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Contre les "petits gestes" écolos bisounours

Après notre émission, "Iegor Gran, home, les tortues et la propagande, d@ns le texte", nous avons reçu dans le forum cette contribution d'Arya, à laquelle nous souhaitons accorder un large écho.

Derniers commentaires

Merci d'avoir publié ce témoignage illustrant assez bien le sentiment d'efficacité personnelle développé par Bandura.

Hélas, les impacts environnementaux majeurs c'est bien nous, nous les abonnés d'@si, les parisiens, les provinciaux, les ruraux, les urbains, les citoyens. Qu'il s'agisse d'énergie, d'effet de serre, de transport, de consommation, le secteur résidentiel n'est pas le meilleur élève en statique comme en dynamique (allez regarder http://www.ademe.fr/internet/flash/Energie_et_climat/ et http://www2.ademe.fr/servlet/KBaseShow?sort=-1&cid=96&m=3&catid=12549 ou encore http://www.stats.environnement.developpement-durable.gouv.fr/uploads/media/Namea.pdf), à l'exception notable des déchets (dont le tonnage moyen par foyer se stabilise enfin, après 20 ans d'efforts). Sur l'énergie, les industriels sont des bons élèves!

Il est certes bien plus confortable d'appeler de ses voeux une "réponse globale", rejetant ainsi la nécessité de l'effort sur les autres (élus, industriels, conducteurs de 4x4, possesseurs d’animaux domestiques, rayez la mention inutile). La réponse commence par nous, notre action, notre consommation et ses impacts (au pluriel s'il vous plaît, sortons des poncifs sur le transport, les déchets et les illuminations de Noël).

Les petits gestes font-ils les grandes rivières? Sur les déchets, oui : on a le recul. Sur l'électricité, oui : les Bretons l'ont montré durant 2 hivers avec EcoWatt. Mais ça nécessite un effort (comme pour la culture dirait Luchini). L'effort de ne pas oublier son sac réutilisable, l'effort de manger de saison, l'effort de privilégier les produits éco-labellisés et pas trop emballés, l'effort de faire réparer plutôt que de jeter, l'effort d'éteindre les lumières inutiles, l'effort de relever ses compteurs, l'effort d'adopter une conduite souple, l'effort de privilégier la douche plutôt que le bain etc... Pas de recette miracle mais des gestes à adopter en fonction de sa situation (voyez http://ecocitoyens.ademe.fr/)

Mais comme nous sommes des fainéants, on en est à développer les nudges parce que notre civisme ne suffit pas.

Ces gestes, n'en dégoûtez pas les autres car nous sommes trop peu nombreux à les connaître.
si vos sac sont plus grands, vous pouvez y mettre plus de déchets: ça fait moins de matière plastique par quantité de déchets.
Pendant que nous débattons gentiment des écolos "bisounours", (on a oublié de les qualifier aussi de "bobos" et de "bien-pensants") ces doux rêveurs très cons qui pensent à l'avenir de nos enfants, de la planète (toutes valeurs bien ringardes face à la realpolitik et à l'individualisme ambiant), le 10 mai prochain, nos "élus" vont une fois de plus se coucher devant les lobbies.

Après nous le déluge.
Arya: "L'ampoule basse consommation qui contient plein de cochonneries chimiques, qui a une durée théorique de 2 ans et qui pète tous les six mois, c'est un exemple."

Ah ben, vous aussi vous vous êtes fait entubé... Je me sens moins seul...

Arya: "Croire qu'il existe LA bonne voie (le sac réutilisable, l'ampoule basse consommation, le panneau solaire) ..."
Surtout que le panneau solaire (photovoltaïque) est faussement écologique : il nécessite pour sa fabrication plus d'énergie (souvent sous forme de pétrole ou de gaz car il faut de hautes températures) que l'énergie qu'il sera capable de produire pendant sa durée de vie (qui comme l'ampoule, est bien moindre que ce qui est annoncé). C'est l'arnaque, les panneaux solaires.


Et comme moi non plus je n'ai pas vu Home, je me dis qu'on n'a finalement pas tous succombé à cette séance d'hypnose régressive.

Ne soyons pas des écologistes benêts.


