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Grillo, les deux côtés du masque

Ce sont deux articles sur la situation politique italienne, aux deux bouts de

Derniers commentaires

Bon, l'Italie continue de sombrer...

1. Enième condamnation de Berlusconi, cette fois-ci pour violation du secret de l'instruction, via la publication de transcription d'écoutes téléphoniques sur son journal (Il Giornale) lors du scandale bancaire BnL Unipol (résumé wikipedia italien), qui avait abouti à la démission du directeur de la banque centrale italienne (et avait mis très périphériquement en cause Fassino, à l'époque secrétaire du PD, lequel avait téléphoné à un dirigeant impliqué pour s'informer de la situation: c'est ce coup de téléphone qui a été publié) . Un an de prison. Il fera certainement appel (suspensif), et, comme l'affaire date de 2005, la prescription, qui continue à courir selon le droit italien, tombe au cours de l'été 2013: B., même reconnu coupable en appel, ne sera soumis à aucune peine.

2. L'espresso (groupe Repubblica-l'espresso, proche du PD), dont l'actionnaire principal est Carlo de Benedetti (notice wikipedia sommaire en français) révèle que la belle soeur et le chauffeur de Beppe Grillo sont les administrateurs (prête-noms?) de plusieurs sociétés sises au Costa Rica, dont le statut juridique empêche de connaître les véritables actionnaires... Hum hum. L'article est ici.

Et sinon, puisqu'il semble à peu près clair désormais qu'il ne saurait y avoir de gouvernement, et qu'on va vers de nouvelles élections: le mandat du Président de la République, élu par le parlement et garant de la Constitution (comme en Allemagne), court jusqu'au 15 mai: a priori, c'est donc ce Parlement qui devra choisir le successeur (Giorgio Napolitano, vu son âge, ne saurait être réélu: il est né en 1925). La crise institutionnelle est décidément profonde: l'Italie n'a plus de pape, plus de gouvernement, et peut-être bientôt plus de Président...
«Avant qu'elle ne dégénère (l'idéologie du fascisme) elle avait une dimension nationale de communauté qui puisait à pleines mains dans le socialisme, un très haut sens de l'état, et la tutelle de la famille». Roberta Lombardi, chef du groupe du Mouvement 5 étoiles à la chambre. Propos tenus sur son blog en janvier -la polémique, visiblement, n'est pas arrivée jusqu'en France...

Je ne voudrais pas jouer les Cassandre...
Cher DS,

Dans un régime parlementaire, comme en Italie, il faut d'abord construire une majorité avec plusieurs partis si nécessaire et un programme de gouvernement.

Dans un régime parlementaire, le Parlement peut renverser l'Exécutif, à tout moment. Il accorde et retire la confiance. Sans confiance, on ne démarre même pas un gouvernement.

Le vote de confiance n'est pas le vote d'une ou plusieurs lois. C'est un vote sur une déclaration de gouvernement, sur un programme.

S'agissant de votre article, je dirais qu'en politique la philosophie et le droit public sont compatibles et tous les deux indispensables. Mais l'un ne peut remplacer l'autre.
Cher Daniel,
Dans ton analyse vertigineuse sur la difficulté apparente de cerner le mouvement de Grillo, on apprend que ses élus tiennent au chaud 126 revendications.
Pourrais-tu lancer tes limiers sur la toile pour qu'ils nous rapportent cette liste.
Il me semble que celà ferait avancer le schmilblic.
"Quand en France tout le monde parle de garder le cap, c'est le signe le plus sûr que personne ne sait dans quelle direction aller" note Die Welt.

c'est pourtant ce que répète baroso et la commission européenne, non? Peu importe les résultas à court terme des élections, ce qui importe est l'objectif que nous voulons atteindre. Que peu de gens connaissent.
." Tiens ? Le vote des lois "à la carte", qui était sous la plume du correspondant un inquiétant facteur de blocage, devient, sous celle du philosophe, un comportement hautement démocratique."

Vote "à la carte" ? Super ! Le menu, c'est quoi?
Je m'insurge, que dis-je, je m'indigne !

Daniel, vous dites :
"aussi délibérément incompatibles que l'eau et l'huile, ou Mac et PC."

pour l'eau et l'huile, y'a l'émulsion, pour mac et pc y'a l'émulation !

les deux contiennent Emule : Personne qui cherche à en égaler ou à en surpasser une autre. Synonyme : concurrent.

Quand je tape emulateur sur google, je tombe sur emulateur DS !!!

