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« Dans crise, il y a opportunité »

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Bon alors juste, j'ai lu l'entrée un peu tard, mais j'ai envie d'expliquer ce que veut dire ce mot crise en japonais (mais je vous rassure c'est le même mot), car c'est un peu ma spécialisation, que je le parle couramment et que les explications stupides en prenant les deux sens basiques d'un idéogrammes pour tourner l'idée en sa faveur m'énervent. Tous les étudiants de ces langues vont l'expliqueront: on connait les sens basiques des idéogrammes (car en fait y'en a plusieurs) et quand on apprend on se met dans la tête des âneries à des fins mnémotechniques. Donc crise ça peut vouloir dire "occasion du risque", sûr que ça sonne jolie, mais je pourrais vous dire en prenant deux autres sens que ça veut dire "métier à tisser dangereux": c'est rigolo, et je vous promets que lors des partiels d'écriture, vous allez vous souvenir de cette blague débile et vous allez ressortir l'idéogramme sans problème. Avec un peu de chance vous aurez confier vos talents de comiques à un ami qui vous remerciera de cette astuce qui l'a sauvé et lui a permis d'avoir la moyenne. BREF. Tout ça pour dire que avec un "métier à tisser dangereux" on est moins avancé quant à l'étymologie du mot en Chine, en Corée et au Japon (et oui c'est le même mot). Car oui les idéogrammes, c'est pas un dessin = une idée, un idéogramme c'est un signe pour un concept qui peut avoir des sens figurés, propres, étendus etc. Bref c'est pas loin de nos mots et on sera ainsi tous contents de se rendre compte qu'on est tous humains et pas si différents les uns des autres (j'en pleure!)

Bon maintenant, pour l'explication, ça va être expédié vite.

Alors en japonais c'est KIKI (en chinois Wei ji ? donc. désolé je ne parle pas chinois) avec en premier lieu
KI (WEI) indique le danger. Donc ça peut vouloir dire crise, ça peut vouloir dire risque, ça peut vouloir dire risqué (et là ça change tout non?), et ça peut vouloir dire dangereux. Bref vous avez compris le champ sémantique. Pour moi aussi me servir des idéogrammes en ma faveur j'opterai pour le mot DANGER en français (mais je m'en sers en connaissance de cause...)

KI (ou ji). Alors le sens premier: METIER A TISSER (et là je vous conseille d'utiliser votre imagination pour voir le métier à tisser se dessiner sous vos yeux quand vous observez le caractère). Eh oui, loin de nous les occasions de risques. Donc on va essayer de comprendre comment ça s'organise tout ça pour arriver au sens véritable du mot. Chaque numéro est un sens noté dans le dictionnaire que j'utilise (c'est dans le même ordre et c'est rangé de façons à comprendre les ramifications de sens)
1) Métier à tisser > 2) Mécanisme > On comprend que un mécanisme, ça grince, et quand ça grince, ça se met en marche et on arrive au sens 3) début d'un évènement mais aussi 4) moment principal d'un évènement et 5> mise en mouvement.
Voilà, moi en lisant ça j'en arrive plutôt à la conclusion que le mot veut dire:

Moment principal du danger, moment où se mettent en places les mécanismes du danger.

On est bien loi de l'explication pour°°° que nous donne notre cher économiste. Mais je le lui accorde. En le combinant à un autre idéogramme on peut arriver au sens de occasion.

Tout ça pour dire que les orientaux, au final, ils pensent peut être des choses différentes, mais ils ne vont pas aller à mettre un sens complètement opposé à la description d'un mot via les idéogrammes. On est en France, on pourrait se servir de nos étymologies grecques et latines sans aller chercher à l'autre bout du monde des explications vaseuses et fausses histoire de retourner la situation en sa faveur. Ca ne prouve rien sinon qu'une langue c'est quelque chose d'assez complexe, et cela n'importe où (il n'y'a a pas de langues plus compliqués, plus intelligentes qu'une autre) et que avant de tourner les yeux vers la Terre du milieu, on ferait mieux de regarder du côté de la méditerranée...
J’arrive, à pied, de la Chine…

Enfin, en général c’est plutôt du Vietnam, mais Hanoi est à moins de 200 kms de la frontière, un petit crochet et le contrepet est opérationnel !

