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Commentaires

Busnel-De Vigan : madame écrit, monsieur adore

Une femme écrivain à succès, un homme critique littéraire influent : un couple. Dans le portrait que dresse de Delphine de Vigan Libération ce lundi 31 octobre, on apprend que l'auteure du récent roman Rien ne s'oppose à la nuit (éd. JC Lattès), qui a dépassé les 100 000 ventes, est la compagne "du journaliste et critique littéraire François Busnel, animateur de la Grande Librairie" sur France 5 – ainsi que directeur de la rédaction du magazine Lire, chroniqueur hebdomadaire à L'Express et animateur d'une heure d'interview quotidienne sur France Inter, ce que Libé oublie de mentionner. Ni vu ni connu, le journaliste a reçu l'écrivain mi-septembre.

Derniers commentaires

J'ai toujours trouvé Busnel complaisant et creux dans ses interviews. Ce conflit d'intérêt, auquel il n'y voit goutte, ne fait que confirmer ma vision du personnage.
Dans Lire de septembre 2006, M. Busnel posait dans une publicite pour le mobilier "encastrable" Miele. Au-dessous d’une photo où on le voit s’affairer en tablier autour de plaques chauffantes, on peut lire par exemple : "Lire peut témoigner de la qualité des encastrables Miele" ! Et, malgré l’émoi provoqué par cette mise en scène, Busnel déclarait dans la presse qu’il regrettait "de ne pas y avoir été à fond" en demandant "à tous nos chroniqueurs d’aller faire la cuisine avec nous" !

Liberation
Mardi 12 septembre 2006

Une histoire
Le mauvais goût de «Lire»
Par Catherine MALLAVAL

Un directeur de la rédaction qui, avec son adjoint,
pose derrière des fourneaux aux côtés d'un chef
cuisinier dans son propre journal, en l'occurrence
dans le dernier numéro de Lire, c'est déjà un rien
étrange. Mais quand on découvre que le duo fait la pub
des encastrables de la marque Miele, ça sent la
mauvaise cuisine. De fait, la double page,
discrètement surtitrée «Communiqué», dans laquelle on
peut voir un accrocheur «Lire peut témoigner de la
qualité des encastrables», a soulevé l'ire et la
consternation des journalistes de la maison
Express-Expansion, dont fait partie le magazine. Dans
un communiqué diffusé en interne, la Société des
journalistes de l'Express a fermement déploré ce
mélange des genres, évoquant une dérive déontologique
inacceptable.
[quote=Busnel]Je choisis mes invités de France 5 sur deux critères : est-ce que j'ai aimé le livre? est-ce que tout le monde en parle?" [...]
il faut exposer les auteurs dont tout le monde parle
Ce Busnel a une conception particulière de son métier de critique littéraire...
Si tous le monde se mettait à suivre ses principes, on ne parlerait plus que d'auteurs morts!
Dans quelle situation Monsieur François Busnel considère-t-il qu'il pourrait y avoir conflit d'intérêts ? Quand il invite sa maman (ou sa tata) à la cantine ? Quand il se gare sur la place d'un collègue ? Quand il met deux sucres dans son café (ou son thé) ? Quand il refile un bouquin (service de presse) à sa nièce ? Je sais pas, moi. Mais lui, si, il doit...
J'ai adoré : ""On est dans une époque où de petits Saint-Just sont prompts à vous faire dégainer des certificats de vertu, je me méfie de la dictature de la transparence", justifie le journaliste. Dans une réthorique classique, il interroge : "Fallait-il pénaliser la femme que j'aime parce qu'elle est la femme que j'aime ?" Cela dit, il souligne qu'il a glissé "un petit message en fin d'émission". Réservé à ceux qui savent, puisqu'il a effectivement déclaré, en présentant les livres de ses quatre invités pour conclure l'émission : "Livre que j'ai particulièrement aimé... pas que le livre d'ailleurs."

