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Cash Investigation, l'émission qui clashe sur France 2

C'est la nouvelle émission d'enquête qui "clashe" sur le service public. Avec Cash investigation, le magazine d'enquête est de retour. L’émission est diffusée sur France 2 le vendredi en deuxième partie de soirée, depuis le mois de mai . @si a visionné ces enquêtes. Certaines d'entre elles ont donné lieu à des "clashes" avec les interviewés, qui, visiblement, ne s'attendaient pas aux questions qu'on leur a posées. Sélection des meilleurs moments.

Derniers commentaires

Paul Jorion, qui avait bloggué à propos l'émission sur "la finance folle" et linké la vidéo de l'émission a recu une injonction demandant le retrait du lien :

http://www.pauljorion.com/blog/?p=39452

Reflets.info a également un article à ce propos :
http://reflets.info/le-high-frequency-trading-et-les-risques-de-sante/
[quote=developpez.com]Le 15/06/2012, par Gordon Fowler, Chroniqueur Actualités
On ne compte plus les essais et les avis « d’experts » qui expliquent la dangerosité du Web et les risques (pêle-mêle : racisme, terrorisme, pédophilie, détournement bancaire, pornographie, etc.) qui pèsent sur les téméraires internautes qui osent s’y aventurer. Encore un exemple pas plus tard qu’avant-hier sur France Television.
A l’opposé, certains écrivent moins mais agissent plus pour faire d'Internet un facteur de progrès.
[...]
source
Deux remarques:

- Un détail de réalisation gênant, et peut être pas innocent du tout: Il y a une différence de volume entre les voix qui récitent - fortes - et les témoignages - à volume faible - justement là où ça devient intéressant il faut monter le volume pour se faire assener par un mur sonore dans le plan suivant. c'est chiant, on dirait qu'ils font exprès!
- Elise Lucet: pourquoi n'est elle pas aussi rigoureuse et aigisée dans ses questions lors des plateaux de soirée électorale?
Elle va finir par avoir des emmerdes cette brave dame...
Vous ne me croyez pas?
Attendez....
Celle sur l'obsolescence programmée est sans doute la plus faible de la série, mais il y a quand même quelques passages intéressants : les circuits de réparations non officiels, le fait que les services de comm. des syndicats de fabricants publient des données bidons dont ils n'ont ni les relevés initiaux ni la méthodologie utilisée pour synthétiser les résultats.
Cette émission reste quand même meilleure que celle d'Arte que tout le monde cite à tord et à travers alors que c'est un gros storytelling complotiste sans recul et sans élément probant.
Comme je disais plus haut, traiter convenablement le sujet chapeau de l'"obsolescence programmée" nécessite sans doute déjà de sortir cette expression, qui n'a jamais été très signifiante et qui veut plus rien dire à force d'être utilisée pour tout. Distinguer les questions de qualité des pièces, d'usure, de cycle de vie des pièces détachées, de "servicability" comme disent les américains, des cycles de mise à jour logicielle - en distinguant le pure correctif de l'évolution, etc.

Je passe rapidement sur le couplet sur Apple, dont les produits sont pas plus fragiles que la moyenne du secteur ; c'est normal de le prendre comme exemple d'illustration, vu sa présence sur son marché et son niveau de profit, après le considérer ou pas comme un cas d'arnaque spécifique divergent du reste du secteur électronique grand public/informatique c'est plus représentatif du rapport d'amour/haine que certains entretiennent avec cette marque que des données factuelles.
Contrairement à la majorité des gens du forum, je suis assez sceptique sur cette série d'émission. Il faut dire que j'essaie de voir un peu au delà de l'image de base qu'on nous impose.
J'en ai regardé plusieurs, j'ai beaucoup aimé celle sur le green-washing ; certaines investigations en effet sont très bien. Mais, il y a un gros problème : dès que Lucet arrive devant la caméra, c'est pour du populisme facile. TOUT, absolument TOUT ce qu'elle dit ne tient pas et relève de la mauvaise foi. Certes ses interviewés bottent en touche, mais elle les poussent à travers de non-raisonnements et des bêtises énormes.

L'exemple ultime est l'ensemble du reportage sur l'obsolescence programmée. Pour info, 1/ je suis électronicien, 2/ je suis un poil décroissant. J'ai donc regardé cette émission avec avidité, pour enfin avoir des arguments forts et des exemples ; j'ai été très déçu.
Toute l'émission est à charge, ne repose sur rien, et ne fait pas son travail de journalisme car il ne retient que l'explication qu'il souhaite.
-Samsung et les téléviseurs dont les condensateurs sautent. Selon le reportage, ils sont placés trop près des radiateurs. C'est complètement stupide : les radiateurs sont là pour évacuer la chaleur des diodes, et on met toujours des condos à côté des diodes, pour leur faire une réserve d'énergie. C'est d'ailleurs dit dans le reportage, mais Lucet préfère faire dire à l'électronicien que _ça pourrait_ être fait exprès. Le reportage fait également dire à l'électronicien qu'il existe des condensateurs de meilleure qualité. Pour juste 50€ de plus par téléviseur (=+10% du prix, alors que les constructeurs se font la guerre pour 5€), 3mm de largeur en plus (on voit qu'ils n'ont jamais essayé de placer une vingatine de composants le plus proche possible ; 3mm sur l'empreinte, c'est énorme), et JUSTE 1cm de hauteur en plus. Les gens veulent des téléviseurs ultra-plats. Mais 1cm de plus, ce n'est rien pour une télé qui en fait 5... Juste 20%...
Là encore, le reportage va naturellement conclure qu'il est extrêmement simple de remplacer par des condos plus résistants.
Idem, les nouveaux téléviseurs pas réparables parce que les condos sont spéciaux ; on voit l'image : en effet ce sont des condos ultra-plats, toujours dans le but de réduire l'épaisseur totale de l'appareil.
-Pour les mini-PCs à durée de vie de 1 an : c'est le même problème que précédemment : plus ont fait petit, plus le matériel souffre de la chaleur, plus il va claquer vite. On reproche au constructeur la durabilité de ses appareils. C'est tout ? Mais il doit faire comment le constructeur ?
-Faut vraiment que je parle de la partie Apple ? N'est-on pas automatiquement un crétin quand on se plaint que Apple se moque des consommateurs ? Je crois que tout le monde, partout, prévient que Apple c'est juste du design et de l'expérience utilisateur ; pour le respect du consommateur, c'est zéro. C'est dans le contrat. Le consommateur Apple, c'est Faust : il sacrifie sa dignité et son portefeuille pour être à la mode.

