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Commentaires

La condition de la femme

Derniers commentaires

C'est Babel !... J'ose donc y glisser ma propre langue ! (non... pas ce que vous croyez...).
Je suis encline (âge oblige) à faire des raccourcis et à refuser la notion de condition de la femme pour privilégier la condition humaine. Je sais : socialement cela correspond tout de même à quelque chose la condition de la femme. Mais justement, ce concept est un enfermement. Les mots ont un pouvoir occulte dont il faut se méfier. C'est une des raisons pour lesquelles il serait souhaitable par exemple que "la Ligue des droits de l'Homme" se transforme en "Ligue des droits de l'Humain". La condition de la femme est incluse dans la condition de l'humain. Dans trop d'esprits, l'Homme avec un grand H n'a pas la force suggestive suffisante pour y inclure automatiquement la femme... Avant d'être femme, je suis avant tout un être humain. Au fond, que souhaitons-nous si ce n'est cette reconnaissance d'Humanité ? Mais elle est d'autant moins "automatique" que les messages sont brouillés par le mercantilisme, seul support du politiquement ultra-libéral dont on est en train de crever...
Quant à la photo de SdeB, c'est l'usage mercantile qui en est fait qui me scandalise.
Malheureusement, les éthiques sont multiples et contradictoires... et je ne décolère pas ! J'ai le temps en tant que jeune retraitée smicarde ! Le combat feminin est certes de la plus haute importance (je ne dis pas "féminisme" à dessein) pour une intégration définitive dans l'Humanité. Mais ce combat humaniste passe par la lutte contre une économie capitaliste sauvage qui broie l'humain, homme ou femme d'ailleurs...
La liberté est souvent un poison pour la Liberté...

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

Il m'avait marqué il y a quelques années, mais ce qui est encore plus marquant, c'est qu'il reste d'actualité, et le deviendra peut-être encore plus dans quelques années si la politique de réduction des retraites ET de services publics continue.

Ce que je pense de la photo retouchée de son cul : EUH.... est-ce vraiment important comme question? La chose la plus importante que l'on doive retenir d'elle?

En tous cas, cela me semble un merveilleux alibi pour occulter son oeuvre, ses reflexions. Pour finalement la réduire à n'être qu'un membre du deuxième sexe, un cul, un con, un utérus et une paire de gants Mapa au bout. Ses idées sont-elles si importantes?
Je n'arrive pas à comprendre pourquoi le fait que SdB ne soit plus là pour donner son autorisation à la publication d'une photo privée n'ait pas retenu Le Nouvel Obs.
Ca ressemble à un viol.
Tandis que je brandis ma petite culotte pour revendiquer ma condition de femme libérée (youhouuuuuu !), je m'en vais revenir sur un des thèmes de cet article qui m'intéresse davantage, à savoir les références en matière de peinture lié à cette image :

Il y a ce nu de Botero que j'affectionne tout particulièrement dans cet article trouvé sur un blog :
http://wodka.over-blog.com/article-2856528.html

Ou encore la version Picasso (mais je m'égare un peu)
http://www.insecula.com/oeuvre/photo_ME0000054928.html

Je compte sur Untel ou encore Micheline pour nous dégotter parmi les flamands d'illustres références (mais là ça va être plus duraille et slip ou culotte à la main, c'est comme ils le sentent)

Damenaid, je sens que je me faire encore des amis par ici !
Il n'y a rien de scandaleux dans la photo,si ce n'est le mot attribuée à cette femme, par le nouvel obs.Simone doit se retourner dans sa tombe.
Ce que j'aimerais savoir ,c'est d'ou provient la version numérique utilisé par l'hebdo.Cela expliquera peut être les retouches (je leur pardonne le recadrage dans la mesure ou la photo n'est pas publié comme le travail de l'auteur).
Canal+ ce soir.
Les chiennes de garde réagissent ! Elles auraient demandé "à la une" les fesses du directeur du journal ,au scandale. Je ne suis pas chienne de garde mais je vote POUR. Histoire de parité (par exemple) Mon dieu que je suis de mauvaise foi... Madeleine
Le problème, pour reprendre les mots d'Alain Korkos, c'est que le nouvel OBS a utilisé une image intime pour faire du fric, sans même demander son autorisation à l'auteur de la photo.