Vive Saint-Just !
bravo pour le commentaire de Velcro! et puis, nous avons si peu d'émissions "de livres" des vraies, je veux dire.
Il semble que personne, dans ce fil, n'a posé la question en ces termes : François Busnel est-il à ce point irremplaçable ? Autrement dit, si le producteur de l'émission La grande librairie sur France 5 estime indispensable d'inviter/promouvoir tel(le) ou tel(le) écrivain(e) et que, par hasard, celui(-le)-ci est un(e) proche de l'animateur, pourquoi ne pas employer exceptionnellement les services d'un autre animateur, qui remplacerait le premier le temps d'une émission ? Le PAF ne manque pourtant pas de cireurs de pompes…
Cher Dan,
Je regarde l'émission de Busnel régulièrement depuis deux ans environ mais pas au point d'avoir regardé celle avec de Vigan. Mon impression générale et qui, pour le coup, me semble assez objective, est que Busnel est souvent enthousiaste vis à vis des écrivains qu'il invite et parfois particulièrement enthousiaste (notamment envers Philip Roth que l'on retrouve souvent et avec lequel il entretient visiblement et explicitement une relation amicale). L'enthousiasme qu'il démontre envers l'oeuvre de de Vigan ne me semble pas plus extraordinaire qu'envers celle de Roth ou d'Ellroy.
Je crois tout simplement que Busnel ne savait pas comment faire pour préserver sa vie privée tout en restant honnête et sincère envers une oeuvre qu'il a particulièrement aimée. De Vigan est une auteure en vogue, il est tout à fait normal voire attendu qu'il l'invite, il serait même presque étrange qu'il ne le fasse pas.Oui, il aurait peut-être fallu qu'il mentionne la nature de sa relation mais ça n'aurait rien changé, je le crois sincère. Très franchement, ce n'est pas bien grave, il faut voir les émissions de Busnel pour remettre en contexte.
Favoritisme conjugal sur le service public ? Est-ce que cela changerait quelque chose si c'était dans le secteur privé de l'audiovisuel?
Je trouve que Busnel ne doit pas éviter d'inviter sa chère et tendre, mais il doit juste dire qu'il est proche d'elle, et faire son émission.
Après tout, si c'est un bon écrivain, pourquoi devrait-il s'empêcher de l'inviter ?

C'est quand même mieux s'il n'y a pas soupçon de conflit d'intérêt.Les choses sont claires pour tout le monde.
Ce qui me fait toujours rire, dans ce genre d'affaires, c'est l'insistance sur la qualité "officielle" de la liaison...
C'est étonnant, non, pour des journalistes progressistes, ce primat accordé au mariage, suivi du PACS, puis du concubinage ? Ce respect absolu des institutions les plus enracinées, les plus "phallocrates", les plus moyen-âgeuses...
Et jamais un mot sur les "coucheries", histoires anciennes, aventures connues de tous et la foultitude de façons qu'il y a d'"être ensemble"...

Faut-il partager le même toit depuis plusieurs mois et avoir des enfants communs pour que le soupçon de conflit d'intérêt apparaisse ?

Une faveur accordée à un simple "partenaire sexuel", est-ce seulement du copinage habituel ?

Ou est-ce seulement une frontière tacite qui évite de remplir nos colonnes de saletés, qui révèleraient que :

1/ On ne fait pas que se marier entre-soi, on couche beaucoup entre-soi, aussi.
2/ On couche vraiment beaucoup entre-soi dans le "microcosme"
3/ L'antique "promotion canapé" est toujours une loi du genre
4/ La séduction sexuelle est un argument d'autant plus fort qu'on est un "intellectuel"


Tartuffes, va !

Hi hi hi !
Cher Dan,

Je vous trouve pertinent la plupart du temps mais là votre point de vue n'est pas objectif.

