dogmatisme borné est parvenue cette idéologie néo-hyginéniste qui s'est entièrement substituée (ou presque) à la réflexion écologique, et permet par exemple à l'Ademe de lancer des campagnes de plus en plus infantilisantes et culpabilisatrices avec la bénédiction de Greenpeace et Kosciusko-Morizet réunis (ou José Bové et Sarkozy...) Non seulement polluer, ou nuire à sa propre santé, est devenu le péché par excellence (bien vue, Sébastien, cette inversion des valeurs entre le corps et l'âme - rien à voir avec la "métaphysique"!), mais respirer devient suspect d'être polluant, chercher aussi, et toute activité qui présenterait même la plus faible éventualité de nuire à la santé. Quant à la "vie" qu'il faudrait préserver, elle ressemble de plus en plus à une série de normes étroites, un mythe naturiste quelque peu semblable à celui qui séduisait plus d'un théoricien nazi (sauf Göring, qui n'aimait pas, c'est normal, qu'on dise du mal des bourrelets). Mythe autoritaire, haine du plaisir "décadent", volonté fantasmatique de maîtrise sur les corps, donc sur les hommes et les femmes, suspects de n'être ensemble qu'une vermine nuisible, encore plus qu'une maîtrise sur la nature. Car cette obsession de la Nature vierge, d'un retour à marche forcée à la primitivité nue et indemne, on la retrouve aussi dans l'obsession de la pédophilie, que le fiasco judiciaire d'Outreau n'a fait que calmer un peu, provisoirement.

Le pauvre Foucault, il ne faudrait pas lui faire dire plus que son expérience personnelle ne lui faisait dire : homosexuel, séropositif et mourant du sida, il demandait seulement que le péril vénérien ne devienne pas le prétexte d'un flicage généralisé pour la "bonne" cause sanitaire. Et ça ne l'empêchait pas de divaguer sur la "révolution" modèle iranien, dans un style assez proche de ceux qui fantasment sur la "virginité" de la forêt "primaire" et veulent imposer, en ayatollahs fanatiques, une frugalité culpabilisée au monde entier - sauf bien sûr à ceux qui auront toujours les moyens de s'offrir des voyages dans les "paradis" pour touristes "verts"... et de se déplacer dans un monde ou les seuls avions et 4x4 à sillonner la planète seraient ceux des humanitaires voleurs d'enfants, ou donneurs de leçons écologiques et sanitaires...

Le cauchemar climatisé annoncé par Henry Miller s'est offert une éolienne pour faire tourner sa pompe à chaleur, mais la misère culturelle de ce néo-fanatisme est sans fond. Les produits de faux luxe ont simplement changé de rayon, passant du caviar à la bouffe sans OGM et de l'usage obsessionnel du thermomètre à mercure à la fréquentation assidue du site Doctissimo.
[quote=Henry Miller - Le cauchemar climatisé, 1945]Notre monde est un monde d’objets. Il est fait de conforts, de luxes ou sinon du désir de les posséder. Ce que nous redoutons le plus, en face de la débâcle qui nous menace, c’est de devoir renoncer à nos gris-gris, à nos appareils et à tous les petits conforts qui nous ont rendu la vie si inconfortable. Il n’y a rien de brave, de chevaleresque, d’héroïque ni de magnanime dans notre attitude. Nous ne sommes pas des êtres amis de la paix ; nous sommes timides, pleins de suffisance, nous avons perpétuellement la tremblote et le cœur sur les lèvres.


Le seul progrès depuis 1945, c'est que la trouille est devenue un système de "gouvernance mondiale" et que l'écoeurement est à présent dirigé par la télé et la pub'. Pour le reste, la suffisance pseudo scientifique est devenue prophétie d'apocalypse, et la "timidité" se fait encore plus pusillanime, personne n'osant plus contredire le moindre dogme, même parmi les plus douteux.
Terme devenu classique, le biopouvoir se réfère à la vie en tant que soumise à un jeu de pouvoir entre les êtres humains où le corps dominant (élite) est assuré de sa suprématie par l’intermédiaire de micro-pouvoirs (famille, école, médecine, hôpital, entreprise, armée, prison, organismes sociaux, discours) utilisant des techniques qui visent à normaliser la conduite des corps (discipliner les comportements, les "corps machines" des individus).