LE point essentiel n'est pas abordé : le consommateur est un con.
Un con p-ê manipulé, mais un con quand même.
-Il veut toujours avoir le dernier appareil à la mode, le plus petit, l'écran le plus grand, et change en moyenne tous les 2 ans. Pourquoi reprocher aux constructeurs d'avoir comme contrainte principale la taille, plutôt que la durée de vie ?
-Il veut des choses qui ne correspondent pas à son besoin (d'ailleurs il se pose essentiellement la question du look et du prix, pas du reste ; après il se plaint). Un PC fixe, ventilé correctement, dure 10 ans. Un portable dure 3 ans. Pourtant tout le monde veut un portable. Ou mieux, une tablette.

Bref, tous les points abordés ne sont pas strictement de l'obsolescence programmée. Il s'agit de compromis techniques (taille vs. durabilité) ou de choix marketting. On peut reprocher ça aux compagnies électroniques ; on devrait ne pas oublier le consommateur qui consomme sans se renseigner (ou s'en moque complètement jusqu'au moment où le problème se pose).
L'exemple ultime est Apple : puisque tout le monde se plaint de ses iPuke, Apple devrait nécessairement faire faillite. Manifestement, ils ne se sont jamais aussi bien portés.
Et pourtant, des alternatives à Apple, c'est pas ce qui manque...
[quote=Laure Daussy]Une filiale de la Société générale explique que le crédit d'impôt recherche lui a permis de mettre au point ses logiciels de gestion ultra-performants "trois fois plus vite"
Nan mais sérieux, vous vouliez qu'une banque fasse de la recherche sur l'appareil de Golgi dans les mitochondries des cellules eucaryotes ?

Soit on part du principe que le scandale est qu'une banque bénéficie d'un crédit d'impôt recherche et ce quelque-soit la recherche menée, soit on considère que des entreprises déjà performantes et rentables peuvent bénéficier de l'argent public pour financer leur R&D car dans un secteur hautement concurrentiel (et dans ce cas, on montre pas du doigt les chinois pour concurrence déloyale parce-qu'on fait la même chose)

Mais agiter l'épouvantail du HFT et de ses algorithmes diaboliques (comme dirait JREM), c'est, excusez-moi, pas très intelligent...
Je n'ai vu que l'émission sur le neuromarketing. Je savais déjà comment la publicité nous lobotomisait, depuis les années culture-pubs. Les choses ne se sont pas arrangées, c'est effrayant de se dire tout l'argent qui est dépensé pour mettre en place les trucs-pièges dans le but de nous vendre tout et n'importe quoi et se dire en même temps que c'est certainement rentable. Et l'Afrique dans tout ça ?

Je lis dans ce forum que ces émissions ne sont pas parfaites, évidemment nous sommes là pour aller encore plus loin, la critique constructive je dirai. Elles ont le mérite de nous faire prendre conscience de la façon dont nous sommes manipulés toujours et encore, changer nos comportements individuels et même davantage si possible. Elise est remontée dans mon estime.
sacré reportage !! c'est ainsi par cette vigilance journalistique d'investigation qu'on installe des contre pouvoir
C'est pas un plagiat de "spécial investigation" de canal, par inadvertance?

Parce que par exemple aujourd'hui dans spécial investigation, il y avait un reportage sur un vendeur de couteaux. Qui sont fait au Pakistan. Mais qui ressemblent à des laguioles. Tout est bien dit, que c'est pas normal que ce ne soit pas affiché l'origine sur le stand. Il y a tromperie avérée.
Mais pourquoi le journaliste ne reste-t-il pas à sa place et ne dit pas au marchand, je suis journaliste et je vais montrer à la télé vos méthodes que je juge déloyales? Pourquoi se met-il dans la peau d'un inspecteur des fraudes et tend-il des affiches minables (fait au Pakistan écrit à la main) en disant au vendeur "mettez ces panneaux, c'est la loi". Le marchand a raison de dire qu'il ne doit rien à ce monsieur qui joue les zorro le nez dans ce qu'il fait en toute connaissance de cause, bien entendu.
Comme téléspectatrice, je me dis "voilà! Comment pourrir tout d'un seul coup d'un seul!". Car au lieu de dénoncer le manque de contrôles (oualala ça serait mal vu, t'es ouf) des pouvoirs publics, on fait la morale à un vendeur qui ne bosse pas pour la gloire et le mérite et s'engouffre là où on le laisse s'engouffrer.
Le journaliste est dans un rôle curieux.
Manipulation pour faire de nous des justiciers en puissance?
Ou copiage innocent des usa, pays des cow-boys?
Hé bien, ces enquêtes ont l'air intéressantes ! Peut-être un peu "people" à vouloir avoir le patron à chaque fois - qui se trouve confronté à des questions qu'il n'avait pas prévues, et qu'il ne maîtrise manifestement pas, donc pouvant mentir "en toute bonne foi". Les extraits sur CA/WWF sont tout de même à la fois bien préparés, courageux et instructifs. En un temps télévisuel actuel, donc limité et cherchant les extraits "choc", il y a forcément beaucoup de choses qui passent à la trappe, et moins de didactisme, mais l'initiative est louable.
La façon de court-circuiter les communicants et les chemins habituels des entretiens bien balisés est importante et utile. Elle passe par un certain camouflage, "à la Pierre Carles", qui désarçonne ces grandes entreprises qui n'y sont pas habituées... si par des petites expériences les médias français retrouvent le chemin de l'investigation et n'hésitent pas à faire de l'enquête économique et sociale, ce ne peut être qu'un progrès démocratique.
Avec un pouvoir politique qui deviendrait moins proche, peu à peu, des pouvoirs de l'argent, on peut espérer que cette tendance au renouveau du journalisme fasse quelques émules. Si le public suit...
Je ne trouve pas cette émission très intéressante.
Le numléro concernant le trading haute fréquence par exemple, pour laquelle j'ai passé un entretien qui n'a pas été retenu au montage (donc j'ai une certaine vision de l'envers du décors), ne dénonce pas un réel problème que poserait ce type de trading aujourd'hui.
Les arguments, les questions voulues embarassantes, la voix off et les montages d'images anxiogènes ne permettent pas de réellement poser les sujets, la réflexion, de confronter les points de vue, etc...
Ce sont des journalistes qui savent ce qu'ils veulent montrer dès le départ, et qui montent leur émission dans cette perspective. Ce n'est donc pas une enquête...
Je me tiens à votre disposition pour développer mes arguments si cela vous intéresse.
Bien à Vous,
Marc
Bonjour, votre argumentation m'intéresse, effectivement. A quel titre avez-vous été interrogé ?

