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Commentaires

Happy end à Cannes

On a beau fermer ses oreilles au festival de Cannes et à ses autocélébrations satisfaites

Derniers commentaires

Sur le sujet :

http://harmoniques-nuances.blogspot.fr/2013/05/et-la-palme-d-or-du-culot-est-attribuee.html
Pour les (très rares) forumeurs qui persistent à me lire parfois je précise que le cassandre mentionné dans mon titre n’est pas moi.
Il s’agit de George Orwell (25 juin 1903 – 21 janvier 1950) en tant qu’auteur du livre « 1984 »

Dans son ouvrage il développe la description d’un monde futur dans lequel une dictature oppresse les individus par le biais du désormais célèbre « big brother ». Mais cette entité n’est pas la seule idée visionnaire et remarquable que cet auteur développe dans son roman.
Je ne vais pas vous faire la synthèse mais, si cela vous intéresse, une simple interprétation toute personnelle et donc, forcément partiale, de ce roman. Mon interprétation se fera à la lumière d’une de mes idées fixes (le MPT) mais pour montrer certaines convergences de phénomènes.

1. « Big brother » : dans le roman c’est à la fois un individu (le chef que personne n’a rencontré) et un système. Les caméras sont partout et elles scrutent le moindre de vos gestes et la moindre de vos paroles. Tout cela est si oppressant et envahissant que les protagonistes en viennent à craindre des intrusions dans leurs propres pensées : comment ne pas voir sa pensée transformée, pervertie, quand vous ne pouvez jamais l’exprimer à haute voix sans craindre d’être sanctionné.
Jusqu’en 2012 : la droite nous propose du « tout sécuritaire » avec la tentation forte d’espionner son voisin et de le dénoncer. Les caméras de vidéo-surveillance se multiplient et beaucoup à gauche craignent, à raison, les dérives d’un Etat policier.

2. « La double pensée » : dans le roman il ne s’agit pas de développer des moyens scientifiques pour pénétrer le cerveau d’un malheureux pour en changer les valeurs ou raisonnements. Il s’agit de faire accepter que ce que l’on voit est ce que l’on voit tout en ne l’étant pas. Il suffit de savoir ce que l’on désir voir pour que la réalité soit décrétée conforme à cette volonté. Votre main à 5 doigts, mais si on vous dit qu’elle en a 4 ou 3, vous devez l’admettre. Notre pays est en conflit avec le pays A depuis 4 ans, mais si on vous dit, qu’en fait, le conflit nous mettait aux prises avec le pays B, vous êtes sommé, non pas de le croire, mais d’en être intimement persuadé, comme de la seule vérité…..d’ailleurs qu’est-ce que la vérité ?

En 2013 : la gauche sociétale nous propose d’accepter cette vision là :
Un homme et une femme sont, quelque part, identiques puisque les études de genre tendent à nous montrer que l’identité sexuelle est d’avantage liée à notre culture qu’à notre biologie. Des homos sont, au même titre que les hétéros, capables de procréer (adoption plénière) au moins symboliquement et juridiquement (AMP et GPA à venir)

3. « Minimour » : le ministère de l’amour (qui réprime toute forme de sexualité et d’amour). C’est là qu’est le génie (n’ayons pas peur des mots) d’Orwell. Ce ministère agit, en réalité, à l’inverse de ce que son nom prétend qu’il fait. De même il y a « Miniver », le ministère de la vérité (qui travestit la réalité), « Minipaix » qui fait la guerre (puisque « la guerre c’est la paix ») et le ministère de l’abondance (qui gère la pénurie)…tout cela dans la plus pure novlangue.

Pour revenir à Minimour, Orwell regroupe, dans ce seul mot valise, le point 1 (de droite) et le point 2 (de gauche) :
- ministère : de l’intérieur, pour son coté policier. Minimour, dans le roman, est l’institution la plus sévèrement encadrée et militarisée (barbelés….)
- amour : pour les bons sentiments que ce ministère prétend défendre.

Je me considère donc, malheureusement, dans un monde qui tend à donner raison à Orwell.