Et moi non plus je n'aime pas cette expression "la condition de la femme", ni "la" femme, ce terme générique qui rassemble et réduit tout à la fois. La femme, ça n'existe pas. Des femmes, des femmes multiples, des histoires multiples.
(1) C'est marrant comme il faut toujours que ce soit des hommes qui s'occupent d'émanciper la femme alors que quand on lit les réactions des femmes dans ce forum on se rend bien compte que la question est un tantinet plus complexe ... et qu'elles en parlent bien mieux !

(2) L'analyse de l'image photographique par M. Alain Korkos est affreusement superficielle, plus qu'un long discours, pour bien se convaincre que l'inventeur de la photo "voyeuriste" des fesses d'une femme dans l'entrebaillure d'une porte avec un éclairage très contrasté c'est BRASSAI :

http://www.photo.rmn.fr/LowRes2/TR1/PHG1Z6/01-010227.jpg

http://www.photo.rmn.fr/LowRes2/TR1/X63I0G/01-010228.jpg

http://www.photo.rmn.fr/LowRes2/TR1/9ZTRLC/00-017534.jpg

http://www.photo.rmn.fr/LowRes2/TR1/Q3TRLC/00-016850.jpg

Pauvre Brassaï qui a peut-être rêvé de photographier les fesses de Simone de B mais qui n'a eu le droit qu'à une pose intello, heureusement devenue "so trashy" aujourd'hui grâce à la cigarette !

http://www.photo.rmn.fr/LowRes2/TR1/D8L8NH/00-017619.jpg
Condition de la femme, condition de la femme, qu'est-ce que ça m'énerve ! Femme ex émancipée que je suis, d'après ce que m'a dit mon cousin espagnol, je trouve cette photo superbe. Le preuve, on retrouve "cette image" de nombreuses fois. Il n'y a pas de condition féminine, il y a des femmes et c'est avec bonheur que je regarde cette photo de Simone. (que je n'aimais pas vraiment) Madeleine
Votre analyse, Alain, est bien la meilleure que j'ai lue sur cette photo: cultivée, articulée, sans complexe, et - ce n'est pas un mince critère - nullement embarassante pour une femme qui vous lit (nous sommes si souvent obligées de rire jaune, de nous récrier, d'étouffer un malaise difficile à exprimer dans le consensus libertaro-cynique, de nous faire plus royalistes que le roi etc) . Vous remettez en valeur un certain classicisme de la pensée qui me semble très salutaire.

@juléjim, dont j'apprécie souvent la bonne humeur et la largeur de vues, je voudrais dire qu'il se trompe; il se trompe sur la justesse de vue du Nouvel Obs. Nous ne savons pas ce qu'aurait voulu Simone de Beauvoir qui n'est plus qu'un petit tas de poussières grises et nauséabondes mais nous savons ce qu'elle a écrit, fait, publié et gardé pour elle. Le Nouvel obs a voulu en faire "plus" et n'a pas su trouver les limites de sa liberté. Il est tombé, en deçà, dans la publicité, la création du "buzz", la bêtise en somme. Ce n'est grave pour personne, sauf pour notre intelligence des choses du monde (relire le texte d'Alain: une femme assassinée en tout petit et le cul d'une femme libre qui s'est voulue écriture, en très gros: raté! on passe à côté de la compréhension et de ces femmes et du monde qu'elles ont voulu ouvrir)

@douze, j'aimerais simplement dire que, partageant l'essentiel de ce qu'elle écrit, je lui conseille (si elle veut bien) de ne pas se tromper d'adversaire (si l'on peut parler ainsi): ce n'est pas "le féminisme" qui lui impose le modèle de "l'executive woman" ni, encore moins, qui nie qu'elle ait un corps et qu'elle puisse être mère. Le féminisme est une lucidité, un désir de liberté qui pousse à essayer de comprendre ce qui empèche les femmes d'être "avant tout des êtres humains". Nous sommes toutes passées par ces chemins et nous nous sommes parfois bien plantées. Je n'ai plus l'âge de recommencer mais je vous souhaite, douze, d'aller plus loin encore. En tout cas, ce ne sont pas les "féministes" qui vous bloqueront.

