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Elus condamnés pour agressions sexuelles : pourquoi la presse s'en fiche

Comment évoquer des faits de harcèlement sexuel par des politiques, lorsqu'aucune plainte n'est déposée ? C'est l'objection opposée par de nombreux journalistes, aux reproches d'omerta, qui se multiplient depuis l'arrestation de DSK (voir le débat à ce propos dans notre émission de cette semaine). Mais même de longues procédures judiciaires ne suffisent pas à percer le mur d'indifférence des médias, comme le montre l'affaire Jacques Mahéas, sénateur socialiste de Seine Saint-Denis et maire de Neuilly sur Marne, condamné définitivement pour agression sexuelle en 2010 par la Cour de cassation, et dont le cas n'a pas donné matière à une seule ligne dans la presse nationale.

Derniers commentaires

Messieurs , mesdames ..signez la pétition sur "osezlefeminisme.fr"

Merci pour tous et toutes !
Ce serait bien qu'un journal enquête sur ces différents politiciens.
Le cas de Balkany me semble particulièrement grave.
Quelqu'un peut-il s'intéresser au cas de Patrick Font et de la couverture médiatique associée? (il s'agissait d'attouchements sur mineurs)
À propos de Félix Faure L'excellentissime Georges Clémenceau disait :

- Il aurait voulait être César, il ne fut que Pompée !

Et aussi :

« En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui », et « Ça ne fait pas un Français en moins, mais une place à prendre »

Ce qui montre que l'histoire est un éternel recommencement...
Nos "amis" journalistes vont-ils bientôt redécouvrir que le soleil brille le jour... et que des étoiles apparaissent les nuits dans un ciel dégagé. N'est-ce pas "le Canard enchaîné" qui avait surnommé (en le citant) un certain J.Chirac "5 minutes - douche comprise" (avec toute l'élégance du sous-off. qui le caractérisait - eh oui, on a quasiment oublié cela) ? Le même dossier du Canard évoquait la carrière arrêtée net de la seule femme qui lui avait refusé sa... domination. Et combien d'entre nous pourraient citer tel ou tel petit potentat local qui se croit tout-à-coup, parce qu'élu, doté de charmes certains au point de pouvoir multiplier les avances à ces dames.

Mais dans l'ordre de cette découverte niaise (ou hypocrite) des mécanismes de domination (qui sont une forme de violence - bien que se dissimulant parfois derrière des consentements des dominé(e)s), va-t-on un jour faire semblant, à l'occasion d'un scandale public, de découvrir les "5%" versés aux élus dans les cadres des marchés publics ? Même schéma - tout le monde sait, c'est quasi-public, ... mais ça n'est jamais dans la presse; ça n'a rien de démocratique ni de légal, mais tant que personne ne le dénonce, ça n'existe pas. Quelle drôle de démocratie.
pour ceux qui ne l'ont pas vu, je vous conseille le lien suivant:

