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Commentaires

Abdallah de Jordanie, le pape, et quelques malentendus...

L'autre jour, un confrère m'interpelle sur Twitter.

Derniers commentaires

Quelques textes exprimant un point de vue sur l'après 7 janvier 2015 : http://7janvier2015.blog.lemonde.fr/
En parlant de malentendus;

Le camarade Rajoy il est bien venu chez nous pour les libertés fondamentales, la liberté d'expression et toutes ces conneries?

Ou pas ?

Il est tout de même pas venu chez nous parce que c'est encore autorisé, comme quand nos concitoyens vont aux putes chez lui?
Est-il écrit quelque part que le type un peu triste, sur la couverture de Charlie Hebdo, qui tient une pancarte "je suis charlie" et porte un turban en forme de paire de fesses est le prophète?
Non.
Ce sont les adorateurs du prophète en question qui l'ont décidé.
Est-ce que ce bonhomme est consituté de deux bites et deux paires de couilles?
Non.
Ce sont des mecs à l'esprit mal tourné qui l'ont décidé!
Moi aussi, dans les nuages, parfois, je vois des bites. Mais si je le disais autour de moi, on me traiterait de malade mental… Alors je ferme ma gueule et j'attends un coup de vent.
Et alors ? On n'a pas le droit de désapprouver des dessins de Charlie ?
C'est ça pour vous , la liberté d'expression ?
JE SUIS POUR LA LIBERTE D'EXPRESSION MAIS JE N'APPROUVE PAS TOUT CE QUI S'ECRIT;
C'est clair ?
La déclaration de la ministre de l'éducation est un pur scandale : interdiction aux élèves de dire ce qu'ils pensent, au nom de la liberté d'expression et de l'éducation aux valeurs de la république !!!! Avec ça, on est sûrs que l'ambiance dans les écoles va s'améliorer.
Et pour Nathalie Saint Cricq, il faut repérer ces élèves et les "traiter" ! Wouah ... ça me rappelle quelque chose, pas vous ?

Cette injonction d'unanimité, à mon avis, ça doit les faire gerber, les morts de Charlie.
Eux qui cherchaient plutôt le contraire, le disensus.
La laïcité a aussi ses intégristes. C'est une tendance terrible dans le monde où nous vivons. Nous rêvons tous de paix universelle. Et nous ne céderions pas un pouce de nos convictions pour éviter d'apporter notre contribution à la prochaine guerre.

Pour ce qui est de la une de Charlie... Je n'irais pas si loin dans l'exégèse. Mais je ne suis pas étonnée qu'elle suscite des violences dans les pays musulmans: au mieux, je la trouve condescendante. Et ceux qui ne comprennent pas qu'elle indigne des croyants font preuve d'une étonnante incapacité à se projeter dans l'émotion des autres. Les gens qui gouvernent le monde nous entraînent vers une guerre totale après avoir quasiment épuisé leur capacité à en déclarer une multitude de partielles. Et nous collaborons à cette monstruosité qui fera du XXIème siècle le digne successeur du XXème.

Du fond de son sac à malices, Mars va sans doute, à l'occasion, en sortir une, un vrai délice, qui me fera grosse impression
J'accepte votre inconditionnalité car vous répétez sans cesse, comme pour vous en convaincre, " A montrer aux nostalgiques du vieux CH qui trouvent que le nouveau a dérapé grave."

Je ne suis pas inconditionnel.

C'est un point de divergence.

Serait-ce le point qui sépare athée supérieur et athée inférieur? ou vice versa.

Je ne sais.

Passez un bon week-end car les nouvelles du monde sont bien inquiétantes.
Mais nous, nous avons le bouclier suprême: nous sommes Charlie.
Bon vent au monde...
Pourquoi étaient-ils si seuls ?
Et comment aujourd'hui, les attaques contre Charlie se poursuivent. Le Mahomet à tête de bite, un des derniers exemples de ces funestes divagations.
Pas la moindre prise de conscience, la plus petite remise en question chez ces irresponsables. Il ne s'est rien passé le 7 janvier.
Bonjour

merci à Daniel pour sa chronique.

elle a utilement alimenté ma réflexion et m'a incité à écrire un billet détaillé sur ce sujet.