Je retourne travailler. A plus tard.
Sûr, ni elles ni nos vrais 'adversaires' ne me bloqueront ... ça fait tant d'années que je n'en fais qu'à ma tête que je ne vois pas bien qui pourrait maintenant m'en empêcher. Et ce n'est pas le féminisme en tant que tel qui m'inquiète, mais ses vicaires zélées, plus royalistes, vous le dites vous-mêmes, que le roi : celles qui ont crié haro sur le baudet quand j'ai eu le mauvais goût de plaquer des études prestigieuses pour un grand amour et un bébé (très précoce, c'est vrai, mais c'est ça la liberté : vivre ce qu'on veut quand on veut). Les mêmes se sont scandalisées quand une de mes amies a choisi, ce que les revenus de son chéri lui permettaient, de partager son temps entre ses enfants et de multiples activités bénévoles et caritatives. J'ai encore à l'oreille leurs termes méprisants, on était à la limite de la condamnation pour haute trahison, et je revois leurs mimiques de dégoût. Les mêmes encore qui voudraient qu'on pénalise (sic) le temps partiel, et qui refusent de voir qu'il existe le temps choisi (c'est peut-être une erreur à long terme de sacrifier sa carrière et le montant de sa retraite pour pouponner, mais je maintiens, le droit à l'erreur est une liberté inaliénable, vous le dites vous-même, et l'envie est et restera mon seul guide) et le temps non complet imposé par l'employeur : celui-là doit être banni, l'autre devrait être ouvert encore plus largement, surtout aux hommes qui n'osent encore pas très souvent. Les mêmes enfin, et j'arrête là mes exemples, qui confondent le travail subi (il faut bien manger), où on se fait malmener et où on s'ennuie ferme (et là, ça n'est une belle conquête ni pour les hommes ni pour les femmes) et les carrières passionnantes, quel que soit leur rang social, où ce qu'on fait dans l'autonomie a du sens.
Mon principal regret dans les propos féministes en général (il y a des exceptions, heureusement) : l'absence de prise en considération des cas concrets, des aspirations contradictoires, et surtout de la réalité sociale, qui fait qu'un même acte peut être, selon son contexte, une libération ou une aliénation (Colette, en posant nue, revendiquait sa liberté, Marilyn Monroe à qui on demandait un jour pourquoi elle avait fait des calendriers dits 'de charme' répondit qu'elle avait faim. Les journalistes ont bien ri devant ce qu'ils ont pris pour un trait d'esprit : l'horreur c'est la contrainte, mais il y a pire encore, c'est le contre-sens sur la contrainte, de bonne foi souvent, mais qui aboutit à un déni extrêmement douloureux pour celui et en l'occurrence celle qui en est victime, surtout si ses moyens intellectuels ou sa mort ne lui permettent pas de défendre son point de vue).
Je suis navrée de vous avoir choquée en m'en prenant, avec ma douceur habituelle, aux féministes, mais je pense que certaines ont malmené et desservi une cause évidemment juste, par leur virulence, leur manque de nuance, une volonté affichée de guerre des sexes (aux USA en particulier), et une méconnaissance des contraintes socio-économiques (voir sur ces deux points les réflexions d'Elisabeth Badinter dans Fausse route, on peut ne pas tout partager, mais c'est une excellente base d'analyse et de débat, je trouve).
Merci de toute façon de vos remarques, c'est aussi ça discuter, on affirme, puis on affine.
Vous ne m'avez pas du tout "choquée", ce n'est pas ce que j'ai voulu vous dire, en m'adressant à vous, comme cela, sans vous connaître.

