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Hemingway : bronca d'internautes contre Gallimard, qui attaque l'éditeur en ligne François Bon

Publie.net, un éditeur indépendant en ligne dirigé par l'écrivain François Bon, est dans le collimateur de Gallimard. Son tort : avoir traduit et réédité le roman d'Hemingway Le vieil homme et la mer.. qu'il assure avoir vendu à 22 exemplaires. Bon a menacé de cesser son activité. Sur Internet, de nombreuses voix ont aussitôt condamné l'attitude de Gallimard.

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Tout porte à croire que les 1500 pages et quelques de guerre et paix traduit du russe ne courrent aucun risque équivalent, à supposer que les droits ne soient pas libres, personne ne se fatiguerait à les traduire pour voir si on peut les balancer sur le net sous le nez d'un éditeur.
Dans les années 90, le soi-disant « droit d'auteur » a été prolongé en France de 50 à 70 ans après la mort de l'auteur, sous prétexte d'harmonisation avec le reste de l'Europe. L'idée était d'harmoniser par le haut, en s'alignant sur la durée de protection la plus longue, qui est aussi celle en vigueur aux États-Unis. Mais peut-on encore parler de « droit d'auteur » ? 70 ans après la mort de l'auteur signifie que la plupart des auteurs bénéficient d'une durée de protection inférieure à celle dont jouissent leurs héritiers. Mais le grand gagnant, c'est l'éditeur qui a fait signer l'auteur pour toute la durée pendant laquelle le livre est protégé. Si un auteur vit 30 ans après avoir écrit son livre, c'est 100 ans de revenus garantis pour l'éditeur... Les revenus de celui-ci sont censés financer la prise de risque (et le coût) que représente la publication de nouveaux auteurs. Je ne sache pas que les éditeurs des pays où la protection est de 50 ans aient fait faillite ou renoncé à publier des nouveaux auteurs. Si un livre se vend bien, 50 ans sont suffisants pour dédommager l'éditeur du risque pris. S'il ne se vend pas, prolonger la durée ne sert pas à grand-chose.
Le droit d'auteur a été inventé pour lutter contre les éditeurs qui payaient l'auteur une seule fois et tiraient ensuite de son oeuvre un revenu régulier. Il a été détourné au profit de l'industrie du livre.
Quant aux traductions ! Grâce au droit d'auteur, les éditeurs peuvent bloquer toute retraduction ; cela ne les encourage guère à publier de bonnes traductions, ou à revoir celles qui sont insatisfaisantes. Les oeuvres des "grands auteurs" s'en tirent mieux, mais pour la littérature dite populaire, c'est le grand n'importe quoi. Dans les oeuvres complètes de Lovecraft aux éditions bouquins, Francis Lacassin, qui a regroupé et annoté les textes, s'excuse de ne pas proposer une nouvelle traduction de certains textes, cela étant impossible pour raisons contractuelles. Autre exemple : l'éditeur du Seigneur des Anneaux, malgré l'envolée des ventes après les films, n'a jamais jugé bon de revoir la traduction. Il y a pourtant une erreur grossière en première page ( « that book » traduit par « le présent ouvrage », alors que c'est une référence au livre cité dans la phrase précédente. « that book » ne peut jamais signifier « le présent ouvrage », c'est « this » qu'on emploie dans ce cas).
Pour en revenir à Gallimard, à quand une version électronique du "Vieil homme et la mer" ? Une édition savante qui tire partie des possibilités de ce format pour naviguer dans les notes et commentaires ? Avec la possibilité pour l'étudiant de surligner, d'ajouter ses propres notes, renvois vers d'autres passage, etc ? Avec en option la pagination de la Pléiade pour pouvoir servir de texte de référence ? Voilà à quoi devrait servir les revenus de la traduction officielle.
Comme d'hab, il faut faire la part des choses : entièrement d'accord avec Olivier Vasseur sur tout ce qui est dit ; d'accord aussi sur les absurdes conditions imposées par les représentant des ayant-droit US concernant les droits de l'œuvre d'Hemingway ; d'accord enfin sur la mainmise gênante des ayant-droit (dès lors qu'elle ne ressort pas de la simple et légitime protection de l'intégrité de l'oeuvre, mais d'une pure exploitation commerciale ou d'un blocage d'ordre business/morale - genre Moulinsart SA concernant l'œuvre d'Hergé)...
Néanmoins, les broncas sont toujours un peu énervante lorsqu'elles émanent de gens qui ne connaissent rien au sujet et réagissent au pretexte d'une vague liberté qui vaudrait en soi, quels que soient le contexte et les conditions. Lorsque l'on fait une traduction, la première chose à faire c'est de s'assurer que les droits sont libres (je veux traduire trucmuche, les droits sont-ils libres ? Ah tiens, visiblement Gallimard est le seul à exploiter la traduction... Détiendraient-ils les droits ? Mmm, un coup de fil à Gallimard, et c'est réglé, ou pas. Dura lex, sed lex, aussi absurde soit-elle.) François Bon n'est pas victime de complexes arcannes juridiques que seul Gallimard maîtriserait ; ce n'est pas le petit sans défense écrasé par le gros... Soit il a été négligeant, et alors tant pis ; soit c'est un acte militant, et alors on assume les conséquences. Cela dit, la réaction de Gallimard, pour "logique" qu'elle soit, est disproportionnée. Une petite lettre avertissant que les droits leur appartiennent et que F. Bon doit cesser la commercialisation de sa trad. aurait suffit.
Trop de mots pour dire une chose simple : le débat sur les droits, sur l'exploitation numérique des œuvres vaut la peine, mais il est complexe et mérite mieux qu'un indignation de principe ; le rapport "légalité" vs "légitimité" est tjrs intéressant et fécond, mais il vaut mieux s'indigner en connaissance de cause et s'attaquer aux causes plutôt qu'aux effets...
J'avoue avoir énormément de mal a entendre qu'une société d'édition se plaint de l'édition d'un livre alors qu'elle et ses consoeur font tout pour empecher l'édition numérique d'oeuvre dans ce pays.