Bon ! Pour évoquer la fin de la chronique avant d’en venir au corpus, 1.500 ex du Capital de tonton Karl c’est un peu nul – Un succès de librairie commence à 20.000… Il est même très surprenant qu’il n’y ait pas davantage d’étudiants souhaitant se procurer cet ouvrage de base (merci la bibliothèque des parents, celle de la municipalité… ou vive l’inculture ?)

Pour ce qui est de l’Asie (toujours mystérieuse) il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’une civilisation beaucoup plus ancienne que la nôtre, beaucoup plus subtile et sophistiquée, s’appuyant sur une perception du temps différente. Les Asiatiques savent que rien ne se construit dans la hâte, que la patience est une vertu et l’impatience profondément ridicule, ils savent donc qu’une crise précède toujours une reprise (entre les deux les faibles seront morts ou du moins ruinés et les forts plus riches encore) pour la crise de 1929 il a fallu attendre novembre 1954 pour que l’indice Dow Jones retrouve son niveau (391) du 3 septembre 1929, veille de la crise après être passé par 41, 3 ans après le début de la crise et surtout après avoir été le détonateur d’une guerre qui a pris la vie de 60.000.000 d’hommes, de femmes et d’enfants !

25 ans… C’est long ! Quel âge aurons-nous les uns et les autres dans 25 ans, en supposant que nous soyons encore vivants ?

Les humains se battent volontiers pour le pognon, hélas !

Tout comme les chevaux quand l’écurie est vide…

Ce qui est un peu nouveau c’est que nous assistons en ce moment au plus grand hold-up de tous les temps sans vraiment réagir. Le pouvoir hypnotique démédias est-il tellement fort ?

C’est la principale question aujourd’hui, me semble-t-il,

Mais je peux me tromper !

***
Bonjour,

On peut toujours rêver, ça ne coûte rien, ou pas encore comme l'oxygène et jadis l'eau... Ne voyez vous pas l'anesthésie générale du corps français, lui si prompt habituellement à se révolter. Oui, un corps plongé dans les abysses de la résignation, quel goût bien (a)mer que celui du fatalisme.
Dans les méandres du fleuve whisky, j'ai pêché un truc vraiment bouleversant et titubant, chers amis @sinautes, Correspondances 1932-1942 de Stefan Zweig.

La semaine va être longue, entouré d'enfants à papa 68ards à la fac d'éco gest0,
Putain, je me pince, je ne rêve po...

Bonne semaine (et surtout sans conscience)!
Je mes suis bien amusé à lire le billet. Par contre, pour le forum, cela part dans tous les sens. C'est peut-être un effet pervers de la crise, allez savoir ?

Certaines choses me semblent de bon sens : pas besoin d'aller dans les bibliothèques pour savoir ce qu'il faut faire aux USA, ailleurs et chez nous...

Maintenir les gens dans leurs maisons en recalculant les prêts, renationaliser les services publics et les banques sans indemnité ni rachat (tout ce que les "socialistes" ont privatisé), augmenter les retraites et les salaires, abroger la CSG et la RDS, un plan d'urgence de grands travaux (écologique)... relancer l'instruction publique et la recherche indépendante...

Le problème, c'est plutôt pourquoi il n'y a pas unité pour le faire ?

Du PS au NPA : rien. Si, des discours. Aucun ne propose d'abroger les directives européennes, de revenir à une constituante souveraine élue à la proportionnelle (donc, suppression du SÉNAT, du Président). Ils participent à toutes les commissions mises en place par M. SARKOSY, acceptent que des milliards soient donnés aux banques mais ils ne proposent rien. Le NPA est en plein "européanisme" béat et bêlant, du style "il n'y a pas lieu de s'opposer, sur le principe, au sauvetage des banques" (déclaration du 09/10/08). Nous sommes loin des décisions simples à prendre pour sauver la population !

Pour ce qui est des discours sur la révolution... c'est toujours les contre révolutions qui les déclenchent.
Nous n'allons pas faire une révolution par plaisir, une révolution c'est une guerre civile, du sang et des larmes. Mais si nous n'avons plus d'autres solutions puisqu'il semble que tous les partis se refusent à prendre leurs responsabilité et que pour maintenir leur domination les tenants actuels soient prêt à tout ?
Lu.

