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Iconoclasme : de Byzance à la gare Saint-Lazare (et retour)

L'image a été combattue dès les débuts du christianisme. On y voyait là de l'idolâtrie qui éloignait du message divin. Aussi on l'altéra ou la détruisit, c'était le beau temps des iconoclasmes byzantins et protestant. Puis vint le temps des iconoclasmes révolutionnaires, artistiques, publiphobes. Survolons rapidement l'image en danger, de Byzance à la gare Saint-Lazare.

Derniers commentaires

L'homme-affiche

(...)

Vous le connaissez bien ; vous ne voyez que lui.
Deux fois j’ai reconnu sur ma route, aujourd’hui,
D’abord devant Peter’s, puis à l’Arc de l’Étoile,
Le vieux sandwich portant ses deux châssis de toile,
Sur lesquels était peint, souriant et debout,
Un joli chapelier grand comme rien du tout,
Qui tendait au public, d’une mine fringante,
Un gibus colossal marqué huit francs cinquante.
Mais ne plaisantons pas… Car il fait peine à voir,
Ce Juif Errant boiteux, encombrant le trottoir
Du grotesque fardeau dont il faut qu’on s’écarte ;
Car il montre, au-dessus de sa double pancarte,
Le type vénérable et traditionnel
Adopté des rapins pour le Père Éternel ;.
Car celui dont on fait une bête de somme,
Malgré sa tête blanche et ses yeux de brave homme,
Est vieux, infirme, pauvre, et triplement sacré !…
Aussi n’ai-je jamais, pour ma part, rencontré
Sans tristesse cet être humain, ayant une âme,
Et qui porte à son cou quelque sotte réclame,
Quelque absurde tableau peint de rouge et de bleu,
Sur lequel se répand sa barbe de Bon-Dieu.
(...)
François Coppée
heureusement que dans nos pays l'iconoclasme ne s'attaque plus aux idoles politico-religieuses humpff
....que serait devenu Montmartre, lieu de tous les pélerinages dalidesques, si de jeunes étudiants en chanson du 18e avait décidé de dégommer la statue de l'idole........

nb : petite question sur l'une des images proposées, celle de la Messe de saint Grégoire par le Maître Seewald, 1491 : en fait, il a quoi exactement entre les jambes le Christ ??
Ou alors la croix sur l'affiche signifie vade retro satanas.
Je n'ai pas le temps ni la tête disponible pour bien lire la chronique de l'iconodule adulé, j'ai compris en lisant vite en diagonale que les images ne sont pas clamsées par les iconoclasmes, mais il faut que je revienne lire, parce qu'il y a "image" et "image"..,ou encore "image" et elles s'appellent toutes pareil.
ou alors on considère que l'affiche est trop violente et qu'elle n'a pas sa place dans l'espace publique: au même titre que l'affiche d'un film porno: les nanas à poil pour un yaourth ou un parfum dans les abris-bus ça me gave, celles qui sont torturées aussi.
Je ne suis ni catholique ni musulman mais j'avoue peu goûter les provocations gratuites à l'encontre des croyants. Et je grince encore plus des dents quand ceux qui font commerce du blasphème chouinent qu'ils doivent assumer en retour les réactions hostiles voire violentes que ces provocations engendrent.
C'est assez piquant de rapprocher ces différents iconoclasmes.

Et ce qu'on veut détruire, n'est-ce pas leur côté magique ? Leur pouvoir ?
La projection est-elle est-elle à l'égal de l'humain ou du dieu qu'elle évoque ? Capable de puissance charismatique et de soulever les foules ? De remplacer ce qu'elles imitent ? Et surtout de leur survivre, au-delà de leur mort, et de figer pour l'éternité le mal et l'oppression qu'ils ont exercé ! De conserver le pouvoir de leurs exactions et le souvenir de leurs influences sur les bonnes et les mauvaises actions des hommes. de garder les traces de sa propre lâcheté et de son manque de foi !
Capables de garder la continuité d'un système qui opprime dans la joie et le plaisir sans mélange de la consommation heureuse.
L'iconoclasme n'est pas qu'intra-religieux. Il y a moins de cent-cinquante ans, le baron Haussmann rasa le plus bel édifice gothique civil de Paris pour faire place aux entrepôts de la Samaritaine. Dans les années soixante, le successeur du chanoine Kir entreprit de perforer le vieux Dijon pour faciliter la circulation ( rue Lamonnoye). Les touristes demandent toujours de quelle guerre date le bombardement. Cabu est intarissable sur la destruction du vieux Chalons en Champagne.Etc. La religion n'a malheureusement pas le monopole de la connerie en barres.
Excellent article. Je ne connaissais pas bien l'histoire des images je me sens mieux! Des beaux parallèles entre les âges et le circonstances qui en disent long sur l'universalité des comportements humains
Ça cause pas mal de religion ces temps-ci, va savoir pourquoi ;-)
Me donne envie d'écouter ça https://www.youtube.com/watch?v=12kcpP-8jfM
Et sinon parmi les antipubs mes préférés sont les éteingneurs d'icônes lumineuses.
Faire un acte d'iconoclasme antipub, c'est surtout s'attaquer à la "société du spectacle de Guy Debord", s'attaquer au Capital devenu Image.

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