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Claude Berri : pour éviter l'hagiographie, éteignez la télé

La mort de Claude Berri clôt une vie et une carrière dignes d'un grand mélodrame de celluloïd. Et c'est justement comme elle couvre une superproduction de cinéma que la télévision a retracé cette vie et cette carrière : éloge appuyé, superlatifs, commentaires larmoyants et... absence de débat. Pour la critique du film "Claude Berri : une vie, une œuvre", il fallait plutôt lire la presse écrite ou surfer sur le web.

Derniers commentaires

Bonjour,

En lisant le forum je découvre que Patrick Mac Goohan est mort aussi, cela me file un coup, le prisonnier est LA Série Culte par excellence, merci à sleepless pour l'info
L-P R : la série passe en ce moment sur la TNT , sur la 12 ou la 17 je sais plus, dans la nuit de samedi a dimanche vers les 0h ..... j'ai revu les premiers épisodes avec délectation

Pour en revenir aux critiques des medias sur M. Berry, j'ai eu les premiers échos de sa disparition par la radio, France Inter en l'occurrence, et par 2 fois ils ont recueilli les déclarations de Josiane Balasko et de Dany Boom, et les 2 soulignaient : le grand producteur , pas toujours facile à vivre, et on sentait dans les 2 déclarations qu'ils n'avaient pas forcement des atomes crochus avec Claude Berry
donc a la radio ( du moins France Inter ) ce n'était pas forcement louange à tout va

Salutaitons
– Où suis-je ? (Where am I?)
– Au Village. (In the Village.)
– Qu'est ce que vous voulez ? (What do you want?)
– Des renseignements. (Information.)
– Dans quel camp êtes-vous ? (Whose side are you on?)
– Vous le saurez en temps utile... Nous voulons des renseignements, des renseignements, des renseignements. (That would be telling. We want Information, Information, Information!)
– Vous n'en aurez pas ! (You won't get it.)
– De gré ou de force, vous parlerez. (By hook or by crook, we will.)
– Qui êtes-vous ? (Who are you?)
– Je suis le nouveau Numéro 2. (The new Number 2.)
– Qui est le Numéro 1 ? (Who is Number 1?)
– Vous êtes le Numéro 6. (You are Number 6.)
– JE NE SUIS PAS UN NUMÉRO, JE SUIS UN HOMME LIBRE ! (I AM NOT A NUMBER, I AM A FREE MAN!)
Un autre producteur-acteur est mort aujourd'hui, et je serai plus enclin à lui tirer mon chapeau, c'est Patrick McGoohan...
Très étranges, ces "Tout le monde le sait".
Comment pouvez-vous savoir ce que "tout le monde" sait ?
Quelqu'un a prononcé tout récemment cette phrase, souvenez-vous. C'est Ferney, dans une toute récente émission d'@si, alors qu'on lui reprochait sa connivence avec l'establishment des lettres. A force de taire "ce que tout le monde sait", il s'est retrouvé sans un téléspectateur, le Frédéric. Logique, finalement. Si tout le monde sait, pourquoi faire de l'information ?
Cessez de confondre "tout le monde" avec le microcosme journalistique. Ou avec le microcosme littéraire ('j'allais dire "germanopratin", je crois que c'est l'expression qu' emploie ce tout-le-monde-là...).
Merci à Dan Israël pour cet article clair, lisible, documenté. Un article qui s'adresse à moi, lecteur de base, qui se marre de la colère de ceux-qui-savent.
La critique de cinéma, comme celle littéraire, ou celle portant sur la musique, ou sur l'art contemporain (encore que celui-ci tout le monde s'en fout éperdument) peut-elle se faire? sérieusement? en dehors des revues spécialisées (qui sont elles mêmes très rares?).
comment faire avancer le regard du public sur la création et l'art? Je m'interroge, je sais un peu en marge du sujet, mais comme il a été beaucoup question de critique (la vrai) sur @si dernièrement, je reste assez désespéré sur le sujet.
- au journaliste qui fait une nécro d'un personnage connu du public pour son oeuvre, et qui va faire une "bio" sur "l'artiste" (un boulot pas forcément très "excitant" pour un journaliste)
- au journaliste qui va "révéler" la part obscure et pondre un article peu consensuel (comprenez : peut-être plus vendeur)
Celà dit encore une fois, est-ce parce que machin fut peut-être un salaud qu'il faut faire une bio qui risque finalement de "relativiser" la portée de son oeuvre ?
Je pense être capable d'admirer ce qu'il a fait en qualité de personnage public (et l'exemple de Bobby Fischer me semblait pertinent) et ne pas émettre de jugement sur qui il était (et qui rentre dans la sphère privée), mais tout le monde fera-t-il la "part des choses" en lisant une bio insistant sur des défauts "humains" ?
Je n'ai personnellement aucun avis sur Claude Berri, mais je suis simplement frappée de voir (et c'est, pour ma part, la première fois) qu'ASI ne remet pas une seule fois en question l'équation "malmène les journaliste = sale type" établie par Libé. A chaque fois qu'une personnalité meurt, on a l'air de redécouvrir avec effarouchement que le ton des nécrologies, en général, est hagiographique, c'est-à-dire qu'on y oublie (momentanément) les faces sombres du personnage, du moins quand elles ne sautent pas trop aux yeux. Et il se trouve toujours de vaillants petits héros pour rappeler au monde les tristes travers du trépassé, posant en défenseurs de la vérité. Or étant admis (personne ne le contestera) que personne (surtout dans une position de pouvoir comme Claude Berri) n'est un enfant de choeur, que beaucoup de personnalités peuvent avoir à se reprocher des attitudes lâches ou méchantes, et que ces attitudes sont à peu près toujours passées sous silence par les médias pendant la période "nécrologique", pourquoi celles-ci deviennent-elles soudain d'inacceptables tyrannies, de brûlants pavés dans la mare, lorsqu'elles concernent la caste journalistique ? J'ai vraiment eu le sentiment, en lisant Libération hier, puis ASI ce matin, que cette affaire relevait d'une forme de connivence journalistique consistant à pousser des cris d'orfraie dès lors qu'un ou plusieurs journalistes sont attaqués. En aurait-on parlé si Claude Berri avait malmené ses comédiens, ou ses techniciens, ou tout autre groupe que des journalistes ? Etes-vous conscients que cette inégalité de traitement saute aux yeux, et qu'elle n'est pas à l'honneur de votre profession ? Le journaliste a une fâcheuse tendance à confondre sa position de spectateur critique avec une position de vedette centrale, et rien n'est plus irritant.
Merci beaucoup à @SI pour cette chronique :-)

