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Clip de Justice : "Un poème noir, magnifiquement écrit"

Un cinéaste culte prend la défense du clip de Justice.

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Bonsoir,

le clip de justice... et le contre clip de No justice ( trouvé sur le net ) qui se passe, lui , à Neuilly avec des fils de bourgeois en jaguar ! C'est Jean qui se reconnaitra ?

No Justice

Voilà ce qu'on peut y lire : "Remplacez les fameuses "racailles" des cités par des "nantis" de bonne famille. Quittez le "9.3." pour les "Invalides", les cafés branchés et les Lounges si sélect…Et passez une journée caricaturale, au sein d'un groupe d'amis très chics, très riches et si charmants...

Ouvrez les yeux, voici "No Justice" !"
Voilà une parodie à mourir de rire !
http://www.dailymotion.com/swf/x5vphk

Une réponse un peu plus intelligente que les plaintes du MRAP qui montre qu'avec un peu d'imagination, tout va mieux !
On parle de racisme dans le clip. Oui les personnages principaux n'ont pas de tête de français installés depuis des siècles quoique certains sont tout de même bien blanc...

Mais si on regarde bien ceux qui se font tabassés sont tout aussi peu "tête de français ancestraux" que les autres...
Le collectif Kourtrajmé a donné naissance à Sheitan infâme daube. Bref.

Je ne suis pas pour la censure de ce clip.

Mais bon soyons honnêtes, il s'agit simplement d'une machine à buzz. Et ça marche très bien. La machine justice. Qui est née sur le buzz d'ailleurs. C'est (encore ?) dans l'air du temps d'être provoc, soyez bien sûr qu'on va vous traîter de génie.
Personnellement ça me fatigue cette création vide de sens. Un imbécile va vous faire un speech et vous expliquer que c'est un chef-d'oeuvre. Et vous vous direz que finalement c'est vrai.

Je ne suis pas pour la censure de ce clip je trouve simplement qu'il est creux (et dans l'air du temps).

Bref ce n'est que mon avis qui restera subjectif.

bonne nuit
"Montrer ce que personne ne veut voir, c'était en d'autres temps une fonction de la poésie"

je ne crois pas que la violence des banlieues soit un de ces sujets que personne ne souhaite voir. on la ssasse et la ressasse constamment à la télé, pendant les élections, pour n'importe quel sujet d'enquête, téléfilms, etc...

du coup le parrallèle avc la poésie moi je sais pas trop
Je trouve cela un peu fort que l'on qualifie Chris Marker de cinéaste culte. Il est de bon ton de lui accorder actuellement une reconnaissance, mais d'ici à en faire un culte... C'est un peu hyperbolique, non ?
Bon, je suis étonné que Chris Marker défende a ce point ce film qui a bénéficié d'un budget mais dont l'écriture n'est ni révolutionnaire, nous en avons débattu, et ambigu sur le fond, nous avons comparé avec ce parti extremiste suisse ici même.
Mais il a raison de s'élever contre la censure, et l'assignation du MRAP est contreproductive.
La seule réponse digne aurait été de sponsoriser un contre-clip, avec Keny Arkana ou Kery James. Oui a la liberté d'expression mais accompagné d'un droit de réponse.
Le clip suscite deux formes de débat. Le premier porte sur une éventuelle incitation à la violence, le second sur un possible caractère raciste. Plus d'un mois après sa sortie, on peut penser que le premier débat est clos. On n'a pas vu de hordes sauvages déferler dans les rues pour s'y livrer à des exactions diverses après avoir visionné le clip. Quant au second point, il est un peu surprenant. On parle parfois d'une bande de Noirs (on n'a pas du voir le même clip, la couleur de peau des différents membres de la bande étant diverse), ou encore d' une bande de jeunes Noirs et de maghrébins. Dans le second cas, je dois avouer mon ignorance sur la question de savoir à quoi on reconnaît que quelqu'un qui a la peau claire est de type maghrébin, et je serais très heureux d'avoir des précisions sur la question.
Il est bon de souligner un détail du clip. La personne qui vient au secours de la jeune femme importunée dans le métro est ... noire, ce qui suffit à prouver que le clip n'a pas de caractère raciste.