Parce que je viens de regarder cette émission en particulier (que je ne connaissais pas, merci @si) et j'ai trouvé tout cela passionnant. La mise en scène est certes très lourde, mais rudement efficace et dynamique. Je trouve au contraire qu'elle montre assez bien les problèmes posés par le trading haute fréquence, mais elle montre surtout comment les institutions et les organismes de surveillance sont plus qu'impuissants (que ce type de trading soit un problème ou pas d'ailleurs, elles n'ont aucun pouvoir) ! Cela manquait peut être de points de vue de théoriciens (Paul Jorion était trop peu présent à mon goût) ou de sénateurs indignés (il disent qu'il y en a au moins un mais on ne le rencontre pas).
L'aspect cash/choc/clash/boum/buzz est toujours un peu pénible, mais c'est notre époque, le contenu est suffisamment éloquent pour s'en détacher.
Vous me faites regretter de ne pas l'avoir regardée jusqu'au bout... cependant, bon, comment faire une émission qui dénonce des "machins + ou - frauduleux" si on n'a pas une idée quelque peu préconçue au départ ? Parce que tourner des trucs au hasard pour voir si... des fois... et puis revenir bredouille, ça coûte très cher, à la téloche ;o))...
Sinon, Jorion pas assez présent ? Perso, je n'en revenais pas de le voir sur une télé nationale publique à 23h... C'est déjà pas mal.
Maintenant, il faut que je voie la suite avant de dire ;o))
Mais je souscrit à ce qu'écrit Cantou : le montage zim-boum-boum/à la hache est un peu trop lourdingue à mon avis... Ca doit être un enrobage "fait exprès" pour "faire suspense" ... mais j'ai horreur de la voix off déjà... et il me semble qu'il y en a beaucoup trop. Cette manie de nous mettre une "voix off" ! Comme si on était trop cons pour comprendre ce que nous raconte l'image ou l'interviewé...

le montage zim-boum-boum/à la hache est un peu trop lourdingue à mon avis... Ca doit être un enrobage "fait exprès" pour "faire suspense" ...