François Busnel explique très bien sa position. Il est clair et je pense sans ambiguïté. On ne peut pas lui reprocher d'être amoureux d'une femme qui en même temps écrit bien. Je ne pense pas que François Busnel fasse du favoritisme. Peut-être est-il même mal à l'aise. Il fait son boulot et il le fait bien, en tout cas à France Inter car n'ayant pas la télévision je ne peux donner un avis sur ses passages à France 5.
Ne voyons pas le mal partout. Il reste des gens honnêtes dans votre profession. Monsieur Busnel en fait partie au même titre que vous tous à Arretsurimage ou Mediapart par exemple. C'est ce que je pense. Je ne connais pas le travail de cette dame étant plus attiré par la littérature américaine ou anglaise: des gens comme Ellory, Jim Harrison, Gaines, J. Lee Burke, Mc Carthy etc.......... Mais voilà, votre article m'a donné envie d'acheter le livre de Delphine de Vigan. Peut-être cette dame me réconciliera-t-elle avec la littérature française? Votre article m'aura au moins apporté ça.
c'est une regrettable maladresse d'autant que nous voyons trop souvnt des auteurs déjà médiatisé quan dubois sera -til invité par exemple pour le cas sneideir
Lu le livre....très bien écrit mais là je m'attaque au sujet du livre, ce n'est pas une solution - même si on est une bonne plume - de s'épancher sur l'épaule du lecteur pour faire sa thérapie !
Tout à fait d'accord avec Busnel, puisque le livre est bon, il a raison. Ce qu'elles sont barbantes ces perpétuelles recherches de culpabilité!
Pour une fois qu'un bon livre se vend bien, pourquoi chercher la petite bête.
J'ai adoré le livre que j'ai acheté le jour de sa mise en vente avant de lire la moindre
critique.
Si je l'avais acheté plus tard, convaincu par l'émission de Busnel, je l'en remercierai
autant que l'auteur pour l'expérience de cette lecture enrichissante.
Ce type de "conflit d'intérêts" n'est gênant que si l'auteur est médiocre et en a besoin
pour vendre. Ce n'est pas le cas ici...
Faites plutôt une analyse poussée des conflits d'intérêt qui gouvernent les prix littéraires,
cela a atteint le niveau de la caricature cette année. Tous les bons livres, sauf un, ont disparu
au fur et à mesure des sélections successives.
Ah Busnel, le roi de la brosse à reluire. La comparaison avec Pivot m'a toujours parue franchement déplacée quand on prend un peu le temps de regarder qq numéros d'Apostrophes sur le site de l'INA... Il n'hésitait jamais à envoyer un petit tacle à ses invités s'il le jugeait nécessaire, recevoir des auteurs n'était pas forcément pour lui synonyme de promo aveugle. Quand je vois que Busnel est capable de recevoir Giesbert et trouver Un très grand amour fabuleux ou dire toujours autant de bien de Djian alors que ses bouquins n'ont jamais été aussi mauvais que depuis qu'il est Gallimard, bon y a de quoi se poser des questions...

Je pleure l'époque où l'écrivai était une vraie rockstar, j'envie aux auteurs américains la façon dont ils sont reçus dans les talk-shows. A ce sujet, idée article pour @si, si vous faisiez un comparatif sur la façon dont on parler de littérature à la télé chez les anglo-saxons ou même chez nos frontaliers hispaniques ou italiens qui aprait-il sont très demandeurs de littérature française contemporaine?
Tout à fait normal qu' il invite une excellente écrivaine , méme si elle est sa compagne .
Je pense aussi qu'il aurait dû informer le public au début de l'émission, mais l'animateur ne peut pas inviter uniquement des auteurs qu'il n'a jamais rencontré ou des auteurs qui ont du mal à vendre.

A part ça, le vouvoiement pendant l'entrevue et le traitement égalitaire (autant que possible) des invités est indispensable. Les professionnels des medias se pensent toujours prescripteurs alors que ce n'est qu'une partie de leur travail : ce sont des médiateurs entre le public et l'invité.
J'écoute de temps en temps Busnuel sur France Inter à 17h. D'abord, c'est une voix remarquable, " reposante" qui incite à écouter. Selon l'invité, j'écoute de temps en temps son "Grand Entretien". C'est une émission de qualité.

A partir d'aujourd'hui, tout change. Evidemment, son niveau de crédibilité et de sincérité en prend un coup. A l'avenir, je prendrai ses opinions
avec un zeste de doute: est-il en train de me présenter un ami, un membre de sa famille,etc.

Dommage, il n'avait qu'à le dire...UN peu comme dans les nouvelles règlementations sur l'industrie du médicament: les chercheurs ont l'obligation légale de déclarer leurs rémunérations des laboratoires.

Petite question précise à Dan, qui n'est pas obligé de répondre aujourd'hui...Je suis pour l'émancipation des masses laborieuses, surtout les jours fériés.
Pourquoi écrire " femme écrivain": pourquoi pas "écrivaine" ?
Avec toutes ses casquettes, Busnel a encore le temps d'aller au théâtre, au restau... faut qu'il m'explique.