Je vous comprends: C'est toujours déplaisant de se faire rabrouer au nom de grands principes quand on veut "vivre sa vie".Au risque de me faire moi aussi renvoyer à mes salades, j'ai simplement voulu vous dire qu'aucune femme qui se veut libre ne démarre à zéro et n'innove entièrementt. Nous n'avons manifestement ni la même histoire, ni le même âge, ni les mêmes aspirations. La seule chose qui nous ra(re)ssemble c'est ce goût de la liberté. Le féminisme est plus vieux que vos copines qui vous ont fait la leçon, et il a beaucoup changé, il a cherché les causes, c'est avant tout un besoin de lucidité et de compréhension des contraintes que l'on rencontre (hommes et femmes c'est sûr, mais ce ne sont pas les mêmes et elles ne sont pas traversées de la même façon).

C'est pourquoi il y a à prendre dans l'expérience des "féministes" alors qu'il faut se méfier -à mon humble avis - des images que l'on nous propose: "l"exécutive woman" des magazines a esquinté bien des femmes, féministes ou pas, qui ont cru qu'elles pouvaient, toutes seules, faire "tout ce dont elles avaient envie", sans comprendre que dans cette image de magazine, les contradictions de leurs aspirations étaient gommées. Rien à voir, avec le féminisme, je vous assure, dont l'objet est justement de mettre au jour ces contradictions, d'une part, et d'autre part de dépasser un point de vue strictement individuel (toujours illusoire si on s'y restreint, et dans certains cas, culpabilisant) pour essayer de montrer les aspects sociaux des situations de chacune. Une fois cela admis, place aux singularités, évidemment, sinon, à quoi bon?

Je vous souhaite sincèrement que rien ne vous bloque, très sincèrement. Peut-être ai-je envie que les femmes comme vous n'oublient pas qu'un chemin a été déblayé par les féministes et qu'il y a des obstacles auxquels elles ne se heurtent plus. Juste pour garder la lucidité indispensable à la liberté.
Bonne soirée!
L'ingratitude des héritiers ... je ne suis plus si jeune, même si j'en garde l'intransigeance, et je commence à voir de plus jeunes oublier les luttes que j'ai vécues, et qui servent de soubassement pourtant à leurs propres revendications, alors je comprends, ces héritiers qui veulent exercer leur bénéfice d'inventaire, j'ai un peu envie aussi de leur rappeler l'histoire. Ne craignez rien, malgré les apparences je n'oublie pas, les luttes des générations qui m'ont précédée, leur âpreté, le bénéfice que j'en tire. Je suis née avec le droit à la contraception, bientôt l'IVG, la réforme du statut matrimonial, le divorce, l'égalité parentale, le libre accès à pratiquement tous les emplois. Je n'oublie pas la gratitude que je dois à celles (et quelques ceux) qui se sont battues pour les droits fondamentaux, de même que, bien qu'ayant changé de catégorie professionnelle, je reste reconnaissante à mes grands-parents et arrière-grands-parents de leurs luttes ouvrières et de leur recherche de la laïcité. Et si je suis un peu acide parfois, c'est plus à l'égard de mes cohéritières, qui n'ont retenu que les slogans et pas l'esprit : ce qui, à un moment, était une revendication vitale, a maintenant été obtenu, les combats se complexifient, les menaces se font plus sournoises, moins monolithiques que les lois et les préjugés d'autrefois. Dans la société post-moderne, nous sommes quelques uns et pas seulement unes à revendiquer le droit au non-travail, ou du moins au non- salariat, à la reconnaissance du travail non-agoral, par exemple, et aussi des formes de décroissance et donc de recul du travail proprement productif au profit d'activités gratuites, de culture ou de militantisme. Et il se trouve que les lignes sont à ce point bousculées dans la complexité actuelle que s'opposent à notre projet de vie à la fois des capitalistes et consuméristes purs et durs, mais aussi des dogmatiques du travail féminin, qui sont restées agrippées aux signes extérieurs des combats d'autrefois alors que le monde change, et qui condamnent sans chercher à comprendre ; elles sont fermement campées sur ce qui fut une lutte contre les stéréotypes, et leur indifférence aux conditions nouvelles crée de nouveaux stéréotypes tout aussi aliénants, d'autant qu'ils sont relayés par ceux qui y trouvent pour des raisons variées mais toujours mercantiles leur intérêt : nos aînées ont gagné un droit (travailler), elles le transforment en devoir, elles ont obtenu un choix (la maternité), elles le transforment en injonction inverse (tu n'engendreras point). D'où mon irritation et le parallèle avec d'autres églises. Le dogmatisme, c'est quand les réponses précèdent les questions : j'englobe cette autre forme de contrainte et d'aliénation avec toutes les autres !
J'ai d'autant plus apprécié cet échange avec vous, manifestement proche et sûrement actrice du mouvement féministe, mais dans une démarche tellement plus ouverte et tolérante que les exemples de tous âges que j'ai eu la malchance de croiser.
Moi aussi, j'ai bien apprécié notre petite discussion, mais il va falloir y mettre fin n'est-ce-pas?

