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la poétique des ruines

Après le fantasme du grand cataclysme vient celui de l'unique survivant, errant parmi des ruines post-apocalyptiques très photogéniques : poutrelles tordues, ponts à demi détruits, monuments écroulés tels des châteaux de cartes. La littérature, le cinéma et la photographie s'en repaissent. Mais cette fascination pour les images de ruines n'est peut-être pas aussi neuve qu'elle en a l'air…

Derniers commentaires

Alain, avez-vous connaissance du livre de Richard Matheson "Je suis une légende" ? Probablement. Il m'avait été conseillé par Guy D. dans les années 60 et j'en garde le souvenir d'un message prémonitoire, d'une sorte d'avertissement généreusement offert à ma grande jeunesse....
J'en profite pour vous dire que j'adore votre esprit et vos contributions à ce site. J'y retrouve toute l'acuité de ceux qui savent regarder et l'humour dont vous faites preuve me réjouit d'autant plus ! Voilà, c'est dit. Merci.
emmanuelle k.
www.emmanuelle-k.net
Relu cet article et à l'occasion découvrez le monde étrange de Poumeyrol
https://www.qwant.com/?q=poumeyrol&t=images
J'ai eu dans mes archives, à F2, un reportage absolument saisissant. Un journaliste-reporter d'images (dont j'ai hélas oublié le nom) avait filmé Beyrouth, d'une voiture... C'était dans les années 80. La ville entière, mais surtout l'ancienne place des Canons, était en ruines. Le reportage durait bien 3 minutes, n'était pas commenté. Juste une bande-son (musique classique bien sûr là aussi j'ai oublié l'auteur)...
C'était d'une beauté sans nom. On devrait pouvoir retrouver ce chef d'oeuvre à l'INA, si je me souvenais du nom du JRI. Autant je saurais le décrire physiquement, autant son nom m'est totalement sorti de l'esprit.
Sinon, autres ruines, celles-là loin d'être de toute beauté, probablement à cause des cadavres qui en jonchaient le sol : les camps de Sabra et Chatila après les massacres de l'A.L.S.
Bizarre, tout de même, d'être fasciné (ou pas) par des ruines et d'en tirer de belles images qu'on aime voir.
Un village qui n'a pas subi l'apocalypse mais la construction d'un barrage et la mise en eau de sa vallée : Celles
enfin au cinéma ça ressemble un peu à la fin du monde quand même http://youtu.be/RcCltzscey4 (on peu encore voir des traces du feu sur les murs du village)
il y a peu j'ai eu l'occasion de voir des photos de Gunkanshima: l'île du navire de guerre : impressionnant.....
....et en "fouillant" sur le net j'ai découvert, un peu dans le même style, les photos de Thomas Jorion...

mais en fait, la vision de ce genre d'endroit me glace ; ça doit être mon côté germain mais je n'aime que les ruines bien rangées, bien organisées, bien propres genre la pyramide de Khéops, ou le temple du Soleil à Palenque au Mexique.....à propos il existe toujours le temple Maya nan passque c'est quelqu'un qui m'a dit.....enfin bref...la fin du monde toussa toussa....l'Apocalypse quoi : The End !!!!

....le nouveau monde avec une chro de m'sieur Korkos : what else....
Un doc intéressant, si l'homme disparaissait d'un seul coup, ce qu'il adviendrait de la terre:

Population zéro: un monde sans hommes
Le texte de Didi m'a remuée.
Ruines du coeur

Mon coeur était jadis comme un palais romain,
Tout construit de granits choisis, de marbres rares.
Bientôt les passions, comme un flot de barbares,
L'envahirent, la hache ou la torche à la main.

Ce fut une ruine alors. Nul bruit humain.
Vipères et hiboux. Terrains de fleurs avares.
Partout gisaient, brisés, porphyres et carrares ;
Et les ronces avaient effacé le chemin.

Je suis resté longtemps, seul, devant mon désastre.
Des midis sans soleil, des minuits sans un astre,
Passèrent, et j'ai, là, vécu d'horribles jours ;

Mais tu parus enfin, blanche dans la lumière,
Et, bravement, afin de loger nos amours,
Des débris du palais j'ai bâti ma chaumière.

François Coppée L'arrière saison
(coucou Ellis :-))
Puisque sdg n'est pas encore passé, et que je suis particulièrement attachée à ce poème...

Poème à crier dans les ruines


Tous deux crachons tous deux
Sur ce que nous avons aimé
Sur ce que nous avons aimé tous deux
Si tu veux car ceci tous deux
Est bien un air de valse et j’imagine
Ce qui passe entre nous de sombre et d’inégalable
Comme un dialogue de miroirs abandonnés
À la consigne quelque part Foligno peut-être
Ou l’Auvergne la Bourboule
Certains noms sont chargés d’un tonnerre lointain
Veux-tu crachons tous deux sur ces pays immenses
Où se promènent de petites automobiles de louage
Veux-tu car il faut que quelque chose encore
Quelque chose
Nous réunisse veux-tu crachons
Tous deux c’est une valse
Une espèce de sanglot commode
Crachons crachons de petites automobiles
Crachons c’est la consigne
Une valse de miroirs
Un dialogue nulle part
Écoute ces pays immenses où le vent
Pleure sur ce que nous avons aimé
L’un d’eux est un cheval qui s’accoude à la terre
L’autre un mort agitant un linge l’autre
La trace de tes pas Je me souviens d’un village désert
À l’épaule d’une montagne brûlée
Je me souviens de ton épaule
Je me souviens de ton coude
Je me souviens de ton linge
Je me souviens de tes pas
Je me souviens d’une ville où il n’y a pas de cheval
Je me souviens de ton regard qui a brûlé
Mon cœur désert un mort Mazeppa qu’un cheval
Emporte devant moi comme ce jour dans la montagne
L’ivresse précipitait ma course à travers les chênes martyrs
Qui saignaient prophétiquement tandis
Que le jour faiblissait sur des camions bleus
Je me souviens de tant de choses
De tant de soirs
De tant de chambres
De tant de marches
De tant de colères
De tant de haltes dans des lieux nuls
Où s’éveillait pourtant l’esprit du mystère pareil
Au cri d’un enfant aveugle dans une gare-frontière
Je me souviens

