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Internet selon Giazzi (UMP) : "erreurs, militantisme, commentaires mal informés..."

Une conseillère de Sarkozy semblant prendre la défense du Syndicat du Livre (CGT) contre le patron de Libé, Laurent Joffrin ; un rapport d'une secrétaire nationale de l'UMP, Danièle Giazzi...

Derniers commentaires

Selon Clara Dupont-Monod "le journalisme citoyen ça n'existe pas. Y'a journaliste ou y'a pas. Etre journaliste ça consiste pas seulement à aller chercher des informations et à les recouper; ça consiste aussi à savoir ecrire" (On refait Le Monde - RTL le 23 septembre 2008).
On se souvient de Tchernobyl, où les journalistes encartés relayèrent une version officielle absurde alors qu'un compteur Geiger coutait 1000 Fr et suffisait à verifier les info du gouvernement et des experts réputés indépendants (en fait une affaire similaire au 11/09/2001).
Mais que l'on se rassure les journalistes de l'époque avaient leur carte de presse et savaient ecrire.
J'ai réalisé une vidéo en réponse à Dupont-Monod et plus généralement à tous les jopurnalistes qui défendent leu pré carré (et désaffecté):
Etude de cas: de Tchernobyl au 11/09/2001 (20 minutes d'archives vidéo)

Franchement je me demande ce qu'attend le gouvernement pour reprendre en mains l'internet: toute la petite secte parisienne applaudirait des 2 mains...
Voici un article qui mériterait plus que 15 commentaires. Merci pour tout .
Merci pour cet article.

Sur le fond, il est vrai que cette distinction entres bons journalistes encartés (et donc pressionnisables) et mauvais désinformateurs est pénible.
Ce n'est que le reflet de l'incompréhension, qui domine encore, sur le boulversement en cours.
Est-ce que toutes les paroles se valent ?

Quand je lis ceci :
", abondance des commentaires mal informés, (...) , avec le risque de diluer l'information au milieu d'une somme d'opinions, de propos militants parfois organisés, d'erreurs, d'inexactitudes ou d'aperçus partiels. "

je suis entièrement d'accord.

Dans vos vite dit, vous avez mentionné un site nommé jeuxvideo.com. Site apparemment anodin, qui pourrait ne rien avoir à faire avec le shmilblik. Sauf que c'est avec doctissimo le site le plus fréquenté, en France, pour ses forums thématiques.

Entre ceux qui parlent de tennis de table, de cinéma, d'humour ou de matériel informatique, il y a des forums 'actualité' et 'politique'. Les jeunes y parlent de choses diverses, ont leurs sources privilégiées, et c'est là qu'on s'aperçoit que le mensonge et l'approximation y passent comme sur un boulevard.

En 2004, quand ces forums ont ouvert, il n'y avait personne de radicalisé. Puis, fidèles aux conseils du site du front national, disant aux militants et sympatisants d'aller propager leurs idées sur les espaces de discussion des sites consacrés à leurs hobbies, de petits fachos sont venus consteller le forum de leurs commentaires haineux. Aujourd'hui, très loin d'être partis découragés, ils ont converti beaucoup de monde, sont majoritaires et propagent leurs idées dans les autres forums à une vitesse assez ahurissante.

Cette force militante a commencé, notamment par des liens vers des sites militants dits "alternatifs au système pourri" (sortes de "minutes" online en moins professionnels), à imposer une autre hiérarchie de l'information. Faits divers, de préférence avec agresseurs "foncés", se sont succédés, accompagnées d'études pseudo scientifiques à la méthodologie douteuse, d'interprétations de statistiques officielles très orientées et surtout pleines d'amateurisme et d'erreurs.

Qu'importe la véracité du compte rendu des faits, il n'a qu'à paraitre vrai pour être cru. La parole savante n'a plus aucune valeur là bas, seule compte la parole qui conforte l'opinion préétablie qu'on a.

Les gens ont maintenant leurs propres sources. Et on voit souvent, en référence à la fin d'un topic, le lien vers un de ces "médias alternatifs" animé par des militants menteurs se prenant pour des journalistes sans en avoir la déontologie ni l'ethique.

Je ne sais pas si c'est un phénomène généralisé à tout le net, mais, aimant les jeux vidéo et ayant régulièrement participé à ces forums, je suis forcé de dire qu'internet peut être une incroyable source de désinformation.

Doit-on mettre de l'ordre dans tout ça ? Là c'est une question plus épineuse... Qui aurait la légitimité pour décerner des labels de professionalisme ? C'est clair que c'est difficile à dire...

