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Commentaires

Arnault la frite, repoussoir national

Ce qui n'a pas été assez souligné sur Bernard Arnault

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Tiens, j'en rajoute une couche: Le Diplo cette fois:

Qu’y a-t-il de plus scandaleux : que M. Bernard Arnault réclame la nationalité belge afin de préparer l’ « optimisation fiscale » de sa fortune — la première française et quatrième du monde — ou que les politiques publiques successives (en France, en Belgique, ailleurs) aient offert de telles possibilités à leurs contribuables les plus opulents ? On ne peut libérer le marché des capitaux, laisser proliférer les paradis fiscaux, y compris en Europe, et se plaindre ensuite que les individus pour qui de telles décisions sont prises choisissent d’en tirer le meilleur profit.
(Texte d’Acrimed de septembre 2010 qui prend aujourd’hui une certaine saveur. Ne le lisez pas, chère noblesse d’Empire*)

Parmi les portraits recalés, celui de Bernard Arnault - un ami de Libération ? - , tracé dans le strict respect du devoir d’informer et des règles déontologiques les plus élémentaires. En voici quelques extraits. Toutes nos excuses auprès de son auteur, mais l’intranet de Libé n’est pas protégé contre les lectures indiscrètes. (Acrimed)
« Ça aurait pu tomber sur François Pinault, ce sera finalement Bernard Arnault. Les deux tycoons à la française cumulent les tares et avatars du capitalisme hexagonal. Mais au final, le patron de LVMH fait mieux et/ou pire que son concurrent. Va donc pour Arnault, qui possède au moins une qualité. Il valide, a posteriori et à merveille, la thèse de Karl Marx sur l’accumulation primitive du capital : « Elle joue le même rôle que le péché originel dans la théologie. » Avant de prospérer par les mécanismes du marché, « un tas de coquins entassèrent trésor sur trésor, tandis que les autres se trouvèrent dénués de tout », résumait ce bon vieux Karl.[…]
Le péché originel de Bernard Arnault, ce n’est pas d’être bien né – il a hérité d’une entreprise immobilière. Mais d’avoir proféré l’un des plus gros bobards de l’histoire économique, le 16 décembre en 1984. Il affirme : « Je procéderai à la mise en œuvre du plan industriel », promettant de « maintenir la survie du groupe en évitant son démantèlement. » Il s’agissait de la reprise de Boussac, conglomérat textile au bord de la faillite. Arnault débarque tel un sauveur. Sur sa bonne mine de fils de famille du Nord, il obtient du gouvernement une subvention de 750 millions de francs, et des banques, un abandon de créances d’un milliard. Au nom de la sauvegarde de milliers d’emplois. En mars 1986, la droite revenue au pouvoir, il réitère par écrit sa promesse d’ivrogne : « Toute cession d’activité au sein du groupe Boussac aura un caractère exceptionnel. »
Arnault encaisse l’argent, oublie aussitôt ses belles promesses, liquide les usines textiles, vend quelques pépites du groupe (Peaudouce, Conforama…) et ne conserve guère que le seul actif qui vaille à ses yeux : Dior. Avec une mise initiale de 40 millions de francs, il se retrouve trois ans plus tard avec un magot de 8 milliards. […] Après avoir encaissé les subventions, il la refourgue à des Scandinaves. Seul Arnault se verra condamné par la commission européenne à rembourser une partie des aides (340 millions) pour avoir poussé plus loin le bouchon. Il s’en fout : la sanction n’interviendra que dix ans plus tard, fortune amplement faite.
Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Arnault sublime Marx. D’originel, le péché devient longitudinal. C’est la prise de contrôle de LVMH (Louis Vuitton-Moët Hennessy), entre 1987 et 1990. […]
A la tête de marques de prestige, rachetées à la hussarde, Bernard Arnault se pique d’afficher un profil de créateur d’entreprises. La tâche est rude. Il s’y essaie en soutenant à bout de bras la maison de couture Christian Lacroix : un désastre financier. Puis en saupoudrant ses coups de pouce à des start-up : une pantalonnade. Sa filiale Europ@web engloutit 5 milliards en pure perte, Bernard Arnault devenant la risée de la communauté internet. Il tente de restaurer sa fierté par une boulimie de rachats dans le luxe (Sephora, Tag Heuer, Régina Rubens, Chaumet, Fendi…). Le titre de son auto-hagiographie, la Passion créative, n’en est que plus ridicule.
Comme Pinault, Arnault a entubé plus d’un petit porteur, le gendarme de la Bourse s’acharnant à justifier l’adage « fort avec les faibles, faible avec les forts. » [..]
Dans le microcosme financier, la réputation d’Arnault est exécrable […] Il ne sait même pas bien mentir. Au président de Conforama qui s’inquiète un jour d’une rumeur de vente, Arnault rétorque : « Vous n’y pensez pas, Je peux vous assurer qu’il n’en est rien. » Le lendemain, il vend Conforama à Pinault.
Médiatiquement, Arnault sait courtiser la presse féminine ou culturelle. Et manier le bâton, supprimant un budget publicitaire au Nouvel Obs après un article consacré à son « impasse stratégique ». Arnault s’est surtout bordé politiquement, une bonne dose de balladuro-sarkozysme, un zeste de rocardo-fabiusisme. En 1994, Edouard Balladur lui remet la Légion d’honneur. En 1998, il recrute son ancien directeur de cabinet, Nicolas Bazire. En 2009, c’est au tour de Patrice Ouart, conseiller juridique à l’Elysée […] OK, Pinault a recruté Claude Chirac (plus une poignée de fabiusiens) et invite Jacques à Saint-Tropez, mais les chiraquiens ne sont plus au pouvoir. Et puis Arnault vient d’embaucher Bernadette comme « conseillère » de luxe.
Dernière anecdote, pour la route. Quand Bernard Arnault descend lui aussi à Saint-Tropez et se pique de prendre un bain de mer, il se fait accompagner d’un maître-nageur. Au minimum, cet homme est grotesque. »