PS : ben quoi , j'ai lu , ça m'a interessé , et je ne sais pas trop quoi dire . Alors je dis "lu" , parçkaprès on se fait engueuler par le patron qui dit qu'on ne commente que les choses pas importantes qu'il a pourtant mis ou laissé mettre sur le site .

Signé un habitué criailleur.
"ne vous demandez pas ce que les banques peuvent faire pour vous, mais plutôt ce que vous pouvez faire pour votre banque"
Merci Judith pour cette chroniques savoureuse et drôle.

Je vais risquer une banalité pour résumer tout ce qui a été dit "tout ce qui ne nous tue pas nous renforce" Néanmoins je ne suis pas très optimiste. Ce n'est certainement pas Nico-le-petit qui va nous ouvrir la brèche d'une quelconque opportunité de ne pas nous casser la figure. Qui d'autre ! ou autres ... hein ... chacun sa m**** Chinois ou pas.

Les journaleux nous endorment.
Je voulais juste préciser que le mot socialiste n'est pas l'apanage du partie qui s'en revendique (on ne sait pas trop comment!) et que dans l'opposition, il y a des parties, notamment un en construction, qui est en train de rédiger par le biais de tous ces comités, un programme répondant aussi bien que possible aux attentes d'une grande partie de l'électorat de gauche.
Il porte effectivement un projet révolutionnaire, entendez par la un projet pour un changement radicale de la société, qui metterait du temps à s'installer puisqu'il n'est pas question de le faire en force, mais qui pourrait nous faire envisager l'avenir avec plus d'espoir, plus de partage et une réappropriation de notre démocratie . Allez voir ce qui se passe dans les comités NPA.
fraternellement
Denis
Bonjour Judith,

Un régal ce billet, bravo, quel talent !

Nous sommes jaloux en face de ce dernier rédigé de surcroît avec une bonne dose d'humour.

Très chère Judith, pourrions nous obtenir de vous, un petit pourcentage (10 %) de vos savoirs si délicieux ?

Non, franchement, là, on peut écrire "merci" Asi.

Comme quoi, chaque jour est une surprise à découvrir.

Bravo, bravo et bravo. (Tous en cœur !)

JD
l'Equipe
gueulante.fr
Bonjour.
Si je puis me permettre un petit enc***ge de mouche étymologique:

Le verbe "décider" n'a pas pour origine le grec "krisis" mais le latin "caedere" (abattre / frapper / tuer) qui vient lui-même d'une racine indo-européenne qui signifie "couper". En latin, "decidere" peut aussi signifier "retrancher / réduire / régler".

Par contre, un des sens du verbe "krinein" est bien celui de "décider".

Pour extrapoler, on pourrait dire qu'étymologiquement, la "crise" est ce qui "sépare" tandis que la "décision" est ce qui "réduit" (avoir avoir séparé).
Si je ne m'abuse !
Bravo pour l'article.
Merci pour cet excellent article. Seriez pas en train d'empiéter sur les plates-bandes étymologiques d'Anne Sophie, toutefois? ;-)

À propos de cette manie des commerciaux de citer des concepts d'autant plus bidons qu'ils sont extrême-orientaux, je ne résiste pas à l'idée de renvoyer à certains textes d'un blog signé Vandermeulen; sauf qu'avant de mettre les liens, je me dois faire une petite digression introductive:

En effet, David Vandermeulen est un jeune auteur de bandes dessinées extrêmement intéressant. Aux cotés de ses albums signés "David Vandermeulen" (parmi lesquels une brillante et ambitieuse biographie de Fritz Haber, chimiste juif allemand du début du XXe siècle, en cours de publication, 5 tomes prévus), l'auteur publie aussi des livres parodiques sous le nom de "Monsieur Vandermeulen". Sous ce dernier sobriquet, il a ainsi publié une Initiation à l'ontologie de Jean-Claude Vandamme et un bande dessinée intitulée Littérature pour tous, pseudo-manuel de littérature pour collégiens dans lequel il se moque à la fois de certaines vanités pseudo-pédagogiques et de l'idée hélas communément répandue que la bande dessinée serait plus accessible que les "vrais" livres (je vous conseille d'ailleurs ce faux manuel désopilant qui ne manquera pas d'intéresser une professeur de français).