On peut déjà penser à la mise en valeur des articles des gens qui peuvent justifier leur niveau de compétences scientifiques par un diplôme... Pourquoi ne pas demander à des sites comme Wikipedia de promouvoir les écrits des spécialistes du domaine concerné, de faire de la pédagogie en disant qu'un article fiable est un article dont on connait l'identité de l'auteur.
Un message en gros sur la page d'acceuil, un label à deux couleurs. Gris pour les écrits d'amateurs, verts pour ceux des spécialistes attitrés.

Mais pour le journalisme, là, c'est plus difficile de faire le tri. Une carte de presse prouve que vous avez un statut professionnel, elle n'atteste pas votre professionalisme. Un non-journaliste ne peut-il pas être plus honnête et même plus professionnel qu'un titulaire de la carte de presse qui s'adonne au sensationnalisme ? Je crois que vous avez raison dans votre article.

A mon avis (qui compte peu, je ne l'oublie pas), si un tri par la carte de presse doit être exclu, il faudrait très vite en inventer un autre.

Un label décerné par une comission indépendante de professionnels au dessus d'une certaine fréquentation serait peut-être intéressante, mais quel impact ça aurait ? Je vois déjà la méfiance, la défiance au système inciter les internautes à le contourner à tout prix.

Au moins, cette députée UMP constate le problème, et si ses solutions sont assez innacceptables, elle a le mérite de proposer quelque chose.

En attendant, il reste la pédagogie face à Internet. La sensibilation dès le plus jeune âge à la recherche de l'information par ce nouveau média. Et il vaudrait mieux essayer d'être plus convainquant. Parce que même en licence d'information et communication, cette sensibilisation est extrêmement mal faite.
[quote=organisés sur le modèle du "Grenelle de l'environnement"]

Il y a donc tout à craindre : des professionnels et experts qui vont faire les gorges chaudes des médias en racontant qu'enfin on les écoute et que des résolutions sont possibles pour faire évoluer les choses, et puis, dans un deuxième temps, un texte de loi qui n'en fait comme toujours qu'à sa tête pour consolider le pouvoir économique des puissants qui ont dû pour rester en place, faire quelques concessions bien ciblées aux petits amis (cf. Topaze déplaçant les urinoirs en face de tous les commerces de la ville).

Mais c'est tant mieux, je n'attends qu'une chose, c'est que L. Joffrin se prenne au jeu de la grosse tête et que lorsque tout ce cirque de Sarko & Co sauvant la liberté de la presse des eaux ("vous voyez, je ne manipule pas les médias, je les libère"), Joffrin se retrouve piégé par la méthode présidentielle, largué en rase campagne.

Et là, je lui dirai : Laurent, on ne négocie pas avec son pire ennemi, on le combat.
Mais cela n'arrivera pas, Libé n'est pas un journal de gauche, Serge July qui claque la bise à Nicolas, c'est déjà Judas dans ses basses oeuvres...
c'est bien ce gouvernement qui veut implanter des supermarchés partout pour que nous puissions comparer, confronter le prix du kg de tomates , y compris les personnes dépourvues de moyen de locomotion ?
c'est bien ce gouvernement qui nous juge incapable de faire la part des choses pour ce qui est de comparer, confronter des informations sur internet ?
On veut nous faire croire qu'il est plus important de choisir sa marque de yaourt que nos sources d'informations et de débats.
la solution: des supermarchés de l'information contrôlée par un nombre réduit de personnes ?
Merci pour ce point, Sophie Gindensperger. Je crains qu'une fois de plus, on ne s'attaque pas au problème majeur, la diffusion. Et qu'on se serve du problème de la presse, pour renforcer la prééminence des Bouygues and Lagardère, car ce gouvernement se sert de tous les problèmes comme alibi de soutien aux amis du Président, les réformes oui, mais celles qui avantagent les patrons.

Imaginons ce que feraient des médias qui monopoliseraient TV, presse écrite, édition, ponts et chaussées, armement, télécom et environnement sur le territoire français ? Une caisse de résonnance à son unique. On ne pourrait plus bouger sans être sous le feu constant de leurs images, de leurs mots, de leurs infos. Un affaissement du seuil de critique du gouvernement, car c'est cela l'enjeu, éradiquer la presse libre, l'affaiblir, détourner d'elle la pub, n'en laisser que des miettes, et le reste aux amis.

http://anthropia.blogg.org
Attention, l'abus d'Internet peut causer le développement d'un esprit critique.
Heureusement nos élus sont là pour contrer cette perversité immonde.
Je trouve qu'il est inquiétant de voir le mot militantisme associé à erreur et désinformation. Il semble qu'il ne faudrait plus se bouger, et se contenter de la vérité officielle et bien encadrée, égrenée par les 'journalistes' 'accrédités'.