Puisqu'on parle de couleur de peau, je voudrais en profiter pour aborder le point suivant. Comment se fait-il qu'une désormais éminente personnalité américaine, dont l'un des parents a la peau blanche et l'autre la peau noire, est quasiment systématiquement qualifiée de noire. Il serait intéressant qu'@asi se livre à une compilation des journaux télévisés ou radiodiffusés, triant les rédactions qui parlent du candidat démocrate noir (la plupart), de candidat démocrate métis (il y en a quelques uns) et de candidat démocrate blanc (aucun à ma connaissance). Il serait également intéressant qu'@si demande aux diverses rédactions les raisons de leur choix. Leurs réponses seraient sûrement très ntéressantes.
C'est vraiment affligeant. Ce monsieur peut dénoncer à loisir ce qu'il voit comme une atteinte à la liberté de l'artiste, il ne peut nous empêcher d'avoir une certaine opinion de l'oeuvre.
Tout le monde sait que l'art n'a pas forcément de but. En revanche, une certaine intentionnalité soutient presque toujours l'oeuvre de l'artiste. Dans ce clip si hautement artistique, quelle est -elle ?
Si c'est pour attirer l'attention sur la violence dans nos sociétés, il n'y a là rien de nouveau. Ce qui me gêne en revanche, et je crois que je ne suis pas le seul, c'est cette façon de prendre une bande de Noirs (comme s'ils n'étaient pas déjà suffisamment stigmatisés; souvenons-nous des reportages sur les "bandes de la Gare du Nord " exclusivement composées de jeunes Noirs qui menaceraient la tranquillité des riverains...) et de les faire jouer dans un rôle qui leur est déjà inconsciemment dévolu. La banlieue se réduisant ainsi à la violence, principalement celle des Noirs et ou des Arabes, c'est selon. Les auteurs croient faire preuve d'originalité ? C'est enfoncer une porte ouverte. Il suffirait de faire une petite enquête d'opinion pour se rendre compte que les incivilités, vols et larcins ainsi que les violences sont majoritairement attribués à ces autres, étrangers, venant d'Afrique, ce qui nous permet d'avoir bonne conscience sur le caractère exogène de nos problèmes. Remarquez d'ailleurs que quand on parle d'immigration en France, c'est d'abord celle des Africains. C'est celle qu'on accepte le moins, qui gêne et qui est régulièrement boutée hors du pays en charters. Les clichés ont la vie dure même quand on essaie de les habiller de "vertu artistique".
Qu'on ne vienne donc pas nous parler de poésie, je ne sais où. La poésie est autrement plus habile, plus émouvante et plus spirituelle, plus intelligente aussi pour qu'il soit permis d'abuser du terme.
Chris Marker, peu reconnu, enfin reconnu mais jamais authentifié comme faisant parti du clan des cinéastes, ne nous parle-t-il pas surtout de lui, en tant que parallélépipède au milieu du troupeau de singe?
En dehors de cette interprétation, le côté poème m'échappant, on ne peut qu'être d'accord : on ne peut pas parler des intentions de l'auteur à sa place. Mais si un auteur a l'intention de dire des choses, car il a des choses à dire, autres qu'une innovation dans la "manière", il doit s'assurer d'être compris (sans ambigüité ou avec ambigüité). Là, même si l'auteur pense qu'il est au-delà du problème du racisme, les spectateurs y sont plongés, dans la question du racisme et trop libres de répondre comme bon leur semble.
"Montrer ce que personne ne veut voir, c'était en d'autres temps une fonction de la poésie."
"Incongru, incompréhensible au point que c'est à force de n'y rien comprendre que s'éveillera l'idée qu'il y a quelque chose à comprendre."

Pas la peine d'en rajouter.
Pas la peine de deblatérer.
Bien pensance, rentre à ta maison.
Je n'ai pas revu La Jetée, comme je l'avais cependant annoncé, mais j'ai re-regardé le DVD de Chats perchés du même [s]Dieu[/s] Chris Marker (c'est à ma connaissance son dernier film). Film difficile à résumer, donc je ne vais pas tenter de le faire. Toujours est-il qu'il y a dans ce film un plan affichant un jeune homme (un "jeune héros" dixit un intertitre) qui porte un t-shirt... de la marque Kourtrajmé. Donc apparemment, les liens entre [s]Dieu[/s] Chris Marker et le collectif Kourtrajmé sont anciens et ne se limitent pas au seul soutien actuel. Je suppute que de fait Chris Marker est très intéressé par les nouvelles formes d'art urbain —Chats perchés est centré autour de l'art mural sauvage sur les murs de la capitale— et que Kourtrajme se situe dans cette mouvance que Chris Marker défend et revendique.