Cette dichotmie de l'auteur se retroube aujourd'hui sur le ouaibe: d'un côté, il explique nombres d'idées développées dans le très documenté Fritz Haber (site et blog), de l'autre il continue ses leçons parodiques dans le blog de Monsieur Vandermeulen.

Or donc, Monsieur Vandermeulen a consacré quelques leçons aux internautes sur Miyamoto Musashi, samouraï japonais (1584-1645), et sur son succès auprès de certains entrepreneurs dans les années 80. À lire absolument dans l'ordre, voici les liens promis:

[large]1.[/large] De l’analogie, introduction à la prochaine leçon
[large]2.[/large] Miyamoto Musashi
[large]3.[/large] Gagner...
[large]4.[/large] Bernard Tapie, commentateur de Musashi

Bon, la digression était un peu longue, je m'en excuse. Mais ça me permet de démontrer que le tropisme nippophile des entrepreneurs-donneurs-de-leçon n'est pas neuf, et qu'il a même un arrière goût dégoûtant. Voili voilou...
Franchement, Judith : " arriver (à pieds) par la Chine". Est-ce bien nécessaire ? Est-ce bien convenable ?
opportunité chez les boursicoteurs, ça se dit rebond technique et prise de bénéfice. Tout n'est pas perdu pour tout le monde.

nos eminences nous annonceraient-elles par le biais de l'idéogramme qu'il ne nous reste plus qu'à [s]nous démerder[/s]prendre les opportunités qui se présentent dans les mois qui viennent ? sauve qui peut chacun pour soi ?
doit -on désormais cesser de considérer le chinois comme une langue étrangère, madame pécresse ?
Au-delà du douloureux congrès du PS en préparation, et de l'augmentation du tirage du Capital, on est peut-être sur le point d'en tirer quelque chose : d'abord il y a l'écologie politique

- Que dit un économiste ancien marxiste ? que la crise n'est évidemment pas que financière...

- Et que propose un contestataire médiatique de la période Marx-Marcuse ? de se rassembler pour faire une Europe plus opportune, par exemple sans paradis fiscaux...

et puis il y a l'appel dit "de Politis" qui veut incarner une "gauche de gauche" ; je le cite aussi car entre tout ça mon coeur balance...
Petite remarque. J'ai regardé un épisode des Simspons hier sur la chaine W9. La petite Lisa a un moment dit à son père Homer : "C'est le moment de rebondir Papa, tu sais que le mot crise veut aussi dire opportunité en Chinois"... Simple coincidence, ou volonté de la chaine jumelle de M6 de faire passer un message optimiste pour le petit peuple libéral et capitaliste??

Je trouve ce genre de coincidence troublante. A moins que certaines idées soient dans l'air et qu'elles se développent et se reproduisent parmis les Hommes...
C'est le moment d'acheter du Marx, il va monter encore (merde, c'est coté sur quel marché ?).
En même temps, il y a une certaine manière de hanter les amphis de philo ou les conférences des centres culturels extrême-orientaux (ou les forums de discussion…), où ça devient du pareil au même : la fuite en avant. D’autre part, si les gourous alternatifs reviennent nous méduser avec leurs délires en même temps que nos barons nous écrabouillent, on est vraiment foutus !

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Offrir de la rhétorique marxiste aux paumés d’aujourd’hui, ça me semble aussi salutaire que de donner un bon gros verre de gnaule à un lapin pour l’aider à s’échapper tout seul de l’abattoir. Beaucoup de gens au bout du rouleau vont avoir le réflexe-bouquin, et bien entendu ils vont se jeter sur ceux qui paraissent receler la plus profooonde vérité, à la suite de quoi ils seront toujours au bout du rouleau mais intransigeants en prime, mais aussi invivables que Rousseau pour leur entourage immédiat et totalement handicapés dans la vie par leur attirail conceptuel, leur brocante scientifico-dogmatique à la Bouvard et Pécuchet qu’ils exposeront sur des blogs déserts à temps perdu.
Enfin, je ne voudrais pas me montrer agressif, ni méprisant (j’ai fréquenté, animé par ce genre du curiosité, les amphis de philo ET les conférences des centres culturels extrême-orientaux), c’est juste de la panique. Internet nous offre simultanément illusion de communication et flot d’information, mais personne n’est là pour donner les premiers secours à celui qui s’étouffe dans son coin avec de la science.