A la sortie du Kindle j'ai essayé de trouver les oeuvres que j'avais en numérique pour pouvoir les lire quand je veux avec mon matériel portable ... je suis un peu fou non ... j'ai payé des droits d'auteurs avec les livres papiers et j'etais pret à payer de nouveau en numérique ...

J'ai failli m'étrangler ... le prix d'une édition numérique etait 2 fois plus cher que la version poche papier avec la mention " Ce prix a été fixé par l'éditeur." ... après on va me dire que ces messieurs & dames soutiennent la création artistique ... mon oeil.

Ca tient du scandale et après on les entends demander aux politiques des lois pour se protéger ... qu'ils crèv.....

Désolé mais ce billet est le déversoir d'une déception et de la colère qui va avec envers les éditeurs en place qui se devraient de promouvoir les textes qu'ils publient.
Article 1:
il n'y a de propriété valable que celle qui utilise les qualités d'usages propre de la chose possédée.elle exclu de fait l'utilisation de la dite chose par une convention autre que l'usage,fusse elle financière.

Article 2:
on appellera vol, tt actes qui feraient perdre a l'utilisateur premier la possibilité de l'usage.

Article presque 3 :
sera considéré comme propriété d'usage tt plus valus faite a la "chose de base" cad: l'ajout, modification (exemple :medium)

...... oui mais ça n'existe pas ça........ pfffff........
[large]"On ne peut pas l'exploiter, car ce sont les éditions Gallimard qui [s]en ont les droits[/s]"... l'exploitent, donc.[/large]
Gallimard détient les droits de publication de l'oeuvre et elle a raison de défendre son gagne-pain. Malgré cela, le progrès technique et l'ère industrielle numérique et des réseaux informatiques interconnectés (internet) fera évoluer le Code de propriété intellectuelle (qui ressemble d'ailleurs, actuellement, à un vrai sac de noeud). A moins que la démocratie et la liberté de partage/utilisation (numérique, entre autres) ne disparaissent.
Si Gallimard a les droits, et même une clause disant qu'il doit les défendre (c'est pas si anodin, pensez au nombre de noms déposés ou même marques qui ont été complètement déchus parce que leurs "propriétaires" n'ont pas été assez procéduriers au goût de la justice : "Texto" ce n'est pas si grave, mais Frigidaire qui est un terme qui peut être utilisé par des concurrents, c'est génant quand on est une marque...), c'est normal qu'il les défende.