Je dis ça, je dis rien ;-)
J'ai une question, peut-être toute conne, surtout que j'avoue n'avoir pas encore regardé la dernière émission : il n'y a pas de parti d'extrême gauche en Italie, ni même communiste ? Depuis l'autre jour j'entends parler de l'alternative "socio-démocrates ou Grillo", donc en tant que français habitué au multipartisme je trouve qu'il manque des gens sur l'échiquier.
Pour moi, le phénomène Grillo s'inscrit dans une crise du, de la politique italienne. En cela, je le vois comme un phénomène de politique politicienne, qu'on doit analyser avec une grille structuraliste, c'est à dire qui se définit uniquement en réaction, par ses oppositions avec les pratiques de la classe politique italienne traditionnelle. On a du mal à cerner le phénomène Grillo parce qu'on veut le rattacher au contexte de la crise économique et donc de la réaction au modèle idéologique libéral comme les indignados, ou un repli nationaliste de type fasciste. On se trompe (certes, le phénomène Grillo y reste indirectement rattaché car la crise du politique en Italie a été décuplée par la crise). On me dira si j'ai tort, mais il n'y a pas d'idéologie derrière le mouvement 5 étoiles, et pas de programme.
Ma prédiction ? Le mouvement 5 étoiles n'ira pas bien loin. Tout ça va se fissurer quand la question idéologique s'imposera dans le mouvement, à l'occasion des débats parlementaires.
Par contre, on peut s'inquiéter pour l'Italie, car l'opposition au modèle libéral ne se fait pas par la construction d'un discours et d'une vision alternative de la société, comme les Indignados, Siriza en Grèce ou le FG en France, mais par un coup de pied dans la table qui mets tout par terre et ne proprose pas de projet de société à long terme. Grillo passera bien vite, et on ne sait pas ce qui focalisera le besoin de révolte des italiens après.
Et alors ? Deux points de vue opposés dans le même journal, la belle affaire. (...) Comme si les deux personnages de l'histoire étaient radicalement "non mélangeables" (...) comme si un même narrateur était définitivement, dans l'incapacité de penser, et de raconter les deux à la fois (...). Est-ce une fatalité ? Sans doute pas. Et sur notre plateau, l'ancien correspondant de Radio France à Rome, Eric Valmir, semblait la semaine dernière tout à fait apte à considérer le mouvement Grillo des deux côtés du masque. Mais c'est incontestablement une limite du journalisme traditionnel.

Ou l'art de se placer au dessus de la mêlée. Les autres ont bien du mal à voir les choses avec un peu d’ouverture... Mais nous, sur @si, on est les plus forts. D'ailleurs, tout le monde est content, sauf les purs. Heureusement, ils s'échinent [s]pour rien[/s] et finissent par partir [s]ou bien on les fout dehors[/s]. Comme ça on peut avoir des jolis forums.
Et une chronique de plus ou DS conclue en s'envoyant des fleurs... Et une semaine de plus où un de ceux qui le critiquent est interdit de s'exprimer.
Au cas où, cher DS, je vous rappelle qu'il y a des gens qui presque chaque semaines vous invitent à embrasser un point de vue différent du votre et auquel vous restez hermétique...
« Notre idée quotidienne, conventionnelle, de la réalité est une illusion que nous passons une partie substantielle de notre vie à étayer, au risque de plier les faits à notre propre définition du réel, au lieu d’adopter la démarche inverse. De toutes les illusions, la plus périlleuse consiste à penser qu’il n’existe qu’une seule réalité. En fait ce qui existe, ce ne sont que différentes versions de celle-ci dont certaines peuvent être contradictoires, et qui sont toutes des effets de communication, non le reflet de vérités objectives et éternelles. » (watzlawick 1978)

Jour après jour les journalistes et divers éditorialistes nous « propagandent » avec la Réalité une et indivisible… en l’occurrence de la « crise de la dette » et de son corollaire incontournable « la rigueur ».
Ce qui me dérange ce n’est pas que les journalistes ne soient pas objectifs, l’objectivité est un mythe, c’est que l’on nous fasse croire à cette objectivité et surtout qu’au nom de cette objectivité on nous présente toujours le même point de vue celui de l’idéologie dominante.
de la mise en abymes:

le 26/02:
" Dans un même évènement considéré sous deux jours opposés. Ces deux manchettes n'ont pas pour fonction d'informer, mais de plaire, de consoler, d'offrir au lecteur exactement la caresse qu'il attend."

aujourd'hui
"Et alors ? Deux points de vue opposés dans le même journal, la belle affaire. Ce n'est pas la première fois. "

ce qui du coup permet à @si d'avoir 2 postures différentes par rapport au même genre de pratique. A (auto) analyser?
Tiens, ça pose problème à notre démocratie (et à nos journalistes militant ardemment pour elle) que des députés ne votent "que des lois correspondant à (leur) programme"? Il me semble que tout est dit.