Ensuite l'idée que les journalistes officiels sont plus responsables est totalement ridicule. Il est sans doute plus facile de s'en prendre à eux; mais cela ne leur donne pas une vision plus claire, et une attitude plus rigoureuse. Non, ce qui caractérise un journaliste accrédité, ce serait plutôt qu'il reste dans les limites fixées par son patron. Son travail est surveillé. Voilà tout.

Et donc cette dichotomie entre journalistes avec carte de presse et simples citoyens est pathétique.

L'image du journaliste responsable qui apporte la vérité aux citoyens est déjà à vomir. Mais celle du patron qui protège la populace de l'erreur et du militantisme est à cracher ses poumons.
Concrètement, cela donne la proposition suivante : attribuer prioritairement les aides à la presse, aux entreprises dont les rédactions web sont composées de journalistes titulaires de la carte de presse.

Là j'ai un peu de mal à suivre... on parle de quelles aides exactement ? Est-ce que des aides sont déjà versées par le gouvernement aux groupes de presse papier, et le texte préconise de les étendre aux sites web d'information ? Ou bien ces aides sont-elles entièrement nouvelles ?
Dans tous les cas, quel(s) autre(s) critère(s) que la détention d'une carte de presse pourrait-on choisir pour leur attribution?
Super ! Pour faire passer la pilule des concentrations à outrance (qui ne règleront rien des difficultés de la presse, si l'on en croit Jean-Marie Charon, un spécialiste de la question), on va déposer un amendement Plénel-Schneidermann. On va aider les vrrrrrrais sites d'infos, avec des morceaux de vrrrrrais journalistes dedans.
Et les sites associatifs, comme Acrimed, alors, qui font un boulot énorme depuis des années ? des clous ! ils auront peau de balle ! "C'est des militants", qu'elle a dit la dame. Donc c'est pas sérieux ce qu'ils font. Et pis M'sieur Schneidermann il a dit que c'était des néo-bourdieusiens. Qu'est-ce que c'est un néo-bourdieusien ? J'sais pas, mais ça doit être grave.

Ben oui, faut bien les aider les courageux journalistes, les vrais, qui ont cru que la vraie vie était sur le net. S'ils ont raté leur business-plan, c'est pas de leur faute, c'est à cause de la culture du gratuit qui contamine tout. On a laissé les journaux gratuits s'installer et du coup les gens croient que l'information, ça vaut plus rien.
Médiapart vient donc de revoir ses prévisions à la baisse et ne sait pas comment s'en sortir. Pas suffisamment d'abonnés pour que ce soit viable. Du coup, le moustachu est allé pleurer misère chez Sarkozy.
Pour ASI, on ne sait pas. Le site est né d'une pétition pour soutenir un animateur viré injustement. Au bout d'un an, est-ce que ceux qui appréciaient ASI version télé trouvent leur compte avec le succédané ? Est-ce que le contenu n'est pas trop clivant entre le droitier Abiker et la "gauchiste" Judith Bernard ? Est-ce que ceux qui ont cru voir des velléités de lutter contre le démantèlement de l'audiovisuel public du côté du tôlier ne sont pas déçus de voir que finalement DS ne mènera pas la croisade ? Tout ça fait qu'il y a sûrement du monde qui va s'arrêter en route, sans que la qualité du site soit en cause.

Heureusement, donc, notre nano président va sauver tout ce beau monde. Remercions la madame UMP qui laisse entendre que le gouvernement va aider les vrais professionnels de la profession. N'en déplaise aux grincheux, c'est pas parce que Médiapart, ASI, plus Bakchich, plus Rue 89, plus les quelques sites qui emploient quelques pigistes (payés au lance pierre) vont toucher de façon discrétionnaire des sous-sous de l'État (en plus des sous-sous de la pub pour certains) qu'ils seront moins libres et indépendants.
C'est une vieille lune des gauchistes d'Acrimed cette idée que l'économie des journaux a quelque chose à voir avec le contenu.

