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Au cimetière des objets "en avance sur leur temps"

Dreamcast, Betamax, Virtual Boy... La frise chronologique de l'innovation technique est parsemée de ces objets inclassables, trop futuristes pour leur temps mais trop ringards pour notre époque. Leur échec révèle une résistance au dogme du progrès.

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Dans les grandes entreprises, le Graal, c'est le TTM, le Time To Market. Avant c'est trop tôt (Hanspring par exemple) et après, c'est trop tard (Windows Phone pourtant bien meilleur que les concurrents). Le "Time", c'est un croisement de nombreuses c(...)

Mr Prévost, vos chroniques étant toutes meilleures les unes que les autres, je me demande si elles ne sont pas en avance sur leur temps.

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On reconnaît une innovation rendue désirable par sa rapide disparition des usages. Par exemple, le couteau à viande électrique. À l'inverse, si l'usage perdure, là, il y a  quelque chose. Le smartphone qui s'est démocratisé il y a  bientôt (...)

Derniers commentaires

Encore, encore, encore !

c’est trop court : on veut un essai, un livre, un dossier. Sur ASI ou ailleurs.

A part ça, il est clair pour moi que nous sommes en plein « frenetic standstill ». Je ne peux pas le prouver, mais j’en suis convaincu.

Et la 5G perturberait les avions  c' est les compagnies aeronautiques qui le disent ...

Fascinant.

Tout d'abord merci de ne pas avoir usé et abusé du mot technologie et de vous être contenté de technique qui est largement suffisant.


"Alors, qu'est-ce qui rend une innovation désirable au commun des mortels (outre d'énormes budgets publicitaires) ?" 


C'est gentil de répondre à la question en la posant. 


Ce qui rend une innovation désirable au commun des mortels c'est le marketing, sorte de religion profane dont les prêtres ont juste deux neurones. Le premier s'appelle offre et le second profit.




On reconnaît une innovation rendue désirable par sa rapide disparition des usages. Par exemple, le couteau à viande électrique. À l'inverse, si l'usage perdure, là, il y a  quelque chose. Le smartphone qui s'est démocratisé il y a  bientôt 15 ans est aujourd'hui plus répandu que le téléviseur.


Vous avez tout à fait raison.


D'ailleurs je me souviens que le couteau électrique a été lancé sur la marché avec un budget publicitaire au moins égal à celui de l'iphone et que cet instrument était destiné à remplacer à la fois le couteau, la fourchette et la cuillère.

Il y a le marketing et il y a aussi les choix industriels qui ne profitent pas toujours aux meilleurs. À l'âge d'or de la vidéo grand public, deux systèmes étaient en concurrence : le Betamax de Sony et la VHS de JVC (Philips est arrivé trop tard avec son V2000). Pour les professionnels de la vidéo, le système de Sony était incontestablement le meilleur. Mais pour les industriels qui ont favorisé la VHS, le critère le plus important pour le grand public était la durée d'enregistrement, quand bien même la qualité serait dégradée. C'est donc la VHS qui a gagné. Sony s'est consolé en devenant le leader dans le monde professionnel avec les systèmes Betacam SP et Betacam numérique.

Merci pour cet excellent article!

Mr Prévost, vos chroniques étant toutes meilleures les unes que les autres, je me demande si elles ne sont pas en avance sur leur temps.

Une déclinaison du «  il faut que tout change pour que rien ne change ». 


Une étude (belge?) a dit que la voiture électrique sera un phénomène éphémère. 

Sauf l’AMI avec ses fenêtres de deux-chevaux, peut-être? 

"formicapunk (pensez France de Giscard, Citroën Karin et télés en boule)...  "

Pensez Boulet également : http://www.bouletcorp.com/2011/07/07/formicapunk/

Tiens, cela me fait penser à un truc dont j'entends parler depuis les années 80 et qui régulièrement est présenté comme "notre futur proche à tous". Dans les années 80, cela s'appelait la domotique...