Je suis peut-être encore bien jeune, mais la mort de cet homme aurait mérité un seul reportage, une seule fois, un seul soir. Et rien de plus. France 2 a fait à peu près 8 min 30 sur sa mort en ouverture le lendemain alors qu'elle en avait déjà parlé le jour même. C'était indécent car il y avait peu à dire (hormis le fait qu'il fut un producteur un peu visionnaire et manifestement doué) et ses films sont loin d'être tous des chefs d'œuvre. Les témoignages d'acteurs ayant tourné 1 semaine dans leur vie sous sa direction frisaient le ridicule.
Et on sentait bien que tout n'était pas rose dans sa vie. Je remercie vivement @SI de nous révéler une part du côté obscur du monsieur qui a pu être, semble-t-il, j'ose le mot, nauséabond.
Il en est un qui a fait dans la sobriété : N. Sarkozy !
Pas un mot sur Claude Berry, lors de son discours sur la Culture, à Nîmes (selon Midi Libre).
Il est vrai que ce fut une visite éclair : 80 minutes.
Pour paraître plus grand, mieux que les talonnettes, le skateboard ?
Hagiographie
Élégie
Eulogie ?

Né pas Bossuet et sa verbe panégyrique (bien que j’ai beau suer et bosser), je constate que dans toutes eulogie le leitmotiv est le même.

Pour paraphraser Shakespeare « To be or not to be » (être vivant ou être mort) souvent compris comme « être ou ne pas être »… « être ou avoir été »…Il est bon de se souvenir que l’heure de vérité est pour tout le monde « Live and let die » (Vivre et laisser mourir), et qu’au moment de faire la nécro il faut faire le bilan de toutes une vie.

Trop souvent (je ne parle pas de ce cas précis) la nécro oublie dans le bilan le passif au détriment de l'actif.

Un grand savant décédé de la maladie de [s]elzheimer azhimer alzeimer[/s] dégénérescence du cerveau comme Alzheimer, n’en reste pas moins un Grand Cerveau qui a contribué à la science…
Un sportif de haut niveau décédé après une fin de vie en fauteuil roulant , n’en reste pas moins le détenteur de ces exploits…

Mais voir le panégyrique dithyrambique de certains qui ont commencé dans la turpitude et terminé dans le stupre (mais ce n’est qu’une affaire d’[s]observatoire[/s] observation).
Ou les critiques diatribiques pour les élites de jeunesse qui ont fini leur vie comme des pestiférés (un certain maréchal).
Être ou paraître tel est la question ?