Il n’est que de voir la police de la pensée que certains forumeurs, ici, s’appliquent à faire respecter.
A la simple évocation des différences, qui existent, entre couples hétéros et couples homos je me retrouve taxé de tous les maux de la terre à base de « phobe » et de « isme ». Tous les forumeurs ne procèdent pas ainsi, évidemment, mais les plus convaincus que leur cause est juste (ce que je ne nie pas) se comportent comme si nos divergences d’opinion pouvaient justifier mépris et insultes à mon égard.
Je mets au défit quiconque, ici, de trouver le moindre mot ordurier, injurieux, méprisant dans mes commentaires. Etant entendu qu’être d’un avis argumenté contraire ne constitue pas, en soi, une injure ou un mépris.

On me prête des intentions violentes et méprisantes que je récuse fermement et qu’aucun de mes propos ne formule. Par contre certains n’hésitent pas à répondre à mes arguments que « j’éructe », « je me répand », « je déverse ma haine », « je souhaite la mort d’autres personnes »……signalé à la modération !

Certains commentaires ont très largement dépassé les limites. Je me suis toujours montré courtois et respectueux et je me suis heurté à des sous-entendus : si je reste courtois c’est pour cacher mes intentions méprisantes….comme ça c’est clair : comme pour les manif, quitte à être qualifié de violent haineux, j’aurais pu me montrer comme tel puisque, de toute façon, je n’ai plus rien à perdre (mon honneur ayant déjà été perdu du simple fait d’être anti-MPT)

C’est une belle manifestation de la « double-pensée » et cela se produit souvent en trois temps :
1. Premiers arguments de base échangés : courtoisie de mise. Je ne suis pas homophobe puisque mon contradicteur se dit qu’il va pouvoir me faire changer d’avis (seul son avis étant humainement acceptable)
2. Les arguments deviennent plus précis et les contradicteurs se rendent compte que le nœud du problème est impossible, pour l’un comme pour l’autre, à dénouer. A ce moment là, les « absurdes », « syllogismes », « déverser sa haine », « bile », « éructer », « vomir »…..tombent comme à Gravelotte.
3. C’est un fait ensuite avéré : comme je persiste à ne pas être en accord avec mon contradicteur, le suis homophobe.
Le passage du 1 au 3 permet ainsi de dire : vous vous prétendez non homophobe mais vous vous trompez, vous l’êtes. Ce que vous pensez être (et dont vos écrits témoignent) est une hypocrisie (nouveau mot à la mode des forums) : vous êtes ce que nous vous disons que vous êtes….

Sur la forme des discussions entre asinautes, trois choses :
- Quand les interlocuteurs ont le même avis : les complicités se nouent à base de clin d’œil et autres sous-entendus comiques de bon aloi…..c’est parfait (sans ironie)
- Quand le moindre désaccord surgit : les expressions du type « ce que vous dites est absurde, hein ? » ou les onomatopées idiotes « derk ou zip », « me trompe-je ? »….fusent. Elles n’ont pas pour but d’enrichir le débat mais de vexer le contradicteur. Comme cela tout le monde est gagnant : les vexations succèdent aux vexations crescendo et toute compréhension mutuelle devient impossible.
- Moralité : les forums permettent de conforter l’auto-satisfaction de ceux qui sont d’accord entre eux et d’empêcher la compréhension entre ceux qui sont en désaccord.