http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/05/20/affaire-dsk-l-inquietant-pouvoir-des-communicants_1524821_3232.html
Pourquoi ? Je propose la réponse suivante : si la majorité des journalistes sont des femmes, les cadres dans les rédactions sont quasi exclusivement des hommes, comme à ASI (à moins que l'entreprise ne soit une SCOP). Les rédacteurs en chef ont un rôle clé dans la hiérarchisation de l'information, ils choisissent les pigistes, les invités et experts qui témoigneront (des hommes en général sauf quand il s'agit de condition féminine et d'éducation), ils choisissent d'écarter ce qui n'est pas important pour eux comme les atteintes au droit des femmes à disposer de leurs corps, parce qu'il n'y a pas mort d'homme et que les hommes justement doivent bien évacuer la pression, une main aux fesses, c'est pas bien grave (elle a peut-être cherché, si ça se trouve, elle y a même pris du plaisir). Et les journalistes et pigistes et stagiaires féministes, trouvent-ils cela grave ? Et en tant que femme, trouvent-elles cela grave ? L'émission d'ASI sur la condition sociale des pigistes et des stagiaires dans le journalisme n'a pas encore vu le jour mais lorsque cela arrivera, elle dénoncera la précarité de cette majorité qui en plus d'être contrainte de mendier un vrai contrat de travail de droit commun, avec un salaire égal à celui des hommes, ne veut pas passer pour un groupe de mal baisées, comme le sont les féministes, de chochottes prudes qui n'acceptent pas de reléguer des attouchements par un élu du peuple après les résultats de la 5e journée de ligue 1 voire de les passer sous silence. Et puis quand on a l'ambition d'être une journaliste, on est d'accord avec le chef. Donc elles (en fait je devrais écrire "ils" puisque j'inclus les journalistes féministes hommes je veux croire qu'il en existe) se taisent et petit à petit apprennent le mimétisme, dans l'espoir que les cadres les cooptent un jour et les adoubent "alter ego". Ce machisme ambiant déteint sur elles et elles finissent par faire comme Mme Bacqué, c'est-à-dire se montrer plus zélée misogyne que l'original. Pire, ça devient une question de crédibilité.
Suite à l'affaire DSK, il faudrait que le monde médiatique et politique retrouve le sens de la morale et de l'intégrité. Les partis politiques devraient avoir un code de déontologie à respecter pour la présentation de candidat dès la plus petite élection. Quant aux médias, plus de copinage, garder une certaine distance par rapport aux hommes politiques pour préserver leur liberté de parole. Enfin, que des mesures que l' on ne devrait même pas évoquer tant elles paraissent évidentes...
Qu'est devenu Maurice Gutman, conseiller municipal UMP du Mesnil-Saint-Denis piégé par l'émission de France 2 "les infiltrés" pour corruption de mineur ?
Il me semble que quand ces affaire touche le milieu artistique (animateurs ou artistes) on en parle plus. Ce n'est pas l'intérêt des Français pour le sujet qui retient les journalistes mais bien l'autocensure ou la peur de déplaire aux puissants : politique , chef d'entreprises ....

Quand en France (a part Arrêt sur image ; mediapart , le canard enchaîné) les journaux seront indépendants vous verrez que ces dsujets sortirons.
C'est un cataclysme que suscite l'affaire DSK sur l'ensemble de la société française, encore une fois contrite dans un unanime « plus jamais ça » ou « nous sommes abasourdies par le déferlement quotidien de propos misogynes tenus par des personnalités publiques »

L'ensemble de la presse française semble vouloir prendre sa part dans cette remise en question générale.
Que savait-t-on ? Qu'est-ce que le métier de journaliste ? Où s'arrête le vie privée et la vie publique ? Les journalistes sont-il soumis à des pressions financières doublées de connivences politiques qui les empêcheraient d'exercer honorablement leur travail ?

Dans un long portrait titré : "Patrick et Isabelle Balkany", daté du 01 avril 2008, ça ne s'invente pas, à propos des démêlés judiciaire de M. Balkany, voilà ce que j'ai pu lire sous la plume de Raphaëlle Bacqué :
"On compte aussi un scandale ridicule lorsqu'une maîtresse porta plainte, en 1997, après que Patrick Balkany l'eut obligée à lui administrer une fellation sous la menace d'un 357 Magnum.".../...Ce jour là "Le Monde" m'était tombé des mains !
Raphaëlle Bacqué, relate ces faits extrêmement graves, et qualifie "le scandale" de "ridicule", sans jamais vraiment informer le lecteur sur le dépôt effectif de la plainte.
Rétrospectivement, à la lumière de l’affaire DSK, je vous invite donc à m’éclairer sur l’article de Mme Bacqué et sur les fais reprochés à M. Balkany :
La plainte a t-elle été déposée ? Puis retirée ?
Pourquoi n’a-t-elle pas fait preuve d’une couverture médiatique importante ? Le jugement a t-il eu lieu ?
Pourquoi laissé le lecteur dans l'expectative, sans savoir si oui ou non M. Balkany a -t-il été jugé ?
Enfin pourquoi Raphaëlle Bacqué juge ce scandale "ridicule" ? Parce que la plainte était sans fondement ou minore t-elle les faits ?

Merci à vous.
C'est bien de participer à la Déglingue.

Certains comprendrons, d'autres non; mais le chaos est au bout du couloir...
Bonjour à tous,

En lisant l'article et en rapport avec le débat sur la limite entre oppression et harcèlement, je me suis souvenu d'un son que j'avais écouté chez vos confrères d'arteradio.com. Comme d'habitude sur un ton frais et décalé, il ne traitait pas du tout du sujet mais la drague s'invite sur la fin de l'enregistrement que la jeune journaliste (qui visiblement ne laisse pas le vieux député indifférent) laisse à dessein courrir.
Il ne s'agit bien évidemment pas d'une agression, et c'est un député à la retraite (décédé depuis) qui parle, mais ça laisse songeur sur la tournure que peuvent prendre les entretiens, et sur l'opinion de certains politiques sur les femmes. N'étant moi même pas journaliste, je n'ai pas le souvenir d'avoir ressenti d'aussi près le sous entendu.
C'est surement futile, mais j'avais très envie de porter cette pièce au dossier (en plus c'est un piqûre de rappel sur la retraite des députés)

http://www.arteradio.com/son/615878/La_retraite_du_depute
C'est dingue : toutes les excuses sont bonnes !