Personnellement, je préfère mille fois n'importe quel Chris Marker à tout photogramme du clip de Justice.
Un clip outrancier, un condensé en quelques minutes de toutes les conneries dont peuvent être capables certains désoeuvrés (je n'ai pas dit jeunes de banlieues). Je ne vais donc pas m'extasier devant les qualités esthétiques du film ou de la musique (on peut ne pas aimer, ça arrive aussi). Cette petite chose a pour seul intérêt d'irriter fortement le spectateur dès sa première visualisation.Vous avez envie d'être énervé ? Vous manquez de tonus ? regardez donc STRESSSSSSSSS
Je suis heureux qu'une personne telle que Chris Marker (que tout ceux qui n'ont pas vu "La Jetée" se jettent dessus!) défende le clip de Kourtrajmé. A cela, je voudrais simplement ajouté que ce film doit être regardé à la lumière de tout le travail qu'a pu effectuer le collectif Kourtrajmé jusqu'ici.

Il est par exemple intéressant de mettre en parallèle "Stress" et "Batards de barbare", autre clip réalisé par Kourtrajmé, mais pour le groupe La Caution. Ce dernier, pris au premier degrès, pourrait apparaître comme faisant l'apologie d'une violence gratuite allant bien au delà de celle contenue dans "Stress". Pourtant, la volonté des auteurs est au contraire de pousser la violence à un extrême tel qu'elle en devient tout à fait ridicule. Le clip relate l'histoire de "Sheitan", un "groupe de rap terroriste sans cause".

Bien entendu, il reste le problême de l'ambiguité, et de la façon dont ces films pourraient être perçus, voire instrumentalisés. Là encore, il s'agit d'une constante dans les films de Kourtrajmé. Jamais les réalisateurs ne mettent en scène une vérité pré-machée, préferant laisser traîner un doute lancinant qui, au fond, ne s'éteint jamais. C'est le cas d'un autre clip, "Signatune", pour DJ Medhi cette fois. Alors que certains y voient une simple apologie du "tuning" pratiqué sur les parkings de supermarchés, d'autres préfèrent comprendre le film comme la description d'un univers clos, avec son coté "beauf" et ses codes absurdes. Dans les deux cas le message n'est absolument pas le même vis-à-vis du sujet qui intéresse le clip, mais la leçon à tirer du clip est laissée à l'appréciation du spectateur.

Quoi qu'il en soit, il me semble assez réducteur de penser que le clip "Stress" n'a pour seul et unique but que de faire un "buzz", tout simplement car il s'inscrit dans la continuité du travail réalisé par le collectif.

Pour ceux que ça intéresse, le MySpace de Kourtrajmé, ou vous pouvez retrouver ces vidéos, c'est ici.
Voici un post intitulé "Lettre ouverte à Alain Korkos" que j'ai écrit sur le forum de l'émission "Je me dis que ce film va être récupéré par l'extrême-droite !" et qui à ça place ici aussi.

"Mon cher Alain,
Etant moi-même un "jeune de banlieue" et n'ayant donc pas la capacité prendre les choses au second degrés je me permettrais de me montrer profondément indigné par vos propos.
Je n'irais pas jusqu'à dire que je me suis sentis insulté par vos remarques concernant la jeunesse péri-urbaines mais plutôt déçu que vous, homme que je respecte pour sa culture iconographique et pour le talent avec lequel vous rédigez vos chroniques et les défendez sur les forums d'@si, que vous puissiez sans remord apparent nier à toute une partie de la jeunesse de ce pays la capacité à prendre du recul face à l'image, peut-être aussi pensez-vous que dieu qui est un être sage n'as put mettre une âme dans un corps tout noir. [la partie souligné n'est que pure provocation]