Je vais donc vous laisser en vous souhaitant à toutes et à tous une bonne continuation sur ces forums.
L argument : ce sont des machos il n y a qu un seul film réalisé par une femme dans la séléction est particulièrement crétin dans le genre.
Pensez vous sérieusement qu ils ont vus des films géniaux mais se sont dits : c est une réalisatrice je ne prends pas le film.
Faut il faire de la discrimination positive et choisir des mauvais films sous pretexte de l egalité.
Tout cela est presque aussi idiot que le festival de films de femmes. Et pourquoi pas le festival du film de femmes aux yeux marrons et cheveux chatains.
Seule l oeuvre compte. On se fout du sexe de l auteur. Je n ai jamais évité de lire un livre ou voire un film car il était réalisé par une femme. Kathryn Bigelow a été oscarisée. On reconnait le talent de Nolwen. Mais arretons de juger un film en fonction du sexe de l auteur.
Pour avoir tourné à deux reprises comme comédienne avec Godard dans les années 90, j 'ai une valise entière d anecdotes du même ordre que les récits des techniciens du tournage d'Abdellatif Kechiche ...
Pour exemple, Godard n a jamais voulu me déclarer sur ce tournage car comme me l avait expliqué son bras droit de l époque, un cinéaste connu qui lui servait d assistant et de conseil artistique sur ce tournage, "jean Luc n aime pas déclarer (sic) " ... bien sur le cinéaste en question que je ne citerais pas, avait l air de trouver ça normal.
De plus, quand Jean Luc n était pas content des scènes tournées, il ne me payait pas !!! et c'était le cinéaste, bras droit de JLG, qui était chargé de m annoncer les bonnes nouvelles concernant les états d âme du maître et ses répercussions sur mon salaire !!!
Un matin, aux aurores alors que toute l équipe était prête pour partir tourner, il m'a trouvé mal coiffée, terrible drame... on a du ranger le matériel et retourner dans nos chambres d hôtel toute la journée,tous punis, A CAUSE DE MOI ! etc etc etc
Quand pendant le tournage d une scène, il décidait que je devais porter la même barrette que j avais dans mes cheveux un mois auparavant, un assistant partait en courant traverser toute une capitale pour retrouver une malheureuse barrette perdue dans ma trousse de toilette qui finalement n intéressait plus JLG deux heures plus tard, mon texte glissé à 5h du matin sous la porte de ma chambre d hôtel que je devais savoir par cœur deux heures plus tard etc etc etc
conclusion, après deux tournages avec le maître, j ai décidé de ne plus jamais mettre un doigts de pied sur un tournage ...j avais une vingtaine d années et franchement je garde un souvenir décevant de ce tournage
Oui,j admirais Godard et son équipe mais j étais tétanisée de peur chaque matin !!!

J ai lu les récits des techniciens du film d d'Abdellatif Kechiche et j ai pensé à la façon dont Godard parlait parfois des techniciens du cinéma ...
bref,il n y a pas que le résultat qui compte mais aussi la façon dont on l obtient !
Merci pour cette chronique, c'est réconfortant de lire ces lignes que l'on ressent comme simplement "justes".
"Au dernier jour, donc, le Festival rejoignit ainsi le camp du Bien"

Ouh la la!!! Serait-on en train de passer de Bégaudeau à Muray??!!!
Par contre j'ai trouvé l'emploi du mot beauf un peu trop inrocks à mon goût (ie cuistre volontairement négligé (en chaussettes?))
La réaction de Julie Maroh, l'auteure de la bande dessinée dont est adapté le film de Kechiche se trouve sur son blog. Très intéressant. Notamment sur les fameuses scènes de sexe, dont toute la presse a parlé, et qui semblent se révéler encore une fois le produit d'un fantasme masculin sur l'homosexualité féminine.

Truffaut disait que le cinéma c'est faire de jolies choses avec de jolies filles: il signifiait par là que le personnage féminin du film, et l'actrice qui l'incarne, est une projection érotique du réalisateur (et qu'en général, le réalisateur se tape l'actrice: c'est du moins ce qu'a fait Truffaut dans tous ses tournages). Godard, dans une interview, avait ajouté que si Hitchcock plaisait tant aux cinéphiles de la bande des Cahiers (qui allait donner naissance à la nouvelle vague), c'est que le spectateur pouvait être certain qu'à l'inverse des autres films qu'il voyait, le réalisateur ne s'était pas tapé l'actrice (de fait il était impuissant, ce qui ne l'a pas empêché de virer gros pervers sur le tournage de Marnie). Le fantasme du spectateur n'était pas bridé par la réalité des conditions de tournage. Signe que dans un cinéma essentiellement fait par des hommes, la domination masculine est partie intégrante non seulement des conditions de tournage (le réal drague lourdement l'actrice), mais aussi du dispositif (le réal projète son désir dans l'oeuvre).

Personnellement, j'ai la bédé de Julie Maroh, et je ne l'avais pas aimée quand je l'avais lue (à sa sortie): trop de maladresses, aussi bien graphiques que scénaristiques, à mon sens. Le besoin de faire passer un message, aussi, quitte à faire du mélo parfois, plombait le propos. Mais je n'en fais pas reproche à Julie Maroh: elle n'avait que 19 ans, c'était sa première bande dessinée, et le désir de bien faire comme sa sincérité touchant peut-être à la naïveté (on n'est pas sérieux quand on a 19 ans) sont simplement le signe de sa jeunesse, non d'un manque de talent. Le fait qu'elle ait pu être à l'origine non seulement d'une palme d'or, mais aussi de la première palme d'or adaptée d'une bande dessinée, est un magnifique destin pour son œuvre. Et je suis persuadé que le film de Kechiche saura transcender l'œuvre originelle pour en faire le chef-d'œuvre qu'il semble être. À voir...