Cela dit les extraits de dessins animés sont très drôles. Les vieux films des frères fletscher ça fait du bien de revoir ça ! :)
Je suis d'accord avec vous sur le côté dynamique et attractif du montage, mais ici je pense que la forme nuit au fond. De plus nous sommes sur le site "arrêt sur image" dont la spécialité est de démonter les constructions de ce type, d'où ma réaction.
Bonsoir, j'étais interviewé en tant qu'ancien élève du DEA de maths financières de paris 6 (présenté comme un réservoir de "cerveaux", très flatteur, mais quelque peu exagéré ;-)) ). Un de mes anciens camarades de promo est devenu un spécialiste du trading haute fréquence et on souhaitait me faire parler de cette époque.
Contrairement à vous, je pense que cette émission est intéressante.
Elle s'attaque à des sujets qui sont complètement dans les angles morts habituels des médias généralistes, tout en étant importants, elle le fait sans concession avec les acteurs économiques concernés et sans égards pour leurs dispositifs de communication, ce qui à la fois rare et rafraichissant.
Elle n'est cependant pas exemple de défauts, qu'il est intéressant d'analyser :
1/ Si elle ne fait pas tellement au concession au entreprises concernés et aux bots de la communication, l'émission en fait beaucoup à son format et au format télévisuel en général : les sujets qui sont difficiles à développer dans un temps court sont laissés en friche et il y a une tendance à aller chercher l'image à tout prix, parce qu'on est à la télé, même si l'image elle même apporte (très) peu.
Des exemples :
- Dans l'émission sur le HFT, on fait des pieds et des mains pour filmer un fragment de code C++ sur l'écran du type qui développe le programme, et pour filmer la fameuse salle serveur. Ces images n'ont pas beaucoup d'intérêt : un extrait d'un programme quelconque, ou n'importe quelle rangée de baies dans le data center le plus proche du siège de France Télé aurait ressemblé comme deux gouttes d'eau aux images filmées. Même pour des activités n'ayant aucun rapport avec le HFT.
- Dans l'émission sur l'obsolescence programmée : le sujet est légèrement piégé par des questions sémantiques : c'est un terme attrape-tout qui recouvre des concepts finalement assez divers. Déminer le champ aurait pris trop de temps, donc on passe d'un secteur à l'autre dans un grand zapping un peu décousu, sans aller au fond. Malgré tout cette émission est moins caricaturale que celle d'Arte sur le même sujet, elle verse moins dans le tout complotiste (même si elle n'y échappe pas complètement). Le passage sur les pirates de la réparation non officielle est en particulier très intéressant.
- Dans l'émission sur HFT, quand elle attrape le monsieur qui fait des cours à polytechnique, on voit qu'Élise Lucet est pas armée pour aller chercher derrière son paravent "trop de complexité" ; il lui faudrait plus de temps, des spécialistes pour désarmer les chausses-trappes du discours, etc. Contrairement aux communicants classiques d'entreprise, qu'elle arrive bien à maîtriser, le type lui a en partie échappé. Les communicants d'entreprise sont quelque part plus faciles à circonvenir car ils savent très rarement rentrer dans la complexité de leur activité. Ils se tiennent à la surface des choses et utilisent très "trucs" de communication que les journalistes connaissent.
2/ Cette émission repose un peu sur la répétition de gimmicks qui vont s'user à force :
- La mise en scéne de la porte claquée : les gens qui raccrochent au téléphone, qui refusent d'ouvrir etc. Sur ce genre de sujet c'est utile de forcer des portes parfois de manière un peu sournoise, mais représenter sur la longueurs les refus ça fait du temps avec des images faciles qui au final n'apportent pas beaucoup plus d'information en 2 minutes qu'en 10 secondes.
- Quand le type est bien ferré en qu'on sait qu'il est cuit, Élise Lucet vient en général le finir en entretien individuel. Elle fait ça très bien et parfois c'est assez jouissif. Mais bon, on tombe pas tous les jours sur un vrai méchant de cinéma, donc à force de voir admonester des types un peu naïfs qui sont simplement dans un système qu'ils accompagnent sans réfléchir, la séquence risque de perdre de son mordant.
3/ On a tendance à se flatter un peu trop : quand Élise Lucet annonce que "vous n'en avez sans doute jamais entendu parler", je m'attend plus à la voir déterrer un truc complètement inédit. Je veux bien croire que Pernault en a pas parlé dans son 13h et je reconnais que c'est pas un sujet surexploité à la télé, mais de là dire qu'on a jamais entendu parler nulle part du HFT, de l'obsolescence ou des manips de l'industrie pharmaceutique... il y a une vie en dehors de la télé.
En plus le microtrottoir pour montrer qu'il existe effectivement des quidam dans la rue qui ne sont pas au courant, ça sert vraiment à rien.
4/ Des séquences qui doivent être chères à réaliser et qui sont parmi les plus faibles. C'est bien qu'ils aient obtenu un budget, mais bon le coup de je me déplace au bout du monde à Palo Alto pour me faire jeter par les vigiles d'Apple, est-ce qu'il n'y avait pas des tas de manières de dépenser le même argent pour produire beaucoup plus d'information ?
- Dans l'émission sur le HFT, on fait des pieds et des mains pour filmer un fragment de code C++ sur l'écran du type qui développe le programme, et pour filmer la fameuse salle serveur. Ces images n'ont pas beaucoup d'intérêt : un extrait d'un programme quelconque, ou n'importe quelle rangée de baies dans le data center le plus proche du siège de France Télé aurait ressemblé comme deux gouttes d'eau aux images filmées. Même pour des activités n'ayant aucun rapport avec le HFT.
Surtout que c'est faux et en plus contre-productif pour la pédagogie: servir 3 lignes de codes pour illustrer un algorithme, c'est de la poudre aux yeux qui fait croire qu'un algo c'est forcement impénétrable. Mais que eux, à Cash Investigation, ils enquêtent tellement en profondeur qu'ils filment une surface d'écran en n'y comprenant rien.

Je vous filme une vieille recette de cuisine, écrite en hongrois, que j'agrémente d'extraits de Mickey Mouse dans Fantasia et vous allez finir par croire qu'il faut enfermer tous ceux qui "jouent aux apprentis sorciers" à faire des crêpes!
Un algo, c'est comme une recette de cuisine: ce sont des instructions explicites qui aboutissent à un résultat. Tout le monde est capable d'en lire et d'en écrire (à partir du moment où on sait faire un oeuf à la coque ou mettre un plat cuisiné au micro-onde).

Comprendre le HFT, c'est comprendre ce qui se passe dans une cuisine: pas besoin d'être soi-même étoilé Michelin pour concevoir qu'il y a un chef qui choisit/conçoit la recette, un cuisinier qui fait, un apprenti qui s'exécute. En gros: une tête et des exécutants.

Or le parti pris d'E.Lucet, c'est de faire croire que "les robots ont mis les humains dehors" et que "moi robot, je" décide tout seul, "sans aucun contrôle". Ainsi l'émission montre des fermes de serveurs anonymes, déserts et aseptisés. Et tout le vocabulaire choisi va dans ce sens, allant même jusque dans des références graphiques (plongée dans la ferme des serveurs) et orales à Matrix, une fiction dystopique!

Or, une machine, aussi puissante qu'elle puisse être ne fait jamais que ce qui lui est demandé. En d'autres termes elle ne fait qu'exécuter les instructions qu'on lui a transmises, qu'un humain a décidées, choisies, conçues: notre fameuse recette de cuisine. On parle aussi de règles de gestion (même quand il ne s'agit pas de finances)

Or qu'apprend t'on par exemple avec le flash crack du 6 mai 2010 ?
Que Waddle & Reed a vendu pour 4 milliards. Et que nos chefs-cuisiniers sont des moutons tout ce qu'il y a de plus suivistes puisqu'à cette nouvelle, ils se sont mis également à vendre, faisant baisser le cours de quasi toutes les actions, et donc ont engendré aux termes de 840 longues secondes un effondrement de la bourse: le fameux flash crack.

Mais ce qui est en cause, ce n'est pas la vitesse de calcul des ordinateurs, mais le suivisme des chefs-moutonniers qui ordonnent aux machines de faire la même chose que les "gros poissons". Un gros poisson pouvant être un poisson énorme aux moyens faramineux (par exemple 4 milliards c'est beaucoup), ou au contraire un petit poisson mais accompagné de beaucoup d'autres petits poissons qui ensembles peuvent faire autant qu'un gros poisson.