J'aurais pourtant envie de vous dire plein de choses...Je ne vous en dis qu'une: aucune "gratitude" n'est demandée, les femmes, les féministes, de tous temps, se sont battues d'abord pour elles. C'est à celles et ceux qui arrivent après de savoir piocher dans l'héritage...Héritage, qui comme dit joliment R.Char, "n'est précédé d'aucun testament".

Bonne année, et bonne route!
Jehanne, je suis désolé mais je n'arrive pas à être "scandalisé" par le fait qu'on ait pu retoucher une photo, même de Simone de Beauvoir. Grâce à Daniel (cf sa chronique "3 colères pour le prix d'une") j'ai pu comparer les clichés, avant/après. Je n'ai pas l'oeil expert en photographie, encore moins en nu ... Mais y a -t-il tellement de différence ? qu'est-ce que l'original aurait apporté de plus ? Cela dit, ne croyez pas que j'exonère totalement le Nouvel Obs*, dans cette affaire. Donner à penser que, chez Beauvoir, "son style c'est son cul", c'est évidemment une facilité aux évidentes arrières-pensées mercantiles. Mais il y a plus grave, Bhutto et Beauvoir réunies sur la même couv', avec un traitement aussi disproportionné, c'est carrément une faute de goût, en effet.


* dont je ne suis pas un lecteur assidu, loin s'en faut.
D'accord avec vous là-dessus, juléjim, ma réaction visait un autre de vos commentaires, celui-là je crois :

"....une photo de 1952. A cette époque, le cliché est parfaitement raccord avec le combat émancipateur de Simone de Beauvoir :" Oui j'ai plutôt un beau cul, un corps désirant et désirable. Et n'en déplaise à ces messieurs, je suis une femme, philosophe et écrivain."
Ai-je bien résumé la modernité et la grandeur du message beauvoirien"

Je ne pense pas que nous devions admettre que la couverture du Nouvel obs soit "raccord" avec le "message beauvoirien". Il ne s'agit pas d'être "scandalisé" ou pas mais, pour moi, de ne pas suivre la pente publicitaire et raccoleuse sur laquelle veut nous entraîner le Nouvel Obs. SdB ne fut ni publicitaire ni raccoleuse, dans son "message" ou son "combat" comme vous dites. Le reste, cela la regarde.

