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La presse en ligne, plus attentive que les médias traditionnels au mouvement étudiant

Une occupation des locaux de l'Institut d'études politiques de Paris (IEP, Sciences-Po) a réuni 200 étudiants et professeurs d'universités parisiennes, mardi 17 mars, aux alentours de 17 heures. Certains médias en ligne ont traité l'information très rapidement.

Derniers commentaires

Des rebelles à Sces-Po !

Ils ont compris que nous sommes à la veille de la révolution et ils n'ont pas l'intention de renoncer à diriger le presse et le pays,

C'est pourquoi ils tentent de monter dans le train pendant qu'il est temps...

De vrais durs, je vous le dis, on peut compter sur eux pour nous protéger !

***
Moi, je me pose plusieurs questions. Ce sont des questions très difficiles à traiter, et on pourra rapidement me qualifier d'assisté, ce qui pourra clore le débat avant même qu'il puisse commencer.

Mais passons.

J'aimerais poser une question à tous ceux qui disent : il n'y en a que pour les riches dans les études. Parce que les parents qui ont de l'argent peuvent payer profs particuliers et prépas à leurs fils, un accès internet performant, des livres, et un stylo mont-blanc pour écrire des dissertations. Je suis d'accord avec vous, tout ça aide largement, et défavorise les classes sociales qui n'ont pas autant de moyens.

Cependant, que doivent faire les "riches" ? Priver leurs enfants de tout ça dans un but moral d'égalité des chances ? Dire à leurs enfants "non, mon fils, tu n'auras pas de prof particulier, pense aux pauvres de la cité d'à-côté" ?

Personnellement, j'ai de la chance de suivre des études longues, et d'un niveau très élevé. C'est une chance, et je remercierai toujours mes parents de m'y accompagner. Mais jamais, ô grand jamais, je ne me permettrai de dire "je ne veux pas que les autres aient la même chance". Il n'y a pas d'élitisme dans ma pensée, il n'y a pas l'envie de donner du coude pour écarter les autres.

Etudier à Sciences Po, c'est certain, permet d'accéder aux plus hauts postes de l'administration. Est-ce réellement condamnable ? N'avons-nous pas besoin de ces personnes-là ? (Du moins celles qui sont capables et performantes...) Et étudier à Sciences Po, c'est pas nécessairement rejeter le bas peuple à ses emmerdes. Beaucoup d'élèves là-bas ont une conscience morale et humaine, et aimeraient trouver des moyens que tout le monde puisse vivre décemment.

Cependant, je me pose une dernière question : s'il n'y a pas d'école élitiste, alors tout le monde serait, ou pourrait être, au même niveau. Que deviendrait l'industrie, l'économie française à ce moment-là ?
Souvenir d'une conférence à l'iep, il y a longtemps, les cris dans le couloir, Libérez nos camarades,
je me suis sentie honteuse d'être à l'intérieur en train de plancher,
j'avais l'impression d'être un chimpanzé au zoo, sauf que j'avais choisi d'être là.


http://anthropia.blogg.org
Si vous saviez comme nous (les gens mobilisés dans le mouvement universitaire) avons du mal à attirer l'attention des médias dits traditionnels ! Et comme lesdits médias traitent mal ce sujet ! Pendant un mois il a été impossible de leur faire comprendre que le mouvement dépasse de loin une "grogne" des enseignants-chercheurs relative au statut de ces derniers. Nulle trace de nos revendications relatives à la casse de la formation des enseignants (réforme dite de la "masterisation"), à la casse des grands organismes de recherche (CNRS...), à la précarisation honteuse qu'on veut faire subir aux jeunes chercheurs (contrat doctoral unique). Encore aujourd'hui, TF1 et F2 lancent systématiquement leur reportages sur le mouvement avec des phrases simplistes du type "la grogne continue chez les EC à propos de leur statut"... cf. par exemple le journal de 13h de F2 du jour, avec une phrase de ce style prononcée par Elise Lucet... mais hourra dans le coeur du reportage une collègue peut glisser un mot sur la masterisation ! Même vous, vous faites d'ailleurs dans la simplification à outrance quand vous parlez de "mouvement étudiant" dans le titre de votre article. Dans le comité d'organisation de la grève de mon UFR, il y a autant d'enseignants que d'étudiants, et il y avait des enseignants à Sciences-Po hier (sans doute moins nombreux que les étudiants, certes). C'est un combat commun.

