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La chute du mur, "et alors ?"

"Et alors ?" Bernard Guetta commençait à dévider ce matin

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« Il vaut mieux ‘‘s’imbriquer’’ en faisant l’amour qu’en faisant le mur ! »


« make love not wall »
Célébrer la chute du mur de Berlin est bien plus médiatique que de parler de tous ces murs qui se dressent un peu partout dans le monde et puisqu'on parle d'histoire que retiendrons-nous de cette bonne vieille Europe qui se croit dans son droit d'en élever au nom de sa chasse à l'immigration : NOUVEAUX MURS
Pour limiter l’immigration clandestine, l’UE a fait construire une barrière métallique de 3 mètres de haut, surélevée en 2005 de trois nouveaux mètres, après que plusieurs centaines de migrants africains tentèrent de la franchir. Cette barrière est renforcée par un système de cordes métalliques tressées entre les zones marocaine et espagnole.
Ce mur ne tente pas de contenir une force militaire, mais de séparer des populations aux niveaux de vie différents.
Dans les années 80, j'étais à l'université et ma meilleures amie était Allemande. On discutait parfois du mur, de Berlin, de réunification et dans ma petite tête d'étudiante de l'époque, je ne voyais pas la situation perdurer. Je n'avais strictement aucun élément venant étayer cela. Juste l'idée que ça ne pouvait pas continuer éternellement.
Et mon amie m'avait répondu à l'époque quelque chose comme : "tu ne comprends pas le fossé qu'il y a maintenant, c'est absolument impossible", sur un ton catégorique emprunt de regret. Bref j'étais dans l'utopie la plus totale.
En 1988, après mes études, j'ai habité quelques mois à Cologne, le temps d'un stage en labo, et là j'ai eu droit à quelques récits d'excursions à Berlin oubliés aujourd'hui. Je serais infichue de vous les répéter. Mais le sentiment que j'en retenais, c'est que le voyage à Berlin, pour eux, c'était plus un traumatisme qu'autre chose, avec des histoires pas cool avec les douanes. En gros.
Après, il y a eu l'événement, la chute du mur, les gens qui passent, les masses qui frappent et cassent des morceaux, et Rostropovitch. L'image. Celle qui ne s'oublie jamais.
Un peu plus de 10 ans plus tard, la même amie travaillant dans les environs de Berlin, dans ce qui était avant l'Allemagne de l'Est, je suis venue lui rendre visite. Avec une autre amie, nous avons parcouru la ville en long en large et en travers. Et nous avons passé le plus clair de notre temps dans l'ancienne partie Est. Pour nous, c'était l'occasion d'une chasse au passé. On aurait aimé savoir où se trouvait le mur. A part un pan gardé pour les dessins d'artistes qu'on a photographié sous toutes les coutures, il n'y avait pas grand chose. Pas même une trace au sol à la peinture pour figurer où il était. En fait, du mur, il ne restait pas grand chose : un musée vers Check-Point Charie, un ou deux vestiges non peinturlurés et point barre. Bref, ce passé avait été plus ou moins effacé, balayé, circulez, il n'y a plus rien à voir. Nous nous en étions étonné auprès de mon amie qui s'étonnait que nous nous en étonnions. "C'était quand même une grande honte quelque part. On a voulu effacer le plus de trace possible. Mais c'est en train de changer. Ils vont restaurer le mirador de Check-Point Charlie, et rendre visible le tracé du mur."
Ma plus grande déception a quand même été l'Unter den Linden. Je m'étais imaginée un superbe alignement de très vieux tilleuls.
Et je me retrouvais face à des jeunots maigrichons d'une dizaine d'année. C'est que les anciens avaient crevé faute de soin m'avait-on dit (enfin c'est ce dont je me souviens).
Cette année-là, Berlin, comme depuis 10 ans était en travaux. Ils étaient en train de refaire la Potsdamer Platz. C'était un chantier immense. De manière globale, Berlin était une ville hérissée de grues. C'est ce qui nous avait le plus marqué finalement. La reconstruction allait apparemment encore durer longtemps. On s'était dit qu'on viendrait voir l'évolution 5 ans après. Ca ne s'est pas fait. Mais si vous n'êtes jamais allé à Berlin allez-y, c'est une belle ville immense et attachante. Et malgré tout, l'histoire y est bel et bien présente !
20 ans que plein de petits murs poussent partout sur la planète. Ça doit être ça, la mondialisation.
en attendant de rétablir les droits douaniers par le truchement de la taxe carbone appliquée aux produits d´importation, la "libéralisation" du monde est en marche.
Suivez les médias, ils le savent tous, petit problème, ça change à chaque fois.

http://Anthropia.blogg.org

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j´espère qu´il y aura suffisamment de gens intelligents pour fêter la chute du mur de Berlin en Palestine et sur le rio Grande
Tout le monde a donc oublié POURQUOI les allemands se sont fait couper en deux !