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Le truc que je retiendrais des Manifestes c’est « Unissons nous» avant même de trouver des mots d’ordre. Une bande de cons court peut-être moins de risques de s’autodétruire qu’une bande de révolutionnaires : on peut la réunir autour d’une volonté de comprendre, au lieu d’attribuer la carte de membre sur la base de présupposés idéologiques.
à la suite de quoi ils seront toujours au bout du rouleau mais intransigeants en prime, mais aussi invivables que Rousseau pour leur entourage immédiat et totalement handicapés dans la vie par leur attirail conceptuel, leur brocante scientifico-dogmatique à la Bouvard et Pécuchet qu’ils exposeront sur des blogs déserts à temps perdu.

Le point aveugle de votre raisonnement, c'est que ceux qui nous ont mené directement et indirectement à cette crise sont tout aussi armés que les autres en idéologie(s), pas la même, certes. Pour autant, ils ne sont pas vraiment handicapés, eux, par leurs "brocante scienfico-dogmatique" sommaires du petit capitaliste, et que c'est nous tous qu"ils" handicapent en rendant nos vies invivables.

personne n’est là pour donner les premiers secours à celui qui s’étouffe dans son coin avec de la science.

D'une part, qu'en savez-vous, vous êtes l'internaute type ? Autrement dit, il existe d'aucuns qui ne s'arrêtent pas à dénoncer intellectuellement des discours, mais qui mettent en pratique leurs pensées pour y remédier, à titre local, parfois, mais à chacun son pouvoir d'agir. Il est à noté que le pouvoir de nuire est toujours plus facile à exercer, car, il ne repose pas sur la même éthique (pour ne pas dire sur la moindre éthique), tous les moyens sont bons pour celui qui a de tels objectifs, d'où la suprématie du capitalisme d'ailleurs.

D'autre part, on n'étouffe pas moins à ne pas savoir pourquoi on a la tête sous l'eau. Commencer par réaliser ce qui nous arrive, ce n'est pas sortir à l'air libre, se remplir les poumons, mais c'est une possibilité qui ne nous est pas alors interdite.

Je ne comprends donc pas la tonalité quelque peu cynique/hautaine et désabusé de votre post., si ce n'est de nous faire part de votre état...

yG
Oui, bon c’est vrai que malgré mais précautions je me suis un peu montré arrogant, à parler d’expérience comme ça. Ce que je voulais dire, plus simplement, c’est que la ruée vers les bibliothèques pourrait être un mouvement de panique tout autant qu’une réponse sensée à la situation, donc que ça ne me rassure pas particulièrement.


Et que d’autre part, si je lis d’habitude avec plaisir les posts de Judith Bernard, cette réponse à une analyse des clés du chinois par l’étymologie du mot crise me colle un peu le malaise, alors que c’est le genre de pistes explicatives sur lesquelles je me jette d’ordinaire. Et je voulais juste dire attention, si on va vers les sciences économiques dans cet état d’esprit (toujours en ce qui me concerne, je n’y connais rien), on court le risque d’y demeurer complètement extérieur en ayant l’impression de s’en approprier les outils, d’y prendre uniquement ce qui nous réconforte. Vous me direz que si on y va sans esprit critique, on se fera embobiner, itou. Je ne sais pas. Prenez Bourdieu par exemple, voilà un militant qui a voulu « s’approprier certains outils de l’adversaire ». Résultat : il s’est tellement emberlificoté dans la notion de marché qu’il en a quasiment fait une transcendance, alors que les économistes bas de plafond n’en demandaient pas tant. Mollo avec les mots, quoi, on ne s’en portera que mieux.