Ce qui n'enlève rien au fait qu'humainement, Kechiche semble être un personnage odieux et tyrannique, exploitant les autres, techniciens comme actrices (175 heures de rush!), au nom de l'Art et au mépris du Code du Travail.
J'ai remarqué que quand Schneidermann parle de cinéma, c'est souvent avec une distance qui dissimule mal une certaine médiocrité et une certaine incompétence. Je me souviens encore de sa chronique le lendemain de la mort de Chabrol, qui réduisait sa carrière au seul film L'Ivresse du pouvoir.
Une petite précision, il n'y avait pas 31 films en compétition, mais seulement 20.
Il suffit de parcourir ce forum (où Air one se gargarise d'un fait divers à base de pédophilie...) pour comprendre que la beauferie n'est pas l'apanage de Cannes ou des journalistes.
Et puis, qu'un site qui s'intéresse aux images ne trouve rien de mieux à proposer sur Kechiche et sa palme que la chronique du ressentiment ordinaire de DS... Beurk.
Au dernier jour, donc, le Festival rejoignit ainsi le camp du Bien, celui du Progrès des Moeurs contre la beauferie obscurantiste.

http://fr.cinema.yahoo.com/actualite/cannes-2012-tweet-compte-officiel-canal-g%C3%A2che-f%C3%AAte-071100991.html

Je n'ai pas suivi ce festival.

Qu'en est-il du film de Soderbergh (RTBF ; The Guardian), "Behind the Candelabra" ? Etait-il en compétition à Cannes ?

Je trouve cela dommage qu'il n'y ait pas davantage d'articles de presse sur un festival, lancé en parallèle à celui de Cannes, sur l'image. Je pense qu'il s'agit de celui-là : http://www.cannescorporate.com/index.html.

On m'en avait parlé un jour à propos d'un scanner 3D. Même si c'est peut-être un peu technique (quoique le festival les enchantait), je pense que c'est un sujet intéressant et de surcroît lié au traitement de l'image - un support de l'information.
Mais le Festival de Cannes, ce n'est pas du cinéma, c'est une émission de télé que Canal + diffuse entre ses pubs pendant 15 jours. Non ?
Précision : Ozon n'a pas dit que toutes les femmes rêvaient de se prostituer, mais beaucoup. Et beaucoup, ça peut-être 50% ou même 5%. 5% en nombre de femmes, ça peut faire déjà beaucoup. Dans ce cas, il a peut-être raison, allez savoir... Et il n'a pas dit qu'elles en rêvaient mais qu'elles avaient ce fantasme. Ca chanque tout. En effet, on ne souhaite pas forcément la réalisation d'un fantasme.

Mais je suis d'accord que ça ne se dit pas dans un journal généraliste. Plutôt dans une émission feutrée à 23h à la radio avec Brigitte Lahaie, et là les mêmes propos passeraient sans déclencher la moindre polémique, ni même l'étonnement ou la contestation. C'est que chaque vérité ou déclaration a sa juste place. Elle ne se profère pas n'importe où ou devant n'importe qui.

Quant au film, on peut le voir certes sous l'aspect pédophile. Mais est-ce qu'il glorifie l'amour, ce qui semble être le cas ? Une fille de 15 ans (d'autant qu'Adèle en a en réalité bien plus - elle est même majeure- et ça se voit dans les extraits) a bien le droit d'être amoureuse, ayant la majorité sexuelle. Ou il y a t-il une certaine perversité de l'ainée qui l'inciterait à la débauche ? Ca on ne le saura que lorsque le film sera à l'affiche et chacun pourra alors se faire son avis.