Si quelqu'un trouve la morale d'Arnault là-dedans, prière de la ramener à son propriétaire en poste restante. A Uccle.
Maja me manque, comment on fait? Ils sont tarés, en plus Suzie perd la mémoire.
Demain, dans Libé, 3 pages complètes de pub pour Yves St Laurent.

YSL est une filliale de PPR, propriété de François Pinault, grand rival de Bernard Arnault.

C'est rigolo les coïncidences...
Chers tous, j'ai trouvé un livre qui semble décrire ce que nous vivons avec une acuité impressionante. Pourtant, il a été écrit entre 1910 et 1930 environ: "Propos sur les pouvoirs" d'Alain.
On pourrait presque y lire des commentaires sur des riches qui prenent la nationalité Belge pour payer moins d'impôts... tout y est. De là à conlcure que rien n'a changé en 100 ans de temps...

Note pour moi-même: au vu du blocage de la société aujourd'hui, j'ai vraiment beaucoup de mal à comprendre comment 1789 a pu avoir lieu. Il va falloir que je me renseigne.
Ne jamais oublier qu’Arnaud fait dans l’industrie du luxe. Une industrie qui non seulement non soufre pas de la crise en Europe grâce aux nouveaux riches des pays genre Chine Russie Inde ou pétromonarchies du Golfe mais va en profiter avec la baisse des garanties sociales et la case du droit du travail (vous savez, « la flexibilité ».

Il est donc indécent de venir chouiner que la p’tite blague de Libé est une atteinte au moral d’un type qui exclut le mot « morale » de son vocabulaire sauf à usage des domestiques et des employés. Son job et très accessoirement celui de ses esclaves n’est donc en rien menacé par le vilain Fromage Dur, nouveau gardien de la chourme.

http://www.liberation.fr/medias/2012/09/10/bernard-arnault-pote-plainte-contre-liberation_845248
J'essaye de me convertir à la théorie du complot, avoir voilà mon idée :
Hollande est bien embarrassé : il essaye d’évacuer sa promesse des 75% en la rendant de fait inefficace, mais ça se voit. Alors Bernard Arnaud, le plus riche d’entre eux, personnification du goût et du raffinement français qui rejailli –grâce lui en soit rendu- sur nous tous, se dévoue pour laisser courir cette rumeur de naturalisation. Libé concocte une Une dont elle a le secret pour faire monter la sauce. Une pierre 2 coups. Ca concentre l’attention, focalise le ressentiment, mais en même temps, prouve que la loi telle que promise par Hollande pendant la campagne serait contre-productive, car fera bel et bien fuir les riches et avec eux la croissance et les emplois. Ca y est, Hollande à la voie libre.
Coup de maître.
Selon Backchich, Libé aurait été beaucoup plus discret lorsque Edouard de Rotschild, son proprio, avait demandé la nationalité israélienne -
Fillon dit rarement des choses justes, saluons ça récente déclaration !
Moi ce qui m'interesserait de lire dans les journaux c'est l'historique de la fortune de Bernard Arnault ; le démantélement de Boussac, le rôle du Crédit Lyonnais, bref savoir combien a coûté à l'Etat en subventions de toutes sortes, en casse sociale, l'enrichissement de ce futur belge; IL se prépare un audit citoyen de la dette, pourquoi pas un audit de telles fortunes !
"Ce qu'il faudra observer pour savoir si Hollande est véritablement décidé à faire porter l'effort sur les revenus du capital"