Je ne dis pas ça pour snober, je crois qu’il y a vraiment un problème de ce côté-là aussi.
Je ne "réponds pas" à l'idéogramme chinois par l'étymologie du mot ; je pose la question : pourquoi friment-ils avec la Chine plutôt qu'avec le grec ? Tant qu'à faire de l'érudition linguistique, il y avait matière à sortir des lapins tout aussi magiques. Mais ils ont choisi la Chine. Ils ont évité le grec : le crible, le tri, tout ça. Je trouve ça intéressant, cet évitement. Je ne prononce pas de jugement de valeur sur une plus grande "vérité" ou "pertinence" de telle ou telle ressource linguistique - ça n'aurait aucun sens. Je dégage seulement les connotations soulevées par leur tropisme asiatique.
Par ailleurs, un "mouvement de panique" prenant d'assaut les bibliothèques, tel que vous semblez le redouter... Je ne peux pas m'empêcher de trouver ça quand même formidable, et infiniment désirable.
J’ai bien ri à votre post de 11:27 :-)))

L’interrogation nécessaire qui semble fonder cet article de Judith B. peut nous interpeller : hormis l'attrait exotique dans l’air du temps en parallèle à l’expansion progressive d’une puissance asiatique dominante, quel intérêt pourrait-on percevoir dans cette référence linguistique vraisemblablement non fortuite ?

La pensée chinoise (asiatique plus globalement ?) diffère spécifiquement dans son fondamentalisme de la pensée grecque antique (?) – entre autres en ce qu’elle ne s’embarrasse pas (ou plutôt se débarrasse ?) de réflexions démocratiques :-)

Faisant cohabiter des idéogrammes opposés, la langue chinoise soutient la complémentarité de sa pensée, l’élément positif de l’un venant compenser l’élément négatif de l’autre :-)

La pensée grecque antique requiert la faculté de « dissocier » (afin d’y voir clair pour agir) - le terme Krinein indique notamment cette « exigence » :-)

Ainsi que Judith B. le remarque finement cette apaisante démarche sinophile offre l’avantage d’évacuer toute remise en question de l’ordre établi (et son système) que la pensée chinoise traditionnelle admet pour « argent comptant » chacun étant considéré maître de sa condition – et subissant à juste titre les conséquences (son karma) de sa vie passée dans sa vie actuelle :-)

Sans s’embarrasser de « karma », la pensée occidentale s’est fondamentalement attachée à notre faculté de juger, de « peser le pour et le contre » par la mise à distance et l’épreuve ce qui la rend et moins commode et plus dérangeante – encore faut-il pouvoir et vouloir exercer ladite faculté :-)

Par ailleurs, peser le pour et le contre réclame un « système de poids et mesures » qui se répartissent en « vices et vertus » - si, si :-)
Trois jours après… (j’ai pas de connexion à domicile)

Je ne savais pas que ma petite crise d’hystérie(1) du début m’avait finalement valu les honneurs d’autant de réponses (dont une de la maîtresse).


J’avoue que j’étais un peu trop fier de mes lapins, et que j’aurais pu donner plus de fond à mon intervention. Entièrement d’accord sur le fait que cette tentative de nous faire tomber en pamoison devant les caractères chinois ressemble beaucoup à une grossière manipulation, et qu’une mise au point s’imposait. Par contre, on peut aussi aller jusqu’au bout et sentir quelque chose de risqué dans le raccourci vulgarisateur qui permet de passer directement de l’étymologie à la sémantique des langues contemporaines. Par exemple, on peut trouver éclairant le fait que « paix » et « payer » aient une secrète parenté : il ne faut pas perdre de vue que cela pourrait servir d’argument pour étayer la thèse que l’argent est un moyen de sublimer les conflits (on se fait une concurrence économique au lieu de guerroyer), aussi bien que pour exiger un assainissement des échanges (les deux parties du marché conclu doivent en sortir apaisées, donc il faut une égalité, cela doit « faire sens », etc.) Ne pas oublier en tout cas qu’on réédite la démarche d’une lignée de lettrés et de philologues dont la principale préoccupation est d’obliger le vulgaire à interpréter son sabir à partir de langues anciennes (le latin, le grec d’abord, ça fait plus select que le francique ancien, qui expliquerait pourtant bien un certain code de l’honneur macho et brutal peut-être plus vivant dans notre culture que la philosophie antique)