Par ailleurs, cette difficulté à faire cohabiter deux aspects de l'analyse dans un même article révèle, une fois de plus, une distorsion de la mission du journaliste. Qui n'est pas, précisément, de prendre parti en toute occasion (bien que ce soit parfois inévitable) mais d'analyser, de nous décrire une réalité, même et surtout paradoxale, sans nous en escamoter la moitié, sans en faire disparaître ce qui ne colle pas avec la thèse. Comme cette option partisane fait obligatoirement des mécontents parmi les lecteurs, on donne un su-sucre aux mécontents en leur concoctant en queue de journal, l'article inverse. Ainsi, les lecteurs pourront, après une période d'habituation, commencer leur quotidien préféré par l'avant... ou par l'arrière.

J'avais déjà noté cette maladie au moment où les journaux se passionnaient pour Cesare Battisti. Des articles "pour" (peu), des articles "contre" (violents), mais aucun qui nous parle de la réalité, du contexte de l'époque, aucun qui nous donne des éléments de compréhension et d'analyse, qui nous expose les contradictions. Le seul travail "journalistique" (quoique prenant parti, ce qui prouve qu'on peut être honnête en même temps que partisan) avait été fait par Fred Vargas, dans un bouquin. D'ailleurs, c'est dans des livres qu'il faut désormais chercher les travaux journalistiques (Denis Robert, Fabrice Nicolino, Marie-Monique Robin, Irène Frachon, Florence Aubenas), ce phénomène couvre des domaines très divers.
donc 5 stelle, c'et un programme et pas de professionnel de la politique, pas d'expert, que des gens ordinaires élus au Parlement.
Un programme politique. C'est un vrai problème. On préfère les stars " pragmatiques" devant les réformes indispensables pour sauver ... quoi, au juste ?
«Nous ne voterons que les textes de loi qui correspondent à notre programme». Le supplice chinois ? Même si c'est difficile, c'est normal que les députés agissent en leur âme et conscience. Nous, européens, nous élisons chacun un certain nombre de députés, payés individuellement avec une relative largesse, ce qui est une autre question mais reste tout de même lié, et ensuite, ils votent par bloc, éventuellement dans le vent contraire de leurs propres analyses. Les questions nouvelles n'ont pas forcément été nombreuses pour la dernière assemblée. On a pu voir lors du précédent mandat des gens se coucher devant les demandes de l'exécutif, ou encore, plus récemment, pour rester bien dans le sujet, les verts se retrouver coincés.
Faire de la politique me semble être pour part entrer dans des jeux de féodalité, sauf irrévérence ponctuelle au groupe et aux règles, limite autonomie d'esprit "contre" le groupe pour être positif (et ça l'est). Avaler des couleuvres pour satisfaire des accords, quoi de plus rebutant ? On voudrait (pourrait vouloir :D) une élection type lotocratie, regarder ce projet avec intérêt dès qu'on creuse un peu, et on se satisfait du vote de groupe qui a bien des travers ? Pour que les citoyens s'impliquent, il me semblerait essentiel que les votes ne soient pas fournis pré-digérés et ne s'imposent pas aux députés.
Pour moi, voter les textes correspondant au programme est démocrate. De même que respecter les idées des gens, élus ou non, leurs votes libres (dans le cadre où une votation ne doit pas être contraire au programme/valeurs du parti)...

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Le mouvement 5 stelle évoque le même appel à la démocratie directe que la votation helvète du week-end dernier, qui répondait à uneinitiative populaire et qui a manifesté un désavoeu massif pour les rémunérations excessives.....C'est à partir de petits mouvements semblables, mais qui vont dans le même sens que les idées progressent et les sociétés évoluent....Vivment la suite
petit aparté suisse :

après avoir lu l'article d'hier de l'éconaute, il me semble avoir compris qu'il ne s'agissait pas de rémunérations (=prix d'un travail) "excessives", mais d'interdire les parachûtes dorés ou autres primes "abusives".

Nuances, nuances.
Je ne vois pas en quoi le fait qu'un pays qui au nom du secret bancaire congèle le pognon de l'Europe & etc., et dont le nombre d'entreprises est moins de 10% du nombre d'entreprises françaises (par rapport à l'Europe, ce que représente l'horlogerie, la fromagerie et le chocolat je n'en parle même pas) (et sans rentrer inutilement dans le détail de leur poids international propre), donc je ne vois pas que le fait que la Suisse vote une mesure symbolique (puisque les actionnaires ne sont pas ni capables ni disposés à tenir les rênes d'une entreprise et finiront par mettre en salaires ce qu'ils ne peuvent mettre en primes) soit un espoir. Ce n'est pas un premier pas, c'est un pays qui refuse de voir le jeu qu'il joue!
La Suisse n'est pas un pays riche! Ses voisins l'auraient envahi dpuis belle-lurette. C'est un pays qui sert à ses voisins à mener leur politique intérieure. Que l'initiative populaire suisse trouve donc la votation qui fasse cesser les chantages fiscaux ou à l'argent planqué, qui pourrissent quelque peu les continents alentours.
Mal exprimé: qui sert à ce que la politique intérieure des pays voisins soit sous le joug de grosses fortunes.

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