Moi qui suis enseignant-chercheur débutant à la Sorbonne, et actif dans le mouvement, je peux vous raconter combien nos rapports aux médias sont difficiles. Il faut d'abord hélas relever que tous les grands médias classiques ou presque sont l'objet d'un discrédit absolu parmi nous. Je ne compte plus les collègues qui boycottent Le Monde depuis peu, à cause du traitement indigne qui a été fait de nos actions et de nos revendications. Depuis 2 mois ce n'est pas du journalisme mais de la propagande pure et simple, une reprise presque terme à terme des arguments du gouvernement, le tout matiné de contre-vérités outrageantes (le fameux article sur la rémunération des chercheurs français, chef-d'oeuvre de falsification ou d'incompétence). En vérité, le seul journal qui ait pris le temps d'expliquer et de rendre compte de la complexité de nos revendications (qui effectivement ne sont pas aisément résumables, et demandent un effort de pédagogie de notre part pour les expliquer et un effort comparable de la part des journalistes pour les comprendre), c'est Libération, grâce à son journaliste Sylvestre Huet, qui mérite sa statue dans la cour de la Sorbonne. Ses articles ont longtemps été nos seules lueurs dans la nuit médiatique... ainsi que son blog ! La fréquentation de ce dernier a explosé récemment, ce n'est pas par hasard : c'est qu'il était devenu la quasi seule source d'informations fiables et non déformées sur les enjeux universitaires. Voilà qui vous donnerait un beau sujet d'émission (encore un) sur les rapports entre la presse papier et internet comme moyens d'expressions pour les journalistes.

En dehors de Libé (et un peu L'Humanité il parait, mais je lis moins), c'était donc la catastrophe complète pendant plus d'un mois, avec aucune couverture du mouvement, ou une couverture totalement caricaturale. Nous avons été ainsi plusieurs fois effarés des questions de certains journalistes qui viennent nous voir, réactions qui témoignent clairement d'une ignorance complète de ce pourquoi nous nous battons. Ca évolue maintenant un peu... au bout de 6 semaines ! Mais par exemple les journalistes de Radio-France semblent avoir désormais compris que nous n'avons pas une revendication unique, et le traitement est désormais un peu plus complet (la formation des professeurs, ça y est, ils l'ont intégré... ouf !). On ne peut pas en dire autant des télés, qui sont en général toujours autant caricaturales dans leur traitement. Il faut voir le sujet du 20h de TF1 de ce soir, de la grande poésie baclée en 1 minute. A ce propos une anecdote révélatrice du degré de défiance qui existe aujourd'hui entre les enseignants et les étudiants d'un côté et la télévision de l'autre : l'équipe de TF1 qui est venue faire quelques images de l'assemblée générale tenue aujourd'hui mercredi à la Sorbonne (AG commune Paris 1- Paris 4) s'est faite recevoir sous les sifflets. Une bonne partie de l'amphithéâtre ne voulait d'ailleurs pas qu'elle rentre, et il a fallu un vote ad hoc pour qu'elle le fasse, grâce aussi à un petit discours d'un collègue pointant le danger de l'effet boomerang si on les laissait à la porte. Dans le cas de TF1 c'est caricatural, tellement la chaine a mauvaise presse parmi l'ensemble de la communauté universitaire, mais je ne suis pas sur que le problème ne se soit pas posé pour une autre chaine de télé.