Mais même dans ce cas, faudrait-il censurer ce film ? N'y a-t-il pas une liberté de l'auteur à respecter ? Il y a bien des films qui glorifient les criminels, les voyous, et en font des héros, ce qui pourrait être considéré comme une incitation au meutre ou au délit.
Je suis loin d'être un expert, mais je me désole de l'abscence de la question politique dans la production cinématographique française. Etant donné la disproportion entre cette abscence et l'impact quotidien de la chose politique (et notamment le néolibéralisme) sur l'ensemble de la population et en particulier la violence symbolique de ses effets sur les classes populaire, je m'interroge de fait sur la légitimité du cinéma cannois à prétendre représenter le réel. D'autant plus quand, sur les sujets sur lesquels ce cinéma se prétend progressistes comme celui des moeurs, on assiste à une hypochrisie totale avec par exemple le tapis rouge déroulé à DSK.

Trop peux nombreux, les films comme le "Ressources humaines" de Laurent Cantet. Pas français, les films comme "Margin Call".
On peut considérer que la question politique ne scied pas à la fiction. Que ça place est dans le documentaire. Je trouve justement que c'est là le défit artistique d'intégrer ces problématiques dans la fiction. J'avais pour ma part été séduit par la manière dont les sciences (et notament la physique théorique) avaient été introduite dans "Mr Nobody".

On a bien un cinéma social vivace ("La vie rêvée des Anges", "Rosetta"), mais dépourvu de mise en perspective avec l'histoire politique. Bref, ce cinéma s'adresse à nos trippes, en tant qu'êtres sensibles, mais jamais à nos cerveau, en tant que citoyen.
"Et Polanski, affirmant pour sa part que les femmes étaient tellement plus femmes, tellement plus excitantes, tellement plus glamour, avant la pilule. "
Et concernant le même Polansky, si possible, pas après 13 ans, de préférence abreuvée et droguée au préalable.
Le tout pas très loin d'un aéroport.
Si ça, c'est pas un scénario d'un grand film...
Quelques réflexions:

1) Ce film a été fait bien longtemps avant que l'on sache que cette loi allait être votée.
2)Et si c'était vraiment le meilleur film présenté sur la croisette?
3)Le Festival a l'habitude de prétendre coller aux sujets d'actualité, avec la morale en happy ending, rappelez-vous de la Palme d'Or pour le "docu" tendencieux de Michael Moore.
4)Depuis quand les votes Cannois sont-ils vraiment des votes? Qui ne sait pas à l'avance en voyant les participants et en n'ayant pas encore vu les films quand Loach va gagner ou quand ce sera Haneke?
5) Il y a des gens qui s'intéressent encore vraiment à ce Festival? Ou à son palmarès? A part dans le métier?
Intéressant de voir que c'est un film français qui a été récompensé.
Plus qu'à attendre les "Cela confirme que l'exception culturelle française est légitime, est une chance..."
Bonjour Daniel,


C'est un billet d'humeur d'accord mais vous prenez un peu trop par dessus la jambe l'honnêteté intellectuelle de Kéchiche.
"Au dernier jour, donc, le Festival rejoignit ainsi le camp du Bien, celui du Progrès des Moeurs contre la beauferie obscurantiste."

Cette phrase est forcément ironique.

Je propose ma vision des choses quant à ce si beau et symbolique film :

Deux jolies jeunes femmes s'aiment et le réalisateur les magnifie en les montrant nues dans des positions lacives. Rien de quoi effrayer le premier hétéro venu avide de voir des "femmes à poils". Rien de quoi casser les codes de la playmate affichée en 4x3 pour nous vendre des bagnoles ou du gel douche (même si, dans ce cas, ça peut être raccord). Le réalisateur aurait même pu trouver son inspiration dans le premier porno hétéro ou les "amours saphiques" sont souvent le passage obligé.

Que n'a-t-il pas montré, comme dans Brokeback Mountain, les amours dénudés et explicits entre hommes ? Et même entre hommes pas très séduisants ? Quitte à faire un film militant pour "la cause", il aurait pu prendre ce "risque".