Et justement, je me suis déjà pris la tête sur ce genre de question, à propos des caractères chinois et de la manière dont les occidentaux viennent y chercher des objets philosophiques :



(1) voir ci-dessus – ce qui m’a fait craquer c’est l’image, sur fond de crise mondiale, d’un éventuel retour des marxiens - je veux dire la frange neuneu capable de déchiffrer la lutte des classes dans les bulletins de météo-france, l’horaire du Paris-Orléans ou la peau qui aliène la chair des knackis.
Au risque de passer pour un peu lourd, je vous conseille vivement, judith et les autres, "Qu'est ce que la propriété" de Proudhon, qui a été pour moi, un régal de lecture. C'est bien écrit, avec de l'humour, et ça s'attaque a la racine du problème. Plus court et plus accessible que Marx (bien que cretains points soient un peu ardus), terriblement d'actualité, voila un bouquin qu'il faut absolument avoir lu !

Notamment, pour les flemmards ou pour se faire une petite idée, lire le chapitre 4...

Sur internet c'est ici, bonne lecture!
Waouu, superbe, Judith.

Mes souvenirs de lecture font remonter aux années 80, le bouquin d'Hervé Sérieyx, de mémoire, citant la crise comme opportunité,
et à cette époque, on ajoutait "et la concurrence, c'est la vie", à ceux qui disaient "la concurrence, c'est la mort", craignant déjà la mondialisation.

La grande image de Serieyx sur les opportunités, qui m'avait frappée, c'était "les Japonais ont tout compris, ils font de la charcuterie goût breton et ils la vendent aux Bretons".
BIen que chez eux, ils préfèrent le poisson, c'est meilleur pour leurs artères, mais ne le dites pas aux Bretons, parce que les Japonais savent saisir les opportunités et ne prennent des risques que pour les autres. Enfin je dis ça des Japonais, on pourrait dire ça de tous les capitalistes.

Cette question de l'opportunité est majeure dans le capitalisme. Tout s'analyse en termes d'opportunités et de risques. On analyse la criticité, la gravité, la fréquence d'un risque (méthode AMDEC pour ceux qui connaissent) et on tente de sécuriser. Mais je parie qu'ils ont oublié de le faire chez Greenspan, quand ils ont inventé la titrisation et l'entrelardage des pommes pourries dans les bonnes pommes. TIens encore une affaire de charcuterie.

D'ailleurs, ce qui est en train de se passer, je veux dire la crise dans la crise, je veux parler de GM qui rachète Chrysler et qui demande de l'argent à l'Etat américain, c'est encore de la saisie d'opportunités : depuis la panique des Etats qui craignaient de voir le système s'effondrer et qui ont commencé à arroser les banques, les banques et les grandes boîtes ont compris que plutôt que d'avoir des clients, des vrais, il vaut mieux avoir des subventions, des prêts garantis, en termes d'analyse du risque, c'est tellement plus sûr. Et la course peut continuer, mais cette fois à la puissance dix, plus besoin même d'entreprises qui fabriquent des trucs, il faut juste des entreprises qui comptent assez pour qu'on les aide en échange de rien. Ah, vilaines banques, on vous prête de l'argent pour apurer vos bilans et recommencer à exercer votre métier, prêter de l'argent, et vous ne le faites pas, vous en profitez pour continuer le grand jeu de casino qui rapporte tant. Et vous les entreprises, plutôt que de passer par un prêt bancaire que vous n'obtenez pas, et bien vous demandez à l'Etat de vous prêter de l'argent, avec le chantage du chômage à la clef.

Les solutions à la crise, trier, dites-vous Judith, ce serait de trier entre le bon grain et l'ivraie, mais ici on trie entre l'argent facile et l'argent très facile. On vient de signer un chèque en blanc à une aggravation du phénomène. Le capitalisme en sucette, toujours plus vite, plus haut, plus d'argent, pourquoi s'arrêter puisque les Etats paniquent et soutiennent.

http://anthropia.blogg.org
"Je considère l’œuvre de Karl Marx du plus haut intérêt. L’intelligence de sa pensée a malheureusement été ternie par son succès, un succès qui en a transformé quelques aspects en catéchisme. Marx a fait l’objet d’une sorte de dévotion religieuse qui a condamné ses fidèles comme nombre de ses adversaires au simplisme et à la caricature.