J'ai été du coup, choqué, estomaqué, de constater que l'équipe de Charlie Hebdo avait non seulement décidé de faire sa une avec une caricature de Mahomet (4 morts aujourd'hui), mais SURTOUT d'y insérer 2 bites (à ce niveau, je ne dis même pas phallus) "pour faire rigoler la rédaction".

http://www.les-crises.fr/wp-content/uploads/2015/01/charlie-hebdo-90.jpg

Si cela avait été sur François Hollande, j'aurais bien rigolé, mais dans ce contexte, on comprendra que non...

On pourrait déjà discuter de ce fait là, mais LE PIRE est quand même qu'ils ne l'ont jamais clairement dit, et que les médias ont à peine relevé, ce que je trouve réellement un abus de confiance d'un mépris inouï pour nos concitoyens, tous bouleversés par cet acte barbare.

Le slogan du journal est "journal irresponsable", devons nous tous l'être, sans débat et avec des bribes d'information... ? (si on avait su ça mercredi dans les médias, le débat aurait été tout autre)

Et où cela s'arrêtera-t-il ?

Enfin bon, moi, ce que j'en dis... Ah si, donnons la parole à la sainte union européenne, en 2012 :

"C'est le pire exemple d'extrémistes provoquant des extrémistes" [Vygaudas Usackas, représentant spécial de l'Union européenne pour l'Afghanistan, JDD, 19/09/2012]

P.S. bien entendu, ayons tous une pensée pour les victimes d'un acte inhumain injustifiable...
On me rapporte qu'un ecclésiastique argentin du nom de Jorge Mario Bergoglio (profession, pape François) , a estimé (je cite) : "Si un grand ami dit du mal de ta mère, il doit s'attendre à recevoir un coup de poing".

Donc le dimanche c'est "pardonne nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés", mais le reste de la semaine fais bien gaffe à ta gueule si tu traites ma mère? Bravo le père François! tu n' aurais pas fait tache en tête de manif dimanche dernier.
Ce bonhomme, c'est Mahomet, Luz l'a dit. Et en même temps, il a indiqué, dans un très beau texte paru en même temps que la une sur le site de Libération et que je n'arrive pas à retrouver tel quel, que ce n'était pas tant Mahomet que son Mahomet, son bonhomme Mahomet, celui qu'il avait dessiné sur la une du "Charia Hebdo".

Un simple petit bonhomme, plutôt sympathique et rigolo, simplement fait pour représenter la place politique que tient Mahomet dans l'espace public aujourd'hui, et innocent du ramdam pas possible qu'il a provoqué. Un petit bonhomme qui aujourd'hui ne peut absolument pas comprendre comment lui, petit bonhomme, a pu provoquer tout cette boucherie, et qui pleure.
Et en même temps, il représente quelque chose d'autre, quelque chose dont on peut rire sans arrières pensées, en la représentant par un petit bonhomme, à laquelle on peut s'identifier et avec qui on peut pleurer. Et à laquelle on peut du coup pardonner, avec qui on peut faire la paix.

C'est un très beau dessin, qui montre pourquoi les dessins sont nécessaires.