Dans ses deux cours « Sécurité, Territoire, Population » et « Naissance de la biopolitique » Michel Foucault note que l’attention s’est déplacée de l’homme-corps à l’homme-vivant, « les gouvernements n’ayant plus affaire à des sujets ou à un peuple mais à une population avec ses phénomènes spécifiques, ses variables propres » avec pour corollaire l’importance accordée aux contrôles et aux normes sécuritaires (administration et régulation des populations) en précisant que la liberté et la sécurité articulent le régime libéral - ainsi la liberté devient inséparable de la mise en place des dispositifs de sécurité. Basé sur le « laisser faire » ce régime soutient le phénomène de cherté-rareté, la disette s’autorégulant sans disparaître : « La disette-fléau disparaît, mais la rareté qui fait mourir les individus, elle, non seulement ne disparaît pas, mais ne doit pas disparaître » ce qui revient effectivement à « faire vivre et laisser mourir ».

Dans la lignée de Foucault, Gilles Deleuze voyait l'avènement de « sociétés de contrôle » opérant par le biais de l’informatique (actuellement en cours).

Cible déjà pleinement visée : progression graduelle via l’instauration de contrôles multiples de la sphère Internet.

D’autre part, dorénavant, le psychopouvoir prédomine visant la constitution et le renforcement de marchés pour la consommation (via le marketing) se développant à l’encontre de tout système de soin comme le montre le reportage faisant l’objet de cette chronique :-(
je sais pas vous, mais plus on me dit de faire attention, plus je fais n'importe quoi ! et pour mon plus grand bonheur ! de toutes façons, faut bien mourir de qqch !

mais c'est l'histoire de pierre et le loup : on m'alerterait que quand il y a de vraies raisons, j'écouterai (peut-être), mais quand on nous alerte sur tout tout le temps, bah on n'écoute plus, parce qu'on a autre chose à faire (vivre par exemple ?)
Les chroniques sont presque toujours excellentes, mais celle-là, j'ai eu du mal à la lire jusqu'au bout. Surtout, on trouve de très fortes ressemblances avec un article du hors-série de Charlie Hebdo sur l'ADN paru cet hiver.
J'ai l'impression qu'on a pas regardé la meme emission que Sébastien Bohler.
Article à l'emporte pièce, où on sent que l'auteur a essayé de faire rentrer le cube dans le trou circulaire avec la tête.
Encore une excellente chronique Sébastien !
Je trouve juste dommage que votre réflexion ne soit plus développée.
Ce n'est pas grave.
Merci

Je viens de voir mon généraliste. Il fume pendant la consultation, si, si ! :-)
J'ai regardé l'émission, et je suis déçu qu'une analyse d'ASI se contente d'un premier degré.
Le mérite de cette émission n'est pas de rendre hypocondriaques les téléspectateurs, elle est de faire prendre conscience de l'impact des choix économiques et politiques des dernières décennies sur l'avenir de l'humanité.
Honnêtement, est-ce que quelqu'un se soucis de peler ses tomates quand il sait qu'en 2060 la stérilité aura atteint l'ensemble de l'humanité ?
(rapport du professeur Belpomme sur les cancers et analyses du professeur Narbonne)

Je ne dis pas que l'émission est parfaite, mais avec un minimum d'analyse on peut en tirer de très graves conclusions qui devraient réveiller les consciences et bousculer les politiques des nations et les engagements de chacun.

2060 : 10 ans après les prévisions les plus lointaines de l'impact du réchauffement climatique. Mon fils aura 52 ans. Comment lui et les vôtres nous jugerons-t-il ?
Très mal si vous vous êtes contenté de consommer ou d'angoisser...
Fier , coupable , souillé , péché.... Waou, on se croirait à la messe. L'usure du corps, cher M.Bolher , qu'elle soit due à la cigarette , à la bonne chair , ou à la chair , est avant tout la trace de sa jouissance.
Ce genre d'émission rend parano et hypocondiaque.
Faites l'essai... Dès que quelque chose cloche dans votre corps (bouton sous l'aisselle, mal de gorge, selles bizarres), allez sur doctissimo... Votre bouton se transformera aussitôt en tumeur des ganglions lymphatique, votre mal de gorge en cancer de l'oesophage et vos selles bizarres en cancer du colon ou PIRE!!!! de l'estomac.