Précision importante : ce film peut être vu comme un acte militant pour faire mieux accepter l'amour homosexuel. Cela me ravi vraiment et je souhaite à ce film tous les succès (même si la jeunesse d'un des personnages laisse planer un doute, visiblement, sur cet amour)
Mais ce film n'est absolument pas un désavoeux des opposants à la loi Taubira : seule la filiation et l'adoption plénière motive notre opposition. Mais, n'ayant pas vu le film je ne saurais, finalement, dire s'il ne pourrait pas me faire changer d'avis quant à cette loi : si les deux femmes du film devaient attendre un heureux événement, fruit de leur amour, en guise de "happy end", voilà qui me ferait changer de "camp" (je suis donc impatient de voir ce film)
Daniel, vous n'avez pas traité des bidonnages des sites de TF1 et du Nouvel Obs ou du faux tweet de I télé.
http://lelab.europe1.fr/t/des-opposants-au-mariage-homo-creent-de-faux-articles-de-tf1-et-du-monde-pour-repandre-la-nouvelle-d-une-fausse-mort-9215

Je m'attendais à un vite dit, au moins. Voire même à un peu d'enquête. Qui sont cesz gens qui bidonnent ? Pourquoi ? Y-t-il un lien avec cette dégradation de la crédibilité de la presse dans ces milieux (si tant est qu'il y ait dégradation).
Bonjour,
intéressant ce lien Youtube que vous donnez dans votre article.
On y voit des fanatiques identitaires débiles s'en prendre honteusement à des journalistes.

Mais on y voit aussi un jeune avec l'auto-collant "manif pour tous" dans le dos venir au secours des journalistes et s'en prendre, à son tour, plein la figure.

Traduction pour "lesmédias" qui caricaturent à qui mieux mieux les mouvements populaires et s'étonnent ensuite de voir des individus paisibles se révolter (sans doute dans les urnes aux prochaines élections) :
- la manif pour tous est un ramassis d'extrêmistes avides de casser du journalistes
- si des fascistes furieux se retrouvent au coeur de ce rassemblement ce n'est tout de même pas par hazard (clin d'oeil de circonstance).....z'avez qu'à voir les événements du Trocadéro (évidemment favorisés par cette ambiance malsaine créés par ceux qui manifestent en famille pour défendre leur conception de la civilisation)
- tant qu'à faire postulons aussi que ce jeune de la "manif pour tous" qui intervient ne le fait que pour dire aux débiles "arrêtez les gars, y a des caméras..on a dit qu'on cassait du journaleux hors champ....z'êtes cons ou quoi...". Sans doute est-il allé boire un verre avec les débiles pour parler ensemble de cette communauté d'idées qui leurs fait casser du journaliste et protester contre l'adoption plénière accordée aux homos....

Conclusion : pour une rigueur journalistique de bon aloi amalgamons un grand mouvement de foule aux franges les plus extrêmistes qui viennent s'y greffer. De toute façon on est pas sûr de la façon dont notre lectorat prendra les choses. Il pourrait même nous désavouer au moindre signe de notre part tendant à prouver que des "gens biens" pourrait se trouver dans une telle manif....
En attendant, j'ai surtout envie de lire la BD qui est à l'origine du film, et que j'ai eue entre les mains dans le CDI où je travaille, il y a quelques semaines : Le bleu est une couleur chaude, de Julie Maroh, prix du public à Angoulême (comme quoi il y avait eu un happy beginning).
La vie d'Adele parle t'elle d'homosexualité, ou de mariage entre deux homosexuelles ?

Dans le 1er cas, il n'y a aucun lien avec les manifs-pour-nous, puisque celles ci ne sont pas homophobes ! Arretons les racourcis !
[quote=Internet offre-t-il aux internautes réfractaires à la connerie davantage de moyens de réagir à ces monstruosités ?]