C'est triste !

Pour ma part j'aurais autant aimé qu'on file toute l'Allemagne aux staliniens et à la stasi,

Ils le méritaient largement, non ?

Quant à Peerline, qu'elle apprenne à faire des paragraphes si elle veut être lue !

De toute façon, quels que soient ses ressentiments, il est mal-venu d'attaquer le Capitaine ici, d'autant qu'il a toujours pris des risques...

P.S. : pour Alain K., Rostro jouant du violoncelle comme on joue les grandes orgues c'était très beau, j'espère que les anciens SS et gardiens de camps ont apprécié à sa juste valeur cette merveille d'émotion...

***
Je voulais juste faire remarquer, à la décharge du sieur Guetta (que tous les démons nonistes lui fassent ravaler le fiel de sa pensée oui-ouiste), qu'à l'époque, l'Arménie, ça commençait à barder, et que ça, ça n'allait pas s'arranger., En tout cas, pas tout de suite. Pas avant quelques pogroms anti-arméniens et 15 000 morts

J'ajoute que même si pour nous tous, la chute du mur est le symbole de la libération de millions de gens, la chute du mur a aussi incarné la victoire absolue de la solution capitaliste. Pour s'en assurer, ils n'y a qu'à voir ce qui a été construit depuis à Potsdamer platz à l'emplacement de l'ancien no man's land.
Il s'agit des buildings de grandes firmes allemandes, japonaises et européennes, les citadelles inexpugnables du capitalisme conquérant, symboles phalliques de la puissance sans limites. La partie ex-allemande de l'est, elle, est restée toute plate, avec seulement quelques étages. Pour moi, le symbole est clair.
Pour compléter la métaphore, au niveau du métro, en sous-sol, une magnifique image représente la chute du mur avec la mention "Wir sind das Volk". Evidemment, bien en dessous des gratte-ciel.
C'est un quartier magnifique et fascinant, mais il respire la force brute, le bling-bling, le fric, et les médias célébrés par de gigantesques écrans extérieurs.

Un symbole de ce qu'est la victoire par défaut du capitalisme. Mais une victoire par défaut est une victoire quand même...
Pour moi, la chute du mur, ça a été un moment très émouvant, et la preuve que le monde peut changer quelles que soient les circonstances, même les plus terribles (les Est-Allemands étaient passés directement du nazisme au communisme).
Mais en plus de cela, si lémédias fêtent cet évènement, c'est qu'il est le symbole de la puissance du capitalisme, seule puissance qu'ils révèrent réellement.
Cher Daniel,

Vous êtes en train de prendre une mauvaise habitude, à mon humble avis, en employant de plus en plus de néologisme idiots comme '' jité '' ou encore '' lémédia'' ou '' zaméricains ''.

M. Korkos semble devenir votre mentor en la matière et c'est dommage.

Ce que j'aime chez @si c'est la rigueur journalistique, la maîtrise de la langue et le parfait français des journalistes (Dan, Anne Sophie etc..;).

Si le chef se met à dériver, c'est tout le site qui va suivre. Vous êtes à mes yeux le gardien du temple, la reférence. Ne sombrez pas dans la nov'langue, ne cédez pas à la mode.

Pardon si je semble donneur de leçon, ce n'était pas mon inttention.

Régi
Ce jour là, je me souviens avoir cherché les horaires des trains pour aller à Berlin voir ça de près, et puis je ne l'ai pas fait finalement, on est un peu con souvent, regrets...