Et "même" des femmes les avancent volontiers...

Non mais, en France les femmes dans leur immense majorité - jusqu'à ce que ça les concerne pour de bon, elles ou leurs sœurs, filles, nièces, là elles commencent à bouger, mais au cas par cas, hein... - les Françaises ne veulent pas être/se dire "féministes", vraiment féministes.

D'où leur acceptation du système.
On ne dit rien - ou si peu - on ferme les yeux, c'est pas grave, c'est des broutilles, il n'y a pas de ciment entre femmes, si on râle on se fait traiter de mégère (en premier lieu par les femmes...), ça le fait pas si on veut être bien vue des collègues masculins (?!), etc., etc. DU VECU.

Parce que vous comprenez, en France, le Féminisme c'est un gros mot !!!
Révolution citoyenne en Espagne : pourquoi la presse s'en fiche.

Mais ça pourrait changer !
Parce que on n'a jamais autant parlé de ce qu'on parle !

Faute de chercher les informations inédites (on licencie les documentalistes !), on ne parle que de ce que parle la concurrence.
Vous me direz que ce n'est pas le sujet. Mais je crois que si aucun mandat n'était renouvelable, ça aurait toutes les vertus. Et même qu'une personne ayant couvert un mandat ne puisse pas avoir d'autre mandat d'aucune sorte.

Cela permettrait de renouveler les élus très vite,ce qui fera sortir les minorités telles que les femmes, de déprofessionnaliser la politique, et d'éviter des positions de pouvoir que décrit Laure dans cet article.

Evidemment, aucun parti ne le proposera, ce serait se saborder.

Mais ce sera une idée quand les Tunisiens et les Espagnols nous auront sortis de là.

Je rigole bien sûr. Mais seulement pour la dernière phrase.
une simple amende et de l'argent pour la victime ??? suis je le seul a penser qu'un sénateur devrait être encore plus sévèrement puni qu'un quidam ?
J'ai trouvé cet article dont le titre dit exactement ce que je pense : "le droit du vieux déguelasse" :
http://www.nytimes.com/2011/05/18/opinion/18clarke.html?_r=2.
Si j'entends encore les mots "dragueur", séducteur", "amateur de femmes", je crois que je pousserai un grand cri de désespoir.
Ces "vieux dégueulasses" n'aiment pas les femmes. Ils chassent un certain trou tapissé d'une muqueuse et qu'il se trouve qu'elles sont seules à posséder. Point barre.
Tiens, tiens, la sidération serait-elle due au fait que l'Amérique nous a montré ce qu'elle fait à un homme en ces circonstances, et que tout à coup notre comportement culturel collectif français nous est apparu comme un aveuglement, un déficit, un manque de conscience, une tare.

Je ne parle pas du traitement de l'image, mais de ce qu'il révèle de la gravité des faits, les 70 ans de prison, contre les malheureux 7 ans chez nous, une agression sexuelle, un viol, vraiment vu comme un crime, ce qu'il est, mais que chez nous on traite en gaudriole.

Oui l'Amérique nous a fait ressentir qu'on était taré, blessure d'amour-propre, choc culturel. Comment ? Ils en sauraient davantage que nous en matière de moeurs, de droits de la femme africaine, de justice de classe ? Nous serions archaïques ?

C'est curieux, je ressens en ce moment que nos schémas mentaux en prennent un coup, quand même la presse s'interroge sur sa pratique, c'est que la société bouge.


http://anthropia.blogg.org
De petites coquilles qui piquent les yeux :

- Notre rôle est justement d'y lui faire penser.
- Soient faisant l'objet de poursuites
- redécouvrir des affaires a postériori

Vous travaillez trop, Laure, j'espère que le patron ne vous harcèle pas ;-)
« Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. « 

J. de la Fontaine

http://www.marianne2.fr/Affaire-DSK-selon-que-vous-serez-puissant-ou-miserable_a206354.html

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