Un aparté : quand je dessinais plus, j'avais eu une idée brillante pour un comic strip. Le principe, c'était de faire des petits bonhommes pour chacune des grandes religions, et de les faire discuter entre eux, à la façon des Peanuts ou de Mafalda, l'idée étant de jouer sur le choc des cultures et l'absurde des interdits et tabous de chacune des religions. Du coup, c'était rigolo de jouer sur les tabous liés au sacré pour les représenter. Mon petit bonhomme Mahomet avait un drap au devant du visage, comme sur certaines représentations persanes, pour qu'on ne voie pas son visage (tabou). Mon Dieu de la Torah, c'était un petit nuage (parce qu'on a pas le droit de l'anthropomorphiser) avec quatre croix pour indiquer qui c'était (en fait c'était les quatre lettres de son nom en hébreux, mais comme on n'a pas le droit d'écrire le nom de Dieu en vain, les croix venaient remplacer les lettres). Bien entendu ces représentations absurdes auraient fait l'objet de gags et de non sequitur.
Dans cette foule d'idées idiotes, mon petit bonhomme Mahomet était très clairement la star, avec son look rigolo et sa réputation sulfureuse. Du coup, je voulais en faire mon héros, et tant qu'à faire, centrer le récit sur l'Islam, plutôt dans l'idée d'aller contre les clichés et notamment contre les clichés islamophobes.
Bref. C'était il y a dix ans, et ce qui fait que je n'ai pas partagé ces petits dessins, c'était plutôt la flemme de chercher suffisamment de références érudites pour avoir des blagues intelligentes et que mes strips en quatre cases vaillent le coup d'être lus. Mais aujourd'hui je repense à mon petit bonhomme Mahomet, et je me demande si ç'aurait été vivre dangereusement que de dessiner ses aventures, si des gens l'auraient mal pris, alors qu'à l'époque ça ne m'avait pas effleuré.

Alors l'affection de Luz pour son petit bonhomme Mahomet me touche. Pauvre petit bonhomme. Il n'était pourtant pas méchant, il ne pouvait pas s'attendre à ça.
J'adore les histoires corses,juives,belges et,pour le moment,suis très heureux de ne pas avoir été exterminé pour cela. Les religions ont bien des aspects ridicules et on a bien raison de les mettre en évidence. Vive CARICATOR!
Moi, grande naïve, j'ai trouvé que le dessin en "une" de Charlie ressemblait... à Luz - comme s'il s'était superposé à la figure musulmane, dans une sorte de mix où tout le monde a du chagrin, où chacun a quelque chose à pardonner à l'autre. Et j'ai trouvé ce dessin très touchant, beau et subtil.
"Si un grand ami parle mal de ma mère, il peut s'attendre à un coup de poing". Quand j'ai lu cette déclaration du Pape ce matin dans le 9h15, ma première réaction a été de ne pas y croire. Mais, si, il l'a bien dit : (voir http://www.lexpress.fr/actualite/societe/pour-le-pape-francois-on-ne-peut-tourner-en-derision-la-foi-d-autrui_1641112.html ) . Il aurait même ajouté "et c'est normal".

Je suis sur le cul... Je n'ai pas de mots pour dire à quel point je suis atterré...

Répondre à des mots par les poings, c'est normal ??? Pour le Pape ??? Pour le premier représentant d'une religion dont le Dieu aurait dit : "Si on te frappe sur une joue, tends l'autre joue" ???

Cette déclaration du Pape n'est pas autre chose qu'une justification au fait de répondre par la violence à des mots ou à des dessins. C'est en tout cas comme ça qu'elle va être interprétée par tous ceux que cette interprétation arrange. C'est abject.

Au-delà, cette déclaration est un amalgame incroyable entre le fait d'insulter une personne physique, dont l'existence est réelle et indiscutable (ma mère), et une idéologie, une croyance, un concept (une religion, dont la véracité est manifestement discutable puisqu'il y en a plusieurs, incompatibles entre elles).

Cette déclaration est aussi un amalgame invraisemblable entre le fait de diffamer, d'insulter (dire "ta mère est une pute", qui est à la fois une insulte et de la diffamation) et une critique basée sur la raison (exprimer des doutes de l'existence de Dieu avec des arguments, ou avec un dessin humoristique mettant en perspective des contradictions, par exemple).

Enfin, c'est un amalgame inexcusable qui voudrait donner la même valeur à des choses réellement universelles (mettre le poing dans la gueule de quelqu'un, flinguer des gens, ou envoyer une bombe nucléaire est universellement reconnu comme des attaques), et des choses qui n'ont de sens que pour ceux qui veulent bien y croire. Dessiner le Prophète n'est une insulte que pour ceux qui croient en l'islam, et encore, à une certaine version de l'islam puisqu'il n'est pas du tout acquis qu'Allah, s'il existe, ait réellement voulu interdire les représentations du Prophète (lire par exemple : http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/01/15/dans-quelles-conditions-l-islam-autorise-t-il-la-representation-du-prophete_4557365_4355770.html ) : que l'islam interdise à ses fidèles de représenter le Prophète, je n'ai aucun problème avec ça, mais cette interdiction n'a pas à concerner ceux qui n'y croient pas, et encore moins à permettre de justifier de "mettre des coups de poings" à qui que ce soit. Après les coups de poings, il y 'a quoi ? Les kalachnikovs et, pourquoi pas, pire...