Extrait : "Non, le salut ne viendra pas des petits gestes d’ «éco-citoyen», des technologies «vertes» ou des marchés spéculatifs de droits à polluer (3). Toutes ces stratégies de diversion visent à «ne jamais désigner les vrais coupables de la destruction de la planète». Ne soyons pas des écologistes benêts, exhortent les auteurs : «L’épuisement des énergies fossiles, les émissions massives de polluants et la destruction environnementale sont imputables à l’économie productiviste qui s’est emballée et mondialisée au cours des trente dernières années.» Il faut donc en sortir."

Pendant que la planète flambe, 50 gestes simples pour continuer à nier l’évidence.
D'accord sur tout !
J'ai moi aussi été élevée à ne pas gaspiller l'eau, éteindre la lumière, apprendre à ne pas jeter la nourriture (cuisiner les restes, finir son pain etc...). Aucun discours écolo derrière ces comportements, car sans être vraiment très pauvres, le souci de la note à payer était présent
constamment, et inculqué aux enfants.
La conscience écologiste est le luxe de ceux qui ont le choix, ou/et de gogos à qui on demande d'acheter un arbre -hors de prix de préférence- en échange d'un voyage en avion ! Là, on atteint le summum de l'hypocrisie doublé de niaiserie !
Je crois que le pire, c'est quand même de ne pas avoir vu Home. Et de n'en avoir aucun regret !
Vade retro satanas!
En tout cas faire couler l'eau du robinet pendant qu'on se lave les dents ne pollue pas.
Sauf à dire que pleuvoir est polluant (en coulant sur les chaussées l'eau se charge en polluants, les eaux d'écoulement sont dans le réseau des eaux traitées) et cela revient à dire que le cycle naturel de l'eau pollue l'eau.
En laissant couler l'eau du robinet pendant qu'on se lave les dents, on dilue les polluants. C'est, à la limite, mal pour le coût, plus il y a de m3 à traiter, plus c'est cher. Mais sinon c'est moins mal que quand il pleut beaucoup, que la station de traitement est saturée, et qu'une partie des eaux part directement à la rivière en n'ayant été que très partiellement traitée.
Puisque tout le monde cite des évidences, en voila une autre: la démographie. Non seulement nous sommes trop nombreux, mais nous en somme fiers (la France se targue de la plus forte croissance démographique dans ce coin de l'Europe).

La concentration (en IdF, par exemple) est en soi écologique: elle permet d'optimiser les solutions de transports, d'énergie etc.
S'il y a saturation, c'est en bonne partie parce qu'il y a saturation globale: je n'ai que faire de la décroissance économique, mais vivement la décroissance démographique!

Je rappelle, par exemple, que la pollution totale des véhicules stagne depuis de années malgré de vrais efforts. Pourquoi ? Parce que chaque véhicule pollue 2 fois moins qu'il y a 30 ans, mais il y en a deux fois plus*. Vous voulez réduire la pollution de 20%? j'ai une solution pour vous : arrêtons de viser une augmentation de la population.

Je précise d'avance que je ne lis pas assez régulièrement le forum pour lire vos réponses dès qu'elles sont postées, mais j'essaierai d'y penser.

*je n'ai pas le chiffre exact, mais les chiffres de l'INSEE montrent que je ne suis pas loin
L'autre jour, je me suis assise sur un banc au bord de la mer, en bord de falaise, au milieu de l'herbe et des buissons... Aux pieds du banc y'avait pas moins d'une quinzaine de mégots + l'emballage vide d'une blague de tabac abandonnés là.

C'est beau de venir respirer l'air pur et admirer le paysage...
"La solution passe par une réflexion générale sur l'étalement urbain, sur les transports en commun, par une autre implantation des entreprises, par une régulation des prix de l'immobiliers..."

Il me semble qu'il y en a une de réflexion, ça s'appelle le SDRIF, Schéma directeur de la Région Ile de France. De mémoire, la question du développement des logements à proximité des lignes de transport en commun y était abordé.

L'enquête publique du nouveau SDRIF a eu lieu entre octobre et décembre 2007. Tout le monde pouvait s'exprimer. Je ne sais pas si ça a passionné les foules... Beaucoup de sujets transversaux et de conflits d'usage sont abordés dans le sdrif, comme par exemple comment concilier l'autosuffisance de la région en granulats (pour limiter les transports inter-régions) tout en protégeant la ressource en eau dans laquelle les matériaux sont extraits.