Maintenant, cela ne doit plus s'appeler comme ça mais j'ai l'impression que l'on essaie toujours de nous vendre un peu la même chose sous un autre nom sans que cela n'ait jamais réussi à vraiment s'implanter (à part à la marge) malgré les progrès techniques immenses et la pénétration de l'informatique et de l'internet dans les foyers...

Maintenant, on nous parle de frigos connectés qui vérifient les dates de périssement des denrées et qui font la liste de courses tous seuls. Mais est-ce que ça existe vraiment ? Et est-ce qu'il y a des gens qui ont ça chez eux ?


Le truc nouveau qui est apparu ces dernières années, ce sont les enceintes connectées. Mais, outre les problèmes techniques ou de respect de la vie privée qui se posent, est-ce que cela se vend vraiment beaucoup et surtout est-ce que les gens qui les achètent les utilisent vraiment sur le long terme ?


Dans les grandes entreprises, le Graal, c'est le TTM, le Time To Market. Avant c'est trop tôt (Hanspring par exemple) et après, c'est trop tard (Windows Phone pourtant bien meilleur que les concurrents). Le "Time", c'est un croisement de nombreuses choses dont certaines (la plupart ?) sont difficilement prévisibles. Déjà, sans Palm, Treo, Blackberry, Symbian, iPod, la gamme 90 de Nokia, etc. pas d'iPhone. Jobs nous vent l'iPhone en nous disant que plutôt que d'avoir un PDA de type PocketPC, plus un Mobile, plus un iPod et bien vous avez tout ça dans un seul appareil : l'iPhone. Alors ça revient au même prix, mais c'est plus facile à trimbaler. Mais Jobs le vent à ceux qui utilisent un PDA ou à ceux qui ont déjà un ancêtre de smartphone donc (Nokia 90xx, Hanspring et autres). Il sera totalement débordé. Il sous-estime des aspects essentiels.
1- le passage du GPRS à la 3G. C'est un peu comme passer du modem 56k à l'xDSL : l'Internet devient utilisable pour tous.
2- le recours à l'écran capacitif (au lieu du résistif) qui permet une utilisation sans stylet et donc à une main. Ce dernier point révolutionne l'interaction. Elle est mécaniquement beaucoup plus simple. Le doigt bien plus gros qu'un stylet exige des objets graphiques plus grands, donc moins nombreux (seul Apple était en capacité de proposer comme génial un truc qui fait moins de choses, comme elle l'avait déjà fait avec l'iPod). Si on ajoute à cela le fait que l’on peut glisser le doigt pour interagir (le fameux slide), Apple propose une Interface accessible par tous.
3- Jobs fait confiance à ses troupes qui lui disent que tout le monde à tort. Handspring, BlackBerry, Nokia, et même Google qui travaille sur la première version d'Android qu'il destine à des terminaux avec clavier physique (il "pivotera" dès la sortie de l'iPhone, comprenant son erreur). Comme d'habitude dans l'Apple des années 2000, la troupe (formée par des pros en sciences cognitives plutôt que les marketeurs d’aujourd’hui) observe l'utilisation réelle des objets déjà là. Ils constatent que le temps de lecture est bien plus important que le temps de saisie. Mais l'absence de stylet les détourne de l'écriture manuscrite (sans parler de l'expérience désastreuse du Newton). Ils bossent donc sur un clavier virtuel et arrivent à le rendre plus rapide qu'un blackberry en réutilisant la saisie prédictive déjà largement rependue sur les bêtes téléphones (le T9).

Je m'arrête là, c'est en fait bien plus complexe. Il y a bien le moment de maturité techno-économique (disponibilité de la 3G et écrans capacitifs juste abordables) et puis la direction par les sachants : concevoir en se basant sur la connaissance fine de l'activité des personnes utilisatrices et non sur les résultats de questionnaires par exemple. Cet Apple des années 2000 démocratisait des usages prometteurs avec un formidable talent (iPod 2001, iPhone 2007, iPad 2011)



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