Stan 1000g
D'accord avec la participation de Stéphane. La "recherche de la vérité" est peut-être malvenue lorsqu'on annonce la mort d'une personne... J'ai l'impression qu'on s'habitue surtout à ne pas entendre de critiques négatives dans les JT (pas seulement, mais en particulier... puisqu'on parle de télé dans le titre). Il serait d'autant plus bizarre d'en entendre pour un avis de décès!

J'ai une question technique qui me vient à la lecture de l'article: qu'en est il du droit de réponse?
Je pensais jusque là (naïvement, 'faut croire) que n'importe qui pouvait l'exercer sur simple demande, et je trouvais bien salaud les journaux qui ne l'accordaient pas!
Alors, quoi? Merci pour la réponse :)
Cher Dan,
Chers @sinautes,

A la télé ou à la radio, là où il faut plaire à la ménagère (en sachant que c'est son mec qui tient la télécommande),
une nécro ressemble à une hagiographie, c'est hélas le principe de Lemédia qui s'invite chez vous.
Tout comme la promotion d'une œuvre (livre, film, disque...) a remplacé la critique objective de cette même œuvre.
Et lorsque ce n'est pas une critique, cela ressemble à un règlement de compte et à des tirs de snipers.

Nous sommes qu'au début de l'année mais je peux être sûr que ce ne sera pas sa disparition qui me marquera pour cette année 2009.
Et en paraphrasant la fin de son droit de réponse, on croit rêver, un droit de réponse à une critique...

Ciao biloute
Ouais, tirer sur le corbillard?
Si Berri était si détestable, pourquoi les critiques étaient-elles si rares de son vivant (au moins ces derniers temps)? Par peur de représailles? Je n'ose pas y croire de la part de courageux journalistes!
"Les mort sont tous de braves types*", ce que confirme donc cette vague médiatico-melliflue. Vague très tendance, à notre époque où lesdits médias sont sommés de faire dans l’optimisme anti-crise.

Je crois quand même qu’il n’est pas facile de dire du mal d’un défunt, c’est courir le risque de se voir accuser de rouer de coups de pieds un lion même plus vieillissant mais mort. Sauf qu’on pouvait dire ce mal de son vivant…

L’épisode Uranus a dû laisser un goût de défaite à tous ses protagonistes (Berri compris, si ça se trouve). Daney avait écrit juste, même pas pamphlétaire, mais il faut ignorer comment peut réagir un créateur critiqué pour s’étonner de la réaction excessive et, in fine, maladroite, de Berri.

* On a quand même le droit d’apprécier ce qu’a écrit Passouline sur la RDL.

http://tinyurl.com/67j7vy
Pas évident de faire la nécro d'un personnage public en dressant un portrait "objectif" et surtout partagé : la mort abolit souvent les clivages sauf quand le bilan est ressenti comme "globalement négatif" pour reprendre une manchette d'un journal bien connu lors du décès de Georges Marchais (avec l'histoire du "jeu de mot" de ce terme bien entendu).
Le claude BERRI dont les médias ont fait "l'hagiographie", c'est celle d'un réalisateur qui a du avoir du talent si on se fie aux films célèbres qu'il a produit ou réalisés, est-ce la peine de préciser que le personnage était peut-être détestable, je m'interroge...
Recherche de la "vérité" ? Bôf, la nécro de Sartre aurait eu un goût amer si on avait occulté le talent de l'écrivain pour se focaliser sur le "politique" voire le pervers...
Avoir du talent n'excuse pas tout, mais après tout que m'importe que le génial Bobby FISCHER fut un "salaud" alors que j'admire son oeuvre échiquéenne et que pour sa nécro, je salue le joueur exceptionnel et non pas le paranoïaque antisémite et provocateur.
Savoir dissocier l'homme de l'artiste dans ces moments là me paraît plus "juste" que de vouloir impérativement révéler la part d'ombre de celui-ci
A vouloir "défendre" une certaine forme de vérité journalistique, ne risque-t-on pas de mettre l'accent sur la "sphère du privé" qui ne me semble pas être le cheval de bataille d'ASI ?

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