Il me semble que c'est effectivement bien la tout le probleme : Cette "fuite" de demande de nationalisation belge par Arnault arrive a un moment assez interessant : Toute la semaine derniere, les medias nous ont montres que le gouvernement n'a aucune reelle idee des mesures fisclaes qu'il va prendre, mais que apparement ils ne vont pas toucher a revenu du capital, ce qui serait en fait la mesure la plus importante a prendre reellement !

Il me semble que le timing de cette annonce est avant tou du chantage sur la gouvernement : Et comme le montre le vite dit de Gilles ce matin, le fait que la presse internationale ( LVMH ne fait pas sa pub seulement en France ) reprenne cette info en une, ne peut que renforcer cette pression pour que le gouvernement finisse par ne taxer que les plus pauvres.
La vraie question, c'est pourquoi on fait tout un pataquès là-dessus ? En tant que citoyen UE, Arnault peut aller payer ses impôts pratiquement n'importe où en Europe sans faire aucune démarche de changement nationalité.
Arnault la frite !?
Pouah ! Comme c'est vulgâââiiire !
Depuis que Demorand est aux manettes, Libé rivalise de "Unes" putassières et d'articles dont les titres sont basés sur des jeux de mots vaseux niveau cours élémentaire : "A l’UMP, hanté c’est ouvert", "Dèche froide pour France Télévisions" ...
Et ils ont été élus "quotidien de l'année", c'est dire l'état de la presse en France.
[quote=Daniel Schneidermann]
La France sera sauvée par le ternaire.
Mais loin des symboles, ce sont les ingrates mesures fiscales, dans leur aride complexité, qui diront la réalité de la politique du gouvernement.

En effet, la pierre de touche est bien en relation avec ce que vous appelez la "réalité de la politique du gouvernement": la question est celle de la (plus ou moins) juste (ou non) correspondance des mesures fiscales aux symboles et à l'imaginaire qui s'y trouve associé. Mais le symbolique et l'imaginaire ne doivent pas être pour autant raillés simplement, car ils ne sont pas moins importants que le réel qui doit être défini si l'on ne veut pas sacrifier à l'illusion de "la réalité", laquelle n'est jamais que l'imagination que l'on s'en fait. Le mot réalité est trompeur en effet qui en français renvoie à "chose" ou "objet" "extérieurs", indépendants de l'idée que nous nous en faisons. Aussi Lacan* lui opposa-t-il le réel qui, lui, revient, "blessant", toujours au même endroit. De sorte qu'il faut soumettre le "ternaire" symbolique et imaginaire républicain (Liberté, Égalité, Fraternité), qu'ironiquement vous évoquez, à l'épreuve du réel effectif. La "réalité" s'avère être ainsi, non point celle de "la politique du gouvernement", mais ce à quoi, plutôt, il doit s'accorder, ainsi que le pays. Il s'agirait, autrement dit, de passer du ternaire Liberté, Égalité, Fraternité, plus imaginaire encore que symbolique, au ternaire analytique effectif: Réel, Imaginaire, Symbolique.

*Dont la référence à Hegel est, en l'occurrence, décisive: le "réel" chez Lacan renvoyant au wirklich: l'effectif de l'hégélienne Philosophie du Droit et non à ce dont la "réalité" serait indépendante de l'épreuve que nous en faisons.
Quelle inertie dans la presse.
Hé ! Ho ! Sarko c'est fini...
Alors la vulgarité de tous ces titres ça devrait être fini aussi.
"Libé ne craint donc pas pour ses budgets publicitaires. "
Cela ne le met pas à l'abri de la connerie.

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