Vouloir, comme le Pape le suggère, interdire, dans la loi applicable à tout le monde, les dessins du Prophète, ou interdire à tout le monde d'aller contre des principes religieux n'ayant de réalité que pour ceux qui ont fait le choix individuel de croire à la validité de ces principes, est tout simplement abjecte, injuste et inapplicable. Si je choque quelqu'un en dessinant un prophète et que l'on me l'interdit, pourquoi ne pas interdire également à tout le monde de manger du porc en public ou de dire publiquement qu'il ne croit pas en Dieu sous prétexte que cela pourrait choquer et injurier certaines croyances ?

Alors, bien sur, le Pape n'a pas dit que ça, il enveloppe cette phrase dans de belles déclarations où il réaffirme que rien ne peut justifier de tuer, qu'il condamne les attentats... Chacun retiendra ce qu'il voudra retenir, de la même façon que chacun comprend bien ce qu'il veut (ou, la plupart du temps, ce qu'on lui a dit de comprendre) de la Bible ou du Coran.

Mais il y a un moment où il faut choisir son camp clairement ! Depuis le début de cette affaire, les différents responsables religieux sont dans cet "entre-deux" : je condamne les attentats, mais en même temps, quand on insulte ma mère ou mon Dieu, je sors les poings, voire pires que les poings...
Hélas, l'humour et l'ironie ne se peuvent partager qu'avec des ceusses qui sont en mesure d'entraver. Et pour ça, faut

1. Savoir de quoi qu'on cause ;
2. Piger qu'on se décale par rapport à ce de quoi qu'on cause ;
3. Accepter l'éventualité que ce décalage dit quèt'chose (d'éventuellement marrant, d'éventuellement malin, d'éventuellement poétique)

C'est vachement sophistiqué et c'est pas à la portée du gonze qu'a le regard distrait ou d'un mal-comprenant

L'esprit se perd à grand pas, ma bonne dame.
"Communiquer c'est créer du malentendu" lol ?
Le malentendu c'est la distance entre l'interprétation subjective des propos d'un auteur et la pensée réelle de l'auteur (l'inverse de la communication o'u on écoute la voix d'autrui sans forcément chercher à exprimer ses idées)
Qu'est ce que c'est chiant les médias en France, ça part dans tous les sens, chacun essaie de piéger l'autre journal à partir de la petite phrase qu'on sursurinterprète pour montrer à quel point on est indigné et révolté de tant d'indignité. A force de montrer tant de grandeur d'esprit et de sagesse, peut être certains obtiendront-ils leur place au ciel...
L'offuscation garantit un avantage durable lors d'un échange verbal.

Et tout ça ressemble à de l'offuscation rapide, rien de plus...
Soit, le dessin de Luz ne représente pas Mahomet, mais ce que vous dites, ou encore autre chose : simplement des tâches de blanc et de orange sur du vert avec des batonnets noirs, par exemple.
Mais Coulebaly, le terroriste barbare ne se prénommait pas Charlie donc celui qu'aime Dieudonné qui se prénomme Charlie n'est pas le même....
Il ya tant de Coulebaly dans le monde, pas autant que des Dupont, je vous l'accorde, mais....
A raisonner comme vous l'avez fait sur la carricature on peut tout démonter, même ce que, sans hésiter une seule seconde le Ministre de l'intérieur nomme "apologie du terrorisme".
De même l'argument selon lequel le fait d'avoir invité Fauriston, fait de Dieudonné un antisémite et donc quelqu'un dont l'humour est un appel à la haine et au terrorisme pourrait s'appliquer à Sarkozy qui a invité et reçu Kadhafi alors qu'il le savait terroriste et criminel, comme il a semblé le découvrir 3 ans plus tard.
Ça pourrait s'appliquer à Hollande qui serre la pogne du roi d'Arabie Saoudite alors qu'il sait que ce pays forme les terroristes de DAESH...
nos chefs d'Etat se commettant sans aucune raison politique majeure avec des terroristes ou des "hébergeurs de terroristes" en feraient donc l'apologie...
Bigre !