Scoop!
Voici donc pour toi, @sinaute laissé sur sa soif d'algorithmes, c'est cadeau, je te livre en exclusivité une partie des algo du HFT, notamment celui responsable du flash crash du 6 mai 2010:
- surveiller les gros poissons et les bancs de poissons
- faire comme eux

Bizarre, comme c'est bizarre, vous avez dit bizarre? Mais oui, effectivement, c'est très bizarre, on dirait les mêmes règles de gestion que le NFT (Normal Frequency Trading :-p )
Le NFT qui nous a par ailleurs valu d'autres cracks beaucoup moins "flash"!

- Dans l'émission sur HFT, quand elle attrape le monsieur qui fait des cours à polytechnique, on voit qu'Élise Lucet est pas armée pour aller chercher derrière son paravent "trop de complexité" ; il lui faudrait plus de temps, des spécialistes pour désarmer les chausses-trappes du discours, etc.
Cette séquence est vraiment remarquable: j'ai lu sur le visage de JP.Bouchaud une apoplexie naïve, figé, incrédule à se demander si ce n'était pas Vidéo Gag, Surprise-Surprise ou Raphaël Mezrahi.

"Mais parmi les gros poissons il y a des requins" dit-elle avec un sourire d'auto-satisfaction assez niais.

Il n'y a pas de paravent de complexité. En tout cas, il n'y en aurait pas eu si l'équipe n'était pas partie avec l'idée préconçue de nous vendre la finance made in Matrix avec un montage à effet Lana Del Rey (vieux extraits de dessins-animés, et des séquences très courtes, déconnectées et disjointes mais répétitives).

La réalité c'est que la "menace" n'est pas celle du Veau D'or, mais du Mouton Trader raconté par du mou de veau de journalisme populiste et à la mode.
La "menace" est dans les règles de gestion et leur suivisme intrinsèque, qui conduit aux cracks boursiers; high frequency trading ou pas. La "menace" n'est pas du à la vitesse des opérations des machines, mais aux décisions humaines qui président aux machines.

Cette émission c'est un ramassis d'incompétence, toujours à côté de la plaque, ne posant jamais les bonnes questions. Ce n'est pas une enquête, mais une diatribe mensongère et sensationnelle. E.Lucet et son équipe cherchent tellement peu à comprendre les thèmes qui les dépassent (marchés financiers et développement informatique) que la parole de chacun des interlocuteurs ne dépasse pas les 8 secondes!!
E.Lucet aurait du suivre le conseil de JP.Bouchaud: comprendre ce qui se passe sur les marchés financiers. Avec ça en poche, elle avait déjà 95% des algo de HFT.

J'affirme que ce reportage, c'est du caca. Je ne préjuge pas du magazine en général et donc des autres émissions que je n'ai pas vues, mais je suis très sceptique...

- La mise en scéne de la porte claquée : les gens qui raccrochent au téléphone, qui refusent d'ouvrir etc. Sur ce genre de sujet c'est utile de forcer des portes parfois de manière un peu sournoise, mais représenter sur la longueurs les refus ça fait du temps avec des images faciles qui au final n'apportent pas beaucoup plus d'information en 2 minutes qu'en 10 secondes.

- Quand le type est bien ferré en qu'on sait qu'il est cuit, Élise Lucet vient en général le finir en entretien individuel. Elle fait ça très bien et parfois c'est assez jouissif. Mais bon, on tombe pas tous les jours sur un vrai méchant de cinéma, donc à force de voir admonester des types un peu naïfs qui sont simplement dans un système qu'ils accompagnent sans réfléchir, la séquence risque de perdre de son mordant.

Sauf que dans l'émission sur le HFT (seule que j'ai vue), ces séquences mettent mal à l'aise le téléspectateur qui sait ce qu'il regarde, parce-qu'on y voit un(e) journaliste qui "croit" avoir piéger, et s'en félicite niaisement en commentaire en voix off; alors qu'en fait il n'a rien piégé du tout, décrypte les évènements filmés en se plantant lamentablement dans son analyse, et le pire c'est que le tout est saupoudré d'auto-satisfaction qui tâche la main droite (pour les droitiers) et de provocations puériles pour ne pas dire complètement débiles et gratuites.

Par contre, quand on y connaît rien, je veux bien croire que ce genre de séquence de journalisme populiste peut flatter la middle class téléramesque... Et c'est ça qui met mal à l'aise: comprendre que ses concitoyens se font berner.
Je trouve certains aspects de votre critique excessifs.
Oui il y a une complaisance à vouloir illustrer "La Machine" qui remplace "L'Humain" qui est un peu puérile et contreproductive car elle éjecte les responsabilités individuelles et collectives de personnes et organisations qui sont derrière.
Oui ça reste souvent un peu superficiel, mais on sait que les formats télé de 60-90 minutes ne vont jamais au fond des questions les plus compliquées. Oui ils sont passés à côté de quelques trucs qui étaient accessibles même dans leur format.
Cependant, si ils n'ont pas bien réussi à clouer les interlocuteurs aux orientations les plus discutables, on voit quand même tout du long qu'ils sont mal à l'aise, évasifs. Ces gens n'ont pas envie d'expliquer ou de vulgariser leur activité et ça se voit. Ils se sont pas fait attraper de la même manière que d'autres sur d'autres sujets, mais ils n'en sortent certainement pas grandis.
En outre la séquence ou le mec explique anonymement qu'ils montent des scénarios de déni de service pour engranger des gains, c'est pas ultra-courant même dans le traitement moins "mainstream" du HFT. Ça illustre assez bien quand même les travers d'un secteur qui est toujours au bord de la triche (quand il n'a pas les deux pieds dedans), et qui ramène quand même l'émission vers les sujets politiques qui en découlent.
De même la séquence sur l'affrontement des régulateurs et des contrevenants (la disproportion des moyens, l'inanité des sanctions), même si elle laisse un fort sentiment d'inachevé, donne de la substance au sujet.