Il suffit de consulter les réactions à un article de l'Obs' qui trouve superbe de romantisme une relation pédophile dès lors qu'elle est saphique, remplie d'amour et dénuée de la violence de la pénétration masculine.
La connerie n'est donc pas le monopole des réalisateurs à Cannes, elle est assez bien distribuée aussi dans le domaine journalistique.
On assiste à un étrange phénomène depuis quelques temps, les chaînes de télévision i-télé et BFM mais pas seulement nous servent les images fournies par les services de presse des partis, ainsi pour le 1er mai du FN et aussi hier pour la manif pour tous avant les incidents.
Le CSA pourrait peut-être obligé les chaines à indiquer l'origine de leur image ?
Il y a peut-être un milieu entre trouver "superbe de romantisme" cette relation pédophile et la mettre sur le même plan que d'autre histoires de pédophilie qui peuvent être plus violentes et traumatisantes, non ?
Contrairement à ce qui est dit dans un des commentaires, il me semble qu'il peut y avoir à la fois "passion interdite" et "abus de faiblesse", et que les deux peuvent être les deux faces d'une même pièce (l'une ne justifiant évidemment pas l'autre).
"Superbe de romantisme", bof. Moi, j'y vois plutôt un énième ressassement du fantasme macho sur les relations sexuelles entre deux femmes (le summum étant l'insinuation que entre deux femmes, il n'y a pas de "pénétration", huhu). Sur l'air de la religieuse, de la rumeur et des jeunes filles en uniforme...
Bourré de clichés misogynes (l'initiatrice/prédatrice qui séduit la jeune innocente fragile et perdue) dans une atmosphère de littérature de la décadence autosatisfaite.
Un mauvais papier, des idées stupides, sur un fait divers.
Hmm votre message peut aussi le paraître, excessif et réducteur : la BD originale est l’œuvre d'une femme, et, pour l'avoir feuilletée (mais non encore lue), c'est plutôt l'hésitation - jusque dans le trait -, la douceur et la poésie adolescente qui y transparaissent...
Potiron parle de l'article du Nouvel Obs donné en lien par AirOne, qui ne parle pas de "La vie d'adèle" ou de "Le bleu est une couleur chaude", mais d'un fait divers réel sur une relation entre une prof de 30 ans et son élève de 12.
Oui dès qu'on parle d'homosexualité, certains ont des réflexes étonnants; Komodor nous met un lien sur le fist-fucking, AirOne sur un fait divers pédophile... J'attends le génie qui va nous dénicher une anecdote zoophile.
"Potiron parle de l'article du Nouvel Obs donné en lien par AirOne, qui ne parle pas de "La vie d'adèle" ou de "Le bleu est une couleur chaude", mais d'un fait divers réel sur une relation entre une prof de 30 ans et son élève de 12." dont on (je) ne voit(s) pas bien ce qu'il vient faire ici, je ne crois pas du tout que ce soit ce que le film entend traiter (et encore moins la BD).
Je ne voyais pas vraiment le lien au début, et puis j'ai fini par supposer qu'AirOne voulait juste en rajouter une couche sur la "beaufitude" des cinéastes en mentionnant celle d'un journaliste illustrée par l'article qu'il met en lien.
Je ne sais pas si le choix d'un fait divers impliquant une relation entre une enseignante et son élève mineure a directement à voir avec le sujet du film palmé et l'actualité politique. J'espère que non, sinon c'est fort idiot.
Sinon, Ellis, j'ai énormément apprécié la bédé, que je trouve un brin mélodramatique, mais tellement fine et aboutie que ça ne compte guère (d'ailleurs, je m'étonne que Kechiche n'ait pas remercié Julie Maroh, qui a quand même eu l'idée originale, mais bon). J'espère que l'adaptation n'est pas trop pourrie ; j'ai du mal à adhérer au cinéma de Kechiche.
Ah ben moi j'ai entendu Kechiche parler de la BD dans un sujet du JT la TSR, si je me souviens bien... il rendait hommage à la tendresse et à la force du récit dont il s'est inspiré. Mais il est vrai que ce nécessaire rappel n'a pas été fait (retenu ?) par les grandes chaînes françaises.
Certes (heureusement, ajouterai-je), et Maroh le fait remarquer aussi. Mais je parlais juste du discours de réception de la palme, c'était un peu étonnant qu'il ne la mentionne pas à ce moment, pour moi. Ceci dit, je m'en fiche un peu. J'espère juste que tout le bazar autour du film ne s'est pas développé seulement à cause des scènes explicites (c'est facile d'être "audacieux", avec deux-trois gros plans crus...).
Festival de Cannes : 31 films en compétition, 63 récompenses...
Je pense que tout est dit !
Il y avait, la semaine dernière, un article sur Libé.fr, livrant les témoignages de techniciens ayant participé au tournage (prolongé) de "La vie d'Adèle".
Des intermittents pour la plupart, travaillant dans des conditions déplorables, soumis à toute heure aux caprices du réalisateur, accumulant des heures sup sans compensation financière...
L'envers peu reluisant du décor d'une oeuvre encensée.

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