Ce qui est aussi intéressant, c'est cette absence totale dans les médias nous a conduit (du moins dans ma fac) à changer profondément nos modes d'actions... précisément pour appâter les journalistes ! Et ça marche hélas ! Pas une télé pour couvrir la "grève active" dans les facs, mais comme par miracle ils viennent quand nous faisons des hapennings ou des performances sur la voie publique... (alors qu'au strict plan de la grève rien n'a changé !) Ah, ils sont flemmards ces journalistes, il faut tout leur macher ! Par exemple nous (= l'UFR d'histoire de Paris 1) avons monté un procès carnavalesque et bouffon de Nicolas Sarkozy, Xavier Darcos et Valérie Précresse, avec performance publique place de la Sorbonne vendredi dernier... oh miracle, nous avons eu un bon petit passage au journal de F3 Ile de France (pas encore la gloire du 20h mais soyons fous, rêvons en) ! Et Rue89 pour le web (http://www.rue89.com/2009/03/13/sarkozy-darcos-et-pecresse-en-proces-a-la-sorbonne).

Bref, depuis que nous faisons dans le "coup de poing", on parle plus de nous... mais moins mal ? Nous apprenons sur le tas à "communiquer"... mais nous aurions de loin préféré que les journalistes professionnels fassent leur travail sérieusement plutôt que de rendre des copies aussi indignes (pardons, tropisme professoral).
La contestation générale de l'Université, avec de nombreuses fac occupées et pas seulement par les étudiants mais aussi par les enseignants, fait l'objet d'un silence assourdissant de la part de nos médias bien pensant, ou alors elle est traitée au chapitre des faits divers pour impressionner les téléspectateurs. C'est l'objectif de ces jt où le téléspectateur "moyens" retiendra surtout les vitines cassées. Et toujours pas de vrais débats contradictoires sur les raisons profondes de ce mouvement, comme sur tout mouvement social d'ailleurs. Heureusement la presse en ligne est là pour donner ces infos, le pb c'est qu'il faut aller la chercher,ce qui n'est pas encore à la portée de tous les français...
Quelques heures d'occupation d'une école richement dotée, je trouve que c'est une très bonne idée, afin de pointer les inégalités. Et ce n'est pas ça qui empêchera les étudiants de cette école de bien réussir leur vie.
Le nombre d'étudiants à Sciences-po, recrutés par la fameuse voie Zep est assez important (plus de 100).
Ceux-ci réussissent d'ailleurs aussi bien que les autres étudiants, et se coulent rapidement dans la masse.
Les bacheliers issus des milieux populaires hésitent également à rejoindre la fac et préfèrent les IUT et les filières professionnelles.
Les jeunes admis à Sciences-po, peuvent en effet y étudier dans des bonnes conditions, même si elles sont loin d'être idéales, et ne souffriraient pas la comparaison avec certaines universités étrangères !
Toutefois les conditions de travail, l'ambiance, et l'organisation de la plupart des facs sont tellement dégradées et scandaleuses que la vie à sciences-po, peut paraître extraordinaire !
Cela dit l'école était un excellent choix pour faire parler du mouvement !!
Qu'est-ce que c'est que ce délire d'imbécile bien-pensants ?

du « symbole du système élitiste et hiérarchique dans l'enseignement supérieur français ».
Et oui, le système est élitiste ! D'ailleurs le monde est élitiste... si ils veulent changer le monde, ils n'ont qu'à voter plutôt que d'imposer leur conviction.

Quand on travaille tous les jours durant 1 an pour être accepter à Sciences po paris, c'est tout à fait normal qu'on est des débouchées supplémentaires. On peut applaudir le qualificatif d' "inégalité" qu'en fait Christine Cadot.

Le concours de science-po Paris est anonyme, c'est pas réservé aux "riches". Qu'est-ce que c'est que ce vocabulaire: «élitistes» «fils de bourges» ?
On peut critiquer la réforme mais on n'est pas obligé de déblatérer tout et n'importe quoi non plus. Pour certains, c'est pas un système éducatif correct qu'il faudrait avant tout, mais un néocortex.

Ils soutiennent plus qu'ils décrédibilisent les politiques éducatives.

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