Mais on ne va pas en faire une histoire...Je suis sûre que sur le fond, nous sommes d'accord.
Ce qui me bloque dans beaucoup de commentaires, et en particulier dans celui de Claudine Bernal, c'est quand même cette idée d'universalité. LA femme, TOUTES les femmes, le fonctionnement chimique 'naturel et instinctif' appelé à la rescousse (et Gabriel Quéré, dans l'union des organes, vous faites quoi de l'homosexualité ? ).
Je bloque avec les féministes (rupture très précoce et orageuse) qui veulent nous imposer le modèle de l'executive woman ou de l'intellectuelle inspirée, dans la négation de notre corps (en particulier de mères), sans aperçu ni panachage ni escapade vers d'autres rôles. Je bloque évidemment encore plus (mais sur ce site, c'est plus consensuel) avec les ayatollahs de tous bords, qui veulent nous transformer en statues de tissu rêche. Et je bloque tout autant avec les publicitaires qui pour vendre leurs crèmes cancérigènes, leurs fringues immettables et leurs copains experts du bistouri veulent nous coincer dans un moule de marbre, taille 34 maxi.
En résumé, Beauvoir, (ou Duras apôtre de l'infanticide), Khomeini, et les photoshop-addicts, fichez-nous la paix une bonne fois, laissez non seulement chacune mais aussi chacun décider quelle vie elle-il veut, pour un temps ou pour tout le temps, du boulot, quand je veux si je veux et à la dose que je veux (là, évidemment, il y a la contrainte financière), mon corps, pareil, ce que j'en fais encore plus, séduire, qui, quand, combien, pourquoi, vouloir des bébés ou pas, un peu ou beaucoup et ainsi de suite.
Je voudrais bien, avant d'être une femme, être simplement un être humain, complet, avec hormones, certes, corps, certes, intellect, certes (enfin j'essaie), mais avant tout désirs individuels, irrationnels, irréductibles à des modèles sociologiques ou philosophiques (qui ne peuvent être que descriptifs et explicatifs, c'est justement en les voulant impératifs et prescriptifs que les trois groupes cités plus haut nous enferment).
Et je voudrais tout ça non seulement pour les femmes, mais aussi pour les hommes. Ce tout ça porte un nom : liberté. Le droit doit nous la garantir, à chacun-chacune de se battre individuellement et surtout collectivement pour empêcher la société, les médias, les vrais ou faux intellectuels et les hélas toujours vraies églises y compris laïques de nous la reprendre ou de la vider de son sens.
Racoler en faisant un collage d'intellectuelle et de nu, (artificiel techiquement et intellectuellement : Beauvoir a-t-elle souhaité, encouragé, prescrit la publication de cette photo, quel sens lui donnait-elle dans le cadre de sa pensée et de son travail ? la publier s'inscrit-il dans la continuité logique ou dans la trahison de son oeuvre ?), c'est moche. En déduire des rôles dans lesquels un éternel féminin (et par voie de conséquence masculin, hétéro ça va sans dire) est sommé de se reconnaître ou de se mouler, c'est dangereux.
PS : à votre avis, le calembour beau/voir, est-il voulu, subliminal, accidentel ?
Plus la peine de commenter l'hypocrisie et la mesquinerie des types du Nouvel Obs auteurs de ce coup là.

A propos de la photo, je trouve que ça fait un drôle d'effet de voir un écrivain en pied, sur une couverture, une image de réclame. À poil ou non: on a tellement l'habitude de voir le visage du phénomène cadré en gros plan sur la pub de son nouveau bouquin, en noir et blanc et avec une expression vachement subtile genre "hein! Alors, c'est pas vous qui écririez, qui penseriez des trucs hyper-profonds comme ça", que le simple fait de le cadrer entier (bon là c'est de dos aussi) empêche de reconnaître un écrivain.

En plus, ça fonctionne à l'envers: photographiez le visage de Johnny, de Carla Bruni ou de Frédéric Beigbeder en gros plan, en noir et blanc, l'air veau: ça y est, c'est les rejetons de Victor Hugo.