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Bonjour Daniel,

Je ne suis pas certain que Guetta montrait de l'aveuglement avec sa formule (qu'il employait à dessein). En effet, je crois qu'il dit à un moment de la discussion qu'il voulait signifier que, pour importante qu'elle a été du point de vu symbolique, la chute du mur -- comme la prise de la Bastille -- (n')était que le produit de circonstances qui se mettaient en place depuis longtemps (lui faisait remonter ça à 1956 je crois.) Il n'est pas plus con qu'un autre. je n'étais pas bien vieux en ce début novembre 1989, et l'image du mur se cassant la figure, le punk avec une jambe de chaque côté, j'avais bien saisi la force du symbole, comme nous tous, Guetta compris :D.

Maintenant je vous l'accorde : "14 juillet : rien" dans le carnet de chasse de Louis XVI ça fait un peu comique, avec le recule. Mais dans le contexte politique, la prise de la Bastille n'avait, en effet, aucun intérêt. Le symbole de la chute de l'arbitraire si, bien évidemment, a posteriori.

Donc pas taper sur Guetta, il mettait -IMESHO- le doigt sur le fait qu'il ne faut pas se laisser happer par les images fortes s'il on veut comprendre l'histoire dans son complexe cheminement.

Bonne journée amis @sinautes
SEB : N'empêche que Rostro jouant du violoncelle au pied du mur que les gens démolissent, ce n'est que de l'image et du son, mais quel symbole ! Au moins pour ceux qui y étaient, et pour ceux qui ont vu cette séquence à la télé.
À partir de ce moment, on peut raconter l'Histoire. À partir d'un des premiers bouts de mur qui s'écroule, aussi. Comme l'image publiée dans la chronique.
Guetta, il ne pige pas ça. Il ne comprend pas la portée d'un événement qu'il considère comme n'étant que infime conséquence. Il veut prendre de la hauteur, embrasser toute l'Histoire en négligeant la petite image, la porte d'entrée, celle qui figurera plus tard dans tous les livres d'Histoire.
En plus, c'est littéralement l'image d'une porte qu'on ouvre!
Ca, A.K., c'est sûr : Rostro qui improvise un concert le dimanche soir ... m'en souviens encore.
Manquait que la musique pour entériner l'événement heureux... Rostropovich improvisant un concert complètement poignant devant un mur encore plein de graffitis... c'était génial, parce que gratuit, parce que généreux,et ça a scellé l'événement dans l'histoire.
Le lendemain, quand on a commencé à voir les "Osties" faire la queue devant les banques, on n'était plus dans l'histoire en effet. Mais les 3 premiers jours, les Trabant qui passaient le mur, les flics bon-enfants, mince ! Ca c'est de l'Histoire avec un grand H.
J'ai jamais réussi à retrouver cette séquence sur la toile... help !
Vous en avez quelques secondes en fin de video.
http://www.ina.fr/histoire-et-conflits/guerre-froide/video/CAB89047741/point-sur-place-berlin.fr.html
Je l'avais en archive, filmée, toute la séquence... mais au boulot... elle n'était hélas pas à moi !
C'est vrai que ce qu'a fait Rostro était poignant ! (honte à moi, j'avais oublié :))
Je persiste à penser -- un peu comme Guetta -- que c'est une conséquence d'événements tout aussi forts et qui doivent être replacés dans leur contexte. Nul besoin de hiérarchiser, simplement de relativiser un minimum.

Anti-clérical au possible, je crois pourtant que le "N'ayez pas peur !" de JP2 était d'une force prodigieuse, surtout pour des oreilles cathos comme celles des polonais, et qu'à ce titre il a également préparé l'effondrement du mur, qu'il permet de contextualiser donc.