Bref la rhétorique de la mauvaise foi peut absoudre les uns et condamner les autres.

Médée le disait déjà à Jason dans la pièce d'Euripide quand il la traitait de "barbare" "c'est toi le barbare qui avec tes mots rend juste ce qui est injuste" 1
Déjà en ce temps là, celle qui ne convient pas aux règles des civilisés est "barbare" même quand elle a sauvé la vie du-dit civilisé, comme les musulmans ont largement contribué aux victoires de la France dans les guerres du XXème siècle et à sa reconstruction après 1945, pour une reconnaissance pour le moins "barbare". Mais la démocratie grecque avait cette supériorité sur les nôtres, c'est qu'elle n'était pas dupe du "logos" et savait critiquer l'outil qu'elle venait d'inventer même s'il se disait "raisonnable".
Depuis rares sont les philosophes capables de cette auto-critique !
Quant aux politiques aucun ne le fait, puisque pour eux "Notre civilsation" est forcément supérieure à toutes les autres.

1 Mot à mot : « Ah ! Sur combien de points je suis en désaccord avec la plupart des mortels ! Pour moi, l'homme injuste, quand il est habile à parler,
mérite le châtiment le plus sévère. Se flattant de cacher ses injustices sous le voile de l'éloquence, audacieusement il commet tous les crimes. « (Vers 579/582)
Même qu'il avait emmené sa belle épouse qui, elle, ne cachait pas son visage dans son col et ses cheveux et défilait avec les chefs d'état ...et voilà que c'était pour rire! Bizarre....A moins que la peur ne fasse retourner la veste du roi. Bof.....
Quand on voit ce qu'on voit... et qu'on entend ce qu'on entend... et surtout quand on sait ce qu'on sait..., et bien franchement,Charlie Hebdo n'a pas fini d'avoir du succès de par le monde :)
Ajoutez Macky Sall (Prés. Sénégal) qui défilait dimanche mais censure Charlie le mercredi - interdit d'entrée sur la territoire !
[quote=Daniel Schneidermann]Au total, un joli foutoir sémiologique, auquel chacun accordera le sens qu'il veut, du plus subtil au plus débile

À chacun sa vérité: le titre la pièce de Pirandello est autrement parlant en français qu'en italien: Così è (se vi pare). En français l'accent est mis sur chacun, soit le sujet auquel "la vérité" apparaît(rait), alors qu' en italien, en sens opposé, l'accent porte sur ce qui est: tel, certes qu'il apparaît à un sujet, mais non comme sa possession. Le sujet est même, en italien, seulement suggéré entre parenthèses par un auteur dont l'oeuvre entière ressortit à ce qu'il a lui-même appelé l'umorismo: humorisme à ne pas confondre avec ce que l'on appelle couramment "sens de l'humour".

Car il s'agit plutôt, à l'inverse, de l'humour du sens: de l'"humour", l'humeur* qui régit le sens et ainsi le sujet qui s'y trouve soumis. Nul arbitraire en effet dans notre "réception" de la réalité telle qu'elle nous apparaît: elle se trouve au contraire ordonnée à l'humeur qui à son contact nous saisit. Humeur contre laquelle nous ne pouvons rien quels que soient nos efforts pour la neutraliser, la dissimuler ou la contrefaire en son opposé. Reste seulement la possibilité d'en réfléchir la nature et la portée. Cela s'appelle penser: à quoi nous ne trouvons jamais autrement accès qu'en nous détournant de ce vers quoi nous penchons habituellement: addictivement. Ainsi seulement peut se découvrir notre avenir.