Après il y a l'art et la manière, entre faire une petite mise en demeure formelle de retirer l'oeuvre et demander des dommages et intérêts pour des broutilles, il y a un gap (encore que c'est facile de dire qu'il n'a vendu qu'une cinquantaine d'exemplaire mais Gallimard ne le sait pas quand il lance les démarches).

C'est dommage pour François Bon, il s'est fatigué dans un travail dont il n'avait pas les droits. Mais faut respecter les règles, même si évidemment on peut se plaindre de la durée très longue aux US. Après tout Gallimard arrive à vendre des Pléïades sans s'appuyer sur les droits d'auteurs, alors que François Bon et son édition numérique a BESOIN d'une bonne justice sur les droits d'auteurs, son business ici étant les droits sur la traduction.

Ne serait-il pas en train de se consoler en cherchant le "buzz"?

Sinon, Jean Dutourd, il fait des mauvaises traductions?
françois Bon est un homme d'exception ses ateliers d'écriture la thématique de la mer qui est au centre des ateliers d'écriture avec le monde scolaire illustre l'intelligence même de la démarche .Comment poursuivre cet homme ;qu'il tienne bon !!françois!
156 multiplié par 50 égale 7800 zeuros, sans compter les "zalbums" pléiade dont certains valent des fortunes... Cet heureubon, céti pas un purotin !!! où est sa "décharge" (je parle du domaine public, oeuf corse, pas de son plumard).
En 2009, une version pirate d'Atlas Shrugged d'Ayn Rand était sortie puis retirée très vite.

http://www.tupeuxcourir.com/2009/11/08/la-r%C3%A9volte-d-atlas-en-fran%C3%A7ais-enfin/

Etant donné que le livre vient seulement d'être édité, et que les précédentes éditions de la fin des années 50 étaient incomplètes (faillite de l'éditeur), je me demande qui en a demandé la fermeture.
Je ne vois pas au nom de quoi M. Bon serait exempté du respect de la loi : celle de la propriété intellectuelle. On est pour ou contre, mais pour l'instant elle existe. Donc, elle s'applique. Gallimard ne fait que rappeler ses droits.
Pierre Maury, que j'ai mentionné plus haut, vient de faire un billet où il reprend un paragraphe du texte en trois versions : celle d'Ernest Hemingway en anglais, celle de [s]Mathusalem[/s] Jean Dutourd, et celle de François Bon.

La comparaison est terrible... aux dépends de [s]Mathusalem[/s] Jean Dutourd. Il y a en l'espèce comme une trahison du texte original, et c'est encore plus terrible quand on réalise que cela fait des dizaine d'années que cette trahison dure. Affligeant. Honteux.
petite question : et si Bon mettait sa traduction dans le domaine public et la distribuait gratuitement?
C'est son travail, il peut en faire ce qu'il veut non? (sinon j'ai l'impression que cela va à l'encontre de la liberté d'expression)

Autre approche, ne pourrait il pas la vendre comme une interpretation personnelle de l'oeuvre originelle et non comme une traduction?
//L'écrivain François Bon est furieux. Il vient de jeter à la poubelle ses 156 volumes de la collection Pléiade, la plus chic chez Gallimard//

Nonobstant le conflit qui l'oppose au pot de fer gallimardé, c'est un réflexe d'enfant gâté.

J'espère qu'un glaneur aura su passer au bon moment.

La décharge est le plus grand brocanteur de France. Je ne compte plus les livres (entre autres petits trésors) que j'y ai trouvés pour les garder ou les revendre.

