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Comment j'ai puni (malgré moi) Véronique Courjault en regardant Mots croisés

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Belle analyse, en fait ce n'est pas bon de se substituer à la justice, cela ressemble à la juste en Iran ou la femme adultère est enterré, la tète recouverte d'une cagoule, et ou le publics est invitée à jeter des pierres! jusqu'a que mort s'en suive!
J'ai vraiment apprécié la forme et le fond de cet article, je tenais donc à en féliciter l'auteur, bien que n'ayant pas de télé, je n'ai pas vu l'emission.
Merci pour ce moment de reflexion.
Votre article est remarquable. J'ai ressenti exactement la même chose que vous. Refus de regarder, puis zapping, puis pris par le débat, puis mêmes interrogations sur la fin. très juste analyse, bravo, rien à rajouter, juste à souligner l'intelligence de votre propos.
Annie
Ca reste une histoire de medias qui échappera toujours aux curieux....C'est et ça reste une histoire familiale, qui se travaillera peut-être en famille...Au risque de se reproduire....Encore et encore....Jusqu'au pire....
Tant qu'on peut dire, disons.....
Un passage à l'acte comme ça, c'est jamais vraiment du hasard.....
Pas de jugement à poser !!!
C'est pas aux psy de juger, c'est aux magistrats....
Je suis psy....
Contente de pas être juge dans cette affaire.......
J'ai regardé l'émission entièrement et je dois dire que j'ai rarement vu à la télévision française une émission d'une telle qualité, Tant sur le plan de l'écoute, que de la tenue et de la hauteur du discours. J'ai d'ailleurs écrit le lendemain à Yves Calvi pour le remércier. L'émission politique qui a suivi était truculente et pleine d'humour, montrant la capacité d'Yves Calvi a adapter son fonctionnement à son sujet et à ses invités.
Contraiurement à ce qui est dit plus haut, cette émission n'a pas refait ni défait le process et tous les points de vue y ont été possibles. J'y ai appris énomrément de chose. J'aimerais bien que les émission d'a@i soit aussi captivantes et charismatiques. Ce n'est jamais le cas hélas.
Très intéressant le point de vue de cet asinaute. J'ai zappé pour échapper à cette émission, puis j'y suis revenue, faute de mieux ailleurs. Mais tout de suite un sentiment de malaise de voir ce sujet traité "à chaud" alors que le procès est en cours, avec des intervenants qui en sont des acteurs actifs. Comme si il y avait un jugement bis ! Et sans que l'accusée puisse s'y exprimer.
Le verdict sera connu ce soir. En dehors de tout avis sur la culpabilité ou non de l'accusée, il donnera une image de ce que représente l'enfant et la mère dans notre société actuelle. Actuellement, dans les pays développés, les mythes de l'enfant roi et de la mère parfaite sont matraqués sous tous les angles, du cercle de famille à la publicité, et ce jusqu'à l'indigestion !!!
Dans les pays pauvres, ils tombent comme des mouches et on ne s'en soucie pas plus que ça !
Dans "L'amour en plus" de Elizabeth Badinter (paru dans les années 70/80) elle faisait une étude très éclairée sur cet amour maternel qui à notre époque semble aller naturellement de soi.
Au XIVe siècle, les dames de la haute faisaient des enfants qu'elles casaient aussitôt chez des nounous morvandiotes ou bretonnes.
Au bout de 7 ans, elle revenaient les chercher pour les éduquer. Le taux de mortalité à l'époque était tel qu'on ne perdait pas de temps à s'amouracher d'un enfant qui risquait de perdre la vie rapidement. La notion d'amour maternel est sociétale dit Elizabeth Badinter et pour preuve, aujourd'hui, essayez pour voir de dire que vous pouvez vivre très bien sans enfant, ou -si vous en avez- de dire qu'ils sont bêtes et moches !
je ne savais pas que mot croisés faisait dans le fait divers.
Je n'ai pas regardé cette émission (et d'ailleurs, je ne regarde plus vraiment la télévision), mais je suis heureux de pouvoir trouver ici ce genre de témoignage éclairant.
Merci donc à l'auteur, et j'espère en retrouver bien d'autres comme cela dans le futur.
Je viens de relire attentivement cette lettre parfaite, il n'y a rien à ajouter sauf ce lien vers un document qui m'a l'air intéressant, et qui a le mérite d'avoir été écrit en 2005
Belle prose, vous résumez exactement la raison pour laquelle je suis abonné à Arrêt sur Image, alors que je ne regarde la télé qu'une ou deux heures par semaines en moyenne.
Comme Yanne, je n'ai pas ressenti de jugement jeté en pâture à la vindicte populaire mais plutôt des pistes pour comprendre ce qui, pour la plupart d'entre nous, est incompréhensible. Le déni de grossesse est exposé, expliqué comme une maladie complètement inconnue ou tout du moins mal connue mais qui pourtant existe bien et peut mener à des actes irréversibles. Un sujet difficile pour une société qui nous a inculqué depuis notre plus jeune âge l'image de la mère modèle qui, à travers cet événement dramatique, vole en éclats.
J'ai trouvé chez les intervenants de cette émission, plus de pudeur que chez certains journalistes parlant de « l’affaire des bébés congelés », jusqu’où vont-ils pour interpeler leurs auditeurs ou lecteurs ?
Il y a toutefois une question, qu'après l'intervention de Régis Thévenet, je n'hésite plus à poser : pourquoi la société reconnait-elle au père assez facilement le fait qu'il n'ait pas conscience de la grossesse de sa femme, alors que pour la femme cela semble extrêmement difficile de reconnaître qu'elle puisse ne pas avoir conscience de sa grossesse ?
Je n'ai pas vu l'émission et ne me prononcerai sur son cas particulier.
Mais la réflexion de F.Chassot sur la télé-procès, cad qui met en demeure le cerveau-dispo-owner de devenir juge de son prochain ou de sa prochaine est bien intéressante.