Pour la photo de Beauvoir, je dirais que tout ce qu'il y subsiste de la littérature, c'est ce fétichisme du noir et blanc comme garantie de profondeur.
Ben non : pas d'accord avec vous. Entre la Femme objet, "instrumentalisée" (nouveau cliché à la mode) à toutes les sauces et la Femme objet… de désir, il y a un monde, et aucun scandale. Et je ne vois vraiment pas en quoi le féminisme devrait être vidé de sensualité. Comme disait une auditrice chez Mermet l'autre jour, "Non seulement elle avait une tête bien faite, mais en plus elle avait un beau cul ! et je n'ai nullement envie de dégainer mon féminisme pour une fois".
A lire les commentaires sous le texte d'Alain, et à voir s'installer un ping-pong binaire sur le thème "scandale/pas scandale, je me demande si nous ne sommes pas en train d'oublier le caractère très daté du prétexte à débattre : une photo de 1952. A cette époque, le cliché est parfaitement raccord avec le combat émancipateur de Simone de Beauvoir :" Oui j'ai plutôt un beau cul, un corps désirant et désirable. Et n'en déplaise à ces messieurs, je suis une femme, philosophe et écrivain."
Ai-je bien résumé la modernité et la grandeur du message beauvoirien ? Sans doute que Simone, vivante aujourd'hui, serait plus provocante encore, voyant la condition des femmes marquer le pas et plus encore dans certaines parties du Monde ?

Au fond, qu'est-ce qui me scandaliserait à coup sûr, en ce moment, comme couv de l'Obs ? Un baiser langoureux Clara/Sarko sur fond de déprime sociale ?
je suis une "femme moderne", indépendante, avec un travail assurant les revenus de la famille. Avec mon mari, nous partageons les tache ménagères selon nos goûts, l'égalité des sexes INTELLECTUELLEMENTest pour nous aussi naturel que la respiration. Je n'en reste pas moins une "femmelle": il faudrait arrêter de vouloir chasser, oublier notre nature animale, nos instincs: la femme est naturellement poussée a mettre son corps en valeur, à plaire pour se reproduire et perpétuer la race; et l'homme , instinctivement la regarde, c'est un plaisir pour les deux sexes.
La photo de Simone De Beauvoir ne me choque pas: elle résume la situation naturelle- et conflictuelle car non acceptée- de la femme d'aujourd'hui: Pouvoir être un être intellectuel tout en gardant une part animale. Si Simone avait voulu faire complétement disparaitre sa part de féminité (ce coté animal que vous repoussz si apprement), elle aurait détruit cette phote au lieu de la laisser "vivre; par ce geste , elle rappelle que l'on peut être intelligente, responsable tout en étant une femme physiquement regardable et attirante. L'un n'empèche pas l'autre : être bien dans son corps fière de lui n'empèche pas la réflexion, au contraire.
J'ai trouvé cete photo belle et courageuse , je pense que son message est :" messieurs, je pense aussi bien que vous dans un beau corps de femme épanoui dont je suis fière"
Je suis drôlement content de vous retrouver, maître. J'étais un peu au désespoir lorsque vous fermâtes le troquet précédant. C'est une heureuse surprise de vous retrouver ici, mais pas un hasard non plus.

Effectivement, le nouvel obs a retouché la photo, ce qui raille d'office l'intention artistique. Je vois bien qu'ils ont resserré le cadre pour faire disparaitre le papier-toilette et on dirait qu'ils ont éclaircit et accentué le contraste. Il y a aussi un peu de nettoyage des taches noires.
Est-ce que techniquement quelqu'un pourrait éclairer ma lanterne avec précision sur les opérations auxquelles ils se sont livrés ?
Tu as raison Alain :

"Sans aucun doute, ces deux femmes auraient mérité mieux"

Bien qu'ici Simone s'en tire plutôt mieux : L'une est morte, l'autre est "encore" vivante !
Merci Talasrum, d'accord avec vous, donc je ne vias pas rajouter.
L'utilisation de cette photo comme couv, c'est aussi ramener une pionnière du féminisme et une philosophe de haut niveau à son corps de femme, une femme parmi d'autres, rien d'autre en somme que du consommable pour homme et qui surtout évacue ainsi ses actes, ses pensées.
Même abiker le dit, anivement: une femme parmi d'autres.
Ben oui, une femme philosophe et féministe, ça fiche la trouille voyons.Son corps, beau, c'est pile (humph) le contraire.