Si le reportage échoue à bien montrer que le HFT est une activité purement spéculative qui n'apporte rien à l'économie réelle, il montre qu'il est capable de provoquer des krachs très rapidement par effet d'entrainement des actions automatisés par des programmes ayant tous les mêmes comportements.
Se focaliser sur les approximations et les contresens techniques ne doit pas empêcher de voir comment ressortent les grandes questions de cette émission, car c'est aussi ce qui restera auprès du public, peut-être plus que l'image de la pile de serveurs rackés.
Le rôle d'un journaliste, n'est certainement pas de véhiculer des fantasmes, de les amplifier et de leur donner de la consistance. Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités, surtout quand on se pare des atours du journalisme d'investigation. Sinon le 4eme pouvoir n'est plus qu'une arme d'abrutissement massive.

Il y a une différence notable entre un Pernaut qui vous emmène voire les sabotiers creusois et les rémouleurs berrichons en évitant de parler du HFT et une Lucet qui contribue à rendre encore plus opaque le voile de l'obscurantisme et de la bêtise populaire en flattant la connerie ambiante et poujadiste.

Comment ne pas être réticent à parler aux médias ou à encadrer la parole devenue publique quand on sait avec quelle constance votre activité n'est absolument pas comprise et dont les rares et honteuses retranscriptions sont caricaturales, mensongères et n'ont pour autre but que de vous jeter dans l'arène, en pâture aux téléspectateurs que vous aurez travaillés au corps et au cerveau avec des mécanismes qui n'ont rien à envier au neuromarketing afin que dès le départ, ils vous haïssent encore d'avantage.

Mal à l'aise, évasifs? La bonne blague: le type dont la parole est "encadrée" par 2 communicantes et celui qui nous emmène voir l'analyste-programmeur au patronyme russe ne sont que des gardiens d'immeuble! Si le type est mal à l'aise, c'est qu'il ne sait pas et comprend très mal ce que l'informaticien fait.

Le développeur au nom russe élude la question? La bonne blague: son gagne pain est d'avoir des idées, sa seule valeur marchande sont ses propriétés intellectuelles qu'il ne brevète pas (comme la recette Coca-Cola) car breveter une idée, c'est la rendre "publique".
En informatique, comme dans d'autres secteurs, la plupart de la valeur marchande se trouve dans l'information. Or si un gugusse se pointe avec un micro et une caméra...

Imaginez un instant Lucet aux services secrets demandant les noms des agents et les méthodes utilisées... Imaginez qu'elle se pointe au CNRS en demandant qu'elle sont les dernières données produites par un laboratoire de recherche? Mais ils vont vous dire que c'est leur gagne-pain qu'elle va attendre quelques années, histoire que les publications paraissent et que ces informations soient frappées par l'obsolescence.
Et là dessus, on va avoir un savant montage bien anxiogène, avec une Lucet posant en journaliste victorieuse: "on a refusé de me répondre"!

La différence avec la recherche scientifique, c'est que c'est une activité qui a un historique, et il est toujours possible d'aller jeter un oeil dans les archives qui sont pour ainsi dire tombées dans le domaine public. Par contre le HFT est une activité tellement récente qu'il n'y a pas encore d'"archive" et que tout est encore "chaud".
D'où la mise en boîte du blondinet: "acheter bas, vendre haut".

La vulgarisation? Mais c'est justement à Lucet de la faire! Le prof de X dit très clairement à Lucet que ce qui se passe en HFT n'est pas différent pour la plus grande partie de ce qui se passe traditionnellement sur les marchés. Et là dessus de lui conseiller de s'informer sur ce qui se passe, donc, traditionnellement sur les marchés.
Voilà la seule vraie info de tout ce ramassis de médiocrité. Par contre, ça ne va pas dans le sens des aprioris des journalistes et du pauvre rageux qui prend pour argent comptant ce reportage mauvais. Et la seule info valable n'est pas exploitée!

Qui comprend mieux ce qui se passe sur les marchés après avoir reniflé le caca de la mère Lucet? Personne. Qui comprend mieux les tenants et les aboutissants du développement informatique? Personne également.
Y'a deux thèmes sur le sujet du HFT: les marchés et l'informatique. Et Lucet n'a abordé ni l'un, ni l'autre. C'était pourtant la moindre des choses si l'on veut comprendre et surtout faire comprendre le HFT.

Après, mais seulement après, effectivement, on peut parler de neutralité du réseau par exemple. La neutralité du réseau qui garanti la mise à disposition de tout un chacun des mêmes moyens, petits porteurs comme grosses sociétés de trading. La neutralité du réseau, ce concept de geek à moitié baba-cool et soit disant téléchargeurs de films hollywoodiens. La neutralité du réseau qui n'a même pas été évoqué lors du reportage. La neutralité des réseaux qui apparaît donc pour ceux qui ont le monde entre leurs mains comme une absolue nécessité.
Bien au contraire, on nous présente le "déménagement" comme un asservissement aux robots et aux machines, alors que justement, le but est de s'affranchir d'une asymétrie induite par la technique.

Une fois les bases acquises, alors les questions pertinentes et spécifiques au HFT apparaissent d'elles-mêmes. Mais en l'état il y a plus de gêne de la part du prof X (Bouchaud) face à l'incompétence et à la malveillance gratuite de Lucet que parce-qu'elle aurait posé des questions qui fâchent.
Tout le monde remarque de la plus simple des manières le changement de tête de ce type au fur et à mesure de l'entretien. Et de mon point de vue, c'est parce-qu'il se faisait une joie de parler "technique" avec une journaliste grand public: en général on parle technique entre initiés et ça emmerde profondément le commun des mortels, c'est à dire l'autre partie de l'humanité. Alors cette perspective a de quoi réjouir.
Malheureusement, il s'aperçoit bien vite de la mauvaise volonté de son interlocutrice, qu'elle est parfaitement incompétente, et que la seule chose qu'elle ressasse sont des poncifs de mauvais sens populaire, une blague à 2 balle qui est le point saillant de ses attaques puériles et une incompréhension totale, manifeste, ostentatoire et revendiquée des différents acteurs et des différentes activités.
A un moment on sent même qu'il a sur le bout de la langue l'envie de dire que c'était pas le sujet pour lequel il a été invité. Mais, élégant, il se garde de jouer les victimes.