Ce débat que je vois me rappelle la polémique UMP visant à interdire les textes de certains rappeurs. Le temps que cette polémique à durée (et quelques temps après) je me suis interrogé sur cette prudence disproportionné que l'on voudrait imposer aux Arts qui touchent les "jeunes des quartiers difficiles".
Ce n'est évidemment pas à causes de la vulnérabilité face aux médias anciens et nouveaux tant la jeune génération est familière de ces derniers. Non, ce qui inquiète réellement c'est l'étincelle qu'un clip tel que celui de justice pourrait être.
Mais que serait cette étincelle sans la poudrière patiemment alimentée par des quantités d'injustices sociales à tous les niveaux?
D'ailleurs il est regrettable qu'on n'évoque si peu la justice quand le sujet est un clip de Justice.
Dans la vaste catégorie des intentions probables des auteurs peut-on penser que vêtir les jeunes comédiens de blousons arborant un symbole de justice n'est pas anodin?
La justice ne voudrait-elle pas que tout ces yeux coupables de cécité sélective (hors périodes d'émeutes) soient puni?
La justice est aveugle ces jeunes gens en sont les parfaits soldats ils punissent indépendamment le vieux, le jeune, l'homme, la femme, le policiers, le civil, et tout les autres spectateurs coupables, au mieux, "de-laisser-faire" en molestant finalement le.cameraman symbole ultime de l'anti-acteur, celui qui regarde mais qui n'agit pas.

ps:la partie soulignée en plus d'être une provocation est une démonstration de la fameuse phrase: "on peut être une lumière et avoir parfois besoin de changer d'ampoule."

ps2: Veuillez excuser, encore une fois, les fautes nombreuses et le style maladroit."
Je suis content de voir que M. Marker soutient ce court-métrage ; je ne suis d'accord ni pour dire qu'il s'agit d'une oeuvre à intention raciste, ni pour dire qu'il s'agissait juste de faire un buzz.
C'est pour moi (mâ j'a peut m'tromper) une critique de l'utilisation de la violence par les média pour créer de la peur, et pour vendre de l'image, et j'ai listé plusieurs moments du court-métrage qui le montrent.
Moi aussi j'ai été choquée par l'assignation du MRAP... Il y a des combats contre le racisme un peu plus urgents il me semble. De plus ça fait un moment que Koutrajmé représente la banlieue et ceux qui y vivent, on se trompe de cible !
Chris Marker est un de mes cinéastes préférés. La Jetée est un chef-d'oeuvre, Sans Soleil une merveille, et j'ai récemment pu voir grâce à sa récente édition en DVD Le fond de l'air est rouge, indispensable. Son dernier film, Chats Perchés, est un poème absolument génial sur la campagne électorale de 2002 et ses suites. Et je rêve de pouvoir revoir un jour, à l'occasion d'une sortie DVD, Level Five que j'avais vu à sa sortie et dont je garde le souvenir d'un film très fort (je me souviens notamment d'un arrêt sur images absolument glaçant). Bref, pour moi, Chris Marker est un génie absolu du septième art....

Mais je dois avouer que le clip Justice m'apparaît à mille lieues du talent de Chris Marker, et son propos facile et son montage débile me semblent bien loin des fulgurances de Marker. Je suis plutôt circonspect quant à ce soutien... Pour la peine, je vais revoir La Jetée, tiens...

Hurluberlu
Que le clip/court métrage soit "un poème noir, magnifiquement écrit", et le MRAP soit a coté de la plaque en portant plainte, soit. Mais amha le problème n'est pas la qualité artistique mais plutôt celui de la volonté des auteurs et de la réception de l'oeuvre par le public: ont-ils vraiment réfléchis a ce qu'ils faisait au delà du buzz, a comment leur machin serait reçu au delà de 'avec une polémique'? Avaient ils quoi que ce soit a dire a qui que ce soit?

Breft on est dans l'aprés post modernisme, et 'the medium is the message' est devenu 'the medium is the complete absence of any message whatsoever, but who cares?'. Mais noir et magnifiquement écrit, pourquoi pas...
J'aime beaucoup ce film, dans beaucoup d'aspects il me fait pensé au clip come to daddy d'Aphex Twin.
[quote=Voici le le texte intégrale de sa tribune]
et hop, une phôte !

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