Il est important de lire ou de relire Marx. Et de le lire en débarrassant autant que possible son esprit des préjugés que les différents avatars du marxisme ont pu y faire naître. C’est l’occasion de découvrir une façon de comprendre le monde social qui constitue une étape extrêmement importante dans l’histoire de la pensée sociologique. C’est aussi l’occasion de mieux comprendre toutes les pensées sociologiques ultérieures (Weber, Durkheim, Mauss, Lévi-Strauss, etc.), notamment au travers de ce qu’elles doivent –fût-ce sans s’en revendiquer– à Karl Marx."

Pierre Bourdieu
Quand la classe moyenne s'évapore on redécouvre la lutte des classes. Pour traiter le fond du problème de la redistribution des richesses, il faut évoquer la question de la moralisation des élites...la main invisible est si dispendieuse avec ceux qui tirent les ficelles, mais bien pingre avec ceux qui actionnent la dynamo économique. Pourquoi ?

Parce que sans morale, le "partage" reste cantonné à soi (et à ses amis)...

Tant que la classe politique est "occupée" par l'élite "tout pour ma gueule" il ne faut pas s'attendre à ce que les opportunités aillent dans le sens d'un meilleur partage du gâteau.

Seules des solutions collectives alternatives pourraient faire bouger les lignes, mais quand l'individualisme remplace le collectif, comment sensibiliser les gens ?


http://we-the-people.over-blog.com/
Notre gouvernement a déjà profité de cette dernière (et non ultime ?) crise pour jouer sa petite mais lourde campagne basée sur la stratégie du choc.

C'est encore depuis les Ardennes que le premier coup de canon a été tiré et que la nouvelle hécatombe se prépare.

A Rethel, notre président girouette (lui dit "Pragmatique", mais c'est pareil) a annoncé que le travail le dimanche, ben finalement en période de crise, il faut bien s'y résoudre.

Il ne l'a pas dit comme ça, mais cela revient au même.

Je lui répondrai bien ce qu'un président peut dire à un quidam lors d'un salon de l'agriculture, mais je ne suis pas président.

yG
Si Karl Marx avait l'opportunité de ressusciter, il irait d'abord poser une bombe au 10 rue de Solférino, et passerait ensuite au siège de Libé pour péter la gueule à Joffrin.
Vous êtes compliqués . Le matin au lever mon cerveau a du mal à démarrer, il est vrai que mon QI n'est que de 49. Quant aux écrits de monsieur Karl Marx inutile d'acheter le livre, on le trouve en entier sur le net, mais pour le lire accroche toi, je ne vois d'ailleurs pas en quoi il peut être utile pour comprendre cette KRISE
Pour le chinois aucune idee, mais pour le japonais je ne peux m'empecher de verifier.
A priori l'article fait reference au mot ?? (prononcer "Kiki").
Desole si votre navigateur n'affiche pas ces caracteres, l'important est que quand on regarde dans le dico:
? (?) ?, ??.??, ??.??, ??.?? dangerous, fear, uneasy
? (?) ?, ?? mechanism, opportunity, occasion, machine, airplane
Chaque ideograme a en general plusieurs sens. Je ne sais pas vraiment lequel est present dans le mot Kiki (crise donc...), mais j'aime bien aussi l'image du mecanisme dangereux...

Un autre mot qui veut dire crise et qui contient une notion d'urgence est hijouji, compose de:
? (?) ?, ??.? un-, mistake, negative, injustice, non-
? (?) ???, ??, ??-, N: ??, ??, ?, ?? usual, ordinary, normal, regular
? (?) ?, ??, -??, N: ?, ?? time, hour

Allez cherchez une idee positiive la dedans.
Voila, c'est peut etre un peu hors sujet par rapport a l'article mais j'ai trouve ca amusant.

(dico edict http://www.csse.monash.edu.au/~jwb/cgi-bin/wwwjdic.cgi?1C )

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