Mais je souhaite revenir sur ceci :
"Les préjugés sur l'instinct maternel, le diktat de la mère épanouie, le culte obligatoire de la maternité forcément heureuse, bien dans l'air du temps, volent en éclat. (...) Véronique Courjault, malgré elle, devient presque une héroïne qui sape notre conception idéalisée et bien pensante de la maternité. Elle nous renvoie à toutes ces pensées obscures et inquiètes que peuvent par intermittences inspirer la gestation et l'enfantement, à toutes ces émotions que nous ne nous avouons pas et que nous gardons secrètes."
qui est fort pertinent.
Alors qqes remarques à l'arrache:
On assiste depuis qqes années à une (re)montée en puissance du mythe de la maternité merveilleuse, associé à parti pris montant du tout biologique (ses techniques et ses possibilités de savoir le 'comment' ça se passe deviennent prescriptrices de certains modes de reproduction et de filiation).
Et comme de bien entendu, plus la lumière est braquée sur cet idéal, plus la part d'ombre associée se renforce et se doit d'être d'être vue/montrée sur le mode de la dénonciation horrifiée: ce qui fait doute ou malaise en nous-mêmes est toujours projeté au dehors de soi, en l'occurrence sur un-e individu-e ou un type de, ayant un comportement qu'on pense similaire(V.Courjault n'est pas la seule en procès pour ce même chef d'accusation, en ce moment) qui fait bouc émissaire de tout un corps social.

La massivité du media télé travaille sur et avec l'inconscient collectif (ou la psycho des foules, selon comment vous vous placez).
Récemment, la focale se plaçait sur la pédocriminalité.Qui (re)mettait en lumière/ombre tous les fantasmes (rappel un fantasme reste par définition non réalisable) relatifs à la sexualité de l'enfance.
Là, elle se place sur ces mères qui refusent de l'être.Qui met en lumière/ombre cette crainte globale de la toute-puissance de la mère sur le bébé né ou à naître.
La suite....?
On n'a pas dû voir la même émission.
Je n'ai pas vu un lynchage mais plutôt une tentative de réhabilitation : seule la juge assesseure (psychologue) a remis les choses à leur place : V. Courjault a bien retenu la leçon du déni de grossesse comme stratégie de défense. Elle n'oublie pas non plus que le crâne d'un des enfants a été enfoncé...
Voir pérorer ces cuistres sans qu'aucun n'ait jamais rencontré l'intéressée avait quelque chose de surréalisté même si c'est plutôt courant à la TSF . On bombarde "experts" trois gugusses qui étaient par chance libres ce soir là et va pour une émission de pur délire fantasmatique.
Et un jour où un père aura noyé ses trois nourrissons comme des chatons, on évoquera le déni de paternité ?