Je parle donc au passé Que l’on rie
Si le cœur vous en dit du son de mes paroles
Aima Fut Vint Caressa
Attendit Épia les escaliers qui craquèrent
Ô violences violences je suis un homme hanté
Attendit attendit puits profonds
J’ai cru mourir d’attendre
Le silence taillait des crayons dans la rue
Ce taxi qui toussait s’en va crever ailleurs
Attendit attendit les voix étouffées
Devant la porte le langage des portes
Hoquet des maisons attendit
Les objets familiers prenaient à tour de rôle
Attendit l’aspect fantomatique Attendit
Des forçats évadés Attendit
Attendit Nom de Dieu
D’un bagne de lueurs et soudain
Non Stupide Non
Idiot
La chaussure a foulé la laine du tapis
Je rentre à peine
Aima aima aima mais tu ne peux pas savoir combien
Aima c’est au passé
Aima aima aima aima aima
Ô violences

Ils en ont de bonnes ceux
Qui parlent de l’amour comme d’une histoire de cousine
Ah merde pour tout ce faux-semblant
Sais-tu quand cela devient vraiment une histoire
L’amour
Sais-tu
Quand toute respiration tourne à la tragédie
Quand les couleurs du jour sont ce que les fait un rire
Un air une ombre d’ombre un nom jeté
Que tout brûle et qu’on sait au fond
Que tout brûle
Et qu’on dit Que tout brûle
Et le ciel a le goût du sable dispersé
L’amour salauds l’amour pour vous
C’est d’arriver à coucher ensemble
D’arriver
Et après Ha ha tout l’amour est dans ce
Et après
Nous arrivons à parler de ce que c’est que de
Coucher ensemble pendant des années
Entendez-vous
Pendant des années
Pareilles à des voiles marines qui tombent
Sur le pont d’un navire chargé de pestiférés
Dans un film que j’ai vu récemment
Une à une
La rose blanche meurt comme la rose rouge
Qu’est-ce donc qui m’émeut à un pareil point
Dans ces derniers mots
Le mot dernier peut-être mot en qui
Tout est atroce atrocement irréparable
Et déchirant Mot panthère Mot électrique
Chaise
Le dernier mot d’amour imaginez-vous ça
Et le dernier baiser et la dernière
Nonchalance
Et le dernier sommeil Tiens c’est drôle
Je pensais simplement à la dernière nuit
Ah tout prend ce sens abominable
Je voulais dire les derniers instants
Les derniers adieux le dernier soupir
Le dernier regard
L’horreur l’horreur l’horreur
Pendant des années l’horreur
Crachons veux-tu bien
Sur ce que nous avons aimé ensemble
Crachons sur l’amour
Sur nos lits défaits
Sur notre silence et sur les mots balbutiés
Sur les étoiles fussent-elles
Tes yeux
Sur le soleil fût-il
Tes dents
Sur l’éternité fût-elle
Ta bouche
Et sur notre amour
Fût-il
TON amour
Crachons veux-tu bien

Louis Aragon
Mon pépé tout vieux disait "quand on voit les ruines on devine ce qu'était le château" en parlant de lui. Au début on comprenait pas trop parce que comme il enlevait son béret en même temps qu'il plaçait sa tirade, on entendait plutôt "on devine ce qu'était le chapeau", mais en grandissant on percutait, maintenant je suis tout à fait certaine que mon pépé a été un magnifique château, même si je n'ai pas pu le voir en temps que tel personnellement vu qu'il était né environ en 96, 1896.

Crâne/ Ruine c'est un peu une relation mathématique primitive/dérivé première. le tableau, la dérivé seconde, etc., ..., et Alain Korkos qui parle des ruines c'est une dérivé euh oula je me souviens plus.
Rien sur Caspar David Friedrich?
Lapin compris du tout alors!
Une petite erreur, il me semble : cette phrase de F. Brown n'est pas un début de nouvelle, mais est en elle-même la plus courte nouvelle de science-fiction.
Le texte original (traduction de 1954 par Jean Sendy) :

"Le dernier homme sur le Terre était assis seul dans une pièce. On frappa à la porte."
Ce qui, a mon avis, est intéressant dans ces peintures, c'est qu'a aucun moment les personnages de ces toiles semblent s’inquiéter ou même s'apercevoir que leurs décors s'effritent.
Plein de photos des ruines - plus récentes - de Detroit:
http://www.marchandmeffre.com/detroit/index.html

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