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Commémorer Napoléon (3) : "La femme doit obéissance..."

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"Sur le plan juridique, la tutelle de l’époux ne commença à reculer que dans les années 1890, mais les femmes n’obtinrent l’égalité dans la loi qu’en 1946."


Si, en 1946, le principe d'égalité est bien inscrit dans la Constitution, il faut attendre la (...)

La clé de compréhension des positions au sujet de Napoléon c’est sans-doute le mot ‘bourgeoisie’ enfin prononcé dans cette série d’articles sur la commémoration du bicentenaire.


Peut-être faut-il d’abord rappeler que l’ascension de Napoléon a été poss(...)

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Le caractère bourgeois du Code Napoléon est très bien documenté. Et depuis très longtemps. C'était même un lieu commun parmi les juristes (de droite comme de gauche) au moment du Centenaire de 1904. Affirmer le caractère bourgeois du Code civil de 1804 permettait alors d'affirmer symétriquement le caractère prolétarien de la législation ouvrière née sous la IIIe République: droit de classe contre droit de classe. Cette pensée a marqué de son empreinte toute la réflexion sur le droit du travail au cours du XXe siècle.

Je serais curieux de lire une étude sur la différence de traitement par l'Histoire d'un Robespierre et d'un Napoléon.

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Plaisir de voir citer Guillemin, un "catho de gauche" pour lequel j'ai beaucoup d'affection.

Finalement seuls les Anglais le commémorent en costume. Peut-être parce qu'ils l'ont battu et expédié en exil?

La clé de compréhension des positions au sujet de Napoléon c’est sans-doute le mot ‘bourgeoisie’ enfin prononcé dans cette série d’articles sur la commémoration du bicentenaire.


Peut-être faut-il d’abord rappeler que l’ascension de Napoléon a été possible en raison de la victoire de la réaction thermidorienne sur les sans-culottes ? Ces vainqueurs de 1794 appartenaient au courant viscéralement attaché à la conservation des propriétés dont certaines furent acquises à l’occasion de l’abolition des privilèges féodaux donnant lieu à la vente des biens de l’Eglise et ceux des émigrés, le tout, pour imprimer des assignats dont la valeur n’a cessé de se dégrader…


Cette victoire des thermidoriens a marqué la fin du rêve d’égalité de fait  - la fin de la révolution tout simplement en somme. Il n’est donc pas étonnant que l’œuvre de Napoléon s’inscrive dans ce courant franchement inégalitaire (l’obéissance de la femme à l’homme) et qu’elle conforte le maintien des propriétés au prix, entre autres, du rétablissement de l’esclavage.


Ce rappel historique permet également, me semble-t-il, de mieux appréhender les fractures d’aujourd’hui au sujet de Napoléon. Est-ce un hasard si c’est le plus souvent la ‘possédance’ ou sa descendance (héritière de la bourgeoisie dite girondine) qui tient absolument à nous faire reconnaître en Napoléon, un héros qui s’imposerait à tous ! Que la bourgeoisie s’agenouille devant l’icône de celui à qui elle doit la continuation du pouvoir économique acquit (récupéré) aux première heures de la grande révolution est totalement audible ! Exiger la même génuflexion de la part des descendants des sans-culottes me semble également totalement inapproprié !

Passionnante série, merci pour votre érudition et votre capacité à la faire passer. Pour ma part je reste sidéré de la popularité de la figure de Napoléon en France. Au delà des thématiques que vous avez abordées, et qui sont essentielles pour comprendre "l’œuvre" du bonhomme, c'était un va-t-en guerre qui a semé la guerre dans toute l'Europe provoquant des milliers de morts (si quelqu'un à un chiffre précis d'ailleurs je suis preneur). Dans un pays qui considère la paix comme son bien le plus précieux, où on nous rebat les oreilles à longueur d'année sur l'extraordinaire période de paix que nous vivons grâce à la construction européenne, on continue de mettre sur un piédestal  cet homme qui n'aimait rien tant que le bruit des canons. Encore une énigme de "l'âme" française, que j'ai bien du mal à m'expliquer. Par ailleurs quand on connaît l’extraordinaire impopularité de Napo chez nos voisins européens (allemands, espagnols, italiens notamment), il est toujours étonnant de voir des personalités publiques qui s'affichent comme des européanistes convaincus être dans le même temps des laudateurs de Bonaparte.

Bonjour, un merci très sincère pour cette passionnante série ! C'est très appréciable quand vous faites ces pas de côtés en longueur.


Une question : vous privilégiez largement les aspects de race et de genre dans ces textes. Vous faites le choix, jusqu'à présent, de n'aborder que plus marginalement, par exemple, Napoléon et le capital, Napoléon et les inégalités socio-économiques, Napoléon et les libertés publiques. Je ne veux pas rentrer dans une opposition stérile lutte des classes/luttes d'identités, mais je ressens comme un déséquilibre, peut-être d'ailleurs délibéré, ce qui serait bien votre droit. Si c'est délibéré, diriez-vous alors que les question de races et de genre sont tellement au centre de vos préoccupations actuelles qu'elles vous ont servi d'étalon pour éclairer le passé ? Ou peut-être que symétriquement mais dans le même ordre d'idée,  votre projet était de voir ce que Napoléon avait à nous dire principalement sur ces questions-là du présent ?

Il me semble que ces questions sont cruciales aujourd'hui, mais ne permettent pas à elles-seules, et de loin, de saisir une époque lointaine. Si vous avez fait le choix de ces approches thématiques, je n'y trouve rien à redire, mais si elles vous ont dépassées au point de délaisser d'autres dynamiques, cela me rendrait plus perplexe. 


Merci encore!

"Sur le plan juridique, la tutelle de l’époux ne commença à reculer que dans les années 1890, mais les femmes n’obtinrent l’égalité dans la loi qu’en 1946."


Si, en 1946, le principe d'égalité est bien inscrit dans la Constitution, il faut attendre la loi du 13 juillet 1965 pour que les femmes mariées sous le régime général puissent librement disposer de leurs biens, ouvrir un compte en banque ou simplement travailler sans l'autorisation de leur mari. Et ce n'est qu'en 1970 que la notion de "chef de famille", c'est à dire l'autorité parentale systématiquement accordée au père, disparaît du Code Civil.


Mes parents ont divorcé en 1963, ils étaient d'accord sur tout et, aujourd'hui, cette séparation aurait été un divorce par consentement mutuel. A l'époque, seul le divorce pour faute était admis et la procédure était plus simple et plus rapide si c'était la femme qui était "fautive". Ma mère a donc virtuellement quitté le domicile conjugal - où mon père ne résidait plus depuis un an - pour se réfugier... chez sa belle-mère. Ce mensonge conjoint face au juge avait pour seul objectif d'accélérer la séparation officielle. 


J'avais deux ans, je n'ai pas l'impression que ça remonte à l'antiquité...

"Des pans entiers de l'histoire napoléonienne sont encore en quasi-friche."

"On l'a laissé aux historiens de droite"

"Et ce n'est pas près de cesser."


Étrange conclusion, alors que, précisément, cette "commémoration" nous offre une occasion inespérée, et que votre article, Daniel, apporte de passionnantes précisions... Au boulot, les historiens. Mathilde, si tu nous entends....  

A l'aide de Rezvani, nous aurons ta peau Léon .....

Raciste, misogyne et capitaliste mais quel Grand Homme ! Si seulement il pouvait animer une émission sur CNews !

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