* Faut-il rappeler qu' humour est la traduction du français humeur qui nous est revenu "anglicisé"?
C'est aussi comme la foudre que, sur la planète, s'est décidé que le fameux dessin de couverture du Charlie du 14/01/15 représente le prophète.....
Ainsi que les mots, les images une fois publiées n'appartiennent plus à leurs auteurs..
Réactivité, immédiateté n'empêchent - elles pas réflexion, compréhension?
M’sieur Schneidermann, je voulais savoir :
vos locaux bénéficient-ils d’une protection policière ?

Hier, j’ai vu des policemènes devant La Tribune, je me demandais si vous aussi étiez protégés.
Mediapart ne répond plus. Quelqu'un a des nouvelles?
La religion musulmane interdit de représenter Mahomet. Je suis athée mais je suis peintre, si je fais un tableau qui représente Mahomet est ce que je blesse les musulmans ? Est ce que en tant qu'athée je dois étudier le Coran et l'appliquer pour ne pas éventuellement blesser un musulman. Pareil pour la Torah et les juifs et la Bible pour les chrétiens. (remarquez que j'ai mis des majuscules à ces livres saints pour ne blesser personne). Et si j'ai blessé quelqu'un en posant cette question je vous prie de m'en excuser.
J'ai pas grand chose d'intelligent ni d'ironique à dire, certains matins, ça m'arrive, mais j'adooooooooooore cette chronique, elle m'a fait un bien fou !!
Merci :-)

ps : c'est nul de poster un comm' sincère à une chronique comme celle-là, mais j'avais envie :-)
Ouais... la caricature est un droit, la liberté d'expression doit être défendue coûte que coûte. Et cependant, comme l'expliquait Edgar Morin dans sa tribune du monde suivant les événements, le respect du sacré n'est pas forcément une notion absurde. Il y a ici entre liberté d'expression et respect du sacré une contradiction impossible à résoudre. Par moment, ce serait pas désagréable de faire une pause sur une forme d'ironie ou d'ambigüité qui jette quand même un peu d'huile sur le feu, comme cette couverture de Charlie. Un peu de tendresse après ce déferlement de violence ne nous ferait pas de mal non plus et ça n'empêcherait pas de se marrer pour autant.
En tous cas, ce numéro spécial aura fait beaucoup pour le dialogue inter religieux. Le pape se joint à ses amis musulmans. On attend les rabbins. Sont-ils plus tolérants? Ou moins durement brocardés? Pour ce qui est de l'unité entre démocrates et dictateurs, c'est déjà fait.

Quant à l'unité des pauvres cons de base, citoyens du même monde, qui vont au choix se prendre des bombes sur la tête, être exécutés par des drônes chirurgicaux, dispersés par une ceinture d'explosifs, massacrés par des salopards, dégommés par le Raid ou à la kalachnikov, avec ou sans l'insu de leur plein gré... on attend toujours.
Et puis cette focalisation sur la représentation du Prophète, ça n'aurait pas une petite odeur d'idolâtrie, cette même idolâtrie contre laquelle certains hadiths (et non le Coran) ont voulu combattre lorsqu'ils ont interdit (même si c'est plus compliqué) toute représentation d'humains ou d'animaux. Avec ce durcissement sur la figure du Prophète (au détriment de toutes les autres, et on pense que la civilisation de l'image a tout envahi, avec la TV, l'internet, la photographie même en pays musulman), l'Islam risque de s'éloigner du strict monothéisme. On penserait presque que la représentation de Dieu dans les caricatures de Charlie Hebdo pose finalement moins de problème, ce qui est un comble.
Le Pape et le roi de Jordanie sont des tartuffes: libérale à l'internationale, conservateur en interne... "Buisness as usual"
Si on regarde attentivement ce dessin et qu'on enlève tout ce qui ne sert à rien : yeux, nez, bouche, corps... j'ai bien l'impression que Luz avait commencé par dessiner une bite... puis il s'est ravisé pour ne pas choquer. Ça n'était pas le moment.