Elle est jugée pour assassinat tout de même. L'instruction n'a pas considéré son acte comme une folie (sinon c'est l'asile ?)
Et tout le monde de juger que ce serait bien qu'elle sorte bientôt vu qu'en plus c'est une bonne mère et épouse.

J'ai finalement trouvé ces intervenants pathétiques dans leurs logorrhées respectives (Nisand faisait peine à voir après le recadrage de la psychologue...). Franchement c'était aussi crédible que les pantins télévisuels convoqué illico presto après la chute de l'avion d'Air France : pas une info, pas la moindre idée de ce qui a pu se passer mais le grand cirque imbécile qui tourne à plein régime.
J'ai d'autant plus apprécié ce témoignage que j'ai eu les deux mêmes réactions que le rédacteur. D'abord, il n'était pas question que je regarde ce Mots Croisés, plus parce qu'en tant que mère, je n'avais pas très envie de penser à l'horreur de ces bébés congelés et que Yves Calvi m'énerve, et que le format de son émission m'horripile en général.
Et ensuite je suis revenue sur cette émission parce que je n'ai rien trouvé d'autre, et que c'est arrivé, voilà. Il y a sans doute des raisons, les unes avouables, les autres beaucoup moins, mais j'ai fini par me remettre devant ce programme.
Donc Fabrice Chassot et moi avons dû à peu près voir les mêmes parties de l'émission.

Et là s'arrêtent les similitudes, parce que je n'ai pas eu l'impression d'assister à un procès médiatique et à un jugement à la place du jugement d'assises. Et pourtant je déteste cette mode très répandue, dans les médias, chez les politiques, et sur Internet, de juger et de réfléchir ensuite.
J'ai au contraire, à travers cette émission, eu l'impression de comprendre beaucoup mieux les enjeux de ce procés, et de la justice en général.

Nous avons tous en nous des zones d'ombre, forcément, parce que notre système neurologique est trop complexe pour qu'il n'y ait pas des ratés dans sa construction, surtout si cette édification se fait dans des circonstances défavorables. En plus, quelle serait exactement la construction neurologique parfaite ? C'est impossible de le savoir.

A partir de là, qu'est ce qui relève, quand il y a délit, de la psychiatrie ou de la justice pénale ou d'assises ? Je n'ai pas d'avis là-dessus, ça ne relève pas de la réflexion, mais de l'état d'une société à un moment donné, et de sa perception de la culpabilité..
Qui est fou et qui ne l'est pas ? Qui mérite d'être puni et qui doit être soigné ? Et dans les deux cas, pendant combien de temps ?
Il y a des jurés qui devront trancher le destin de cette femme. Et eux seuls, en définitive, ont à le faire.

Et je préfère ne pas faire partie de ce jury. J'en ai eu clairement conscience en regardant cette émission. Parce que je n'ai aucune réponse. Cette femme déniait l'existence de ses enfants en gestation, et ces enfants sont morts à cause de cela. Et je ne vois pas ce qu'il y aurait à dire ou à faire. C'est arrivé, c'est tout. Je ne suis pas en mesure de juger de quoi que ce soit. Je ne me défile pas, mais j'estime de pas être en mesure de juger.

Et en même temps, comme le faisait remarquer un des intervenants, si elle les a congelés, c'est qu'ils représentaient encore une potentialité d'enfants. Comme s'ils étaient en stand-bye, et que leur histoire allait repartir. Comme la vie de cette femme repartait après ces vraies/fausses naissances, Il était si simple de les enterrer ou de les disperser dans des poubelles.
Mais non, ils étaient encore entiers, cryogénisés, en attente, et tout semblait possible.
Un jour, ils continueraient leur vie, quelque part. Dès que quelque chose en soi changerait. Elle deviendrait vraiment la mère de ces enfants, et ils allaient vivre.
Mais nous savons tous, et Mme Courjault le savait, que leur vie est finie.
Et moi mon jugement aussi est en stand-bye, Dans cette zone informe où rien n'est figé, où tout peut changer à n'importe quel moment.