Le "Et alors ?" est provocateur ? normal il est sensé l'être. J'imagine que Guetta a chialé d'émotion comme nous tous, à la chute du mur (s'agirait de lui demander). Ce serait pourtant être un peu court que de rester face à l'évidence telle la poule en face du couteau. Niet ?
Eh bien moi c'est pas "et alors"... j'étais à l'époque de permanence au desk étranger d'un gros media... et les images qui arrivaient de Berlin m'ont interpellée. Ca m'a donné un boulot d'enfer... mais je pleurais d'émotion en voyant les Est-Allemands passer le mur... toutes les images qui m'arrivaient me touchaient au plus profond de moi-même...
Ce furent des jours mémorables parce que c'était la première fois qu'on voyait des gens joyeux nous arriver par le biais des EVN ou de nos correspondants sur place. Et voir des gens joyeux, quand on travail dans les "niouzes"... ça arrive très très rarement. Après, on a vu le Koweit, l'Irak, Mogadiscio, le Rwanda, la Croatie, la Bosnie et tout ça était composé d'images affreusement bouleversantes...
Berlin, pour moi, c'était la 1ère image positive qui arrivait depuis bien longtemps. D'ailleurs, la 1ère fois que je suis allée à Berlin après, bien plus tard, je suis allée visiter le musée du mur, et j'ai été saisie d'émotion là-bas aussi...
Autre image positive que je garde de 10 ans en politique étrangère d'un grand media : la libération de Nelson Mandela... et son arrivée dans le stade à Jo'burg... avec la foule qui entonne l'hymne de l'ANC... devenu hymne national.
Franchement, 2 images positives en 10 ans, c'est peu.
Et quand je compare à ce qui arrive par le biais des télés depuis le XXIe siècle, eh bien je ne voiss que du négatif, du mépris, de la haine, de l'indifférence.
Pour en revenir au mur de Berlin, tout d'abord c'est un peu tôt pour célébrer l'anniversaire. Si j'étais éditorialiste, je chercherais l''information positive, tous les jours... ou je serais muselée parce que j'essaierais de créer du lien entre les gens et de les aider à se soulever pacifiquement. Sans avoir recours à la consommation occidentale comme ça s'est passé entre les 2 Allemagnes en 89... se soulever pour moins consommer et pour la décroissance. Mais je n'aurais plus voie au chapitre si j'étais éditorialiste. Je ferais du journalisme d'opinion et je manquerais totalement d'objectivité... mais je ne crois pas à l'objectivité dans le journalisme. Alors que les éditorialistes et rédac.chef ronflottent tranquillement...
En Octobre 1989 , j'étais en Hongrie chez un ami avec qui je suis toujours en contact . Dés mon arrivé à Budapest chez un autre ami je vivais
l'actualité en Direct . Des Allemands de l'Est séjournaient chez lui en attendant de passer à l'Ouest par l'Autriche (ce qui peut de temps après
sera chose faite) . Il ne faut pas oublier cet élément déclencheur qui précipita la fin du Bloc de l'Est . Je me rappel aussi que l'insurréction des
pays baltes était balayer à coup de chars et de kalachnikov alors que Gorbatchev sombrait dans le bourbier Afghan (les talibans était alors
armés par les USA) . Incroyable n'est ce pas ??? Et l'Ouest à ce moment là laissait faire .
Il y a 20 ans tombait le mur de Berlin, aussi appelé "mur de la honte".

Pendant ce temps là, Israël poursuit la construction du sien.

L'avantage avec les anniversaires, c'est que ça permet de ne pas parler de la vraie actualité.

PatriceNoDRM
Si certains se rendent à Berlin avant le 9 novembre, un conseil: se poser une petite heure dans une salle obscure du musée du cinéma (Sony Center, Potsdamer Platz, salle 2 de l'exposition "Wir waren so frei" - nous étions si libres ). Un excellent exercice d'arrêt rétrospectif sur images. On y voit une analyse minutieuse et comparative de la manière dont les télévisions américaine, russe, britannique et française ont répercuté, à chaud, l'événement. C'est passionnant: l'américain, très factuel mais qui n'en pense pas moins, avec des images "qui parlent", des commentaires politiques; le russe assez ébahi et qui trouve les mots ad hoc pour faire comprendre à ses compatriotes ce qui se passe en s'en réjouissant sans avoir l'air de s'en réjouir, et le français, le français... Comme le dit le commentateur: la télévision française a essentiellement insisté sur l'émotion. Ah, l'émotion! Et alors?
« La chute du mur, ‘‘et alors ?’’ »,
sur France Inter… des paroles et pas d’images ;
donc pas d’arrêt sur image !
C’est le « mur du son ».
Cette commémoration non-stop sur France Inter commence à être pesante. Que commémore-t-on en fait, quand on évite systématiquement de mettre en parallèle l'érection des murs d'aujourd'hui, en Palestine ou à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis pour ne citer que les plus connus?
Souvenir, souvenir, un petit bout de mur, et plein d'émotion, parce que marcher le long d'un mur en Allemagne du Nord, avoir des amis dont les familles sont coupées en deux, c'est pas drôle.

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