Beaucoup communiquer sur les maladies, ça permet certainement de les guérir plus facilement, mais ça stresse...
D'ailleurs parfois mon médecin ne me soigne pas sous prétexte que je n'avais qu'à faire attention à ma santé avant.
TVpouvoir : ça se soigne comment ?
La tv pollue et que dois-je faire ? J'ai réglé le problème : plus de TV !
J'ai récemment acheté plusieurs encyclopédies, je lis ! C'est dépriment... de voir le nombre de fôt' dortaugraf' sur les blogs.
Vais-je faire comme Voltaire ? Cultiver un jardin bio ? Ep peut-être .... retour à l'herbe comme en Mai 68 ; je regarde trop la TV malgré tout.
Faudrait alors trouver des endroits, sans alcool, sans boisson mondialisée, sans bruit de comptoir, sans tv canalisée sur l'étagère, sans box office musical mondialisé, sans jeux d'argent sur le comptoir, sans kakahouètes ogmisés, etc... avec des gens, des vrais, avec qui je pourrais parler de tout et de rien, surtout de tout !
Il faudrait alors que je puisse inviter dans mon petit appartement, trop petit !
La vie est triste : sortons-la !
Bonjour,

Je n'ai pas encore lu l'article, ce que je peux dire, c'est qu'habituellement je me pollue 24h/24 sans aucune culpabilité, mais quand j'ai vu le titre de l'émission et la présentation faite plusieurs fois sur France 5, je n'ai pas hésité une seconde à regarder FBI feuilleton américain tranquiile qui vous amène sereinement au bout d'une énigme sans trop vous bouleverser ni vous égratigner plus que ça.

Ca suffit les angoisses, faudrait pas non plus en rajouter, c'est con mais je me défends comme je peux !
MDR, j'ai vu l'émission,
et j'ai bien rigolé,
bis avec votre article.
Merci
gamma
ok, mais vous auriez pu aussi dire un mot du lobby pharmaceutique, qui a un intérêt direct a cette médicalisation, en particulier via la création quasiment ex nihilo de maladie a soigner, ou la généralisation de médicament de confort (genre viagra) et tout les psychotropes au effets flou.

Et pour le coup on est moins dans un réseau décentralisé de lieux de pouvoir dont émerge des tendances globales et plus dans un choix conscient d'entreprises cherchant a maximiser leur profits (on pourrait ensuite arguer qu'une entreprise est elle même de plus en plus un peu un réseau de pouvoir décentraliser, mais bon...)
sans oublier le cerveau pollué par les JT, la pub, les discours dyslexiques du ptit prez

DÉCOUVRIR NOS FORMULES D'ABONNEMENT SANS ENGAGEMENT

(Conditions générales d'utilisation et de vente)
Pourquoi s'abonner ?
  • Accès illimité à tous nos articles, chroniques et émissions
  • Téléchargement des émissions en MP3 ou MP4
  • Partage d'un contenu à ses proches gratuitement chaque semaine
  • Vote pour choisir les contenus en accès gratuit chaque jeudi
  • Sans engagement
Offre spéciale
3 mois pour 3 € puis 5 € par mois

ou 50 € par an (avec 3 mois offerts la première année)

Sans engagement
Devenir
Asinaute

5 € / mois
ou 50 € / an

Je m'abonne
Asinaute
Généreux

10 € / mois
ou 100 € / an

Je m'abonne
Asinaute
en galère

2 € / mois
ou 22 € / an

Je m'abonne
Abonnement
« cadeau »


50 € / an

J'offre ASI

Professionnels et collectivités, retrouvez vos offres dédiées ici

Abonnez-vous

En vous abonnant, vous contribuez à une information sur les médias indépendante et sans pub.