...et le titre du fil "la condition de la femme" est , en soi, un pbme: il n'y a pas "la" femme comm un archétype, mais des fmemes, déjà on aurait bien progressé en le disant ainsi.
Je me suis bien énervé en lisant le billet de D Abiker sur le sujet (allais-je déjà regretter mon abonnement?),
Depuis quand la condition de la femme est-elle une priorité? En tout cas, elle n'est plus du tout à l'ordre du jour. Le nu de Simone de Beauvoir a plus un côté voyeuriste dérangeant qu'obscène dans une société qui utilise le sexe féminin nu pour vendre du jus d'oranges, mais le cache pour vendre des tampons. Ce qui est dérangeant, c'est l'utilisation sexiste de la nudité. Le nu peut être beau quand c'est de l'art, pas quand il s'agit de l'exposition vulgaire de "viande", c'est toute la différence entre l'art et la pornographie.
Mais souvenons-nous de la campagne présidentielles quand Ségolène Royal fut massacrée par les journalistes et ses pseudo-amis socialistes, non parce qu'elle était incompétente... mais parce qu'elle était une femme.
Le concept de femme objet est toujours aussi présent dans le monde actuel. Sarko s'affiche avec une rolex... et une femme top model. Il ne réagit pas à la mort de Mme Bhutto alors qu'il va vendre des centrales nucléaires au proche Orient dans un espace très fragile géopolitiquement... La femme sous Sarkozy reste & demeure un objet. Un objet utile et qu'on jette (Cecilia), un objet avant-gardiste (Rachida Dati), un contre-feu toujours utile (Rama Yade), un objet pompier (Fadela Amara), un objet souriant (Bachelot), un objet proche de la chute (Pécresse)... Les femmes restent toujours des objets.
C'est plus que regrettable, mais c'est un fait de société! Si Bigard fait rire, ce n'est pas simplement parce qu'il est vulgaire... C'est aussi parce qu'il est macho!
Talasrum
http://thalasrum.over-blog.com
Etonnée par ces remarques concernant la couverture du Nouvel Obs que j'ai trouvée plutôt originale, ça change des portraits de la dame aux turbans ou même de celui qui est sur l'affiche de Julia Kristeva. De plus les articles sur Simone de B. m'ont intéressée. Je connais plutôt bien l'œuvre de S. de B. et j'ai toujours été résolument féministe, quoique pas toujours d'accord avec elle. Là je ne vois aucune utilisation de cette image "pour faire du cul", non, pas du tout.
J'ai déjà réagi avant de vous lire, sur la chronique de David Abiker.
J'ai cité en plus que cette image me faisait penser aussi aux peintures de Degas. Mais la volonté clairement affiché du NouvelObs de faire du "cul" hypocrite pour vendre son hebdo montre à quel point nous sommes dans une course effrénée de la non-information, vendre pour vendre, alors faisons du bas de gamme en détournant une image qui dit tout le contraire du scandale avancé par le magazine. De plus en plus la condition féminine est bafouée, par les vidéos clips, par la publicité ; si les hebdos dit "d'informations" s'y mettent ; nous serons très loin alors d'avoir justement, le cul sortit des ronces !
On lit chez Philippe de Jonckheere, dans le Bloc-notes du Désordre, comment l'image fut retouchée : http://www.desordre.net/blog/blog.php3?debut=2007-12-30#1503

Et l'on s'étonne avec Alain Gresh, dans le Monde Diplomatique, de la "virginité" médiatique de Benazir Bhutto : http://blog.mondediplo.net/2008-01-06-Le-Liban-la-Syrie-et-Nicolas-Sarkozy#L-heritage-mortel-de-Benazir

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