Je signale également les travaux de l'IAU-IDF, notamment sur les questions d'autoconsommation, de relocalisation.
Note rapide de l'IAU-IDF : Nourrir 12 millions de Franciliens : un défi au quotidien
J'adore ce message !
Tout pareil, ça fait plaisir.

Et, je pense qu'on est beaucoup comme ça. Globalement, sans faire d'efforts, les gens qui ont toujours fait attention à ne pas "gaspiller" ou, plus vraisemblablement, à faire des économies, n'ont pas besoin de réfléchir et de faire attention pour être "pseudo-écolo".

Sûre qu'on dépense moins d'énergie que ceux qui font des efforts ; parfois, souvent, c'est juste une question de bon sens...
La volonté politique, faut pas oublier que c'est l'industrie, ses lobbies et ses cercles de pouvoir qui l'ont achetée, avec de l'argent. Le Parlement européen, notre instance suprême aujourd'hui à laquelle on nous a enchaînés, n'est qu'une immense ruche de lobbyistes. Ce sont les industriels qui font la politique, et pour eux elle est simple, produire, piller, consommer, gaspiller, jeter, et encaisser.
C'est-à-dire politiques. Qui peut croire que le citoyen, qu'il recycle ses déchets ou non, qu'il aille au boulot en vélo ou en voiture, qu'il habite dans une yourte ou dans une villa de standing, ait le moindre impact par rapport à celui des entreprises, de l'industrie, de tous les lobbies qui existent ?

L'horizon politique sérieux et cohérent (si on prend en compte les mécaniques du capitalisme) de l'écologie ne peut que nécessairement être le communisme (je parle du communisme, hein, pas du capitalisme d'état stalinien). Le jour où les écolo se proclameront véritablement communistes alors on aura fait un grand pas dans la bonne direction. C'est une clarification nécessaire avant toute véritable avancée politique.
Bravo ! C'est votre opinion et je la partage.
Vous avez mis en mots ce que je pense confusément depuis longtemps.
"Mais ce n'est pas inéluctable, qu'ils finissent dans l'océan ! Pour ma part, je m'en sers comme poubelle,"

Teuteuteu Arya et cette réflexion dont vous reprochez qu'elle ne soit pas plus présente, qu'en faites-vous en affirmant cela ? :P
Car, lorsque vous en faites des sacs poubelles de vos sacs de supermaché, ils finissent aussi dans des décharges à ciel ouvert et donc sont transportés pour par le vent, des oiseaux, l'eau, et finissent aussi dans l'océan.

Mais le plus fallacieux dans votre énervement, euh raisonnement, c'est que vous jouez du balancier, renvoyant le tout action individuel vers le tout collectif, or, les deux ne sont pas antagonistes, ils se complètent. Comme je le répète, hélas, trop souvent sur les forums de ce site.

C'est en changeant nos habitudes que nous influons aussi sur le politique, bien plus suiviste que dirigiste.

L'exemple de l'automobile n'est pas que politique, il est de notre ressort également. Vous ne voulez pas de voiture, pour de multiples raisons, par exemple pour ne pas travailler un quart de votre temps pour payer ce qu'elle vous coûte annuellement ou pour l'écologie, ou pour gagner de la place et du temps (car, l'automobile au quotidien ne fait pas tant gagner de temps que cela, à bien y regarder), il faut l'assumer.

Par exemple en marchant plus, en choisissant votre boulot en fonction de sa distance, quitte à refuser un job parce que trop loin, pas pratique. J'emmerde pôle emploi qui voudrait faire de moi l'esclave d'un véhicule pour remplir ses quotas. Ce sont des choix qui coûtent aussi, mais qui sont de notre responsabilité.

Rien de politique ne peut se faire sans engagement individuel, responsable. Or, Gran n'a que l'irresponsabilité de son égotisme à nous vendre. Il veut pouvoir ne pas être concerné, et bien moi, je commence immédiatement à le prendre au mot pour caricaturer sa non pensée et à ne pas l'être, concerné, par son approche sociétale.

yG
Bonjour Arya.
Merci pour ce texte plein de bon sens que je partage pleinement.
Bonne journée

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