Par contre, voix off, commentaires et sourires niais de la blonde vous persuade qu'elle a porté l'estocade fatale. De mon point de vue, ça ne me paraît pas excessif de dire que tout ça c'est du caca: je pense même être en deçà d'un jugement objectif...

La partie sur les "malfrats" est aussi confondante de bêtise. On fait passer un gars un peu "malin" pour le pire des escrocs façon Madoff. Je répète que pour le cas du gars des pays-bas, il ne s'agit en rien d'un hollandais volant: il exploite les réflexes et comportements pavloviens de ses concurrents.
"Savoir qu'on est con c'est une chose, mais nous piquer notre fric en exploitant notre connerie, c'est pas loyal!". Qui s'interroge sur la morale de cette stratégie? Personne!
C'est mal, c'est tout, par décret arbitraire! Alors même que ça va à l'encontre de la liberté des échanges et de l'auto-régulation des marchés, doctrine si souvent avancée par les profiteurs habituels du système.
Par contre, quand un petit malin les prend à contre pied, obligeant les gros poissons à revoir leur stratégie, voire à s'adapter, tout d'un coup, les vertus d'auto-régulation du marché, il n'en est plus question!

Lucet explique pourquoi ce serait "mal"? Non, c'est mal par droit divin, ça doit être écrit dans la bible de la bourse. Pire, elle s'offusque et nous fait nous offusquer de l'amande dérisoire.
C'est quand même plus simple de s'attaquer à un petit malin isolé, qu'aux délits d'initiés et autres attaques de grandes envergures par les grands groupes. Là voilà, votre justicière pitoyable!
J'ai été revoir le passage en question, je suis toujours pas d'accord ; ce type est prof, vulgariser c'est son métier, supporter les lacunes de son auditoire aussi (c'est vrai qu'à l'X, les lacunes sont relatives, mais c'est pas une raison pour saboter le job, en plus en parlant à un média généraliste il savait qu'il devait partir de bas ; ou en tout cas, il n'avait pas d'excuse pour ne pas le savoir).
Donc soit le montage est malhonnête et à filtré les passages convenables de son intervention, soit il a été infoutu de faire trois phrases pour expliquer son activité, le HFT et deux-trois éléments de contexte, ce qui n'est quand même pas la mer à boire.

Je suis pas d'accord avec votre assertion sur le déménagement non plus, le fonctionnement du marché ne devrait pas dépendre d'une fraction de seconde de décalage sur une transaction ; l'économie n'en a pas besoin.
Il me semble que pour aborder certains sujets, il est des bases minimales à avoir. Bases qu'E.Lucet n'avait manifestement pas. Et de plus, de mon point de vue, il est difficile d'être à la fois dans une position didactique, et à la fois dans une position défensive. Car E.Lucet ne s'est pas montrée comme "accoucheuse de parole" mais comme "accusatrice".

Dans ces conditions, je suis d'accord avec vous: on peut regretter que ce prof (j'ai oublié sonc nom: Bouchaud?) n'ait pas été pédagogique. Mais E.Lucet n'était manifestement pas venue pour ça et à mes yeux, n'a pas laissé de place à la pédagogie en orientant l'interview vers un procès ubuesque.

Les échanges peuvent se faire à courts, moyens et longs termes. C'est n'est pas un jugement de ma part, c'est juste un constat. Et avec le HFT, on n'est plus tout à fait dans le court terme, mais dans des termes extrêmement courts.

Une fois cela dit, est-ce qu'une transaction de type achat puis revente qui se déroule en l'espace de quelques minutes serait moins "normales" qu'une transaction étalée sur la journée, et plus "normales" que des transactions à la nano-seconde?

De toute façon, même sur un étalement d'une journée ou de quelques jours, ces transactions sont complètement déconnectées des considérations premières de ce type de transaction: favoriser l'investissement d'une entreprise. Même l'échelle d'une semaine, l'actionnaire n'est plus vraiment en "relation" avec la société dont il achète et vend les titres.

Donc fondamentalement, qu'est-ce que cela change entre des échanges à la minute, voire à la seconde (qui reste une durée encore humainement possible) et des échanges à la nano-seconde ?
De mon point de vue, je ne vois pas ce que ça change.
Cela commence à bien faire l'histoire avec Guerlain, on le sait !
parler plutôt de l'émission, merde alors.
gamma
Je n'ai regardé que le premier numéro de cette émission, "toxic fringues" !

Lors de ce reportage, toutes les sources d'origine européenne sont soigneusement protégées alors que les témoignages d'enfants travaillant dans les entreprises de confection en Asie sont montrés à visages découverts, au péril de leur sécurité physique et matérielle et sans l'accord des parents. Cette différence de traitement est insupportable et inconsciente.

Quant au ton donné aux interviews, extrêmement agressif, m'a mis mal à l'aise et déplu. Des interviews non complaisantes peuvent se faire dans un cadre plus courtois. De plus, voir Lucet jouer ce rôle alors que madame sert la soupe à tous ses invités du 13h, ça fait un peu sourire (comme quand elle ricane face à un parfumeur faisant un mot douteux sur le travail des nègres).
je suis les émissions depuis le début et comme beaucoup de commentaires ci dessus je trouve cette émission épatante car même si les communicants se sentent piégés ,il semble qu' ils ne répondent que très difficilement aux demandes d'interview. l' émission sur les fringues toxiques étaient à juste titre un modèle.Impossible d' interroger le patron de Zara France ;il faut que le journaliste aille en Espagne loprs de la publication-ô combien juteuse- du bilan financier et interpelle le patron qui ne s'y attendait pas sur les conditions de travail en Inde...et là surprise là cellule de crise s'est mise en route et le l'interview de Zara France a eu lieu et des pistes ont été proposées pour remédier aux "anomalies pointées "par l' équipe. Mr Leclerc est bien gentil ,il a toujours le même discours ; à savoir si il ne domine pas la communication,c'est qu' on le prend en traitre....Pareil pour le coton bio au Mali.Bonne journée à tous

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J'ai vu l'émission sur le "trading haute fréquence".
Le courage de ces humanistes est inversement proportionnel à leur rapacité quand ils se planquent dans leurs bureaux pour faire les malins.
J'avoue avoir ressenti durant le reportage quelques pulsions staliniennes, surtout quand on entend que le gus qui s'est embourbé près de 600.000€ illégalement a été condamné à une amende de...10.000€. Moralité, mieux vaut voler en Bourse qu'une mobylette.
On vit dans un monde formidable.