Bon, on redevient un peu sérieux. Si vous avez du mal à avaler la fable qui est train de se raconter, le Canard enchaîné, qui ne vit que grâce à la fidélité de ses lecteurs (+ 23 % de bénéfices en 2008, ce qui tend à montrer que la crise de la presse n'est pas due au coût des journaux) nous fait retomber sur terre en rappellant, dans son dernier numéro, que c'est bien celui qui paie les violons qui commande la musique :

[quote=Le Canard Enchaîné]La censure expliquée aux enfants

PIERRE MESSMER savait mener la presse à la trique ! Dans l'ouvrage de la journaliste Raphaëlle Bacqué (« L'enfer de Matignon », Albin Michel), l'ancien Premier ministre de Pompidou, décédé en 2007, fait ce témoignage édifiant :
« Un jour, "Le Point" titre en couverture : "Messmer doit partir". (...) J’ai alors réagi de façon non politique, mais technique. J'ai convoqué le propriétaire du "Point" [groupe Hachette de l'époque] et je lui ai assené : "Vous avez besoin de l'Etat pour entrer, comme vous le souhaitez, à Radio Luxembourg. Eh bien, vous n'entrerez pas à Radio Luxembourg." Et il n'a pas pu entrer. »
Et Messmer d'avouer sans complexe :
« Ils (les journalistes) ont cessé la guerre immédiatement. Vous pouvez prendre les numéros suivants. Parce que je les avais exécutés (...). C'est au portefeuille qu'il faut les toucher. »
C'était notre rubrique la liberté de la presse commence par la solidité de son tiroir-caisse !


Source : « La censure expliquée aux enfants », Canard enchaîné, n° 4587, mercredi 24/09/2008, p. 2.
Allez, juste pour apporter une petite info supplémentaire sur les conditions de vente cette fois-ci, qui ont aussi, en raison de la fermeture de nombreux kiosques, un poids certain dans le marigot actuel de la presse, sa vie, son œuvre...
Les infos suivantes datent de 2000, elles ont certainement évolué, mais je pense que tout doit encore se tenir dans les mêmes principes :

Le kiosquier, qui est obligé de travailler en tant qu'artisan (pas salarié des NMPP ni de qui que ce soit), doit payer la loc' de son emplacement à la mairie, prendre du stock en veux-tu en voilà sans possibilités de régler ses commandes (ce sont les éditeurs et messageries qui décident), avec des horaires et des jours obligatoires (si, si, artisan, mais faut pas déconner quand même), eh bien ce bon artisan, il touche en fin de compte, entre 18 et 18,5 % du prix de vente d'un magazine ou d'un journal.
Soit entre 9 et 9,25 % du prix, une fois toutes les charges payées : somme nette avec laquelle il doit vivre, OK, mais aussi payer ses employés...

Prenons un kiosque catégorie A (obligation d'ouverture 6j/7, de 7h à 21h, toute l'année sauf jours fériés...) :
Cela implique de travailler au minimum à deux (parce que des journées de 16 h, 18 avec ouverture plus fermeture, hein...), quatre si l'on veut pouvoir faire une pause de temps en temps et prendre des vacances (le kiosque doit rester ouvert...) ou avoir une vie de famille.
Le principe est que les messageries livrent les magazines et journaux, que vous payez une semaine après réception. Les livraisons sont journalières. Ensuite, à la fin du mois, les messageries comparent ce qu'elles vous ont livré avec les relevés d'invendus que vous faites tous les jours (pendant que vous vendez, bien sûr...). Au final , elles vous déduisent de la prochaine facture ce que vous avez "gagné". Pas mal comme système, non ?

À l'ouverture d'un gros kiosque, à la fin du premier mois, il faut déjà sortir un sacré paquet : plus de 1400 titres, chacun livré en XX exemplaires.
Ainsi, il sera livré 200 exemplaires d'un magazine féminin, vendu au plus à 80 exemplaires (situation vue et vérifiée) ; pas moyen de faire baisser la livraison, mais vous aurez compris pourquoi : une semaine après réception, vous payez le prix pour les 200 exemplaires, un mois après on vous déduit de la facture 120 invendus et 82 % du prix de vente des 80 vendus. Pendant ce temps, les 1000 euros payés (disons que le mag vaut 5 euros) font des petits (mais pas chez vous)...

Sur un magazine à 2 euros, il reviendra donc au kiosquier 0,36 euro, soit 0,18 euro une fois les charges le concernant directement déduites (impôts, sécu, etc.).
Faites donc un calcul pour savoir combien de magazines doit vendre un kiosquier pour arriver à une somme lui permettant de vivre, de payer le loyer du kiosque, et de payer ses employés, puisqu'il n'y a pas de solutions autres quand on gère un gros kiosque ?

Après on s'étonne que les kiosques et librairies ferment ?
Ce n'est peut-être pas plus injuste que dans d'autres métiers, mais disons que c'est moins connu.

Au fait à qui ça appartient tout ça, les messageries, l'édition et compagnie ? Et on veut encore concentrer ?

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