Un livre détruit, pour moi, sauf si c'est les mémoires de Carla B-S, c'est un crève-cœur. Pouvait pas les donner, ce con germanopratin ? Merde, quand on sait ce qu'est un livre de la Pléiade...
Deux trois choses:

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Le travail, souvent solitaire et porté à bout de bras, de ces personnes dévouées à la publication d'œuvres qu'ils aiment et peu accessible voire inaccessible se doit évidemment d'être soutenu, surtout pas d'être traité de manière brusque et purement administrative. M. Bon n'aurait sans doute jamais été à ce point blessé si Gallimard l'avait contacté directement pour discuter calmement et lui présenter clairement la situation.

La richesse proposée par ces gens au plus grand nombre est immense et le respect s'impose ; je pense par exemple à cette merveilleuse http://www.bibliothequemalgache.com/ de Pierre Maury, journaliste belge, à qui je serais toujours reconnaissant de m'avoir fait ainsi découvrir les incroyables poèmes de Jean-Joseph Rabearivelo : Presques-Songes, suivi de Traduit de la nuit

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Le système actuel où la diffusion d'une œuvre (livre, musique, film, ...) est rendue impossible ou est bridée du fait de la protection des droits des ayants-droits (sic) est un problème grave, car la culture est intrinsèquement faite pour être diffusée le plus possible et ces limitations juridiques et pécuniaires l'entrave de toute part.
Il est notamment absurde que des œuvres ne soit pas distribuée, tout simplement parce que un ayant-droit fait un caprice ou veut le maximum de blé ; que la création soit rémunérée c'est une nécessité, mais cela ne donne pas le droit de ne pas diffuser ni d'actualiser une œuvre.
Les ayants-droits ne devrait avoir le droit que de toucher le fric, avec un pourcentage du prix de vente fixé au même niveau pour tous, et surtout pas celui de contrôler la diffusion ou la traduction.
Les contrats du type de celui que Gallimard a avec les ayants-droits de Hemingway devraient être déclarés illégaux.

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" Gallimard assure pour sa défense être tenu contractuellement, par ses accords avec la succession Hemingway, de s'opposer à toute autre traduction que la sienne. "
En lisant cette phrase, j'avais initialement mal compris et crû que Gallimard n'avait pas le droit de faire une autre traduction que celle de [s]Mathusalem[/s] Jean Dutourd.
En fait Gallimard est tenu contractuellement de s'opposer à toute autre traduction que celles diffusées par Gallimard. Et apparemment Gallimard dit ce soir qu'il serait possible de reprendre celle de M. Bon :
18h51 : La maison Gallimard aurait été heureuse de prendre connaissance de la traduction de FBon pour lui proposer une publication...
Mise à jour apportée par Numérama : (François Bon est l'éditeur du site Publie.net)
[quote=numérama]
Mise à jour : Contrairement à ce qu'affirmait François Bon, il semble que l'oeuvre d'Ernest Hemingway soit bien passée dans le domaine public au Canada, mais pas aux Etats-Unis. Ce qui ferait, dans ce cas, que l'oeuvre originale est toujours couverte par le droit d'auteur en France, légitimant ainsi l'action de Gallimard sur le terrain juridique. Selon toutes vraisemblances, le roman d'Hemingway publié en 1951 est couvert jusqu'au 1er janvier 2047 aux Etats-Unis, et donc en France. Ce qui pose, en revanche, la question de la légitimité de durées de protection aussi longues.
http://www.numerama.com/magazine/21718-gallimard-pousse-un-passionne-de-litterature-a-tout-arreter-maj.html
La principale accusation portait sur le fait que le texte, libre de droit aux USA, était donc libre de droits en France et pouvait légitimement être retraduit et publié par d'autres.
Que donc Gallimard le vilain était... vraiment très vilain.
Or, les droits courent toujours aux Etats Unis d'Amérique, donc aussi en France. Donc Gaillimard... défend son pain, comme il en a le droit.
On peut toujours trouver ça étrange les droits qui durent si longtemps. Mais c'est je crois un autre débat.
Beaucoup de bruit qui se propage vite, pour pas grand chose d'extraordinaire.

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