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J'ai vu l'émission qui traitait de l'évasion fiscale... avec entre autres l'innéfable baron S... son industrie luxemburgeoise... ses circuits opaques et rémunérateurs... un grand moment !!!
"des mères de famille "ont été placées dans des IRM" pour du neuromarketing, afin de trouver une odeur à diffuser dans les restaurants MC Do."

Ah bon ? Alors que ça sent le graillon dedans et dehors à 10 mètres à la ronde, quel que soit le pays aux 4 coins de la planète (pas ronde donc mais carrée).

Ils veulent remplacer l'odeur de graillon recuit par quoi ? la croûte de maroilles, la couche de bébé usagée... j'allais dire du graillon recuit mais c'est déjà fait !

McDo est dégueu de faire les tests IRM, mais que dire des cobayes qui rentrent dans la machine ? Payées peut-être un bigmac bien grailloneux, ce qui expliquerai tout.
Comme au Poker : pour voir...
gamma
Emission très interressante, documentée, pour du journalisme d'investigation, qui manque de plus en plus cruellement...
Les « communicants » ? Je pense que ces gens n'ont simplement pas l'habitude des questions dérangeantes. Mais ne rêvez pas, on dénonce ici des brebis galeuses, non pas le système. Voilà une émission qui pourrait régaler l'extrême droite.

Un bon coup de gueule, et hop Monoprix rentre dans le rang, augmente ses employées, allège les cadences, achète aux paysans à des prix corrects, diminue la rétribution des actionnaires au profit de la collectivité citoyenne, etc.

Ne rêvez pas, cette télé de merde n'est pas devenue citoyenne par enchantement. Le peuple réclame plus de justice, on lui en envoie en pâture. En plus, c'est porteur, on fait de l'audimat avec.

Ce n'est pas de l'investigation. L'investigation, c'est aller voir ce qu'il y a derrière, pourquoi, comment. Montrer du doigt le pas beau cela ne suffit pas et ne désigne pas le coupable, mais seulement un complice.
Intéressant ! Je regarderai cette émission !
Je suis sur le cul. Je ne savais pas l'existence de cette émission, et je suis super content qu'elle existe (comme Ellis, je regarde ABE - A Bon Entendeur de la télé suisse sur internet) et c'est incroyable de voir du travail journalistique réel être fait à la télé.
Sur - le - cul ! j'vous dis !

Et encore plus quand je vois qui la prépare et la présente ; je crois rêver : c'est vraiment la Elise Lucet qui sourient comme un robot dans son JT lêche-bottiste et ultra "concernant" ?!? C'est vraiment la Elise Lucet qui a acquiescé avec un "mmhh... mmhh..." aux propos abjects de Guerlain prononcé sur son plateau, et sans réagir ensuite autrement que par son énervant sourire-robotique ?!?

J'ai beau regarder la date, on n'est pas le 1er Avril.
Ainsi, le vrai journalisme, citoyen, éclairant, travaillé, préparé avec soin, sans concession, peut exister sur France télé. Dingue, ça. Il me faudra plusieurs jours pour me remettre d'une telle nouvelle.
Je ne connais pas ces émissions mais vais m'y intéresser, merci de les avoir signalées.

Le neuromarketing c'est vraiment un concept d'une immonde dégueulasserie. C'est un viol du citoyen, de sa conscience et de son libre-arbitre. C'est pire encore, c'est gravissime même, en ce qui concerne les enfants dont le subconscient et les perceptions sont en construction. Je suis de moins en moins démocrate et vais bientôt être pour le retour de la peine de mort en ce qui concerne les espèces extrêmement nuisibles.
Moi ce qui me frappe dans cette émission c'est que des gens soit payer en tant que respossable de la communication des société et qui refuse de faire leurs boulot (empoils fictifs???)
Sinon l'émission me plais car elle touche des sujets qui sont trés peu abordé (l'obsolescence programmé) sauf ici.
Cash investigation, c'est un bon concept, mais pourquoi france 2 n'a-t-elle pas pratiqué l'investigation plus tôt ?? Et plus systématiquement ??


Car dans le 13 h de France 2, Elise Lucet reste plutôt cool avec ses invités, vous vous souvenez de l'affaire Guerlain ??
Les communicants qui se plaignent que les journalistes utilisent leurs méthodes? Les pauvres choux!

En tout cas, l'émission fait effectivement du buzz, mais du bon buzz, puisque d'après vos informations, c'est toujours justifié.

J'espère qu'ils pourront continuer la saison prochaine...
Je trouve cette initiative louable... Il y a eu (mais j'ignore si elle existe encore) une émission similaire à la télévision suisse romande... Les pressions étaient fortes et nombreuses après (ou avant) la diffusion.
Pour Cash, il faut voir... personnellement, j'ai vu quelques extraits seulement (ce serait mieux qu'elle passe en 1ère partie de soirée, après tout, pour l'instant, il n'y a plus de pubs au-delà de 20h (sauf lorsqu'elles sont déguisées)...
Mais dès que l'émission va toucher à un annonceur, les pressions vont être pesantes... surtout si -comme il semble que ce soit la volonté du nouveau gouvernement- la pub est réouverte après 20h.
Il est temps de regarder la vérité en face: Le mal absolu en économie, c'est l'absence de besoins, le zen. L'obsolescence programmée, les complexes pharmaco-thérapeutique et militaro-industriel, par la dynamique des besoins qu'ils enclenchent - Nietzsche: " On croit que c'est le besoin qui crée la chose alors que c'est le contraire"- freinent le naufrage de l'économie. Ayons le courage d'être cons mais riches plutôt qu'intelligents mais face à nous-mêmes.

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