En Indonésie, dans une des ethnies de l'île des Célèbes, il existe une coutume qui est de pratiquer un orifice dans le troncs de jeunes arbres banyans et d'y inhumer les enfants décédés très jeunes. L'arbre va grandir, et l'enfant va l'accompagner dans sa croissance vers la lumière du ciel.
Mais mon jugement à moi n'ira jamais vers la lumière, parce qu'il n'est nulle lumière. Il n'y a que l'obscurité de la mort, de la planche de bois qui ferme l'ouverture du compartiment creusé dans le figuier banyan.

Et je ne pense pas que les invités de Mots Croisés ce soir-là jugeaient ou avaient envie de juger. Et je crois qu'eux aussi étaient contents de ne pas avoir à statuer. Qu'ils disaient ce qu'ils croyaient juste en tant que citoyens, qu'ils se demandaient pourquoi et comment punir, parce qu'à un moment, il faut décider. Ces actes ne sont pas anodins. Ils parlent de notre avenir, de notre capacité d'humanité, de ce que nous sommes tous et serons en tant qu'humains.. De ce que nous pouvons être.

Il y a seulement une chose à laquelle m'a servi cette émission, c'est de comprendre le jugement final.
Si Florence Courjault est lourdement condamnée, je saurai pourquoi.
Et si elle n'est que très peu condamnée, je saurai aussi pourquoi, de même que si c'est de l'entre-deux.
Je n'aurai pas de jugement sur le jugement.

Et en tant que citoyenne, j'aurai une notion plus exacte du monde où je vis.

C'est ce que je demande à la télévision. Pour une fois, j'ai été servie.
Je trouve intéressant quant à moi la publication ces analyses d'@sinautes, même sur des sujets qui a priori ne m'intéressent pas.
Surtout des analyses de ce calibre.
Merci donc.
Très intéressant article, merci pour la clarté de votre raisonnement.
C'est quoi cette nouvelle appellation "dans les forums"; @si devient-il "Agoravox"? Comment devient-on rédacteur? L'anonymat (de la première) est-il autorisé?
Il me semble que ça ne date pas d'aujourd'hui que la télé, "en quête de sens", à l'instar de la société qu'elle reflète, navigue de manière hasardeuse entre spectacle, voyeurisme, pédagogie, information, nous servant au final une bouillie moraliste assez indigeste autant que déplacée. Véronique Courjault ne sera ni la première ni la dernière "victime" du système médiatique que nous alimentons de notre consentement passif.

Nous sommes une espèce très étrange qui vit dans un sentiment de toute-puissance et qui se regarde sombrer dans une inconscience la plus totale, une espèce non viable qui se révèle inadaptée à son vrai milieu, le vrai de vrai, celui qui se situe à mille lieues de la bagnole, du portable et des antibiotiques. Nous avons bâti un frêle édifice qui pourrait être rasé demain par une bête pandémie de n'importe quoi de plusieurs millions de fois plus petit que nous et surtout, de parfaitement adapté. On est ici en sursis, alors relativisons la soupe médiatique et vivons sereinement!
Bravo.
Nuancé, éclairant et bien agréable à lire, malgré le tragique du contenu.
Et bravo aussi pour le titre qui m'a retenue (ne le comprenant évidemment pas d'entrée de jeu).
Je viens de lire (en diagonale seulement) ce texte de notre ami @sinaute. J'y reviendrai en détail ce soir. Je ne sais pas si j'aurai le courage de lire le forum. En effet sujet trop difficile pour être donné en pâture au public, fût-il celui d'@si. Alors à la télé !!!!!!!!!!!!!!

Je n'ai pas envie de me rendre complice d'un lynchage en bonne et due forme de ces femmes qui méritent autre chose que cette publicité malsaine. "Publicité" n'est sans doute pas le bon mot. J'en ai assez d'entendre trop souvent parlé de ces faits abominables traités dans les infos radio ou télés, faits qui relèvent à la fois de la justice et d'experts. Laissons-les faire leur travail.

Il y a eu par contre un très bon reportage mais je n'ai pas de lien à mettre pour l'instant sur "les dénis de grossesse", en particulier reportage dans lequel, les histoires ne se terminaient pas aussi tragiquement. Je veux dire quand la maman et son bébé s'en sortent vivants, sachant qu'ensuite il y a un long travail à faire pour reconstruire ses vies fragiles.

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