Ceci étant dit (c'était bien nécessaire ;-) l'humour est bien évidemment affaire de culture. Pas au sens pompeux du terme mais pour comprendre l'humour de Charlie il faut avoir vécu en France, connaître un peu l'histoire autour de mai 68 etc...

Autre chose : si c'est la rédaction de Minute qui avait été dézinguée, aurions-nous tous défilé aussi unanimement ? Dans un cortège avec FN en tête et skinheads en service d'ordre (je caricature peut-être un peu) ?
Caricaturons l'ironie, il en restera toujours quelque chose.

A force d'ajouter des degrés à nos "ironiesques" propos nous finirons au sommet de la Tour Eiffel.

Le degré suivant étant la chute.

Douleurs en perspectives!
Luz a expliqué que ce dessin representait le prophète, les medias ont bien relayé l'info. Le monde ENTIER sait qu'il s'agit du prophète. L'ironie, ça va bien deux minutes, hein :)

Et donc, pour Charlie et son big bazar politico-médiatique, de Saint-Cric à Libé, c'est toujours bien l'Islam dans son essence qui est un problème. Merci, à la prochaine.
"Communiquer, c'est créer du malentendu". Daniel Schneidermann (2015)
On est enfin rassuré pour François, pape : il peut aussi dire des couenneries.

(Pour lé réaction indiniaise de votre ami Abdallah, faut pas vous en faire : c'est du second degré)
Ironie, second degré, caricature, c'est pas bientôt fini tout ça !
Le magazine se revendique irresponsable... et vous vous étonnez qu'on puisse le trouver... irresponsable?

Cliquez, c'est écrit dessus, en petit dans le cadre rouge dans le titre. Allo, nan mais allo? ^^

La manifestation de dimanche, c'était #jesuischarlie. Pas #tousunis #ContreToutesLesViolences #EnMémoireDetoutesLesVictimes #ContreLesTerrorismes #TousFrançais.

Pour le respect?

Pour le respect de la liberté d'expression?

Pour le respect de la liberté d'expression même irresponsable?

Pour le respect de la liberté d'expression du Roi Abdallah qui se sent insulté?

L'avantage avec #jesuischarlie et ses 3 mots, c'est qu'effectivement, le malentendu est assuré.
Le dialogue intérieur, dit-on.
Y en aurait-il un autre ?

(Scutenaire)
J'ai décidé de faire mon coming out. C'est un vrai soulagement pour moi d'avoir pris cette décision.

Je suis adoreur du dieu Carituror - prière et salut sur Lui - et à ce titre j'adhère totalement aux préceptes du Caricaturisme. Mon Dieu - prière et salut sur Lui - commande entre autres de le caricaturer, régulièrement, au moins une fois par jour (certains procèdent à ce rite jusqu'à cinq fois par jour !). De plus, mon Dieu est Amour et ne veut pas se réserver pour lui seul la dévotion de ses fidèles, il exige que soient ainsi traités les Dieux de toutes autres religions : en ce qui me concerne, j'associe dans mes dessins à tour de rôle Jésus, Mahomet, Bouddha ... Bref, j'essaye d'être œcuménique, mais je dois avouer que c'est quand même Mahomet que je dessine le mieux.

On sent dans la société Française - mais pas que - une violente opposition aux fondements même de ma religion : la caricature. De plus en plus de gens me reprochent mes pratiques, et pire ne veulent pas se plier à la volonté de Caricaturor - prière et salut sur Lui - et refuse obstinément de pratiquer la caricature quotidiennement. C'est blasmématoire, inadmissible, et j'en suis profondément choqué. Et j'ai bien peur que d'ici peu certains des miens, parmi les plus extrémistes, partent en guerre contre ces infidèles. A titre personnel, je ne pourrai que le déplorer, mais en même temps, ces infidèles l'auront bien cherché !

Voilà, ce coming out m'a libéré, il fallait que ça sorte.

PatriceNoDRM

P.-S. : Halte à la connerie, halte à l' obscurantisme, vive la liberté. Mon cerveau m'appartient, et ce qu'il y a l'intérieur aussi.

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