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

Busnel-De Vigan, ce n'est plus du copinage, mais du "copulage"!
C'est l'éternelle et classique question du conflit d'intérêt: c'est justement parce qu'il y a conflit que des mesures prophylactiques sont nécessaires pour éviter qu'il ne se manifeste. Pour prendre, dans un autre domaine, l'exemple d'un couple en ce moment très médiatisé, jamais Anne Sinclair n'a reçu son (futur ex?)-mari à 7 sur 7, car le simple soupçon de favoritisme nuisait à l'un comme d'ailleurs à l'autre membre du couple. Ici, c'est la même chose: sans remettre en cause la sincérité de François Busnel dans son appréciation du livre de Delphine de Vigan, qui garantit qu'il lui eût accordé le même traitement si elle n'était pas sa compagne? C'est une réponse insoluble, et ce n'est certainement pas le premier intéressé qui pourrait y répondre. Pour éviter que la question ne se pose, il aurait suffi de proscrire sa compagne de ses émissions. Surtout que le succès public n'est certainement pas dû à une soudaine ruée dans les librairies du public de François Busnel; elle n'avait donc sans doute pas besoin du soutien de son chéri pour que son livre se vendît.
Être professionnel, c'est être déshumanisé donc, expliqué par Busnel.
Ce n'est pas une certitude absolue pourtant. C'est un principe de base qu'on applique avec la conscience tranquille mais je n'y crois qu'à moitié. On en revient d'ailleurs, notre cerveau semble être efficace aussi quand on ne le bride pas, la peur des réflexes idiots c'est bien, mais le besoin de justifier tout aux yeux des autres peut être une dérive qui fait faire n'importe quoi.
Le mécanique, le méthodique, le sang froid, l'anticipation, l'absence d'aléatoire, d'intuition, d'irrationnel: c'est l'efficacité, la fiabilité, la garantie d'un produit fini standard répondant au cahier des charges.
Avec des principes pareils, il n'y a plus moyen de manger un poulet à un repas, personne n'a la même chose dans l'assiette!!!

On s'attache à un présentateur, on lui accorde notre confiance, et il nous dit froidement que son degré d'implication humaine est réduit à sa portion la plus réduite et qu'il efface tout pour n'être que l'apparence neutre sur laquelle chacun projette ce qu'il veut...
Ça dérange pas, c'est égal... Faut le dire vite.

"J'ai lu tous les livres et la chair est triste?" C'est comme si elle se déguisait en hôtesse de l'air et lui en pilote sous mes yeux, pour s'émoustiller. ouah on va rigoler mon amour, on va leur faire un numéro de on s'interviewe, comme c'est excitant!

J'arrive pas à faire la désabusée, et me dire that's how it goes...
La franchise naturelle, comme dans ses réponses à asi, est le seul moyen de ne pas être dans la manipulation. Le professionnalisme télévisuel ne peut pas échapper à la manipulation du téléspectateur? Heureusement qu'on sait que des instants échappent à la maitrise des pros et que des fois on voit le "vrai" sur les êtres, en toute transparence, mieux qu'ailleurs.
Personnellement, ça ne me dérange pas... s'il s'agit de littérature...
En revanche, je suis très dérangée lorsque les gens de télé invitent à leurs émissions de "talk-show" des hommes politiques auteurs de livres dont tout le monde sait qu'ils sont écrits par des "nègres". Et ils "pondent" presque plus à droite qu'à gauche... et ça y va avec la promotion !
Promotion de leurs idées, promotion de leurs écrits, promotion de leurs petites phrases, promotion permanente... Ou alors promotion du bouquin d'un confrère journaliste aussi... (cf Macé-Scaron invité partout alors que son nègre ou lui-même a copié qqs chapitres ailleurs)... D'ailleurs au cours de ces talk-show promotions, tous ceux qui se tutoient en coulisses reprennent tranquillement le vouvoiement en plateau... Zut quoi... faut faire croire au télespectateur qu'on n'est pas dans la même bulle médiatique que l'interviewé ! Copains/coquins... c'est connu !
Mais là, cette complicité cachée, oui, elle me dérange !
C'est grave si ça ne me dérange pas ? Je trouve même la petite minute de vidéo tout à fait attendrissante...

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